vendredi 3 juillet 2009

Mario Benedetti ne sera pas enterré à Neverland




Mario Benedetti, le plus célèbre écrivain uruguayen contemporain, auteur de plus de 80 recueils de poèmes, romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre, est mort dimanche 17 Mai à l'âge de 88 ans à son domicile de Montevideo.
Sa tournée qui devait débuter à Londres est annulée, provoquant stupeur et désarroi parmi ses fans du monde entier. Notamment une danseuse-slammeuse française, figurez-vous, rôla la quelle histoire rendez-vous compte, qui se préparait depuis 6 ans pour vivre son rêve et rimer sur scène aux côtés de la star internationale.
Des fans du monde entier se sont spontanément retrouvés sous Capitol Hill, la Tour Effeil, le Mont fuji et la grotte de Bernadette Soubirou pour déclamer des poèmes-slam en guise d'ultime hommage.
Son père était très vilain méchant.
Il pesait 46 kilos et avait des cheveux en aguave.
Il ne sera pas enterré à Nerverland.

Contraint à l'exil pendant la dictature militaire, de 1973 à 1985 il a trouvé refuge en Argentine, au Pérou, à Cuba et en Espagne. et du coup il a toute sa place dans cette bodega, vu?

Mario, the king of popo!

Qu'arriverait-il ?

Qu'arriverait-il si nous nous réveillons un jour
en réalisant que nous sommes la majorité ?
Qu'arriverait-il si tout à coup une injustice,
une seule, est rejetée par tous,
tous autant que nous sommes, pas quelques-uns,
ni certains, mais tous ?
Qu'arriverait-il si au lieu de rester divisés
nous nous multiplions, nous nous additionnons,
affaiblissant l'ennemi qui veut arrêter notre marche en avant ?

Qu'arriverait-il si nous nous organisons
et si nous affrontons nos oppresseurs sans armes,
silencieux, nombreux,
avec nos millions de regards,
sans vivats, sans applaudissements,
sans sourires, sans tapes sur l'épaule,
sans hymnes partisans,
sans cantiques ?

Qu'arriverait-il si je le fais pour toi, qui es si loin,
et toi pour moi, qui suis si loin,
et nous deux pour les autres, qui sont très loin,
et les autres pour nous, qui sommes si loin ?

Qu'arriverait-il si les cris d'un continent
deviennent les cris de tous les continents ?

Qu'arriverait-il si nous nous prenons en main
au lieu de nous lamenter ?

Qu'arriverait-il si nous brisons les frontières
et que nous avançons et avançons,
et avançons, et avançons encore ?

Qu'arriverait-il si nous brûlons tous les drapeaux
pour n'en garder qu'un seul, le nôtre,
celui de tous, ou mieux, parce que nous n'en avons nul besoin,
aucun drapeau ?

Qu'arriverait-il si nous cessons brusquement d'être des patriotes
pour devenir des humains ?

Je ne sais pas. Je me le demande.
Qu'arriverait-il ?


Mario Benedetti

Traduction proposée par Lieucommun (texte modifié le 18 mars).


Texte original ci-dessous :

¿Qué pasaría?

¿Qué pasaría si un día despertamos
dándonos cuenta de que somos mayoría?
¿Qué pasaría si de pronto una injusticia,
sólo una, es repudiada por todos,
todos que somos todos, no unos,
no algunos, sino todos?
¿Qué pasaría si en vez de seguir divididos
nos multiplicamos, nos sumamos
restamos al enemigo que interrumpe nuestro paso,

Qué pasaría si nos organizáramos
y al mismo tiempo enfrentáramos sin armas,
en silencio, en multitudes,
en millones de miradas la cara de los opresores,
sin vivas, sin aplausos,
sin sonrisas, sin palmadas en ¡os hombros,
sin cánticos partidistas,
sin cánticos?

¿Qué pasaría si yo pidiese por vos que estás tan lejos
y vos por mí que estoy tan lejos,
y ambos por los otros que están muy lejos,
y los otros por nosotros aunque estemos lejos?
¿Qué pasaría si el grito de un continente
fuese el grito de todos los continentes?
¿Qué pasaría si pusiésemos el cuerpo en vez
de lamentarnos?
¿Qué pasaría si rompemos las fronteras
y avanzamos, y avanzamos,
y avanzamos, y avanzamos?

¿Quépasaría si quemamos todas las banderas
para tener sólo una, la nuestra,
la de todos, o mejor ninguna
porque no la necesitamos.
¿Qué pasaría si de pronto dejamos de ser patriotas
para ser humanos?
No sé. Me pregunto yo,
¿qué pasaría?

Mario Benedetti

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