vendredi 24 octobre 2008

Adagio










"La beauté n'est que la promesse du bonheur."
Stendhal




"Et ma main dans ta gueule, non mais des fois mon cul c'est du poulet ou bien?"
Patxi



"Mon âme est faite de rythme et d'harmonie;
tout en mon être n'est que musique et chant
depuis le requiem tristissime de pleurs
jusqu'à la mélodie triomphale de l'allégresse."
Patxi 2.0

Un adagio est une indication de mouvement comprise entre le lento (lent) et l’andante (en marchant). Figures-toi...Je n'en savais foutre rien.

Ce terme italien, venant de l’expression "ad agio" signifiant à l'aise, spécifie un tempo relativement lent. Il correspond approximativement à une fourchette comprise entre 56 et 76 pulsations par minute sur les graduations du métronome.

Donc voila.
Je vais être grosso merdo à 66 pulsations minute ce mois de novembre ici même.
Ralentissement du rythme de service des shots de chicha maison, dans cette taverne bien "chingona" qui a besoin d'aller voir ailleurs si j'y suis.
Entre le lento et le camninando, l'adagio et le lento, lentissimo.

Tiens, il parait que je vais voir La Tortue, l'ancienne blogueuse de Cuba, pour de vrai, à Paris, ces jours-ci.

C'est bien ce que je vous dis, du lento, adagio.

jeudi 23 octobre 2008

Main d'oeuvre


The job
envoyé par trescourt


A chaque coin de rue, des grappes de travailleurs mexicains ou latinos se pressent autour du pick-up de Monsieur White spirit, qui s'en vient louer quelques bras de fort bon rapport qualité-prix pour le chantier du jour.
Scène classique.

La scène s'inversera-t-elle désormais?

Merci Mr Mickou!

mercredi 22 octobre 2008

Arandu, la sagesse guarani






Chez nous, Sagesse se dit "ARANDU",
ce qui signifie sentir le temps.


Peuple Guarani de l'Amazonie

Avec les dauphins qui bougent









Petites gâteries esthétiques dans le couloir d'un hôtel de charme typique, quelque part, dans un petit port du Pacifique latinoaméricain.


lundi 20 octobre 2008

Le ballon de football, mi gorduchinha


Un matche Uruguay-Mexico, but d'E.Galeano

Elle était en cuir, plein d’étoupe, la balle des chinois. Les égyptiens des temps anciens des Pharaons la faisaient en paille ou en « coquilles de graine », recouverte de tissus de couleur. Les grecs et les romains utilisaient une vessie de mule, gonflée et cousue. Les européens du Moyen âge et de la Renaissance se disputaient une balle ovale, pleine de picots. En Amérique, faite en caoutchouc, la balle était déjà volontiers sauteuse, comme nulle part ailleurs.
Les chroniqueurs de la Conquête espagnole racontent qu’Hernan Cortez fit rebondir une balle mexicaine, la fit monter à une hauteur très importante, devant les yeux exorbités de l’Empereur Carlos V.
La chambre de gomme, enflée au gonfleur, recouverte de cuir, naquit au milieu du 19ème, grâce au génie de Charles Goodyear, un nord américain du Connecticut (comme Tony Danza). Puis grâce au génie de 3 argentins de Cordoba, Tossolini, Valbonesi et Polo, la balle sans embout vit le jour. La chambre à air avec valvule, qui se gonfle par injection, depuis le Mondial de 1938, permit de faire des têtes sans se blesses avec cet embout massacreur.
Jusqu’aux années 50, le ballon était marron. Puis blanc. Aujourd’hui, différents modèles existent, blancs et noirs ; 70 cm de ceinture, vêtement de polyuréthane sur couche de polyéthylène. Sexy en diable. Imperméable, 500 grammes, plus rapide que la vieille balle en cuir qui devenait impossible les jours de pluie.
On l’appelle par différents noms : la sphère, le globe, la baballe, la ronde, le projectile, le ballon. Au Brésil, personne ne doute qu’elle est une femme. Ils l’appellent gorduchinha (ptite grosse), menina (bébé, nena en espagnol, féminin de menino), et lui donnent des petits noms tels Maricota, Leonor, ou Margarita.
Pelé l’embrassa à Maracaña, quand il fit son but numéro 1000, et Di Stefano lui érigea un monument à l’entrée de sa maison, un ballon de bronze avec une plaque qui dit : gracias, vieja (ma vieille).

Elle, est fidèle. En finale du Mundial 1930, les deux sélections exigèrent de jouer avec leur propre ballon. Sage comme Salomon, l’arbitre décida de jouer la première mi-temps avec une balle argentine, et l’autre avec une balle uruguayenne. Evidemment l’Argentine gagna la première partie et l’Uruguay la seconde. Mais la balle a aussi ses propres velléités ; et parfois, elle refuse de rentrer dans les cages parce qu’en l’air, elle change d’avis et dévie sa course. C’est qu’elle est très susceptible. Elle ne supporte pas ce traitement de coups de pieds, ni d’être frappé par vengeance ou gaillardise. Elle est fière, peut-être vaniteuse, et elle a de quoi : elle le sait bien qu’elle donne à beaucoup d’âmes beaucoup de joie quand elle s’élève avec grâce, et qu’elles sont nombreuses les âmes qui pleurent quand elle s’écrase de la plus mauvaise des façons.

samedi 18 octobre 2008

Dépénalisation des drogues, la seule solution pour l'Amérique latine?


Une façade de Curacao, Antilles hollandaises


L'Amérique latine détient le record mondial du pourcentage d'homicides : environ 100 000 meurtres par an (dont 15 000 pour le seul Venezuela...), soit cinq fois plus en moyenne que sur le reste de la planète.

Ce niveau de violence est évidemment fortement lié au narcotrafic.
Colombie, Mexique, Venezuela, Brésil, sont des Etats-Nations menacés dans leurs fondements même par ces puissantes et tentaculaires mafias transnationales.

A lire, ce très bon résumé des propositions qui surgissent de chefs d'Etat de la région.

C'est même Calderon, le président mexicain, qui a proposé de dépénaliser l'usage de tous les stupéfiants (herbe, cocaïne, héroïne et méthamphétamine).

Une idée qui fait son chemin, afin de neutraliser le pouvoir grandissant et funeste de ces réseaux surpuissants.

Côté cinéma, sur ce sujet, à voir ou revoir absolument, Requiem for a dream, et surtout l'excellent TRAFFIC - avec mon sosie, Benicio del Toro (bon, à peu de choses près quoi..). Ou l'on voit magnifiquement les dimensions offre-demande, sociales, économiques, psychologiques, sécuritaires et de santé publique du problème, via tout le trafic entre le Mexique et les Etats-Unis.

vendredi 17 octobre 2008

Go Voyages, sans moi





People of the sun, RATM


J'ai reçu un petit message qui, de prime abord, ne payait pas de mine et me sembla même des plus charmants.

Une gentille proposition pour diffuser un gentil article de votre gentil serviteur (on ne ricane pas, dans les rangs, petits saligauds! Je suis TOU-JOURS GEN-TIL!) sur un site "participatif", de "voyage et de découverte", qui a gentiment été apprécié par une JF bien sous tout rapport, qui fait honnêtement son travail, Claire C.

Elle ne se présente point, ni ne précise "d'où" elle s'exprime, de quelle position, pour qui; c'est à dire qu'elle avance à visage couvert, mais sans forcément en être consciente, ce qui lui est forcément, très vite, pardonné.

Bonjour,

commence-t-elle, ce qui est déjà gentiment apprécié de ce côté-ci de l'écran, en indécrottable représentant de la génération à la trentaine ringarde, au français courtois et formaliste, secte en déclin dont je suis partie prenante et un modeste activiste (à mon corps défendant parfois, je l'admets volontiers).

Bonjour, Claire, donc.

En découvrant votre Blog Amérique Latine, j'ai apprécié la qualité et l'originalité de vos articles ainsi que vos photos.

Alors là, une petite sucrerie d'entrée de jeu, je dis jamais non.
Flagornerie élégante n'est déjà plus flagornerie. Et puis, l'ego enflant à la vitesse du son chez le Patxi, de la part d'une forcément mignonnette anonyme, a fortiori, bah, on se méfie pas.

Elle a peut-être vraiment apprécié, me dis-je, en rosissant...


Je me permets donc de vous contacter car je souhaiterais vous associer à cette nouvelle aventure qu'est le lancement de notre site participatif dédié aux voyages.


M'associer?
Mais j'ai beaucoup de respect pour les initiatives associatives sérieuses, légitimes, dynamiques Moiselle...Que bueno!
Une nouvelle aventure? Mais j'adore ça les aventures, Claire, 'uando quiewes, 'onde quiewes mamita!
Un site participatif, tu veux dire un espace de mutualisation des savoirs, d'échanges horizontaux dont l'unique intérêt et but véritable est l'intérêt général, la construction émancipatrice et collective d'un Bien commun qui se situe hors de la sphère marchande, sur le Web? Un projet conséquent, transparent, alternatif mais anti-hippie car rigoureux, qui validerait mon intègre prurit idéologique constitué d'écologie politique mâtinée de saine Réaction (au sens de réac) de gauche?
Mais je signe tout de suite Claire, oukeskon s'ébroue tous les deux? Tous les trois, avec la stagiaire????Mmmh? Je signe ou donc?

Le site n'est pas encore ouvert au public, mais nous vous y donnons accès dès à présent afin de vous présenter le projet et de recueillir vos impressions. Il est uniquement accessible par mot de passe (login: xxx ; mot de passe: xxx) à l'adresse suivante: http://beta.tourvox.com

Afin de réaliser des essais avant lancement, nous nous sommes permis de reprendre votre article sur le Carnava Oruro. Celui-ci est bien évidemment associé à votre fiche auteur (que nous vous avons d'ores et déjà créé) que vous pouvez dès à présent personnaliser. Pour accéder à votre fiche auteur, je vous transmets votre login et mot de passe personnels à renseigner au niveau de l'espace Rédacteur : patxi / gogo XXX
J'aime ce ton d'initié que tu uses à mon endroit Claire...
Un code rien qu'à moi.
Mais c'est que vous avez tous prévu pour le confort de l'usager rédacteur participatif, ma parole. Vous avez déjà mis les photos, le message.
Reste plus qu'à cliquer en somme.
Et puis cet article sur le carnaval d'Oruro, ya pas à dire, mais c'est un bon choix. Je l'avais oublié cui-ci. Y'a pas à chier, comme disait mémé, mais j'écrivais drôlement mieux au début de cette aventure blogueuse...
'Agades un peu la chicha que je servais à l'époque:
Le plus beau Carnaval du Monde, c'est le Carnaval d'Oruro.
Voilà.Péremptoire. Limpide. C'est un truc flamboyant, fort, Oruro.
Ca souffre, ça prie, ça s'exalte, ça sue, ça picole, ça suinte, ça pisse, ça vomit, ça s'enroule, ça se bastonne puis ça s'embrasse, ça danse, putain qu'est ce que ça danse. Brut, des kilomètres et des kilomètres de pélerinage synchrétique et sautillant, jusqu'à s'incliner aux pieds de la Vierge du Socavon, la Vierge des mineurs qui grattent le filon à l'ongle et à la foi, comme à la fin du 19ème siècle.
Ils arrivent, s'inclinent. Transis.


Reprenons donc le message de Claire.

Qu'en pensez-vous ?

Mais du bien, Claire, que du bien...
Bien que le mot de passe proposé par vos soins, gogo, me laisse tout à coup songeur...Et commence même, pour tout vous dire, Claire, à m'inspirer une certaine méfiance, de dimension magique-superstitieuse, dont nous autres, les peuples primitifs de Gascogne, sommes encore largement tributaires...

Avant l'ouverture officielle, je souhaiterais savoir si je peux utiliser cet article ainsi que d'autres de votre blog afin d'enrichir notre site. Bien entendu, vous serez prévenu(e) à chaque fois que nous reprendrons un de vos papiers et / ou photo.

Alors là, le (e) entre parenthèses me fait carrément douter de l'avenir de notre relation charnelle, qui augurait pourtant de mémorables pages de ludisme enjoué et consentant.

Tu n'es peut-être qu'un fichu robot, Claire!
On m'aurait menti...
(...)
SOUPIRS
(...)


Enfin soit, s'il y a moyen, même robote, si tu passes par là...Bon bah je suis toujours ouvert. Même toute robote ou logiciel intelligent que t'y es.

Enfin tout de même, là, je sens le copy paste à plein nez. La méfiance croît-croît, quoi. mais bon, j'espère qu'il n'ya a AUCUNE entourloupe.

Cependant, j'ai besoin de votre autorisation pour cela, car je ne peux pas envisager de publier un quelconque article sans l'accord de son auteur. Un simple mail de confirmation suffira.

Ah oui, c'est tout simple finalement la protection des droits d'auteur et la propriété intellectuelle dans le fonds. Un simple mail suffit...Confort, commodité...
C'est l'époque...


Parallèlement au lancement du site, un jeu concours sur le nom du site a été lancé à l'adresse http://www.trouvezmoiunnom.com. Je vous invite à y participer, un week-end à Prague pour 2 est à gagner !


Putain Claire tu m'as pris pour un Gogo là ou quoi?
On n'est pas en marécages putassier ici, mince à la fin, il n'y en a suffisamment sur la blogotruc, de tapineuses prêts à tout pour un petit peu de gloriole et de tickets réduction, bons d'achat et autres carottes confites à l'eau de marché délavé?

Pour plus d'information, vous pouvez me joindre 01 53 32 46 03.

Bon, je note toujours ton téléphone, par éthique de la rencontre, on sait jamais.
Et puis cette histoire d'orifice robotique me tracasse depuis le fantastique Nanard de Spielberg, AI (artificial intelligence).
Une chatte robotique, c'est intriguant.

Suis au bord de céder là...

A bientôt.

Râââ...

Claire

re-râââ^...

QUE FAIRE, comme disait Vladimir Oulianov?

Après avoir formulé un refus poli auprès de RTL qui voulait faire son heure de show sur les expériences de Patxi, "vie d'ailleurs" et tout le toutim, je suis toujours aussi scrupuleux dans mes choix.
D'aucuns ancêtres, peut-être Tonton Patrick encore, diront que je peux parfois devenir hargneux voire sectaire.
Je ne pense vraiment pas, ni Patxi, ni la narrateur derrière.
Nous sommes même de bonnes pâtes, lui et moi, dans nos vies respectives.

Mais nous avons aussi la prétention de ne pas jouer selon toutes les règles qui nous sont imposées ces 15 dernières années de marchandisation et privatisation de tout l'espace public et de tous les champs des savoirs et de la culture; tout un tas de pratiques et de valeurs, au quotidien, que nous essayons de faire vivre, pas comme une contrition, mais comme un autre façon de vivre et d'être, osons lâcher le mot, heureux; valeurs qui ne sont pas toujours compatibles avec celles portées, au quotidien et de façon globale, stratégique, et donc puissante, par de grandes compagnies transnationales du voyage, de "l'entertainment" et du loisir de masse.

Car derrière Claire, travailleuse efficace qui a tout mon respect (et à la chatte robotique bien intriguante...j'espère qu'elle ne me lit pas la pauvre...), derrière ce site "qui n'a pas de nom mais un peu quand même", je me suis renseigné, il s'agit évidemment de GO Voyages qui s'est associé avec une grosse boîte du Web spécialisée dans l'intelligence économique sur le web, au service de Go Voyages.

Go Voyages, c'est mignon, la grenouille verte machin.
Mais c'est pas assez vert pour moi, vois-tu.
• Juin 2004 : Accor porte sa participation à 100% au capital de GO voyages.
• Juillet 2006 : Après Galileo, Sabre et Worldspan, intégration du GDS Amadeus au moteur de réservation de GO Voyages.
• Février 2007 : Base de données dépassant les 50 000 hôtels et proposant une offre très complète avec Accor, Best Western, GTA, Fast Booking et Hilton.
• Mars 2007 : Financière Agache - Private Equity, holding d’investissement du groupe Arnault, et CNP (Compagnie Nationale de participation Albert Frère) acquièrent GO Voyages auprès d’Accor aux côtés des fondateurs et dirigeants de GO Voyages, Carlos da Silva, Nicolas Brumelot et l’équipe du management.
• Janvier 2008 : Ouverture de la stratégie internationale de GO Voyages avec le lancement du site www.govolo.es, destiné au marché espagnol. Ce site affiche les rubriques «vol», «hôtel», «vol + hôtel» et «séjour», «location de voiture», «croisières» et «activités». GO Voyages compte lancer une dizaine de sites à l’étranger d’ici 2010.

Donc désolé, ce sera non.

Qu'on ne se méprenne pas. marre des amalgames ici.
Je suis prêt à participer gratos à plein d'initiatives originales, même à but lucratif, pour des PME ou boites de débutants, mais A VISAGE DECOUVERT.
Patxi is not a fucking gogo.
Je n'ai rien contre les entreprises en soi, comme je n'ai rien contre la loi de la gravité ni contre la kermesse du dimanche, par exemple.
Je constate même que nombre de chefs d'entreprise expatriées font plus pour faire vivre concrètement et dignement des milliers de famille de pays du Sud, comme employées-salariées, avec des protections sociales bien supérieures à leurs homologues locales bien souvent, par exemple, que, mettons, beaucoup de branleurs gauchistes "germano-pantins" qui ne sont que positions théoriques sur la Solidarité internationale, débat de bile stérile et sans couilles sur le Tiers Monde, les sans- papiers culs et une Free Palestine, à peu de frais, sans jamais rien FAIRE de concret pour leurs, nos frères sus cités, sans jamais se mobiliser réellement, ni jamais militer, ni FAIRE quelque chose de tangible dans la vraie vie pour ces éternelles "victimes" là.

Le problème n'est pas là.
Le problème, c'est le modèle de voyage et de civilisation induit par ce type de big business, de majors type ACCOR. D'un point de vue économique, écologique, social et culturel, leur impact est difficile à concevoir, il est pourtant énorme.
On en recausera ultérieurement car cela mérite davantage de soin.

Et puis depuis que Bernard Arnaud m'a piqué Salma Hayek, il est hors de question de collaborer avec ces gens-là.

Désolé, Mlle Claire, tu trouveras largement de quoi alimenter ton projet.
Ton site est déja fourni, gavé jusqu'à rabord de gens collaboratifs.
Y compris d'autres alléchés par le potentiel fréquentation d'un tel site, en millions de visite.
Je revendique le droit à dire mon petit non, à ma façon, en espérant que vous prendrez ce refus avec l'humour de circonstance...
Je reste avec mes quelques modestes visiteurs, qui savent ou ils mettent les pieds, supportant mes potions d'amour et de crasse.

Cordialement, et sans rancune,

Patxi

samedi 11 octobre 2008

Money as debt (en français)

TU COMPRENDS RIEN AUX MARCHES MONETAIRES, encore moins aux marchés financiers?

VAS DONC VOIR CETTE PETITE VIDEO.

M'EN VAIS VOIR QUELQUES SERPENTS MONETAIRES QUI SE CACHENT DANS DES RECOINS DE MANGROVES...Loin, bien loin du fracas du nouveau monde qui s'annonce.

jeudi 9 octobre 2008

Zapata vivra

Terres andines (Ecuador,Peru, Bolivia)







Zapata vivra aussi longtemps qu'un peuple croira qu'il a le droit de posséder sa terre et de se gouverner lui-même, suivant ses croyances profondes et ses valeurs culturelles.

Carlos Fuentes

lundi 6 octobre 2008

Job d'été dans les Caraïbes












Patti Smith, Smells like teen spirit


Travailler plus, gagner pareil,
Subir le même mépris des oligarques et notables locaux,
Mais en vous payant, au bout du contrat, belle satisfaction, le dernier écran plat,
C'est désormais possible!

Et, petit veinard, dans les Antilles françaises, l'espace Amérique latine-Caraïbes, quoi, c'est aussi possible!

Votre job d'été (et peut-être même de toute l'année, au train ou vont les choses), consistera à vous déplacer, comme bon vous semblera (thermo-propulsion, doigts palmés à la Patrick Duffy dans l'homme de l'Atlantide , semi-noyade vaillante, tête en bas mais glaces en surface) avec votre chariot à glaces (marque MIKO-EFE) et à roulettes, lourd comme une vie de con, vers les jolies embarcations motorisées des sommités locales.
Sans-papiers Haïtiens encouragés à postuler.

Si le travail c'est la santé, donnez donc le mien à un malade!

PS: En même temps, je ferais plus jamais manutentionnaire à Leclerc Blangac non plus!! Jamais plus!!C'était il y a dix ans, c'est la France qui souffre et qui gronde, celle qui a toujours su se rappeler au bon souvenir de ses "administrants"...

samedi 4 octobre 2008

Cyniques petits rapaces




Un combattant dépité, dans une rue de Bogota




Comment le capitalisme financier de notre temps façonne de très cyniques petits rapaces...Vas donc voir par ici.

Comme le dirait l'autre...
Alors qu'il y a encore quelques semaines, tous ceux qui, comme moi, critiquaient ouvertement et vertement le capitalisme débridé se faisaient traiter de réactionnaires allergiques au progrès et incapables de se conformer à la réalité, voilà que ces derniers jours, les très nombreux thuriféraires du marché triomphant expliquent à longueur de colonne à la une que les marchés ont soufferts d'un défaut de régulation et qu'ils ont toujours dit que l'immobilier, c'est comme les arbres, ça ne grimpe pas jusqu'au ciel.
Bande de faisans !


Certains de ces spécimens m'envoient des mails, avec leur style inimitable, fondé sur la discourtoisie décontractée, sûre d'elle et dominatrice; le phrasé faussement cool et vraiment "intéressé", basée sur une supposée proximité de génération et deux-trois compliments artificiels et fadasses.

Raââââ les cons. Sont vraiment mal tombés là.

Ces quelques individus, peu nombreux, mais pugnaces comme des poux, demandent des conseils, 100 balles et un Mars, en vue de leur prochaine installation en Amérique latine, qui semble occuper dans leur imaginaire une place à part. A leurs yeux, la région latina, c'est une sorte de vaste cocktail-pina colada frappée, à base de nichons, palmiers et opportunités financières pépères, semble-t-il. Ils lorgnent plutôt sur Rio, Mexico ou Buenos Aires.

Ami blogueur de rezolatino, gare! Ils cherchent à se recaser!

Face à ces velléités de reconversion de mini-traders à la con qui cherchent leur place au soleil, après avoir fait mumuse à la City, je n'aurai qu'un mot, simple, franc et massif:

Qu'ils aillent se faire foutre! Des putains de coups de latte dans la gueule!
Vas te faire foutre David Mon cul! Antoine de ta race aussi, là, dégages!

Vous auriez pu prendre une minute pour lire ce machin-blog, et vous auriez saisi que je ne suis que prurit gauchiste, maldito mamahuevo! Et que je ne vous ai jamais aimé!

Ça fait 10 ans qu'on vous dit tout le mal qu'on pense de vous et de vos placements irresponsables, petits merdeux!

Tiens, j'en profite, petit banquier de mes couilles, Eric L., toi là, qui me suit depuis mon compte courant qui avait 854 francs, qui t'es tellement foutu de ma gueule, il y a quelques années, quand je t'ai demandé si vous aviez des placements d'épargne solidaire, bouffon, plutôt que tes subprimes de merde. Tu m'as ri au nez.
Tu as raillé mon refus de placer quoi que ce soit.

Tu voulais me vendre du boursicotage foireux, je t'ai dit que je ne voulais pas participer de cette économie de casino. Je t'ai parlé de la spéculation sur la roupie indonésienne, sur la base de speed funds, qui a ruiné le pays en 1997, en un mois, ta culture économique ne te portait pas bien loin et tu ne savais pas de quoi je causais, évidemment. Je t'ai parlé de cette future catastrophe aux USA, prévisible, connue, l'effet domino de la bulle immobilière. Tu m'as ri au nez, m'a comparé à ce curé venu avec les mêmes préoccupations. Tu avais ce regard amusé du gars qui a trouvé le client "fun", animal étrange du jour.
Les types dans ton genre, pour quelques jours encore, vont enfin fermer leur gueule.
Pour quelques jours, encore, jusqu'aux mesures illégitimes, inouïes, qui nous permettront de continuer, tous, à notre petit niveau, notre course vers l'abime.

Eric mes couilles!! Je ne suis pas curé, connard!

Pour y voir plus clair, la meilleure analyse (en espagnol) sur la crise économique actuellement disponible se trouve possiblement par ici.

mercredi 1 octobre 2008

La Guyane, c'est l'Amérique (du Sud)








C'est une première sur ce web machin. Le message pondu par un lecteur, à peine modifié. Merci à celui que dans le milieu des électro-nomades, on appelle "Père Noël", l'homme aux intros toutes pourries...



Des fois une envie de « Midi Olympique » me prend...Même pour une édition vieille de quelques jours, je suis prêt à parcourir le monde entier. Il me reste toujours quelques euros à dilapider pour lire, l'extase, sur ces pages jaune poussin, les dernières déclarations du capitaine de Bourgoin-Jallieu ou les dessous de la signature de Carter à l’USAP.

Mais je n'ai plus besoin d’aller si loin que ça; je reste raisonnable dans ma passion, et fais juste en sorte de m'approvisionner pas trop loin d'ici. Un coup de jet depuis Paramaramaramaribo, et hop, nous y voila. C'est que l’Amérique latine a cette particularité d’abriter un bout de France, son plus grand département même.





Quand je m'adonne à l'onanisme, enfin à l'introspection, disons, je réalise bien vite qu’un livre me poursuit, ne me lâche pas d'une semelle, en même temps c'est bien le seul que j’aie jamais lu…

Les terres guyanaises portent encore les traces du plus célèbre des papillons, Henri Charrière qui a rendu célèbre son bagne, cette usine à générer de l’inhumain jusqu’ en 1953…Le bagne de « Cayenne », nom d’usurpateur car réparti entre Saint Laurent du Maroni et un mini archipel constitués de trois îlots au large de Kourou, les îles du Salut. Nom absurde par excellence.

Le principe de la double peine y était automatique: toute condamnation au bagne était en réalité doublée car tout forçat libéré, devait le même nombre d’années en Guyane, toujours sous la surveillance de l'administration pénitentiaire. En bref, 10 ans de bagne équivalaient à 10 ans enfermé, puis 10 ans en semi liberté histoire de peupler ce territoire immense…

Côte à côte les îles du Diable, Royale et Saint Joseph ont tout d’un paradis perdu avec leurs falaises, singes, cocotiers, et vestiges du bagne à l’abandon…elles furent surtout synonymes d’enfer pour des milliers et milliers d’hommes…

Parmi les plus célèbres des bagnards, Dreyfus, Seznec y ont perdu des années à regarder l’horizon, ce point d'infini inaccessible et vide, vide de justice.

Digne d’une géographie dantesque d'enfer (j’ai fait L au lycée, je n’aime pas me répéter; alors suis un peu je te prie), le bagnard pouvait s’estimer heureux de ne connaître que l’une des trois îles et contrairement à ce que l'on pourrait croire, l’île du Diable n’était pas la pire du lot; les prisonniers politiques y erraient seuls et isolés…
non, l'enfer c'est les autres, c'est les gardiens qui t'observent 24h sur 24h, te pissent dessus, t’insultent dans les cellules de confinement sans toits de l'île Saint Joseph …
Le passage de l'île Royale à l’autre était simple : en cas de tentative d’évasion ou de crime, les bagnards étaient enfermés au mitard pendant plusieurs années dans le silence le plus complet. Un mitard perpétuel à ciel ouvert. La porte ne s’ouvrait que deux fois : pour y entrer et pour en sortir mort ou vivant…

En 1923, le reportage d’Albert Londres, choqué de voir ce que personne ne voulait voir en France, permit, une dizaine d’années après, une (légère) amélioration des conditions des bagnards…pour ceux de Saint-Joseph: l’instauration une fois par semaine d’une baignade en eau de mer qui leur permettait de sortir de leur trou. Ils se construiront une piscine d’eau de mer pour se protéger des requins…Ces requins, omniprésents dans la vie du bagne, synonymes de mort qui au son de cloche de la chapelle allaient attendre les cadavres des bagnards au carrefour des trois îles. Grâce à eux pas besoin de cimetières ni de barrières… qui pourrait oser s’échapper ?

Pourtant Papillon s'est envolé...Mais le bagne est resté…15 ans de plus…puis ses portent se sont fermées et les « libérés » ont hanté les rues de Saint Laurent du Maroni, Kourou et Cayenne pendant des années avant de lentement crever dans l’indifférence générale…

La Guyane ce n est pas que le bagne… Que l’on ne se méprenne pas ! C’est aussi les expats de Kourou qui bossent sur l’Ariane et Soyouz (à ne pas confondre avec Spoutnik, le cousin). Kourou, ville bizarroïde où grouillent les légionnaires, en tenue kaki jour et nuit pour qu’ils ne se mélangent pas trop à la population …la police militaire veille, tout comme les copines brésiliennes qui patientent devant les barrières de la caserne pour la perm de leur gars…La Guyane coincée entre le Brésil et le Surinam, c’est un melting-pot incroyable où le postier est quadrilingue, le Taki Taki (peuple du fleuve Maroni) étant plus parlé que le créole.

23h, ça loupe pas, les chercheurs d’or qui se pointent, le flingue mal caché, au bar du coin, on se rappelle l’Amazonie n’est jamais très loin…Un parfum d’aventure règne; la Guyane, c'est l Amérique du sud!