dimanche 28 juin 2009

Coup d'Etat à Tegucigalpa

Le Chanteur français Carlos, qui mouillait discrètement à bord de son navire PAPAYOU dans ce coin des Caraïbes ces derniers mois, après avoir mis en scène sa propre mort au cours de l'année 2008, s'est auto proclamé ce matin Président Constitutionnel de la République du Honduras.

Quelques jours après la destitution de leur chef d'état-major, les militaires honduriens se sont rebellés dimanche contre le président Manuel Zelaya, qu'ils ont chassé du pouvoir et expulsé vers le Costa Rica, non sans avoir reçu un BIG BISOUS provocateur de départ de la part du machiavélique, et néanmoins hilare, putshiste à barbe.

Otto Reich s'est déclaré satisfait de ce "changement transitionnel démocratique en douceur" face aux "dangereuses velléités communisantes de ce centro-pitre-américain chavisant à chapeau".

mercredi 24 juin 2009

De la télévision privée en Amérique latine



Le mots sont souvent bien trop...courts, trop étroits, trop secs.
Pour décrire.
La redoutable mauvaise foi.
Manipulatrice, biaisée, oligarque, rance, mensongère, de ces journaux télévisés, de ces chaines privés du sous continent, qu'elles s'appellent TV Azteca, Televisa, O Globo, PAT, Cinco, Globovision.
C'est toujours insuffisant.

Leur manque de professionnalisme patenté, souvent mis au service d'intérêts particuliers, grossiers, évidents, il faut le vivre au jour le jour pour en saisir toute la portée. Il faut humer, palper, sentir, cette morgue là, cette merde là, au jour le jour, pour comprendre le danger permanent qu'elle constitue pour un Etat de droit démocratique, quel qu'il soit, et a fortiori, en construction.

Course au sensationnalisme, à l'amarillisme, au fric, à la diffamation, disqualification, directe ou insidieuse, politique...Comme ailleurs, mais non: un peu, beaucoup plus qu'ailleurs.

Le CSA français ne tolèrerait pas 20% de la ligne éditoriale outrancièrement partisane et manichéenne de ces chaines là, de cette télévision là.

Une illustration, ces jours-ci, en Bolivie.
Ce sont ces mêmes journalistes qui vivent dans un pays ou "la liberté d´expression est en danger" ... qu´elle le reste !!!

Pour info, la présentatrice s´appelle Maria Rene Duchen. Elle s´est présentée comme vice-présidente avec le candidat de l´opposition Tuto Quiroga lors des dernières élections présidentielles.

Evo a encore de beaux jours devant lui en somme avec de pareils opposants...

Pensez que ce type de méprise arrive tous les jours, mais de façon plus discrète, et pour d'autres types de crash politiques...

Bolivie: une TV s'excuse après avoir passé des pseudo-images de l'AF447
22.06.09 | 19h49

Une chaîne de télévision privée bolivienne s'est confondue en excuses après avoir passé la semaine dernière des clichés présentés comme pris à bord du vol AF447 Rio-Paris en pleine catastrophe, qui étaient en fait tirés de la série "Lost - les disparus".

La chaîne PAT a diffusé jeudi, au journal du soir, deux clichés montrant la cabine d'un avion. Dans l'une, des passagers mettent les masques à oxygène pour résister à une dépressurisation, dans l'autre la carlingue coupée en deux perd sa queue, et l'on aperçoit à l'arrière-plan un passager happé par le vide.

"Apparemment, ces photos ont été prises par un des passagers de l'avion au moment précédent le crash, et peu après l'accident de l'appareil, elles ont été récupérées de la mémoire de l'appareil photo numérique" d'un passager, a expliqué la présentatrice en présentant le scoop.

"L'appareil a été détruit, mais la mémoire a pu être récupérée". Il appartenait à "Paulo Muller, un acteur de théâtre brésilien", précise même la présentatrice, en commentant de longs plans des soi-disant clichés, sous le titre "les photos de la tragédie".

"Les deux images ont été diffusées le jeudi dans notre principal journal, et dès le vendredi nous avons présenté nos excuses aux téléspectateurs", a déclaré lundi à l'AFP le responsable de presse de PAT, Eddy Luis Franco. Il a ajouté que les photos étaient arrivées à la chaîne par internet, sans préciser comment elles ont pu être diffusées sans apparente vérification.

Les images ont fait ce week-end le tour de multiples sites internet.

La série américaine à succès mondial "Lost" met en scène un groupe de rescapés d'un accident d'avion tentant de survivre sur une île inquiétante du Pacifique.

L'Airbus A330 d'Air France, qui assurait le vol AF447, s'est abîmé dans l'Atlantique lors de la nuit au 31 mai au 1er juin avec 228 personnes à bord, dans des circonstances encore mystérieuses. Il s'agit de la plus grande catastrophe dans l'histoire de la compagnie française.

samedi 20 juin 2009

Le décret anti-cagoules publié au Journal Officiel



Le décret anti-cagoules vient d'être publié au Journal Officiel.

Il interdit aux participants à des manifestations publiques de dissimuler volontairement leur visage, notamment avec une cagoule, pour ne pas être identifiés.

Le Sous-Commandant Marcos a, sur le campo, fait savoir son indignation et sa "totale solidarité avec tous les potentielles forces subversives françaises.
Enfin c'est ce qu'on imagine, car les agences de presse présentes ne comprirent qu'assez mal ce qu'il baragouinât: "Gnnn gnn répressif..gn gn Tarnac..gn gnn gnn fébrilité républicaine..gnn gnnneu Chiapas".

Selon les retranscriptions d'un linguiste (roumain) de renom, qui est parvenu à déchiffrer son discours, il semblerait que le désormais inaudible SUB souhaiterait soutenir la création de Comités "Ya basta-on en a marre-marre-marre" dans tous les départements français, via l'envoi de militants indiens tzotziles dans le pays du roquefort (qui, aux dernière sources, n'auraient même pas leur BAFA).

Le texte, daté de vendredi, punit d'une amende de 1.500 euros au plus (contravention de 5e classe) «le fait pour une personne, au sein ou aux abords immédiats d'une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l'ordre public». Le décret prévoit qu'en cas de récidive dans un délai d'un an, l'amende peut être portée à 3.000 euros.

Les Tupamaros, Sandinistes et autres dangereux Monteneros ont fait part de leur profond désarroi face à de décret qui s'abat sur les redoutables forces françaises de libération du joug sarkozien...

Guns N' Roses (version Cumbia)

mardi 16 juin 2009

Adolescente





"L'adolescent ignore les futures transformations de ce visage qu'il voit dans l'eau:
indéchiffrable à première vue, comme une pierre sacrée couverte d'incisions et de signes;
le masque du vieillard est l'histoire de ces traits informes qui apparurent confusément un jour,
au grand étonnement du regard qui les révélait."
Octavio PAZ


Elle, c'est Juana. Quel âge aura-t-elle aujourd'hui? Combien d'enfants a-t-elle eu? Est-elle partie de la communauté, elle aussi, à son tou, pour s'installer, précaire, en ville?

Voila ce que j'en disais au tout début de ce blog...

Elle s'appelle Juana, elle a 13 ans.
Elle ne parle pas complètement l'espagnol, mais le comprend bien.
Elle vit dans une communauté Quechua particulièrement isolée de Bolivie, accessible par 4x4 en 11 heures de piste chaotique depuis la principale ville de la région, Cochabamba. 11 heures, 4 étages écologiques distincts, des précipices infinis, des anciennes haciendas dont les parcelles récupérées au long de l'histoire (surtout depuis la réforme agraire de 1952) révèlent une rude économie de subsistance...
Cette communauté, pour aussi isolée et inaccessible qu'elle soit, est pourtant un espace à la fois clôt (rites d'introduction, rites internes de passage-d'un âge à l'autre, d'un statut à l'autre, méfiance inititiale envers l'intrus, pratiques traditionnelles -justice, culture- séparées de la vie "républicaine") et ouvert (multi-ethnicité pacifique entre métis, quechuas majoritaires et aymaras, sens indescriptible de l'hopitalité, adaptation pragmatique à la réalité "moderne-urbaine" lors des migrations temporaires, curiosité envers l'autre, une fois la confiance installée-même fragile).
Ce jour était un jour de fête et de célébration. J'y fus invité, en compagnie des 2 sympathiques barbus franchutes, compagnons de route de ces jours-ci. Nous avons pu apprécier les chorégraphies des mamans de la communauté, que l'on voit s'affairer derrière Juana. Les danses, les chants, les discours à la Patria grande et les hommages à la Pachamama. Les rituels catholiques et les quechuas.
Soit le synchrétisme, brut, dans ta face.
Son lama-llamita, à Juana, né récemment, elle en prend bien ,soin car la portée antérieure n'a pas survécu au-dela de quelques jours.
Regardez-le. Il est terrorisé par ce stupide white man qui le fixe de son oeil digitalisé.
Elle rit aux éclats.
La communauté a fini la soirée bien bourrée. Bien soudée, aussi.

jeudi 11 juin 2009

Benicio Del Toro, confondant d'angélisme



Benicio del Toro, au passage sosie de votre serviteur selon quelques flagorneuses pré-ménopausées qui me tiennent de collègues de bureau, tu le connais. C'est cet acteur porto ricain (et dans PortoRicain, y a ricain...), formidablement talentueux, notamment dans l'immanquable Traffic (2000) et dans le plus convenu 21 grammes (2003), à la crinière souple, aux yeux usés par le temps comme par les doutes existentiels. Et aux relents fébrilement gauchisants.
Dernier élément qui, évidement, a priori, emporte aisément le suffrage de ma sympathie.

Mais depuis que j'ai vu cet entretien qu'il accorda en début d'année à une journaliste, du typique archétype speakerine floridienne bourgeoise refaite cubaine exilée hargneuse de mauvaise foi mais pro de Miami (rajoutes les traits d'union, suis dans un cyber), dans le cadre de sa tournée promotionnelle des deux films qui retracent la vie du Guerrillero argentino-cubain, alias Che Guevara, bah j'ai comme perdu un copain virtuel de plus.

Bah oui. Bon elle lui sort le couplet classique communsisme= Hitler...Il bronche que piteusement.
mais ça s'aggrave ensuite.
Non seulement il est à côté de la plaque, mais en plus il s'enfonce de plus en plus, à l'évocation facile et pourtant légitime des aspects les plus sombres du Che: le tueur des 400 opposants réels et figurés de la prison, les déclarations réelles données aux Nations Unies (on les buttera tous...), l'intransigeance obtue et meurtrière, les impasses de la révolution du Che etc.

Il semble ignorer complètement l'autre Ernesto Guevara, sa sombre profondeur, sa complexité historique. Le sang; la tragédie totale...Une chose, le film; une autre, ces discours pro-Che très très light.
Ce qui surprend car Benicio a toujours dit qu'il avait mis 7 ans à tout étudier sur le personnage...

Donc, oui, effectivement, les artistes et la politique, c'est pas toujours terrible terrible.
C'est comme si Patxi, éminent politologue de cantina (avec diplômes encadrés, accrochés dans un coin de la cuisine, près de la hotte), toi même tu sais, commençait à jouer du banjo. Pas terrible terrible.

Bon bah je vais ranger mon Benito virtuel dans mon petit Tuperware d'amis pour de faux qui m'ont fait l'honneur de leur haute trahison pour "délit de tartufferie, d'angélisme benoit et de béatitude idéologique foncièrement risible".

Qu'il soit, sur le champs, exécuté par mes bataillons de soldats (de plomb...)...

mercredi 10 juin 2009

Socio(démocrate)pathe

La social-démocratie, cette vieille catin, est soumise au souffle abrasif, dévastateur, du réel…En Amérique latine, elle a beaucoup trahi, beaucoup privatisé, beaucoup dérivé.

En Europe, plus encore. Elle s’est deconnecté de ses principes fondamentaux, de sa sociologie électorale…le Vieux Mauroy les avait prévenu, à ces cons, depuis la fin des années 1990.

La social-démocratie vent de se ramasser une rouste monumentale en Europe.
La droite néolibérale, au moment même ou l’Histoire lui donne totalement tort, triomphe.

Alors, tâchons de ne pas faire comme les marxistes pur jus d’autrefois ou comme les bolivariens d’aujourd’hui, eux qui décrivaient la réalité comme ils voudraient qu'elle soit, au lieu de la prendre en compte, pour de vrai, et tâcher de la transformer.

La social-démocratie, cette vieille peau, est confrontée à trois interrogations lourdes qu’elle ne parvient toujours pas à manejar –du verbe espingouin MANERAR:
-Comment qu’on effectue la redistribution, dans une économie mondialisée de capitalisme largement financiarisé?
- l'Europe est-elle une opportunité, une chance ou un problème, un obstacle ?
- Quelles solutions apporter à une société devenue multiculturelle ?

Tant que cette vieille matrone n'aura pas clairement répondu à ces questions, son peuple, de gauche, poursuivra sa dispersion, qui chez le Prof Béarnais, qui chez le Facteur de St Germain, qui chez l’ex trublion libéral-libertaire de 68…Tant qu’elle aura pas affiché son règlement interne, bien clairement, là, punaisé sur la porte de son bouge, la droite affairiste continuera tranquilou ses petits calculs de global-boutiquiers sans aucune espèce d’inquiétude.

Elle reste à la défensive, la Vieille. A l’attaque, bon sang !
A terme, l'idée même de solidarité peut être remise en question car, partout, l'individualisme progresse.
A terme, l’idée même de solidarité entre territoires, générations, groupes sociaux, catégories, peuples, nations, peut se réduire à peau de chagrin, ou sera imposé par le feu, par le fer, ici ou là, par de dangereux aventuriers populistes qui se feront un plaisir de porter la vague du resentiment…

Ainsi, une fois de plus, le 7 juin, ni Patxi ni son narrateur n’ont voté soc-dém…

L’écologie politique, qui n’aura de sens qu’au niveau européen, donc régional, commence à récupérer, comme annoncé par Dumont et Lipietz il y a fort longtemps, les petits renoncements et les grands abandons de la gauche traditionnelle.

Vous m’en voyez ravis.

Je t’invite à suivre, une fois de plus, les récit passionnants du vieux Lipietz, ici, tant en Europe qu’en Amérique latine

samedi 6 juin 2009

Résistance indigena au Pérou



Amazonie du Pérou, années 1990

DES AFFRONTEMENTS AU PÉROU FONT AU MOINS 20 MORTS

Ce massacre sera-t-il le début de la fin pour Alan Garcia, le président Péruvien?
Après avoir été le populiste vaguement social des années 1980, largement responsable de l'hyperinflation, de l'appauvrissement des masses et de graves violations des droits de l'homme, il est désormais un parangon infatigable du néolibéralisme prédateur, imposant notamment ces funestes mégaprojets transnationaux au moment même où émerge un certain consensus global sur sa caducité...(poil au nez).

Le monde indigena, et en particulier le monde amazonien, ou 500 ans de résistances...

REUTERS

Une trentaine de personnes ont été tuées et des dizaines d'autres ont été blessées vendredi dans le nord du Pérou au cours d'affrontements entre la police et des tribus amazoniennes opposées à l'octroi de concessions à des compagnies minières étrangères dans la forêt tropicale.

Des chefs indigènes ont accusé des policiers opérant à bord d'hélicoptères d'avoir ouvert le feu sur des centaines de manifestants pour mettre fin au blocage d'une autoroute à 1.400 km au nord-est de Lima, la capitale.

La police a dit que les manifestants avaient tiré les premiers, mais les chefs tribaux ont affirmé ne pas avoir d'armes à feu et n'être munis que de lances traditionnelles.

Les chefs locaux et le ministère de l'Intérieur ont fait état de la mort de 22 manifestants et de neuf policiers.

Des milliers d'Amérindiens s'emploient depuis avril à bloquer routes et voies d'eau pour obtenir l'abrogation d'une série de lois adoptées l'an dernier pour encourager des compagnies étrangères à investir en Amazonie.

"Il y a douze morts par balles (...) tirées depuis des hélicoptères", a déclaré le dirigeant indigène Alberto Pizango à des journalistes à Lima. "Je tiens le gouvernement du président Alan Garcia responsable d'avoir ordonné ce génocide."

Le gouvernement a lancé un mandat d'arrêt contre Pizango pour avoir encouragé les manifestations. Imputant les violences aux manifestants, le président Garcia a déclaré le moment venu de mettre fin aux blocages des routes, des rivières et des installations énergétiques.

La compagnie argentine Pluspetrol, qui avait déjà pratiquement arrêté les activités de sa concession 1AB dans le Nord péruvien, a fait savoir qu'elle y cessait la production. Elle extrait en temps normal un cinquième environ de la production pétrolière péruvienne.