vendredi 25 avril 2008

Colombie, Uribe a des soucis...






Ah, il est vraiment chouette cet ordinateur de Raul Reyes, le Numéro 2 des FARC.
Il nous a révélé tellement de choses bien commodes sur les "méchants" qui aident ces "vraiment méchants", les "liens" et "financements" de certains Etats-voyous à ces "terroristes", ces fameux Rogue States chers au Department of State que seraient désormais, implicitement, le Venezuela ou l'Equateur.
Et tant de perles, lâchées au compte-gouttes, au moment le plus opportun comme de bien entendu.

Quelle habileté machiavélique d'Uribe, de l'Oncle Sam et de leurs Spin doctors dans cette affaire.
Et nous, de gober tout ça sans autre forme de jugeotte.

A chaque emprisonnement d'un proche pour le scandale de la para-politique (liens Uribistes-milices d'extermination), chaque problème judiciaire d'un soutien politique fort du Président Colombien, blam, on lâche un rideau de fumée sur le mode "mais regardez plutôt par là, bouh les vilains FARC". Et le suivisme moutonnier des médias fait le reste.

Ce que ne dit pas, et pourtant ce qu'il dirait certainement s'il était moins manipulé, cet ordinateur super-blindé anti-bombardements (à base de kryptonite certainement?), ces non-dits qui pourtant sont au cœur de tout ce système immonde qui ronge et pourrit ce pays;
bref, les VRAIES QUESTIONS qui sont au cœur de toute cette merde, et que bizarrement ne dit JAMAIS cet ordinateur, et qui sont TOTU AUSSI VALABLES POUR LES PARAMILITAIRES, ce sont:
- A qui les FARC achètent leur armes? Sur quels marchés? Via quels intermédiaires? Quelles nationalités? Quels passe-droits? Quelles complicités mafieuses et institutionnelles? En Europe, au Moyen Orient, en Russie, de même et au même niveau qu'au Venezuela, au Panama et aux Etats-Unis?
- Comment payent-ils leur fournisseurs? des liasses de billets dans des malettes ou des sacs de patate? Nan cousin, via quels circuits financiers, quelles sociétés écrans, quels mécanismes de blanchiment d'argent, quelles banques, dans combien et quels pays?
- A qui les FARC vendent la pasta base, la cocaïne? Comment les acheteurs leur payent? En nature? En cash? En informations stratégiques? les Trois?
- Quelles complicités et alliances stratégiques dans les institutions Colombiennes, les fonctionnaires civils et militaires? Pourquoi ne parle-t-on jamais de ces liens là?
- Combien d'alliance avec les narcos, les paramilitaires, combien de pactes de partage territorial avec eux et avec les politiques qui les parrainent?
- Combien de voix électorales achetées, vendues par la menace et le sang?
- Qui fournit les biens et services aux FARC? quels moyens? comment ils échangent leur valeur?
- Qui se retroue obligé de payer l'impôt révolutionnaire, la vacuna? Qui paye de l'aregnt contre libération?
- Combien de politiques aidés pour arriver au Congrès?
- dans quelles institutions financières les Commandants de FARC ont leur Biens, patrimoine?
- Les investissment en Colombie, ou, qui, combien? Combien de sociétés privées, dans tous les secteurs, sont de l'argent lavé par l'argent du crime organisé et du narco? -Qui sont les liens de contact avec l'Exécutif, le législatif, le judiciaire,les forces armées?

Que l'on arrête de nous bassiner aussi avec la popularité d'Uribe.
Et d'une, les sondages dans ce pays ne se font que sur échantillon de 1000 personnes vivant à Bogota, Cali, Baranquilla, Medellin et Baranquilla. Des villes qui effectivement ont vu un mieux sur les routes et les kidnappings.
Mais la guerre se joue surtout en milieu rural, qui compte tout de même 35% de la population. Pensez-vous vraiment que 85% des colombiens soient dupes à ce point?
Mais qui fait l'opinion? Qui sont les propriétaires des grands titres, à part la toute puissante famille Santos, omniprésente au gouvernement?
Qui alimente cette idée perverse qu'au fonds, les paramilitaires ont été une sorte de mal nécessaire en ce moment, disculpant le cousin du Président qui a un dossier bien chargé en la matière?
Et de deux, les opinions qui sont lassées de ce conflit armé interminable sont toujours plus sensibles aux discours de fermeté, de force brute et aux pratiques guerrières, et au bombardement de propagande quotidienne, même si dans le fond elles ne font qu'attiser le feu. Et ajouter de la violence à la violence, perpétuant ainsi le cycle de la haine et des vengeances.

La paix, il faut du courage, une vision, du panache, des conditions, une pression internationales habile, des Grands Hommes pour la faire.

Tout n'est que médiocrité en ce moment.
Quant à l'avion français, Uribe a manipulé les Français, une fois de plus.

Les élites Colombiennes n'en veulent pas.
La guerre, c'est bien juteux pour tout le monde.
C'était vrai en Angola, vrai au Sierra Leone.
La guerra es un tremendo negocio.

Uribe a des soucis.
On en est à 50 congressistes et hauts fonctionnaires 100% Uribistes liés aux Paracos.
Le TLC n'avance pas, on en est à 23 syndicalistes tués depuis janvier.

Les choses deviennent de plus en plus difficiles à filtrer, occulter. Ce n'est que le début. Uribe en ce moment, c'est Fujimori en 1992 qui change tout son Tribunal Suprême au moment ou trop de gens ont trop de choses à dire.
Uribe finira comme Fujimori.

A moins qu'il ne se décide à négocier un accord humanitaire...
On en est loin.
Et Ingrid, et les autres, continueront de s'éteindre, à petit feu.

Regardez chez Tonio le thème de l'extradition des paracos et narcos vers les USA. Uribe est furieux et s'en prend aux juges, qui refusent que les paras partent avec tout ce qu'ils ont à dire aux victimes et à la société. Rien de louche, n'est-ce-pas?
la Colombie est le SEL pays au monde qui fat toujours TOUT ce qu'il peut pour expulser ses pires malfrats ailleurs, loin. Et qu'ils la ferment.

2 dépêches sur Uribe, seulement aujourd'hui:

Otages des Farc: la libération de Betancourt était sur les rails jusqu'à la mort de Reyes
AFP - Jeudi 24 avril, 12h37MADRID (AFP) - La libération de l'otage franco-colombienne détenue par les Farc, Ingrid Betancourt, était sur les rails jusqu'à la mort du numéro deux de la guérilla colombienne, Raul Reyes, le 1er mars, a déclaré la sénatrice colombienne Piedad Cordoba au quotidien espagnol El Pais jeudi.

"Les choses allaient très bien pour la libération d'un des +gringos+ (un Américain, NDR) séquestré. Dans le lot se trouvait aussi Ingrid. Mais tout a été mis par terre avec ce qui s'est passé le 1er mars", selon Mme Cordoba, qui a joué le rôle de médiatrice entre le gouvernement et la guérilla.

Raul Reyes est mort dans l'attaque par les troupes colombiennes d'un campement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) le 1er mars en territoire équatorien. Cette attaque fut à l'origine d'une détérioration de la situation, selon la sénatrice de l'aile gauche de l'opposition au gouvernement de droite du président colombien Alvaro Uribe. "Ce fut un coup fatal à la confiance que les Farc plaçaient dans le gouvernement (colombien). La France a été la grande perdante", déclare Mme Cordoba.

Ancienne candidate écologiste à l'élection présidentielle en Colombie, Ingrid Betancourt, détenue depuis plus de six ans, est l'une des 39 otages dits "politiques" que les Farc proposent de libérer contre quelque 500 guérilleros emprisonnés. Dans l'entretien au Pais, Mme Cordoba critique durement le gouvernement qu'elle accuse d'utiliser le cas Betancourt pour détourner l'attention de sujets politiques embarrassants.

"Le gouvernement d'Uribe a dit qu'elle (Ingrid Betancourt) allait mourir, et a permis à la France d'envoyer un avion, seulement pour masquer un scandale politique, parce que le même jour, trois parlementaires accusés de relations avec les paramilitaires (d'extrême droite) étaient arrêtés", selon elle.

Les affaires dites de "para-politique" (pour paramilitaires) éclabousse depuis plusieurs mois le pouvoir colombien, accusé de liens avec les milices d'extrême-droite. Mario Uribe, un cousin du président colombien, a été arrêté mardi dans ce dossier. Le président Uribe a révélé mercredi qu'il était lui-même visé par une enquête à la suite d'une dénonciation d'un prévenu l'accusant d'être impliqué dans un massacre de paysans en 1997.

Le conflit entre les Farc et Bogota "s'est régionalisé de manière préoccupante", souligne par ailleurs Mme Cordoba. "Beaucoup de paramilitaires (colombiens) se sont appropriés des régions entières d'Equateur, et certains se sont entraînés en Bolivie, dans la zone de Santa Cruz, pour déstabiliser le gouvernement d'Evo Morales", assure-t-elle. Les pays voisins "commencent à exiger une solution au conflit", selon Mme Cordoba, pour qui "la Colombie est devenu un voisin embarrassant".



BOGOTA (Reuters) - Une ancienne parlementaire colombienne a affirmé que le gouvernement lui avait promis des avantages illégaux à condition qu'elle soutienne un amendement permettant au président Alvaro Uribe de se présenter à sa propre succession en 2006.

Une enquête a été ouverte lundi concernant cette accusation, qu'Uribe rejette. Yidis Medina affirme que le gouvernement lui avait promis des avantages politiques mais n'a jamais honoré sa promesse.

Dans une interview enregistrée en 2004 mais diffusée seulement dimanche, Medina affirme à un journaliste que des responsables du gouvernement lui avaient promis de la laisser nommer elle-même les membres de trois commissions de la province dont elle était élue, à condition qu'elle soutienne un projet d'amendement permettant à Uribe de se présenter pour un nouveau mandat.

Lors d'une réunion, Uribe lui-même lui aurait demandé son appui et lui aurait promis que le gouvernement respecterait son engagement.

"Il a dit qu'il voulait sauver le pays et qu'il avait besoin de plus de temps pour achever son programme", a-t-elle déclaré.

Uribe, qui se trouve à la moitié de son second mandat, a rejeté ces accusations.

"Le gouvernement persuade. Il n'achète pas les loyautés", a assuré le président colombien. "Nous ne tolérons pas la corruption."

Cette nouvelle affaire, qui vient s'ajouter à un scandale politique liant certains proches alliés d'Uribe à des escadrons paramilitaires d'extrême-droite, pourrait compromettre l'accord de libre-échange entre Bogota et Washington, auquel les démocrates américains font barrage en raison de la situation des droits de l'homme en Colombie.

Uribe a demandé une enquête sur le journaliste Daniel Coronell, qui a mené l'interview. Connu pour ses prises de position critiques envers Uribe, il contribue au principal magazine d'informations colombien et travaille également pour la chaîne de télévision Noticias Uno.

"Tout indique que le journaliste et son interlocutrice avaient évoqué au préalable les questions et les réponses, et qu'ils avaient mis de côté cette vidéo en attendant un moment qu'ils jugeraient favorable", a estimé Uribe dans un communiqué.

Yidis Medina, qui faisait partie de la coalition politique d'Uribe au parlement colombien, indique durant l'interview que la vidéo pouvait être diffusée soit si elle était tuée, soit si le gouvernement ne tenait pas sa promesse envers elle.

Hugh Bronstein, version française Gregory Schwartz

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'attends ton analyse sur les dernières nouvelles, la libération de Betancourt, etc!