mardi 30 octobre 2007

Patrie, Socialisme et Hummer: l'incapacité altruiste dans le Venezuela de Chavez





"Semant les valeurs pour la vie!"


"Cap vers le socialisme bolivarien!"

Chaque révolution a sa bagnole fétiche, emblème des luttes sociales en cours, véhicule de toutes les facilités métaphoriques sur les avancées forcément considérables, solides, robustes vécues par son Peuple, Pueblo, People, Volk ou Русская Земля; lui aussi particulièrement robuste d'ailleurs, ce Peuple, magnifié, bien membré, indépendant, debout, super chouette, souverain et productif et beau ouh la la alors tellement beau.

La trabant pour l'URSS et ses satellites; la cadillac rouge, américaine de 52 pour les Barbudos de Cuba.
La caisse, étendard de ce qui se trame, de l'accélération de l'Histoire.
Ou de ce qui ne s'y trame décidémment pas.

Pour la "Révolution" bolivarienne, sans aucun doute, cette bagnole là, ce sera le HUMMER.

Les ventes explosent.
Les ventes explosent.
Voila la base des faits qui je te le rappelle, sont têtus.
Et il va de soi que la néo-Nomenklatura des boli-bourgeois chavistes et autres opportunistes du festin rojo rojito y est pour quelque chose.

Alors quand en plus des organismes publics s'y mettent...les mots sont de trop.

Ce mois d'octobre 2007, le même mois ou Chavez annonce des restrictions sur l'achat de ces mignons petits monstres urbains à 90 000 dollars pièce (effet d'annonce, comme d'habitude, sans aucune prise sur le réel, de même qu'il en fut pour les ventes sauvages de bière et de whisky: allez donc voir du côté de Jean-Luc), la marque HUMMER USA annonce l'ouverture de deux de ses enseignes, avec facilités d'assemblage et tout le toutim, dans Caracas même. Tellement la demande est forte, les listes d'attente et les bons de commande pré-payés, vertigineux.

Ce qui devrait obliger tous les desubicados de France et de Navarre qui se turlupinent allègrement sur la figure du Bon Hugo 1er, à réfléchir, me semble-t-il, ne serait-ce que quelques instants, autour de cette photo là...

De l’incapacité du socialisme (soviétique ou bolivarien) et du capitalisme à une morale altruiste...

L’anecdote est peut-être apocryphe, mais je l’aime beaucoup : ce serait Robespierre qui aurait insisté pour ajouter le mot « fraternité » à la devise de la République. Comme s’il avait senti, dans une intuition fulgurante, que la liberté et l’égalité étaient deux termes antinomiques ; qu’un troisième terme était absolument indispensable. Même intuition dans les dernier temps lorsqu’il tente d’engager le combat contre l’athéisme, de promouvoir le culte de l’Etre suprême (ceci en plein milieu des périls, de la disette, de la guerre extérieure et civile) ;
On peut y voir une préfiguration du concept Comtien de Grand Etre. Plus généralement, je crois peu vraisemblable qu’une civilisation puisse subsister longtemps sans religion quelquonque (en précisant bien qu’une religion peut être athée, comme l’est par exemple le bouddhisme). La conciliation raisonnée des égoïsmes, erreur du siècle des Lumières à laquelle les libéraux continuent à se référer dans leur incurable niaiserie (à moins que ce ne soit un cynisme, qui d’ailleurs, reviendrait au même) me parait une base d’un dérisoire fragilité. Dans l’entretien dont vous parlez, je me décrivais comme « communiste mais non marxiste » ; l’erreur du marxisme a été de s’imaginer qu’il suffisait de changer les structures économiques, que le reste suivrait. Le reste, on l’a vu, n’a pas suivi. Si par exemple les jeunes russes se sont si rapidement adaptés à l’ambiance répugnante d’un capitalisme mafieux, c’est que le régime précédent s’était montré incapable de promouvoir l’altruisme. S’il n’y est pas parvenu, c’est que le matérialisme dialectique, basé sur les mêmes prémisses philosophiques erronées que le libéralisme, est par construction incapable d’aboutir à une morale altruiste.

Interventions, Flammarion, 1998. M.H.

dimanche 28 octobre 2007

On s'en fout: les élections en Argentine



Boaf...
On s'en fout car il s'agit d'une simple formalité.
Pas de campagne, pas de programme, pas de souffle, pas de mobilisation, pas de débat.
Une pingouine en remplace un autre...

Pour tous les rêveurs qui veulent à tout prix croire que l'avenir de la gauche européenne et de sa rénovation se jouent à Caracas, à la Paz ou Buenos Aires, allez voir un peu le niveau des débats. Ca donne envie de se taire et de voir de plus près...

Sur Libé, une synthèse bien intéressante.


«Kirchner ne perpétue pas les idées péronistes, mais le clientélisme»

Juan Manuel Palacio, spécialiste de l’Argentine.
JEAN-HÉBERT ARMENGAUD


«Péroniste» : ainsi se présente dimanche à l’élection présidentielle argentine, avec toutes les chances de la remporter, Cristina Fernandez, l’épouse du chef de l’Etat sortant, Néstor Kirchner. Péroniste, une allusion à Juan Domingo Perón, qui a gouverné le pays entre 1945 et 1955 – puis, quelques mois avant sa mort en 1973. Juan Manuel Palacio, directeur du Centre d’études latino-américaines de l’université San Martin de Buenos Aires, explique pourquoi le «péronisme» est toujours politiquement revendiqué.

Que représente Perón pour les Argentins aujourd’hui ?

C’est une sorte de mythe nationaliste, mais, à l’époque, après la crise économique mondiale qui suit le krach de 1929, Perón n’est que l’expression d’un mouvement de fond que l’on retrouve dans d’autres pays, comme le Mexique et le Brésil. Dans ces pays-là aussi, la crise des années 30 provoque alors l’arrivée au pouvoir de «populistes» qui, en résumé, imposent un Etat interventionniste, lequel doit se mettre au service des secteurs les plus défavorisés. Le phénomène est même mondial, il touche aussi les Etats-Unis avec le New Deal de Roosevelt. Après son élection, en 1945, Perón défend un modèle qui incorpore la classe ouvrière au système. Pas seulement symboliquement : il généralise de nouveaux droits, à l’éducation, à la santé, il instaure les congés payés… Avec son épouse, Eva Perón, il donne le droit de vote aux femmes. Il tient un discours anticapitaliste, mais sans attaquer systématiquement les élites économiques dans les faits : Perón dit vouloir dépasser la lutte de classes par une «alliance» de classes. Et l’Etat doit organiser cette alliance, le protectionnisme économique, le développement industriel, les syndicats… Finalement, l’Etat et le «mouvement» péroniste doivent se confondre, ne faire qu’un. Sur le même modèle, le PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel a gouverné durant soixante-dix ans au Mexique… Perón, lui, est renversé par un coup d’Etat en 1955, après avoir voulu «péroniser» toute la société, l’Eglise, l’armée etc. Tout le monde n’a pas adhéré à son discours nationaliste et anticapitaliste. Mais ses réformes ont tout de même profondément marqué le pays. Il y a, encore aujourd’hui, une sorte de reconnaissance inconditionnelle sur la «question sociale».


Je vais souvent au cimetière dans les villes que je visite...

Malgré le coup d’Etat qui le renverse et l’oblige à l’exil, il reste présent ?

Il s’exile [en Espagne, ndlr], mais demeure omniprésent sur la scène politique. Après son départ, l’Argentine entre dans un cycle où alternent les gouvernements militaires et d’autres plus «démocratiques». Mais cette démocratie est toujours surveillée par les militaires, qui, de toute façon, interdisent le parti péroniste. Du coup, quand il y a des élections, depuis son exil, Perón appelle à voter blanc et insiste sur le manque de légitimité de cette démocratie. Ainsi, paradoxalement, ce sont les militaires qui auront contribué à renforcer le mythe péroniste… Finalement, il est autorisé à rentrer, remporte les élections de 1973, mais meurt [à 78 ans, six mois plus tard]. Sa femme, Isabel, lui succède et dirige un gouvernement inepte renversé en 1976 par la junte militaire.

Est-ce la fin du péronisme ?

Après le retour de la démocratie, en 1983, c’est le Parti radical qui gouverne, mais, manque de chance, il va payer la crise économique des années 80, le super-endettement, l’hyperinflation, un phénomène qui n’est pas propre à l’Argentine… Du coup, le «péronisme» fait son retour, avec Carlos Menem, dans les années 90 : une sorte de «néopopulisme» qui touche aussi le Pérou avec Alberto Fujimori ou le Brésil de Color de Melo. Un péronisme paradoxal qui doit gérer alors… les privatisations et le désengagement de l’Etat. Aujourd’hui, nous en sommes un peu là, depuis l’arrivée au pouvoir de Néstor Kirchner [en 2003] et la très probable élection de sa femme, Cristina, dimanche. Ces deux-là ne perpétuent plus «l’idéologie» mais seulement les réseaux clientélistes locaux qui permettent encore au «péronisme» de se maintenir au pouvoir.

samedi 27 octobre 2007

Martine chez les FARC



Eileen, jeune et jolie batave de Groningen, venue un peu précipitamment et plutôt légèrement "sauver le monde" en plein conflit armé, en 2002 (ce qui a tout un tas de conséquences tout à coup bien réelles pour une jeune étudiante un peu paumée...à suivre, par ailleurs, l'affaire des "orphelins" Tchadiens et du Darfour qui relèvent de ressorts névrotiques Nord-Sud tout à fait comparables), Eileen donc, décide un jour de rejoindre les FARC. Comme ça. Elle a tellement de beaux rêves et de caca fitif dans sa tête. Elle y croit.
Elle ignore alors, avec son ouaf ouaf à poil ras dans les bras, sans doute, l'usage courant de la torture, de la menace armée aux populations paysannes réticentes ou voulant demeurer neutres dans tout ce merdier, l'usage massif des mines anti personnels, d'armements irréguliers lourds et leurs victimes collatérales, le narcotrafic, l'extorsion systématique sur toute activité de production économique (la vacuna ou "impôt révolutionnaire"), l'industrie du kidnapping civil et politique (around 2000 personnes DONT Ingrid Betancourt), la traite d'êtres humains, le trafic et la contrebande internationales d'armes et de précurseurs chimiques, les crimes sélectifs, sans évoquer les nuits dans le hamac, en forêt tropicale, les bottes et le flingue chargés, la promiscuité, les brimades, les violences, les exécutions internes, toutes sortes de chouettes activités de plein air.
La lecture approfondie de son journal intime, abandonné, nous montre sa terrible, tragique méprise et désillusion.

Elle ne sortira probablement jamais plus de la forêt. Ni des FARC. A fortiori depuis la publication de son journal.

Eileen, c'est l'histoire de Martine chez les FARC.
Tonio en causa a su modo.
La presse al suyo (un peu tronqué dans la presse francophone, qui n'a repris que quelques aspects plus funkys).

Une pensée pour elle...

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Après la récente publication d'extraits du journal intime de Tanja Nijmeijer, alias Eillen, une jeune Néerlandaise incorporée dans les rangs des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla d'extrême gauche), la presse colombienne s'interroge sur le nombre d'étrangers qui se sont engagés dans les FARC. El Tiempo a ainsi interrogé une politologue néerlandaise qui a longtemps travaillé pour l'ONG Pax Cristi en Colombie. Selon Ludwine Zimpolle, il y aurait au moins "dix-huit jeunes Européens répartis dans différents fronts des FARC, au moins deux Norvégiens, d'autres provenant de Suisse, du Danemark, de Belgique et sans doute d'Espagne et de Grèce". Elle explique comment les FARC "ont créé le Parti communiste colombien clandestin afin d'attirer des militants étrangers, notamment d'Europe". Elle décrit Eillen comme "une jeune postuniversitaire, moderne, et vulnérable". Sa famille est "de classe moyenne cultivée et vit dans une petite ville de la région de Groningen, au nord des Pays-Bas." Selon le journal intime d'Eillen, découvert par l'armée lors d'une opération et remis au quotidien El Tiempo, deux autres Néerlandaises se seraient engagées au sein des FARC en même temps qu'elle.

Le journal intime d'Eillen, une Hollandaise engagée volontaire dans les rangs de la guérilla colombienne
LE MONDE | 04.09.07 | 14h58 * Mis à jour le 04.09.07 | 14h58
BOGOTA CORRESPONDANTE

Sur la photo, Eillen est ravissante. "Je suis comme un poisson dans l'eau. La jungle est ma maison", écrit-elle dans son journal. Mais cette jeune Hollandaise, enrôlée depuis plus de quatre ans dans les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche), dit aussi sa désillusion. "Qu'est-ce que c'est que cette organisation où les uns ont de l'argent, des cigarettes et des douceurs, et les autres n'ont que le droit de se faire engueuler ?", s'interroge-t-elle.

Le quotidien El Tiempo a publié, dimanche 2 septembre, de larges extraits des carnets de la jeune femme, tombés aux mains de l'armée.

"Eillen", c'est son nom de guerre. Personne ne connaît son identité.

L'ambassade des Pays-Bas à Bogota ignorait son existence. "Maintenant que les journaux hollandais ont publié sa photo, ses parents vont probablement se manifester", explique la journaliste Judith Bedoya, qui a tenté de reconstituer l'histoire d'Eillen. La jeune femme serait venue pour la première fois en Colombie en 2000, à l'époque où les guérilleros des FARC, engagés dans un processus de paix, occupaient le sud du pays. Fascinée par la guérilla, elle aurait, deux ans plus tard, pris le maquis.

De son écriture nette et bien rangée, Eillen raconte son quotidien et ses humeurs changeantes. Elle dit ses envies de cornet de frites "à Groningue, Amsterdam ou Utrecht", l'attente de l'hélicoptère à abattre "qui n'arrive pas","la rebelle aux gros seins qui sème la pagaille" et dont "le chef dit que c'est le gouvernement qui l'a envoyée pour déstabiliser le haut commandement".

"SORTIRAI-JE JAMAIS DE CETTE JUNGLE ?"

Eillen révèle ses amours passagères avec des guérilleros. Elle s'exaspère de l'arrogance, de l'hypocrisie et du sexisme des commandants. Elle raille l'obéissance aveugle et les punitions : "J'ai plein d'amendes."

Souvent, elle craque. "J'en ai marre des FARC, marre des gens ici, marre de la vie en communauté, marre de ne jamais rien avoir pour moi, écrit-elle. Tout cela vaudrait la peine si je savais pourquoi on lutte. Mais je ne crois plus à rien."

"Il n'y a que maman qui m'écrit de temps en temps une lettre de reproches", se plaignait Eillen le 26 juillet 2006. Sa mère a, semble-t-il, fait le voyage. Mais la visite n'a rien arrangé. "Au contraire, les choses ont empiré", note Eillen, que la colère de sa famille attriste.

Lorsque la force de déploiement rapide a attaqué le camp de la guérilla, dans le sud du pays, le 18 juillet, Eillen et ses camarades se baignaient dans une rivière. Les femmes ont pris la fuite, nues ou presque, dans les marigots. Leur chef, Carlos Antonio Lozada, a décampé, lui aussi. Son ordinateur portable contenait, selon l'armée, "des informations très précieuses", parmi lesquelles une vidéo où Eillen apparaît.

Dans son journal, la jeune fille se pose des questions : "Est-ce que j'ai pris la bonne décision ? Est-ce que j'aurais été heureuse, si j'étais restée en Hollande ? Est-ce que je sortirai jamais de cette jungle ?"

Mais entre deux moments de découragement, ses convictions reprennent le dessus. "Je suis heureuse ici, c'est sûr, affirme-t-elle. Les FARC sont ma vie, ma famille. Je ne veux pas m'en aller. Je veux juste marcher, rire, combattre et cuisiner, sans me compliquer la vie. Je préférerais être dans une unité de combat."

La dernière phrase du journal date du 17 juillet. Eillen vante "cette expérience très intéressante que personne ne pourra m'ôter".

Être viril


Chez Patxi, ya comme un pré-requis. C'est le son. Alors, tu mets le son. D'abord. C'est l'ordre naturel des choses, comme la droite qui est affairiste, la gauche naïve, si tu veux. Tout ça. Alors tu me fous le son. Sous pene de graves consecuencias, bien cabronas...



Production Anonyme.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Le premier devoir d’un homme est de s’identifier.
De s’identifier.

Les femmes de ma vie m’ont montré quel homme je devais être.
Et c'est pas gagné.
Pas gagné.

La première, ma mère, m’a appris qu’un homme qui ne pleure pas n’est pas un homme, puisqu’il ne sait pas être touché au cœur.

Les autres, compagnes de mes nuits et de mes jours, m’ont doucement, parfois violemment, appris à vaincre cette lâcheté inhérente à ceux de mon sexe, plus habitués à biaiser avec la vie plutôt que de l’étreindre;

me faisant comprendre au passage que la vérité de soi, même douloureuse, est une arme imparable de sa propre construction.

Alors merci les gonzesses, merci à toutes pour nous montrer la voie.


Bon en même temps, messieurs, tout déboussolés et désorientés que vous êtes pov petits chéris, comme nous le rappelle ce sympathique bolchévique (de salon) enragé, méfions-nous tout de même des filles capricieuses en jean Diesel...surtout toi là...



mardi 23 octobre 2007

Son Excellence Alvaro Uribe, le techno-narco



C'est bien connu, les Etats-Unis ont des Sytèmes d'Intelligence extrêmement performants, sophistiqués, disposant de moyens d'écoutes considérables (pas que la NSA) en particulier dans leur jardinet-bac à sable-cour arrière, es decir l'amérique latine et les caraïbes.

Civils et/ou militaires, les informations glânées et produites chaque jour, sont extrêmement fiables, souvent très précises. En particulier celles qui sont consignées dans un certain type de rapport classifié, sur des thèmes transversaux déterminés.

Parmi ces agences de renseignement actives à l'étranger, la cousine de la CIA, c'est la DIA: la Agencia de Inteligencia de Defensa de Estados Unidos (AID de EEUU pour le sigle espagnol). Soit, the U.S. Defense Intelligence Agency, DIA.
Ses agents, civils et militaires chevronnés et rompus aux missions complexes, rédigent des rapports internes, confidentiels sur tel ou tel sujet.
Ces rapports ont très peu de déchets, ont des échelles de "notation" de la crédibilité des sources, toujours recoupées.

Le 23 septembre 1991, l'un d'entre eux "anticipe" sur le profil et la "dangérosité-à suivre" de certains personnages de la politique colombienne clairement liés aux puissants cartels colombiens, au narcotrafic international et au paramilitarisme.

Il se trouve par ailleurs qu'il existe de nombreux contre-pouvoirs, brèches et contre-poids à la ploutocratie en vigueur, là bas, aux EEUU. Notamment des lois de déclassification d'archives historiques ou militaires.

Le 1er août 2004, en vertu du Freedom of Information Act, suite à un recours déposé en août 2000 par The National Security Archive, une ONG de chercheurs basée à l'Université George Washington (pas vraiment des gauchistes), on découvre une partie de ces notes de la DIA.

Depuis Bogota. En 1991.
Notamment la note 82, ici même reproduite.



Je te la mets en espagnol si tu veux. Tiens.
"82. ALVARO URIBE VELEZ – UN POLÍTICO Y SENADOR COLOMBIANO DEDICADO A LA COLABORACIÓN CON EL CARTEL DE MEDELLÍN EN ALTOS NIVELES DEL GOBIERNO. URIBE ESTUVO VINCULADO A NEGOCIOS INVOLUCRADOS EN ACTIVIDADES DE NARCOTRÁFICO EN EEUU. SU PADRE FUE ASESINADO EN COLOMBIA POR SUS CONEXIONES CON LOS NARCOTRAFICANTES. URIBE HA TRABAJADO PARA EL CARTEL DE MEDELLÍN Y ES UN CERCANO AMIGO PERSONAL DE PABLO ESCOBAR GAVIRIA. PARTICIPÓ EN LA CAMPAÑA POLÍTICA DE ESCOBAR PARA OBTENER EL CARGO DE SUPLENTE DE JORGE (ORTEGA). ............ PAG81 du bouquin

Tout ceci est admirablement décrit dans ce bouquin par Joseph Contreras, un ancien d'Harvard (tel Uribe, techno-avocat, ancien d'Oxford), ancien correspondant de NEWSWEEK en Colombie (pas vraiment un gauchiste enragé bis; Newsweek c'est l'Express + Le Point).


Sinon?
Sinon rien.
Vivement 2010.
A moins que le narco-paraco-président ne soit miraculeusement réélu (il blanchit le passé comme les traces avec tellement de facilité le bougre...).

Un jour, les historiens feront leur travail.
Un jour, ses accords secrets passés avec les groupes paramilitaires seront davantage connus.
Un jour, il y aura un TPI pour les criminels de lèse humanité de Colombie et LEURS COMPLICES.
32 000 cadavres dans des fosses communes ces 10 dernières années, c'est 5 Srebrenica.

Un jour, le Roi sera Nu.

Sinon, il ne se passera rien autour de "l'échange humanitaire". Encore moins la paix. Il n'y a qu'un César-Chavez imbu de son charisme et de son volontarisme intéressé pour y croire...

Ces autistes criminels HP de FARC ne cèderont en rien.
Son Excellence Alvaro non plus.

Ces gens là ne cèdent et ne lâchent rien.
La Paxi viendra avec un autre personnel politique.

dimanche 21 octobre 2007

Pourquoi le Brésil?


Vas y Tracy, montres-leur.
Attention, message en mode "semi-bourré". Comme chez Tonton.







« La marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est capable de se fixer sur deux idées contradictoires sans pour autant perdre la possibilité de fonctionner. On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer. »

(Francis Scott Fitzgerald, La Fêlure.)


Sous les lampions des fêtes, dans les clubs et palaces des années folles, Scott Fitzgerald a probablement (oui, on peut le dire) brûlé sa vie.

(putain commencer un message bien mastoc, d'emblée, comme ça, avec une bonne grosse citation toute de granit, franchement...c'est tout de même pas très bien parti côté "attractivity funky" de cette boutique...m'enfin, retournes donc sur Skyblog ou sur les forums Yahoo...épaisse vacuité, insondable néant, c'est parfait.


Comme l'ont joliment dit d'autres fêlés en d'autres temps, certains de ses livres sont de brillants "chants du cygne".
J'en ai découvert pour ma part quelques uns en voyage, en Amérique du Sud (ici même, morceaux choisis de Colombie et du Chili), ce qui est un cliché assez puant, je te l'accorde.

Alors on essait d'imaginer l'auteur de cette incroyable phrase.
On se dit qu'il a vécu et est mort en résistant à ce que nous appellerons ici, la mellasse. A sa façon.
Certes, il finit son matche complètement carbo, comme on dirait en rugby (du moins, avant TF1).
Mais avec un putain de panache, dios mio (j'y étais pas mais ma cousine qui connait un gars qui...).
Et puis il ne s'est pas contenté de perrorer. Il a tenté de faire, aussi, avec sa plume, ses roustons, son coeur et sa tête. Ses moyens à lui, dans ses moments à lui.

On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer.
Je m'imagine le gaillard. Un être optimiste sans être béat, lucide sans être un cynique de basse composition, généreux sans être cucul voire stupide, combattant sans être tyrannique; un faux désabusé. Une vraie sensibilité.
Comme tant de gens rencontrés sur la route, là bas, de l'autre côté de l'Océan Atlantique.
Comme tant de gens immobiles, en France et en Navarre, mais qui bougent et font bouger les lignes à leur façon (tiens comment vas-tu, mon copaing écrivaing, Adrien?).

Il y a tellement de chemins, de voies (princières et de garage) pour être tout celà.
Tellement de façons (et, je n'ai pas peur du poncife) de changer le monde et de pas se contenter de le contempler, impavide, l'oeil bovin, la queue molle.

Mais en fait, non, c'était un gros con prétentieux, perdu, semble-t-il, le Scottie, dans la vie. Ce qui n'a aucune espèce d'importance.
Car on devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer.
Putain c'est bon ça. J'en ai presque fait arrêter le bus pour en causer avec le chauffeur, quand elle m'a jailli à la gueule cette phrase, dans les andes du Nord du Chili.

Tu suis?

Dans notre époque faux-cul, relativiste-faussement cool et somme toute assez mielleuse (pas que, mais tout de même assez tu en conviendras), l'acte de transgression est devenu l'acmé mainstream, l'alpha et l'omega du marketing. La transgression s'est faite dévorer par ce que les ados (ou la LCR, ce qui est une redite) appellent "le système".

Le capitalisme dérégulé, dans sa version néolibérale, triomphe avec éclat car, formidable, immonde Léviathan matérialiste, il dévore et récupère tout. Les frères Boniface comme la tronche figée de ce psychopathe de Che Guevara.

Sartre, Foucault, Barthes, Ricoeur, Duby, Bourdieu, Baudrillard, Vernant, Derrida et maintenant Gorz qui s'en va. La France se vide de sa pensée sans qu'on aperçoive bien la profondeur du banc, la tronche des remplaçants.
Il reste Serres, Virilio, Debray, et surtout, Edgar Morin...
Et puis Steevie, Eric Zemmour, et Roger Zabel sur TV5.
Bon.
Pas de quoi faire un bon XV.


Alors, Patxi, pourquoi le Brésil?

vendredi 19 octobre 2007

Africa, la diaspora d'Amérique latine



Brasil, Salvador de Bahia


BONGA en America?

On a beau essayé d'être discipliné (promesse à tenir vis à vis de soi même, avant tout), essayé de tenir correctement cette bodega, la nuit notamment, à la bougie; essayé de te distiller (avec un plaisir non dissimulé-râââ lovely) de la bonne chicha (alcool de maïs, entre autres ingrédients), il n'est pas toujours évident de trouver le temps pour te servir tous ces petits gobelets dérisoires de vie latino-américaine dans un délai de service (en terrasse) raisonnable.

Il y a une tonne de sujets que l'on doit sacrifier. Particulièrement mes préférés, ceux qui vont intéresser au maximum 10-12 gars et gazelles de ci ce là, ce qui est au bout du compte mon coeur de cible.
Ca fait par exemple pas mal de temps que je souhaite parler des afro-descendants en Amérique latine.

Alors quand je découvre ce blog, Noirs d'Amérique Latine - Textes traduits de l'Espagnol témoignant du passé et du quotidien des Noirs d'Amérique Latine et des Caraibes, je me réjouis. Parce que tout y est. Parce qu'il est très riche et passionant. Parce qu'on comprend mieux l'histoire des peuplements, les dynamiques géo-politiques, culturelles. Parce qu'on comprend mieux les DOM TOM, les Afros latinos. Parce qu'il me permet, ce soir, de gagner du temps et de pouvoir aller butiner allègrement mon petit "pistil africain" favori (en fait, il s'agit de la chatte de ma femme).

Des gens qui ont envie de connaitre davantage le continent américain au sud du Rio Grande, il y en a quelques uns qui passent par là, non? Dites-moi? Zêtes là?

Si vous êtes là, alors je vous suggère de commencer par là:
La population noire des Amériques dépasse les 140 millions de personnes. Elle n'est pas homogène. Un jeune noir des États-Unis est porteur de différences culturelles par rapport à un noir du même âge du Salvador, de Bahia au Brésil, ou d'Asunción au Paraguay, ou même de la Vallée del Chota dans la Cordillère des Andes en Équateur.

jeudi 18 octobre 2007

Pendant ce temps là, à Mexico


Vendeur de rue, Mexique.
Photo historique; premier cliché Kodak en Amérique latine (pas de numérique en ce temps là, ma brave dame). C'est tombé sur le marchand de paniers.



Les vendeurs de rue délogés, le centre de Mexico respire (REPORTAGE)
Par Alexandre PEYRILLE


Alexandre Peyrille nous a pondu (je ne trouve pas d'autre mot) cette gentille petite note AFP. Catégorie reportage.
Il est mignon son petit oeuf.
On aurait cependant aimé ne pas sentir entre les lignes que, lui aussi, "respire" à nouveau. Qu'il se sent, lui aussi, quelque part soulagé de voir le centre de la plus grande mégapole du monde enfin "rendue" à ses "légitimes habitants".
On sent bien qu'il est content, lui aussi, de pouvoir découvrir les façades coloniales de la ville...
Sans plus se soucier de Lénine, des banquettes de moleskine (...Si Cantara!) ou des 15 000 vendeurs de rue brutalement empêchés de bosser (pardon "délogés", terme particulièrement impropre...).

Les vendeurs de rue délogés, le centre de Mexico respire (REPORTAGE)
Par Alexandre PEYRILLE


MEXICO, 13 oct 2007 (AFP) - Le centre de Mexico respire et offre un nouveau visage: des dizaines de rues qui avaient été envahies par les milliers d'étals des commerçants illégaux ont été rendues aux passants et aux automobilistes.
Vendredi, le coeur de cette mégapole de 22 millions d'habitants a connu une mutation radicale. Au lieu de se faufiler entre les étals et de se bousculer pour se frayer un passage, les piétons pouvaient se promener tranquillement en admirant les joyaux de l'architecture coloniale espagnole.
La circulation automobile était presque fluide et les traditionnels concerts de klaxons avaient disparu du paysage sonore. Des centaines de policiers étaient en faction pour faire appliquer la nouvelle politique.
Le maire de Mexico Marcelo Ebrard avait promis de mettre de l'ordre dans le centre de la capitale, mais les habitants doutaient de sa détermination à éradiquer le commerce informel, se souvenant des promesses non tenues de ses prédécesseurs.
Paulina Vazquez, une étudiante de 22 ans, est ravie de la nouvelle physionomie du quartier, situé près de la cathédrale et de la place du Zocalo. "On voit les façades, c'est une grande découverte, depuis que je suis née, jamais je n'avais pu me rendre compte de la beauté de certaines maisons, ici on est habituellement noyé dans la foule", témoigne la jeune femme.
La disparition brutale des "puestos" --où on pouvait acheter dans des boutiques de fortune DVD pirates, vêtements, montres ou télécommandes pour télévision-- est accueillie avec soulagement par les commerçants légaux et ceux qui se plaignaient de l'envahissement de l'espace public et de la vente de films pornographiques à la vue des enfants.
Abundio Ruiz, 65 ans, vit dans le centre depuis toujours et n'en croit pas ses yeux. "Regarde comme c'est beau", s'extasie-t-il en se promenant, avant de modérer son enthousiasme: "Je ne sais pas combien de temps ce plaisir va durer, car beaucoup de gens vont se retrouver sans travail".
Les 12 à 15.000 vendeurs du centre qui ont perdu leur commerce sont furieux. Dans la rue Corregidores, l'un d'entre eux a installé sur le trottoir une télévision sur laquelle il projète à l'aide de son caméscope les images de la manifestation de la veille.
Près du téléviseur des pancartes hostiles au maire ont été placardées: "Nous voulons travailler pas voler", "Marcelo, ne provoque pas la délinquance des jeunes", "Marcelo, quel avenir pour mes enfants?"
Carlos Ramirez, 35 ans, qui vendait des parfums, déclare qu'avant d'être élu, "le maire de Mexico avait promis de ne rien faire contre" le commerce informel. En échange, affirme-t-il, les vendeurs de rue avaient appelé à voter pour lui.
"J'ai trois enfants à nourrir, je vais devoir toréer (vendre à la sauvette) et si la police arrive, je pars en courant" avec la marchandise sous le bras, lance le père de famille qui travaille dans le centre depuis l'âge de 6 ans.
Le milliardaire Carlos Slim peut se frotter les mains. Il a acheté de nombreux immeubles du centre historique et si le maire de Mexico maintient le cap et parvient à ramener la classe moyenne dans le coeur de la capitale, ses investissements s'avèreront extrêmement rentables.
"Cela ne va pas durer, les vendeurs vont revenir, c'est toujours pareil. Ils les éloignent une ou deux semaines puis ils finissent par revenir", affirme appuyé sur son comptoir, le gérant d'une quincaillerie, se faisant l'écho d'une rumeur annonçant dès la semaine prochaine une "reconquête" du centre par les vendeurs de rue.


Je m'étonnerais toujours de l'incapacité des grands politiques de la région à s'intéresser et s'inspirer d'autres iniatives similaires plutôt réussies dans la région, avant d'envoyer les flics. Intéressant de voir comment Quito a réussi à récupérer tout ce bordel des mains de ces très-très-méchants informels, en construisant un marché spécial pour eux, avec chacun leur puestito-local de vente; ce qui permit leur incorporation "formelle", graduellement, à l'économie et fiscalité locale, notamment; voire comment Caracas a finalement empêché l'accès des informels du centre sur un grand boulevard, en promettant la construction de marchés similaires; j'imagine toujours pas construits à ce jour vu l'inefficacité légendaire des bolivariens, mais au moins l'intention y est; pareil dans de nombreuses villes du Brésil, ou ça a bien fonctionné; mais que la Mairie de gôche, du PRD, à Mexico, n'en soit resté qu'au milieu du guè (phase 1, répression, et puis phase 2, répression), me laisse pantois.

Alexandre est mignon.
J'attends la note de suivi, quand les 15 000, dont Mr le marchand de paniers, auront réinvesti les lieux, fissa.
Le principe de réalité se venge toujours des nains politiques à courte vue, pendant que leurs alliés proto-capitalistes de circonstances trouveront toujours marché plus juteux ailleurs.

By the way, addendum: Carlos SLIM est officiellement (FORBES), l'homme le plus riche du monde, devant Bill Logiciellibre. Etonnant non?

mardi 16 octobre 2007

Ecorché vif






Le désert.
Puis Isidore Lucien Ducasse, alias Comte de Lautréamont, poète franco-béarno-uruguayen.

Le désert.
Puis Bertrand Cantat, poète franco-lando-bordelais.

Puis le désert. Puis, ojala, Bertrand canta.
Et la paix des agréables cieux.


Lecteur, c’est peut-être la haine que tu veux que j’invoque dans le commencement de cet ouvrage ! Qui te dit que tu n’en renifleras pas, baigné dans d’innombrables voluptés, tant que tu voudras, avec tes narines orgueilleuses, larges et maigres, en te renversant de ventre, pareil à un requin, dans l’air beau et noir, comme si tu comprenais l’importance de cet acte et l’importance non moindre de ton appétit légitime, lentement et majestueusement, les rouges émanations ? Je t’assure, elles réjouiront les deux trous informes de ton museau hideux, ô monstre, si toutefois tu t’appliques auparavant à respirer trois mille fois de suite la conscience maudite de l’Éternel ! Tes narines, qui seront démesurément dilatées de contentement ineffable, d’extase immobile, ne demanderont pas quelque chose de meilleur à l’espace, devenu embaumé comme de parfums et d’encens ; car, elles seront rassasiées d’un bonheur complet, comme les anges qui habitent dans la magnificence et la paix des agréables cieux.

Lautréamont, Chant 1, strophe 2

jeudi 11 octobre 2007

Rumbo al... rumbo


Cap vers le socialisme bolivarien



Certaines photos-souvenirs se passent allègrement de commentaires.
Mais là, un son s'impose. Urban dance squad.


DEMAGOGUE?

Il y en a marre des mauvaises langues sur l'endoctrinement et la propagande excessive de Chavez au Venezuela.
Il y en a marre des mauvaises langues sur l'endoctrinement et la propagande.
Il y en a marre des mauvaises langues.
Il y en a marre.
Il y en a.
Il.
Il.
Il.
Il.

Il.
Est.
Partout?

Rumbo...al rumbo!

L'Etat venezuelien, me semble-t-il, a toujours acheté ses adhésions. En interne comme désormais à l'extérieur. Le Venezuela n'a jamais véritablement produit ni proposé quoi que ce soit à son peuple comme au monde.
C'est à qui parviendra à capter habilement une part de la rente.
C'est toujours le jeu à la mode dans ce pays des caraïbes, des andes et des plaines d'amérique du sud.

Un barril à 73 dollars, que voulez-vous, ça laisse les coudées franches.
Et "accessoirement", ça permet de bien communiquer.
C'est de la "pédagogie" comme nous l'expliquent les cercles bolivariens, le Monde Diplo, les Frente Miranda, etc etc.
Je suis tout à fait d'accord.
Et, une fois n'est pas coutume, je te le prouve en image.

De la PE-DA-GO-GIE.

En grosses lettres de plastoc.

Chavez, au fonds, c'est une bonne grosse Françoise Dolto tropicale, nationaliste, autocrate et gauchisante qui nous veut du bien, à nous tous, l'humanité en général et son peuple en particulier; avec en plus un gros béret rouge, un gros chéquier et une grosse, très grosse aptitude à la PE DA GO GIE.

Alors a ré té de tou le critiquais alor zut alor merde koa.

mardi 9 octobre 2007

Justice Islamique: pas de bras, pas de chaparda





Justice islamique, s'applique à quiquonque sur cette propriété.
Si tu voles un bien de cette propriété, attends toi à ce que l'on te coupe la main droite.




Aiguisé comme une lame, qui va t'trancher la mano, chauffé comme une flamme et puissant comme un wahabbite kamikazo

En amérique du sud (la latine, comme l'anglophone), les bons vieux disquaires sont, d'emblée, condamnés à mort. Z'ont jamais pu survivre aux déferlantes des réseaux informels (mais hautement organisés) de la Piraterie internationale Sud-Sud, les petitous; ce phénomène de fonds, par ailleurs preuve irréfutable de la pertinence des théories Ricardiennes sur la division internationale du travail, est redoutable: flux tendus, dynamiques et complémentaires, qui brassent des milliards de CD pirates de qualité, vendus entre Taiwan, Djakarta, Dakar, Pékin, Panama, Andorra, Mexico et Sao Paolo.
Après, ça se dispatche. Le consommateur global est content.
Et de se retrouver avec les meilleurs DVD, la meilleure zique du monde pour quelques Francs Pinay.

Dans la rue d'amérique (la vraie, celle au sud du Rio Grande), du coup, les revendeurs de disques occupent l'espace urbain jusqu'à perte de vue (et d'ouïe).

Celui-ci, à Port of Spain, Trinidad, avait une mini-boutique drôlement bien agencée, sur roulettes, intérieur moquette, son dolby-woofer-méga-stuff. Avec un bon gros son de ragga-hip hop qui tabasse. Me suis pas méfié.

Intrigué (tel moucham par la décharge de derrière chez toi), je m'approche du stand et commence à faire le tri. Et d'acheter du son, frénétiquement, de ci de là, me fiant au hasard comme aux conseils avisés et enthousiastes du sympathique vendeur ici même figé pour l'éternité, que l'on appelera "Yeah Mââân".

Et puis, inévitablement, je tombe sur sa petite mise en guarde. Sur cette affichette "explicit lyrics".
Merde alors, dis-je, en franchute dans le texte...

Et je repense à la tentative de coup d'Etat fomentée par ce groupe islamiste, d'obédience sunnite, en 1991. Ils sont toujours par là, eux aussi, avec leur bonne vieille méthode à l'Iranienne (pourtant islamiste chiite), néanmoins infaillible.

Tu chapardes? Jte coupe la main, saligaud. Non mais.J'tapprendrai, moi, rouquin!

J'ai beaucoup aimé. c'est pas très "commerce équitable", fair trade, mais j'ai beaucoup aimé. Pas vous?

vendredi 5 octobre 2007

Sèche linge




4320 mètres d'altitude.
Joséfina est aymara. Elle a 8 enfants, 1 maisonnette en terre cuite, 1 mari, 7 chapeaux melons, 1 amant, 92 lamas, 2 tresses qui lui chatouillent le bas du dos, 43 alpacas, 32 moutons et 18 brebis, 1 serviette Mickey mouse et quelques dents.
Et un sèche linge.

lundi 1 octobre 2007

Les innénarrables "touristes initiatiques", ces hippies de contrefaçon





Ca fait un petit moment déjà que j’ai pas (courageusement) tapé sur les djeunss en pleine déroute existentielle ; ceux qui, par l’entremise magique d’un petit séjour de régénérescence salvatrice dans la fange du tiers monde, repartent la fleur au fusil, l'oeil brillant, rassurés et conquérants, prompts à reprendre leur poste et position stratégique dans l’implacable guerre économique qui fait rage, en France, en Navarre et même, tout près de chez toi.

Vous voici donc rassasiés. C'est du long, non formaté blog, évidemment.


Cette mode des « voyages initiatiques », tout de même…
Inénarrables touristes qui se prennent pour des voyageurs de l’extrême en quête métaphysique ; inénarrables touristes qui s’imaginent forcément singuliers, forcément « différents » du touriste de masse, qu’ils méprisent absolument, au fonds, dans tout ce qu’il est, dédain affiché pour le quidam qui bosse laborieusement pour s'offrir ses deux semaines de congés payés en camping comme pour l’employé de bureau qui « fait » le Mexique avec Leclerc Voyages.

Ces touristes là, qui fuient le beauf comme le scorbut, ces aventuriers « Canada Dry » qui croient fuir les parcours fléchés, possèdent un potentiel comique infini. C’est déjà ça de pris à la mort. J’m’en vais vous en croquer une chtite brochette.

De kikidonc que je cause ?

Tous ces peignes-culs qui vous font le coup du mépris stellaire parce qu’ils se croient en pleine révélation shamanique, là…c’est agaçant non ? Tous ces pseudos-routards qui se barrent deux semaines dans la Grande Amérique du Sud, et, au retour, nous la jouent « je reviens de tellement « loin », tu pourrais pas comprendre » : c’est délicieux tout de même, non ?
Enfn, si j’étais sérieux, je tempèrerais et reconnaîtrais que c’est sans nul doute un piège qui nous guette, tous autant que nous sommes : surdimensionner la portée d’un sympathique petit voyage exotique et se sentir obligé de gonfler son monde avec les « apprentissages » d’un voyage « unique », « surtout d’un point de vue spirituel », pour un circuit en tape-cul somme toute relativement banal. Mais ici c’est chez Patxi, et c’est pas le type de bouffe que je te sers. Suis pas Presse Citron, ni Versac. Ici c’est pâté, tord-boyaux et chicha issus des entrailles mêmes de la terre. Tu sabes.

Je m’en prends ici à un type spécifique de touristes, à ces nouveaux consommateurs de l’aventure, et autres hippies de contrefaçon qui traversent la vie comme les rayons d’un grand magasin. De ces faux hippies, ces rebelles en stocks, ces faussement débraillés, ces jongleurs du dimanche qui vous donnent la leçon sur le sens de la vie après leur petit paquete turistico en sac à dos quechua qu’on leur a vendu 100% garanti « hors des sentiers battus », et qui pestent de ne pas être totalement « seuls au monde » chez Ramon Ramon, alias, « l’habitant ».

Finalement, il est, à l’évidence, devenu absolument plus aventureux, rebelde et subversif désormais, de prendre un trip America latina Best Of avec lastminute.com ou de passer par un bon gros tour operator bien standard, vu les risques mentaux, les risques post-mal bouffe standard et les risques d’étiquetage social encourus, que de se taper le trip sac à dos-shamanisme-VTT de rigueur. Cela va de soi.

Certains voient dans les hordes de jeunes intermittents du tourisme qui envahissent les terres du Sud, surtout en juillet – août, le portrait de sociétés européennes étriquées, égocentriques et imbues d’elles-même, même quand elles prêchent le contraire. Je ne vais pas jusque là, même si parfois, se laisser aller à quelques raccourcis peut s’avérer un exercice particulièrement plaisant.
Particulièrement sur blog qui, au fonds, n’est qu’un support abstrait, un prétexte factice qui dissimule souvent assez maladroitement une trame de fonds bien plus décisive, à savoir une énorme appétence, un cri, un appel irrésistible pour une bonne grosse branlette en public (tendance à l’épanchement égotique, si tu préfères).

Mais je m’égare là.
Enfin, arrêtes de me faire le coup de la vierge effarouché je te prie, et dis-moi : qui n’a pas vu ces gens prônant un discours de solidarité avec le Tiers-monde, leur préchi-précha misérabiliste sur les habitants des pays pauvres (qu’ils réduisent en fait, sans le savoir, à quelques clichés, les enfermant dans un bocal conceptuel qui pourrait être résumé par le concept de « sous-citoyen-incompétent-sympas-vaguement-faignants-mais tellement-authentiques-et dans le besoin-les pauvres », tout en négociant à mort, longuement et sans concessions des remises complètement ridicules sur le tarif de leur chambre, sur des babioles d’artisanat local ou le prix du trajet en bus ? Qui n’a pas constaté, chez ces gens-là, ce grand écart entre un discours humaniste et généreux envers l’autochtone, en façade (détachable…), et une vraie pratique de petite merde étriquée et mesquine? Ce hiatus entre ce que l’on prône, comme vertu morale, et ce que l’on pratique, en comportement assumé et sûr de son bon droit ?

J’exclue d’emblée de cette (arbitraire) généralisation les 2 groupes de djeunss trop sui generis pour être analysés: les Australiens, qui n’existent qu’en bande, leur rudesse macho dans leur manifestation d’amitié virile qui m’a toujours gonflé et amusé, tout à la fois. Ils sont très sympathiques, très « fun », ne parlent que de plaisir et de matière, voyagent pour un an avant de « rentrer dans la vraie vie », comme ils disent. Ils sont dans un rituel national complètement assimilé et commun chez les jeunes, le world tour post-bac, pré-études ou post-études, pré-joblife. Les routiniers du tour du monde. Ca doit leur faire du bien quand même.
Les étudiants en commerce international de France les adorent. Au moins, ils n’ont plus aucun sens critique, et c’est la société enfin apaisée avec elle-même, dont on rêve dans ces cénacles, qui exhibe son nomadisme faussement décontracté. Hors jeu, trop particulier.

De même, les jeunes Israéliens, en rite de voyage en Amérique ou en Asie, post-service militaire obligatoire de Tsahal (2 ans pour les filles, 3 ans pour les garçons en territoire occupé : ça vous crée de sacrés fils de pute tout de même, même si historiquement, ce sont eux aussi des « malgré eux »). Je ne connais pas groupe social plus détesté par tous les petits et gros acteurs du tourisme en Amérique latine. Un comportement indescriptible. Pour eux, le tiers-monde est un vaste playground qui sert de défouloir à toute la haine et la mesquinerie qu’on peut accumuler dans les casernes d’un pays en guerre d’occupation et de self-défense totalement disproportionnée. Hors concours, donc.

Comment parler de tous les autres ? Par un détour. Dialogue à peu près fidèle extrait de souvenirs d’un très bon bouquin sur l’Inde.
Dialogue étonnant entre un jeune con et un vieux con.
Lequel emportera vos suffrages (tapez SMS-jehaislesfauxhippies)?

Un train local à l’arrêt, pour une énième panne. Un blanc (voyageur) se rapproche d’un autre blanc (résident).
- Salut ! Suis bien content de tomber sur un…quelqu’un d’Europe quoi. J’ai eu de belles expériences spirituelles, tu vois, profondes et tout, mais ça fait du bien de voir un…un européen quoi. T’es d’où ?
- De Bombay.
- Ah… ??
- Non, je suis de Manchester.
- Cool. T’es un voyageur ? Pas un touriste en tout cas, t’as pas l’air. Du coup, je viens te causer un peu…Moi aussi, je voyage.
- Non. Je bosse pour Reuters. Dis-moi, pourquoi ne parles-tu pas aux gens dans le train un peu ? Tu t’ennuieras moins. T’as l’air inquiet un peu, là.
- Ils m’arnaquent tout le temps, j’en ai marre du harcèlement. Et puis ils racontent toujours la même chose, me demandent si je suis marié, si j’ai des enfants, tout le temps, tu vois ? C’est chiant.
- Mmh…(sourire un tantinet narquois). Tu sais ce qu’il se passe en ce moment ? Les affrontements, la grève générale ? La suspension du Parlement ? C’est tendu, incertain. Ca fait peut être du bien de parler d’autre chose avec un visiteur qui vient… de loin.
- Euh…non…je sais juste que les prix des hôtels ont vachement baissé, et ça c’est bien cool.
- Ouais, c’est bien cool hein ?
- Ouais !
- (Mine cruelle, silencieuse, de Reuters)
- Ah…Tu…vous vous moquez de moi là ?
- Nan, pourquoi… ?
- Ecoutez, vous vivez ici, vous êtes un professionnel, moi je suis qu’un voyageur.
- Donc t’es pas obligé de savoir un minimum ce qu’il se passe dans les pays que tu traverses, c’est ça ?
- Ecoutez, vous m’emmerdez. Je suis qu’un type en vacances, et je n’ai pas à réviser pendant mes vacances. J’ai tout le reste de l’année pour ça.
- Très bon… « Université de la vie, première année, travaux pratiques d’aventure de haut niveau, première épreuve : partir dans le tiers monde et survivre ; il n’est exigé ni connaissances, ni curiosité ni intelligence ni sensibilité . »
- T’as pas le droit de me juger, tu me connais pas.
- C’est horrible, je ne te connais pas, et je te juge, c’est tout à fait horrible. Tu as absolument raison. Ce ne sont plus des hippies en mission spirituelle qui débarquent en Inde, aujourd’hui, mais de jeunes connards venus randonner en terre de pauvreté. Je dirais que de nos jours, aller en Inde n’est pas un geste de rébellion mais bien plutôt une entreprise conformiste ouverte à des petits ambitieux des classes moyennes, désireux d’inclure dans leur curriculum, quelque chose qui démontre un peu d’esprit d’initiative. Aujourd’hui, toutes les grosses sociétés cherchent des robots avec juste un poil d’audace, et rien de tel qu’un petit bain dans les foules du tiers-monde pour leur mettre le pied à l’étrier à tous ces futurs cadres. Vous venez ici et vous vous agglutinez les uns aux autres dans une espèce de confraternité professionnelle digne de ces séminaires dits de convivialité chers à certaines entreprises. Et puis une fois accomplie la corvée d’avoir traîné ses pompes au milieu des miséreux, vous pouvez rentrer chez vous et prouver à vos employeurs que vous êtes fins prêts pour une vie de labeur. Je suppose qu’on pourrait appeler ça une forme moderne de circonsicion rituelle, une médaille de la souffrance à gagner pour être accueilli dans la tribu de la future élite européenne. Votre prétendu voyage n’a pour tout horizon qu’une bassesse travestie en ouverture de l’esprit. Vous n’avez pas la moindre curiosité pour l’Inde, pas l’ombre d’une sensibilité pour les difficultés qu’elle affronte. Vous traitez également les indiens avec un mélange de mépris et de méfiance issus tout droit du colonialisme victorien. Votre présence ici est pour moi une insulte. Et les merdeux de ton espèce feraient mieux de repartir dans leur Sussex natal. Bon voyage et n’oublies pas de mentionner ton grand voyage dans ton petit CV.


Voila. La littérature, c’est beau non ?

Je deviens un vieux con. C’est parfait.
Je n’aime pas les hippies de contrefaçon. C'est du falsifié.