dimanche 31 août 2008

British nighclubs, British tourists, c'est pas terrible


Swedish VS British nighclubs, une vidéo qui en dit trop...

Ils aiment se battre.
Même, détendus, en voyage, en Amérique latine, ils aiment se battre.
Les Britanniques.
Surtout s'il y a des Fuckin Frenchies dans le coin.
Alors qu'on ne se moquait finalement que très peu, et plutôt gentiment, de leur goût pour le karaoké criard, genre les Beatles en hurlant "Long live UK! We're the best!", dans ce bar de cette petite ville touristique d'Amazonie.
Du coup, vu que c'était avec quelques amis autochtones (de fort petite taille), et 2 français plutôt "peace and love", vu que je ne suis pas vraiment "conçu", si tu veux, pour des sessions de castagne "cheap", comme ça, pour rien, avec des pros du genre, on n'a pas non plus insisté. Enfin, on a tout de même hurlé à la cantonade à quel point leurs filles étaient finalement bien laides, avant de déguerpir courageusement.

Un article sur le sujet ci-après.

Les British ne sont pas à une pinte près, ce n’est un scoop pour personne. Mais le rapport du Foreign Office publié ce mois-ci est accablant : arrestations, hospitalisations,viols et décès… À l’étranger, les sujets de Sa Majesté sontincontrôlables. Les Français aussi sont loin d’être des vacanciers modèles. Selon un sondage de l’agence de voyages Expedia, ce sont les pires touristes en Europe ! L’Espagne, première victime |
Les statistiques publiées par le gouvernement britannique révèlent que près de 5 000 de ses citoyens ont été arrêtés hors du Royaume-Uni l’an dernier, principalement à cause de l’abus d’alcool. Des groupes de jeunes, qui voyagent sans leurs parents pourla première fois ou enterrent leur vie de célibataire, sont responsables des délits commis. Le rapport du Foreign Office recense au total plus de2 500 arrestations en 2006-2007 dans les quinze pays pris en compte,plus de 3 000 décès et 100 viols. Le pays le plus touché par ces dérapages est incontestablement l’Espagne, avec ses 17 millions de touristes britanniques par an. L’an dernier, plus de 2 000 Brits y ont été arrêtés (une hausse de 33 % par rapport à l’année précédente), et le pays enregistrait le plus haut taux d’hospitalisations (695),devant la Grèce (602) et la Thaïlande (324). De surcroît, 1 591touristes du Royaume-Uni sont morts en Espagne en 2006-2007 (+20 % surun an), et le pays compte un nombre record de viols signalés (29),devant la Grèce (28) et la Turquie (21). La liste noire du tabloïd allemand
La Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, Meg Munn, a beau mener des campagnes de prévention dans les pays concernés, notamment en Grèce,certains pays ont d’ores et déjà pris leurs précautions. Ainsi, leq uotidien allemand le plus lu, Bild, conseille ses lecteurs d’éviter les destinations les plus populaires des agences de voyages britanniques. Le tabloïd recense six « points noirs » : la baie de Palmaà Majorque ; San Antonio, à Ibiza ; Playa de las Americas, à Ténérife ;Ayia Napa, à Chypre ; Faliraki, sur l’île grecque de Rhodes ; etMalia, en Crète. Bild n’hésite pas à égratigner les touristes britanniques au passage : du binge drinking à la cuisine anglaise, en passant par leur mauvais goût vestimentaire et leur forme physique médiocre, tout y passe. Heureusement, le sondage d’Expedia livre une image plus flatteuse des vacanciers, en plaçant les Anglais en 2èmeposition mondiale des « touristes les mieux habillés » ! En revanche,l’enquête d’opinion n’épargne pas les Gaulois… Why is it that on ne m’aime pas ?« Comme en 2007, les français terminent bons derniers du classement européen », et « n°3 des pires touristes » au niveau mondial, constate le sondage d’Expedia, en se basant sur des critères tels que la politesse, la propension à la dépense et la tendance à se plaindre. Ledéfaut majeur des Français en vacances ? Ils restent persuadés que lalangue de Molière est universelle, et ne pratiquent pas la langue dupays visité ! Les Français décrochent la deuxième place à l’épreuve «manque de politesse », derrière les Américains. Enfin, ils raflent la médaille de bronze dans trois autres disciplines : « touristes qui se tiennent le plus mal à l’étranger », « touristes les moins populaires dans leur pays d’origine », et « touristes jamais contents » ! Pour sauver l’honneur de l’Hexagone, notons tout de même que les Français sont aussi « n°3 des voyageurs les plus ouverts aux spécialités culinaires locales » (pour la nourriture, ils répondent toujours présent!), et « n°4 des touristes les plus discrets ». Bref, les Français ont encore des progrès à faire et pourraient s’inspirer de certains de leurs voisins européens : l’élégance vestimentaire des touristes italiens est plébiscitée par 26 % des hôteliers sondés, loin devant les Français (13 %) ; et les Allemands sont partout reconnus pour leur propreté et leur maîtrise de la langue de Shakespeare. N’oublions pas le point commun partagé par les Français, les Allemands et les Britanniques : c’est dans cet ordre qu’ils sont réputés pour être les touristes les plus radins… Vivement la rentrée ! Sources : British behaviour abroad annual report 2008, Foreign &Commonwealth Office ; Etude internationale Expedia 2008 réalisée par TNSInfratest. 4,000 hôteliers interrogés dans le monde.

samedi 30 août 2008

Jésus a le sida: discriminations et préjugés tenaces en Amérique latine





Pédéssessuel de Port of Spain - T and T





L'Amérique latine toujours en butte aux préjugés et à la discrimination.
Je connais personnellement des histoires bien plus sordides que celles racontées ici mais, magnanime, je vais en rester là pour aujourd'hui.

MEXICO - Préjugés homophobes, discrimination larvée, problèmes de distribution des traitements anti-sida marquent l'Amérique latine où pour la première fois s'est tenue la conférence mondiale sur le sida du 3 au 8 août à Mexico.

"Le Christ a porté sur la croix ce que nous vivons aujourd'hui, les stigmates et la discrimination", dit Marco qui manifestait samedi soir dans les rues de Mexico brandissant une pancarte portant l'inscription "Jésus a le sida".

Parmi les quelques centaines de personnes participant à la 21e marche nocturne de lutte contre le sida, Maria del Carmen, qui pousse la chaise roulante de son mari Carlos, raconte à l'agence "notiese" le calvaire de la découverte de la séropositivité: "Ses cousins l'ont rejeté. Ils disaient qu'il fallait brûler tout ce qu'il touche. J'ai été licencié de mon travail et les gens nous regardent comme des bêtes de foire".

La plupart des pays d'Amérique latine où vivent, selon les derniers chiffres d'ONUSIDA 1,7 millions de séropositifs, sont dotés de lois anti-discriminatoires, mais elles ne prévoient pas de sanctions.

L'exception reste Cuba où les séropositifs sont d'office internés et confinés dans des unités hospitalières spécialisées. Selon les autorités, cette politique a permis de juguler l'épidémie. Certains séropositifs peuvent mener une vie normale, après examen de leur cas par une commission pluridisciplinaire qui décide s'ils représentent "un danger social".

Partout surgissent sur le continent des cas de discrimination. Julio Mena, 36 ans, est un ancien militaire de l'armée sandiniste. Il a été blessé durant les combats face à la "contra" en 1988 au Nicaragua. Il a subi une transfusion sanguine artisanale dans la montagne et est devenu séropositif. Démobilisé, il été renvoyé de son travail de fonctionnaire des impôts. Il dit aussi avoir été discriminé par le personnel des services d'urgence des hôpitaux qui se refusent à le soigner immédiatement quand il a des complications.

Carlos Cardinalli, 49 ans, un ancien comptable, est le premier argentin dont la plainte pour discrimination au travail sera examinée par la cour suprême. "A la suite d'une pneumonie, mon entreprise, apprenant ma séropositivité, m'a immédiatement licencié". "J'ai porté plainte il y a neuf ans pour discrimination et j'ai du affronter les commentaires homophobes, méprisants du juge qui pensait qu'être homosexuel est synonyme d'avoir le sida", raconte-t-il à l'AFP.

Au Mexique, 11 cas de militaires sortis des rangs de l'armée pour séropositivité sont arrivés devant la cour suprême. Le cas du sergent Omar Gonzalez est emblématique. Ses supérieurs avaient révélé publiquement devant ses camarades sa séropositivité avant de l'exclure de l'armée. Il continue de poursuivre le ministère de la Défense.

Au Panama aussi, selon PROBIDSIDA, la confidentialité est sérieusement écornée, paradoxalement par les personnel de santé.

Plusieurs cas de stérilisation forcée de femmes ont aussi été enregistrés en Amérique latine. Au Chili, rapporte à l'AFP un responsable de l'organisation VivoPositivo, Vasili Diliyanis, une femme de 20 ans séropositive a été stérilisée sans son consentement dans un hôpital du sud du pays.

Au Pérou, un grand pourcentage des personnes affectées rapportent être discriminées, mais la plupart n'osent pas dénoncer ces attitudes, selon Julio Cruz Requenes directeur du programme de support aux personnes séropositives PROSA), par crainte du scandale et d'une discrimination encore plus grande.

Au Venezuela, l'ONG Action Citoyenne contre le sida dénonce des cas de tests sans consentement des individus, suivi de licenciements. Il en va de même au Salvador.

Au Brésil, "les préjugés sont plus fort dans les classes les plus pauvres. Des personnes ont été expulsées des favelas où elles vivaient pas des trafiquants de drogue", affirme Verano Terto Junior, responsable de l'ONG ABIA de lutte contre le sida.

Reste aussi le problème des traitements gratuits prévus dans la plupart des pays d'Amérique latine. Au Mexique, régi par une loi d'accès universel au traitement anti-sida, les autorités se plaignent d'acheter les médicaments 4 fois plus cher que sur le reste du continent. Les problèmes de stocks et de lenteur de la distribution sont présents un peu partout, comme au Pérou. En Colombie, selon le rapport de l'ONG
Colombia diversa, beaucoup de malades doivent même recourir à la justice pour obtenir les médicaments des services de santé.

(source romandie news)

jeudi 28 août 2008

Haïti : Les gâteaux de boue



L'Europe redecouvre l'inflation. Du 3%, qui affole, inquiéte, a juste titre, du 3% qui paupérise.
L'Amerique latine aussi. Mais elle est souvent a deux chiffres.
La bas aussi, elle affecte les plus pauvres.
Mais plus encore que le pire de nos cauchemards europeanistes.
23% au Nicaragua, 25% en Argentine (meme si officiellement elle est de 9%), 32 % au Venezuela (meme si c'est du 50% sur les aliments les 12 derniers mois selon la Banque Centrale!).
Oui, difficile pour un européen d'imaginer les hyper inflations devastatrices des 80s en de nombreux pays latinos, ce qu'ont vecu les Mexicains en 1982-84 (+1000%), l'effet Tequila de 1994. Eux qui s'enrhument sec des le 3%.

Alors essayer d'imaginer l'effet de la hausse des denrees alimentaires et des speculations globales sur un pays comme, disons, Haiti, pensez-donc: plus difficile encore.

Donc voila, nous y sommes, session de pedagogie express, par la force de l'image:
Haiti bouffe des galettes de boue en ce moment.

A lire, cet article du Guardian sur le sujet.

mercredi 27 août 2008

La «guerre contre le terrorisme» ne sert à rien


"Terroristes" colombiens




La «guerre contre le terrorisme» ne sert à rien.
C'est une Corporation gringa plutôt sérieuse qui nous le rappelle.

Les FARC, l'ELN dans une moindre mesure, sont des groupes irréguliers, des groupes insurgés en arme, qui violent chaque jour le droit Humanitaire International, en recrutant des mineurs, en posant des mines antipersonnel, en utilisant des armes non conventionnelles qui tuent sans discrimination des centaines de civils, en déplaçant par la force des centaines de milliers de paysans, à titre d'exemples. Ils recourent bien souvent, par ailleurs, à des méthodes terroristes. Pour autant, on ne peut les réduire au seul phénomène du "terrorisme", car ce conflit a des racines politico-sociales et agraires profondes, et est alimenté par son combustible, le narcotrafic international (donc aussi alimenté par la moitié de tes potes branchés d'Oberkampf, pour qui, la coke colombienne, je cite, "c'est cool, trop trop dla balle!"-fin de l'op-cit).

Ainsi, le discours d'Uribe depuis 2002 est tout simplement fallacieux et ne tient pas l'épreuve des faits.

Ces précautions d'usage établis, je t'invite à lire cette analyse du FIG, en remplaçant "Al Qaeda" ou FLN par "FARC" ou "ELN". Juste comme ça, pour jouer, car ces histoires, acteurs et dynamiques là n'ont rien à voir.

Si tu as bien bossé sur tes passeports Bordas-cahiers de vacances cet été sur la plage, tu comprendras ou je veux en venir: contrairement à la propagande d'Uribe, qui a fonctionné à domicile comme en Europe depuis le sauvetages des otages, dont Ingrid Betancourt, la seule option militaire pour résoudre ce conflit armé ne résoudra rien; au contraire, le fer appelle le fer, le feu alimente le feu; le seule issue, la négociation politique. C'est pas nouveau. Mais l'illusion, la tentation sont toujours très fortes d'en appeler à la bonne vieille incantation d'en "finir militairement", une bonne fois pour toutes.

Toujours bon de rappeler quelques évidences via l'analyse internationale comparée.

Laurent Suply (lefigaro.fr) avec AFP
29/07/2008

Un groupe de réflexion a mis en évidence que la solution militaire est
inefficace contre la plupart des groupes terroristes. Pour battre al-Qaida, il préconise une nouvelle stratégie basée sur le renseignement et la police, et de changer de vocabulaire.


Une autopsie du terrorisme pour trouver la stratégie susceptible de vaincre al-Qaida. C'est à cet exercice statistique que s'est livré la RAND Corporation, un groupe de réflexion américain qui travaille régulièrement pour le Pentagone. Pour tenter de comprendre le destin des groupes terroristes, les chercheurs ont compilé des données
sur 648 groupes recensés à travers le monde entre 1968 et 2006.

Ils ont distingué chaque groupe en fonction de ses effectifs, ses buts,
ses revenus financiers, du régime politique de son territoire d'implantation, de son orientation (religieux ou politique) et de ses buts. Ils ont ensuite passé au crible leurs destins. Sur les 648 groupes étudiés, 244 sont toujours actifs, et 136 se sont fragmentés ou ont fusionné avec d'autres groupes.

Les groupes religieux plus tenaces

Et parmi ceux qui ont effectivement cessé d'utiliser le terrorisme, les statistiques parlent d'elles-mêmes. La « bonne nouvelle » est que seuls 27 groupes (10%) ont cessé leurs activités après avoir rempli leurs objectifs, par exemple le FLN algérien. 114 (43%) ont déposé les armes suite à un accord politique avec l'Etat. Quant à ceux qui ont été réellement vaincu, 107 (40%) l'ont été par des moyens policiers et
juridiques, les principaux étant le renseignement humain, l'infiltration des cellules, l'arrestation des leaders et le développement de la
législation antiterroriste. Et 20 groupes seulement ont été écrasés sur le champ de bataille, par des moyens militaires, soit un pourcentage de 7%.

L'objectif du rapport étant d'évaluer les bonnes pratiques pour défaire
al-Qaida, les historiques des mouvements similaires ont été spécialement
étudiés. Mauvaise nouvelle : les groupes d'inspiration religieuse sont
bien plus résistants que ceux qui ont une vocation politique. Depuis
1968, 62% des groupes terroristes ont cessé de nuire. Sur la même
période, ce pourcentage tombe à 32% si l'on ne compte que les groupes
religieux.

L'étude exclut d'office la solution politique pour al-Qaida, dont le
but avoué est de renverser les gouvernements du Maghreb, du Proche et du
Moyen Orient, pour unir le monde musulman sous une même bannière. La
RAND Corporation estime que la probabilité d'un succès d'al-Qaida est
proche de zéro, mais les statistiques montrent que les chances de
parvenir à un accord politique sont d'autant plus faibles que les
objectifs d'un groupe sont larges et ambitieux.

Quant à la solution militaire, à l'œuvre actuellement, l'étude conclut
qu' « il n'y a aucun solution au terrorisme sur le champ de bataille ».
Et d'ajouter que la force brute a souvent « l'effet inverse » en
attisant l'hostilité des populations, fournissant ainsi un réservoir de
recrue aux terroristes. Le groupe note une augmentation des actions
d'al-Qaida dans un rayon plus large, et juge que la stratégie américaine
de « guerre contre le terrorisme » n'a pas réussi à affaiblir la
nébuleuse terroriste.

Une armée présente mais discrète

Quelle stratégie adopter alors ? L'étude préconise un combat sur deux
fronts. D'abord, mettre l'accent sur la solution policière contre
al-Qaida dans le monde, en augmentant les budgets de la CIA et du FBI.
Objectif : cibler les principaux « nœuds » du réseau al-Qaida, qu'il
s'agisse de points de décision, de communication ou de financement. Cela
implique également de mettre hors d'état de nuire les chefs des réseaux,
avec les règles qui s'imposent dans un état de droit. Le rapport cite
notamment un membre de l'Unité de Coordination de la Lutte
Antiterroriste française, qui fait part d'une tactique citée en exemple
: concentrer les efforts de polices sur des délits annexes tels que le
trafic de drogue, plus facile à prouver devant un tribunal, pour mettre
les suspects « à l'ombre » sans attendre qu'ils aient commis un
attentat.

Ensuite, l'étude ne plaide pas pour un désengagement militaire total,
en particulier pour la situation particulière de l'Irak, où al-Qaida
participe à une insurrection armée globale. L'histoire montre que la
solution militaire est plus efficace contre les larges groupes de
terroristes insurgés (19%) que contre les groupes terroristes en général
(7%). Dans ces zones, la présence militaire est « nécessaire », mais le
rapport souligne qu'il ne doit pas nécessairement s'agit d'une présence
américaine. Les forces locales y auraient une plus grande légitimité, et
une meilleure compréhension. Il faudrait donc, selon cette étude, que
les Etats-Unis cantonnent leur rôle militaire en Irak à de la formation
ou de l'armement.

La RAND Corporation suggère quelques pistes idéologiques. Par exemple,
le groupe estime que les fatwas émises par le Conseil des Oulemas en
Afghanistan clamant que les kamikazes n'auraient ni vierges, ni vie
éternelle, ont été bien plus efficaces que les tonnes de tracts de
propagande largués par l'aviation américaine.

Autre changement symbolique mais crucial : troquer la « War on Terror »
(guerre contre le terrorisme), qui laisse croire à une solution purement
militaire, contre le plus classique « counterterrorism »
(antiterrorisme). De même, il s'agit de ne plus faire passer Ben Laden
et consorts pour des guerriers engagés dans une guerre sainte mais pour
de simples criminels.



Autre terroriste colombien

dimanche 24 août 2008

Le sport pour tous: tous les matches de football en direct!



Ami(e) expatrié(e), ami(e) insomniaque, fada de football, de basket et autres réjouissances transpiratoires, j'ai l'honneur de te présenter, en cette fin de Jeux Olympiques, ce site extraordinaire, d'origine espagnole et alimenté vaillamment par les immigrés latino-américains d'Espagne: Roja Directa.

TOUS les matches de TOUS les championnats de football importants y sont, mais aussi pas mal d'autres sports collectifs.
En direct, mais aussi immédiatement après, le résumé de tous les matches.
Il va de soi que tout y est parfaitement gratuit.
A nous les 6 à 4 UNAM-Chivas du championnat mexicain, à nous les 4-4 d'un Fla-Flu Brésilien, à nous les alley hoop de Lebron James sur la face de Delfino l'argentin!

Ça va très très loin cette histoire, puisqu'il y a même des vidéos de tous "petits" championnats nationaux disponibles...pas l'Albanie ni Aruba si tu veux, mais il y a même la D2 Brésilienne si on cherche bien. En ce moment, aux cotés des grosses affiches du jour, il y a la Gambrinus Liga en direct(CZE-République Tchèque): FK Viktoria Zizkov - FC Banik Ostrava, pour te donner une idée de la diversité de cette vaste foire du sport global!

Pour l'expatrié qui se rate souvent les grandes compétitions ou les matches d'équipe de France de rugby, de foot, de basket, ça peut vite tourner au culte du veau d'or.

Comme tout site sacré, je te demanderai de te laver les pieds et de procéder à quelques ablutions avant de t'y rendre.

Quant à ceux qui méprisent le sport, ses fans et ses amateurs, qui l'assimilent à la guerre, le réduisent au big business et ne comprennent pas ses racines et sa fonction populaire, et il y en a parmi les modestes lecteurs de ce modeste blog (y compris certains que j'aime beaucoup par ailleurs...y compris des dispensés ou des complexés du sport...), je vous dis la chose suivante: les larmes ne viennent pas du mouchoir. Assimiler le sport, le plaisir de le pratiquer ou de l'admirer, l'émulation-stimulation du sport à la compétition à mort, à la guerre, au fanatisme violent, est une impasse particulièrement débile.
Nous, les possédés par le démon de la petite balle orange ou noire et blanche, nous n'avons pas mousse dans la bouche et cet air dément.
Enfin, si, mais bon, elle n'est pas la même que la mousse blanche qui inonde la bouche des quelques brutes de stade.
La violence qui s'abat sur le football ne vient pas du football, de la même manière que les larmes de viennent pas du mouchoir.

Bons matches, carrajo!

samedi 23 août 2008

Tonio, Corto, et en route pour la joie


Tonio, et sa grosse fatigue


En route pour la joie

Tonio en Colombie, c'est fini.
Voila une bien triste nouvelle.
Il nous manquera, l'animal.
Après l'abandon et le silence assourdissant, depuis Cuba, de La Tortue, c'est un nouveau vide
pour le lecteur avide,
de palper,
un peu,
la croupe,
de la
(Lo)Colombia
d'hier et d'aujourd'hui.

Tonio n'a sans doute pas trouvé Corto là bas.
Et c'est tant mieux.
Car, ce qui compte dans le fonds, peut-être, ce n'est pas tant la prise, que la chasse;
pas tant la proie, pas tant le butin,
que la quête, que le chemin.

Comme le suggérait Alain, le socialiste cassoulet du 31, la vie privée est toujours triste, si chacun attend le bonheur comme quelque chose qui lui est dû.

Tonio n'est pas de cette trempe là.
Tel le hit du faux jeune Manu Chao, el lleva en el alma un motor, que nunca deja de rolar...
Parcours atypique, refus des dogmes, curiosité, faim d'agir, ne pas subir.
Ce mec a tout de même vendu ses propres cartes postales dans l'indifférence polie des capitales latinoaméricaines, pour finir fricotant avec les milieux universitaires interlopes de Colombie.
Agir, ne pas subir.

Et en route pour la joie!
Levanto mi vasito, para este man!

Du coup, malheur à toi, lecteur: bouchées doubles sur la Colombie désormais...Histoire d'essayer; histoire d'avoir au moins tenté d'intéresser deux-trois chalands, à coups de pirouettes poussives mais généreuses...

Bonne route l'ami!

jeudi 21 août 2008

L'Islam en Amérique latine



C'est ici.


L’Islam en Amérique Latine : une présence discrète, une évolution lente

Phénomène religieux peu connu, la présence de l’Islam en Amérique latine reste discrète et peu étudiée. Composée à son origine par une communauté d’immigrés moyen-orientaux (d’origine libanaise et Palestinienne), la communauté musulmane latino-américaine se transforme et s’ouvre aux nationaux, convertis.


Et cette information, qui pourra te sembler iconoclaste, mon poulet:

Depuis une dizaine d’années, un mouvement de conversions sans précédent a lieu au Mexique, dans le Chiapas, l’un des Etats les plus pauvres du Mexique. Le plus insolite dans ce phénomène, c’est qu’il s’agit essentiellement d’indiens Tzotzils chassés depuis plusieurs années dans les faubourgs de San Cristobal car fortement suspectés de soutenir le mouvement zapatiste. Au milieu des années 90, un groupe de musulmans, les Morabites issus d’une voie soufie marocaine vient s’installer dans cette ville. Il a suffit de quelques mois pour que quelques 200 indiens se convertissent à la foi musulmane.

mercredi 20 août 2008

Mc Cain, anti-élitiste et ami des pauvres



Regardes donc cette vidéo, Mac Cain Mansions: les propriétés de Mc Cain, Mac Cain roi du double discours, Mc Cain qui n'en finit pas de jouer la carte de l'anti-élitisme, du bon sens près de chez vous, du gars couillu qui comprend son petit peuple.

L'élitisme chic, décrié chez les démocrates, ces gens méprisants qui aiment les beaux arts, la culture et roulent en Volvo, ces déconnectés du peuple...

Tandis que les Républicains, à l'image de la Nouvelle droite néolibérale de ce début de siècle (à l'image de la campagne Sarko-UMP, et c'est la force de leur story telling, c'est bien connu, sont du côté des working poors, des ouvriers, de la Plèbe, des masses laborieuses.
La terre, le petit peuple qui lui ne ment pas bla bla.
Le bal des lobbies de tout poil, la foire de la campagne la plus faux-cul de l'histoire moderne des USA est ouverte!

Aucune illusion, je vote Ralph Nader!

Un poto va s'installer à NY la veille du verdict.
Puisse-t-il malgré tout faire son blog, "Obama et moi"...

Et par dessus le marché, le soja rend stérile!




Champ des possibles - depuis un autocar Péruvien - 100% free of soja, tous les deux


Les cobayes de l'expérience scientifique menée à Harvard ont révélé des résultats sans équivoque possible: parmi l'échantillon de 99 bonshommes, testés pendant 3 mois, ceux qui ont bouffé du soja (15 produits à base de soja) ont 41 millions de spermatozoïdes en moins par millimètre que ceux qui n'en ont pas consommé, le temps de l'étude.
La faute à l'Isaflovane, sorte d'œstrogène qui, pour te la faire "la science pour les blaireaux", est une hormone féminine à la con qui nous abime perfidement nos gentils têtards de fertilité en deux temps-trois mouvements.

Salooooooooooooooooooooooooooooooooooooppppe d'Isaflovane.
Je suis outré.
Déjà que l'homme de 2008 peine à trouver ses marques, son nouveau rôle, sa place, pauvre ptit chaton, lui à qui l'on a arraché ses prérogatives de Mâle dominant, qu'il aimait à entretenir depuis, bah, grosso merdo, 2000 ans.
Nan vraiment, salope d'Isaflovane.

Le soja, dans la région du Chaco du Paraguay par exemple, mais aussi en Argentine (allez voir par ici), au Brésil, en Uruguay, dans l'oriente de Bolivie, c'est un désastre écologique, économique, social, énergétique, absolu, on le sait.
Mais par le dessus le marché (inique tout autant que global), si cette saloperie nous rend stérile, je ne comprends toujours pas que vous ne prêtiez toujours pas attention à ce que vous bouffez. A acheter sans regarder les étiquettes. Surtout toi, là, avec les couettes.
Bon en même temps, à Leader Price ou LIDL, qui apparemment ne sont plus uniquement "réservés" aux prolos de mon espèce désormais, on a pas toujours le choix...C'est un problème en effet.Pwa dacha etc.

Malgré les injonctions de Madame votre mère (dont je profite l'occasion pour homenajear à nouveau, virilement, mais correctement) pourtant abonnée depuis votre plus tendre âge à "Médecine alternative, le fanzine ami des légumineux" et "Bio organicum, le mag contre la malbouffe", vous continuez de vous empoisonner vos cavités spongieuses et autres stocks de foutre, avec cette mauvaise pâte.

Non les gars, vraiment, réveillez-vous! Un peu de respect de soi que diable!

Le détail de l'étude, en espagnol:

AP
Comer o beber bastantes alimentos hechos a partir de la soja, y que contengan isoflavonas, debilita la calidad del esperma masculino, según afirma un estudio de la Escuela de Salud Pública de Harvard. Muchos estudios demostraron la relación en animales entre el consumo de soja y la disminución del número de espermatozoides, especialmente en ratones.

"Este es el primer estudio que confirma entre los humanos el lazo (entre la soja y la debilidad del esperma) encontrado en animales", dijo el investigador Jorge Chavarro, principal autor del estudio.

La soja contiene isoflavones, un compuesto orgánico que funciona como hormonas femeninas vegetales y que contrarresta la producción de esperma.

"Los isoflavones son estructuralmente similares al estrógeno y podrían imitar sus acciones en el cuerpo", explicó el investigador.

"Así la soja puede tener un comportamiento similar al estrógeno en muchos órganos y tejidos, lo que puede ser positivo en ciertos casos pero ciertamente no para la producción de esperma. Por lo menos es loque demostraron los estudios animales", agregó el investigador.

El estudio fue hecho durante tres meses con una quincena de productos a base de soja y en 99 hombres. El estudio reveló que los que se habían alimentado con soja contaban con 41 millones de espermatozoides por mililitro menos que los que no lo habían consumido.

mardi 19 août 2008

"La ONU", par Quino



Quino, cruel, touchant, drôle.
"La ONU", vue par Quino.

dimanche 17 août 2008

Du sang dans l'assiette

Un article du GUARDIAN.
Du sang colombien dans nos assiettes...


La passion des britanniques pour le chocolat, les gâteaux et les chips alimente une violente campagne qui contraint les paysans Colombiens à quitter leurs terres pour rendre disponible les terres pour établir des plantations de palmiers à huile, indique un rapport daté d’aujourd’hui.

Les consommateurs anglais sont devenus le marché d’exportation le plus important de la culture controversée utilisée pour la margarine et la pâtisserie ainsi que pour la pâte dentifrice, le savon, les détergents et les cosmétiques.

L’augmentation de la demande a soutenu une expropriation impitoyable par les groupes paramilitaires dans les régions rurales de Colombie, indique War on Want- un groupe de défense des droits humains basé à Londres- dans le rapport.

“ Bien qu’étant l’un des plus grands consommateurs des produits tirés de l’Huile de palme en provenance de Colombie, le Royaume-Uni ignore l’impact dévastateur de cette culture sur la vie des communautés indigènes et Afro-Colombiennes.”

Le rapport détaille les nombreuses saisies de terre dans la région du sud-ouest pacifique où les agriculteurs de subsistance ont été expulsé et dans certains cas tués par les groupes armés qui cherchent supposément à se faire de l’argent grâce au boom de l’huile de palme.

“Le chocolat, la margarine ou le savon que nous voyons sur les étagères de nos supermarchés contiennent de l’huile de palme qui a de grandes chances de provenir d’un pays où les gens sont forcés de quitter leur terre, dont certains d’entre eux sont tués brutalement, pour réponde à la demande internationale.”

Au cours des quatre dernières années, la Colombie a plus que doublé ses terres de culture à 350000 hectares, avec un quart des exportations en direction du Royaume Uni et une grande partie du reste destinée à l’Allemagne et à l’Espagne. La Colombie est le cinquième plus grand exportateur d’huile de palme après la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande.

Le gouvernement de la Colombie fait la promotion de cette culture comme étant une alternative légitime au coca, la matière première pour la cocaïne qui entretient le conflit entre les rebelles gauchistes, les milices de droite et les forces de sécurité. Le Président Alvaro Uribe, l’allié le plus proche de Washington en Amérique du Sud a également fait la promotion du biofuel et a indiqué qu’il espère que la zone cultivée sera décuplée dans les dix prochaines années pour dépasser les 3millions d’ hectares.

En janvier , les procureurs ont ouvert une enquête formelle contre des propriétaires de 23 plantations de palmeraies à huile à Uraba, soupçonnés d’être liés aux forces paramilitaires.

Jens Mesa, président de National Palm Growers Federation a indiqué au Guardian que cette culture apportait au pays des investissements dont il a grand besoin et que les cas d’expropriation étaient isolés.

“Nous déplorons ce qui s’est passé à Uraba [Colombie]. L’ensemble de l’industrie de l’huile de palme a été stigmatisée par ce fait. Le conflit n’existe pas à cause de l’huile de palme, mais à cause du traffic de drogue. Le coca déplace même l’huile de palme dans certaines zones.”

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga
http://www.guardian.co.uk/world/2008/may/12/colombia.food

Finales 100 mètres JO: Usain Bolt dopé!


Piste d'entrainement d'athlètes quelque part, sur une petite route d'un pays de la Caraibe. Pas de dopage chez eux: de la pure graisse, de la pure cerveza Polar

Séoul, 1988.
Ben Johnson se permet de relâcher l'effort, à 5 mètres de la ligne.
On sait comment ça a fini. Je m'étais senti floué, pour la première fois, par cette nouvelle ère du sport de la dope et de la triche. Plus d'athlétisme.

Pékin, 2008.
Usain Bolt se permet de déployer ses bras, de regarder la caméra en se frappant le poitrail. Relâchement de l'effort à 10 mètres de la ligne, fanfaron.

Je suis désolé, mais comme on le dit en espagnol, no me compro, no me calo eso.
Je n'y crois pas.
Trop d'aisance.

Record du monde battu, 9,69.
Et ces mots, à l'inénarrable Nelson Monfort:"Le corps humain change..."

Heureusement, il ya Brave Patrie!

Les Jeux Olympiques sont morts, vivent les Jeux Olympiques
par Didier Kala

Le président du Comité International Olympique, Jacques Rogge, a fort opportunément rappelé hier soir, à quelques heures de l’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, qu’il était interdit aux athlètes participants de se servir de cette formidable plate-forme pour faire avancer des idées aussi mesquines et égoïstes que des convictions politiques personnelles.

Bien entendu, cet amical rappel à l’ordre ne concerne pas les sportifs français, qui sont très bien coachés par Bernard Laporte, l’ancien charcutier devenu à l’automne dernier et à la force du poignet secrétaire d’Etat aux joggings humides à l’aine.
Ça ne concerne d’ailleurs pas les Français, à qui il ne viendrait jamais à l’esprit de discuter de la politique de leur pays. Alors celle d’un autre, hein...

Nonobstant.
Ces règles de décence élémentaires sont formulées à l’article 51 de la Charte Olympique (PDF, 667 ko), "Publicité, démonstrations et propagande", à l’alinéa 3. Soit juste après les règles d’attribution des marchés publicitaires et les règles d’affichage publicitaire dans les stades. Il y a trois alinéas dans l’article 51, donc l’alinéa 3 est assez simple à retrouver : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. ».
Ce qui, bien que très vague, est fort sain. Il ne s’agirait pas de perturber une fête aussi remplie de huit-huit que les Jeux Olympiques de Pékin au moyen de messages puérils, voire gauchistes. C’est d’ailleurs pour cela que Nicolas Sarkozy se rend en personne à la cérémonie d’ouverture, pour vérifier du haut du Nid d’Aigle que tout est en ordre.

Qu’il nous soit cependant permis de nous alarmer : le charme des Jeux, outre les adolescentes est-européennes en justaucorps, a de tous temps été alimenté par les manifestations folkloriques des peuples du Tiers-Monde. De Jesse Owens en 1936 à la prise d’otages de Munich en 1972 en passant par Tommie Smith et John Carlos à México en 1968, les Jeux Olympiques ont été l’occasion pour nos frères basanés de pratiquer leurs coutumes locales et bon enfant pour notre plus grand plaisir (et nous savons que nous n’avons dorénavant plus aucune chance d’écrire dans Charlie Hebdo).

Nous pouvons admettre que celles-ci font un peu amateur quand certaines chaînes dépensent un peu moins d’un milliard de dollars pour obtenir l’exclusivité télévisuelle du bousin, mais ne nous leurrons pas : le public aime l’effet de surprise, et il n’est pas sûr que le sport seul puisse nous le fournir.
Il est en fait certain que non.
Il ne nous reste plus qu’a espérer un lâcher de vachettes. Ce qui tomberait bien : les vachettes chinoises sont nerveuses.

vendredi 15 août 2008

Le bal des célibataires (au Béarn, au Pérou et ailleurs)






Pour VSL. Bon anniversaire avec les Fabulous Troubadors- Pas de pays sans paysans!

Le Béarn.
Le Pérou.

George Balandier, le Don Omar de l'anthropologie politique, nous a bien montré la nécessité, pour comprendre nos propres sociétés, territoires, cultures, d'opérer un "détour". Un détour, vers un ailleurs; trouver un point d'ancrage et de comparaison, indispensable pour essayer, modestement, de saisir un peu ce qui se joue dans nos sociétés.

Le Béarn.
Le Pérou.

Pierre Bourdieu le Béarnais, de retour d'Algérie, vit ainsi quelques aspects de son "païs" avec davantage d'acuité. On est au cœur des années 1960.

"Le célibat est un des drames les plus cruels que la société paysanne ait connus au cours des dernières décennies. Il a contribué, plus qu'aucun autre facteur, l'émigration mise à part, au dépérissement et à la disparition des petites entreprises agricoles qui étaient au fondement de l'ordre rural d'autrefois."

Par un heureux hasard, je me suis retrouvé au Pérou, sur une place de village, ou se donnait un petit bal populaire avec, dépassant de ma poche, cet essai que je commençai à peine: "Le bal des célibataires-crise de la société paysanne en Béarn". La problématique: comment expliquer le célibat des aînés dans une société connue pour son attachement exceptionnel au droit d’aînesse ?

La musique, les casés, les célibataires, les petites souffrances...La fin du bal. La fin d'un monde.
Le parallèle est devenu "amusant". Frappant.

"L'unification du marché des biens économiques et symboliques a fait disparaître les conditions d'existence de valeurs paysannes capables de s'opposer aux valeurs dominantes. Le marché matrimonial constitue pour les paysans l'occasion de découvrir l'effondrement du prix social qui leur est attribué. Son unification a ainsi entraîné la crise de l'institution qui était la clé de voûte de tout le système des stratégies de reproduction, menaçant l'existence même de la « maison ». Le célibat, en laissant de nombreuses terres sans héritier, réalise ce que les seuls effets de la domination économique et de la dégradation relative des revenus agricoles n'ont pu réussir".

Beaucoup de communautés rurales latinoaméricaines sont traversées par des phénomènes à peu près similaires (grosso merdo disons) au Béarn des années 60.
A la différence que, ce qui les attend, aux paysans de là bas, ce n'est pas l'intégration urbaine, graduelle, dans des villes relativement humaines, et relativement prêtes à recevoir les effets de cette énorme transformation. Malgré les drames vécus.
Non.
Pour le campesino latino, c'est l'entassement dans des bidonvilles sans nom, sans accès aux services publics, sans emploi, sans sécurité, sans les rites d'intronisation et de passage qui rythment la vie rurale. Sans droits.
L'anonymat le plus complet. Le campesino, pris dans les tentacules de la mégapole.

Si tu m'aimes bien (chantage affectif à peine dissimulé...), je te demande l'effort suivant: lis moi ce prologue, je te prie.

Bourdieu, décrivant le Béarn des années 1960, décrit involontairement des villages proches de Jujuy, Argentine, de Cochabamba, Bolivie, d'Arequipa, Pérou, en 2008.

"Le bal de la Noël se tient dans l'arrière salle d'un café. Au centre de la piste, brillamment éclairée, une dizaine de couples dansent sur des airs à la mode. Ce sont surtout des "étudiants", élèves des cours complémentaires ou des collèges des villes voisines, pour la plupart originaires du bourg. Et aussi quelques militaires, de jeunes citadins, ouvriers ou employés, portant blue jean et blouson de cuir noir, nu-tête ou coiffés d'un chapeau tyrolien. Parmi les danseuses, plusieurs jeunes filles, venues du fonds des hameaux les plus reculés, que rien ne distingue, ni dans le vêtement ni dans la tenue, des autres natives de Lesquire travaillant à Pau, couturières, bonnes ou vendeuses. Des jeunes filles et des fillettes d'une douzaine d'années dansent entre elles, tandis que les jeunes garçons se poursuivent et se bousculent entre les couples.
Debout, au bord de la piste, formant une masse sombre, un groupe d'hommes plus âgés, qui regardent, sans parler: tous autour de la trentaine, ils portent le béret et un costume sombre, de coupe démodée. Comme happés par la tentation d'entrer dans la danse, ils avancent, resserrant l'espace laissé aux danseurs. Ils sont là, tous les célibataires. Les hommes de leur âge qui sont déjà mariés ne vont plus au bal. Ou, seulement, lors de la grande fête du village, le comice agricole: ce jour-là tout le monde est "sur la place de la promenade" et tout le monde danse, même les "vieux".
Les célibataires, eux, ne dansent pas davantage. Ces soir-là, on les remarque moins: tout le village est là, hommes et femmes, les uns pour boire un coup avec les amis, les autres pour épier, cancaner et faire des conjectures sur les mariages possibles.

Dans les bals comme celui de la Noël ou du Premier de l'An, ils n'ont rien à faire. Ce sont des bals faits "pour les jeunes", c'est à dire ceux qui ne sont pas mariés; ils n'ont plus l'âge, mais ils sont et se savent "inmariables". Ce sont des bals ou on vient pour danser; or ils ne danseront pas. De temps en temps, comme pour dissimuler leur gêne, ils échangent quelques plaisanteries ou chahutent un peu.

Une marche: une jeune fille s'avance vers le coin des célibataires, et appelle l'un d'eux à danser avec elle. Il résiste, gêné et ravi. Il fait un tour, accentuant à dessein sa maladresse et sa lourdeur, un peu comme font les vieux quand ils dansent le jour du comice, et adresse des clins d'œil à ses copains. La danse finie, il va s'asseoir et ne dansera plus. "Celui-là, me dit-on, c'est le fils [Laborde] (un gros propriétaire); la fille qui est venue le chercher est une voisine. Elle lui a fait faire un tour de danse pour lui faire plaisir."

Tout rentre dans l'ordre. Ils resteront là, jusqu'à minuit, parlant à peine, dans la lumière et le bruit du bal, le regard sur des filles inaccessibles. Puis ils iront dans la salle de l'auberge et boiront face à face. Ils chanteront à tue-tête de vieux airs béarnais, prolongeant à perte de voix des accords dissonants, cependant qu'à coté l'orchestre joue twists et cha-cha-cha. Et, par deux ou par trois, ils s'éloigneront lentement, à la fin de la nuit, vers leurs fermes reculées.
"

PIERRE BOURDIEU- La domination symbolique de la domination économique- in Etudes Rurales- prologue de: "Le bal des célibataires", chez POINTS-essai.

Cette photo, pour Loula!

jeudi 14 août 2008

mardi 12 août 2008

Evo Morales, Monsieur 63%


Par l'entremise de ce tinku, j'invite à danser une lectrice fidèle, Emi, bien plus "Evista" que moi, malgré les apparences, si si. Allez faire un tour sur ses contreforts alpins...



Ça c'est de la photo frescita, histoire de célébrer le coup d'Evo, mon copaing sur la photo (et de réfléchir, aussi, la joie n'exclut pas la lucidité, sur les conséquences futures de la polarisation extrême du pays...).

Je peux vous dire, tout à fait scientifiquement (technologie du visionnage boulimique via vitre d'autocar, pendant des heures et des heures-expérience validée par le MIT), qu'il y a en ce moment 100 fois moins de panneaux de propagande de Evo en Bolivie (Mr 63%) que de Alan Garcia au Pérou qui est passé sous les 20% d'opinions favorables cette semaine.
Les campagnes d'Evo sont basiques. Pour les présidentielles de 2005, il n'y avait qu'un seule affiche géante avec la tête d'Evo. Ca nous change des campagnes électorales indécentes, millionnaires en dollars et en plastoque, du culte (marketing) excessif de la personnalité de Tonton Hugo au Venezuela...

J'en profite pour vous inviter à visiter Raphaël, étudiant en journalisme et notamment lire le récit de sa visite en Bolivie.

Mais il va fermer sa gueule le Paolo Paranagua!



Mais putain il commence à gonfler sévère celui ci...
Paolo Paranagua, le journaliste du Monde qui déverse régulièrement sa bile et sa mauvaise foi sur la politique en Amlat en général, et sur la Bolivie en particulier, a encore frappé ce dimanche. Après Evo l'analphabète, Evo le cocaïne-man, Evo l'incapable, Evo mange des enfants avec son Grokouik au ptit déj...Il l'aime pas, Evo, le Paolo. Il l'aime pas, la gauche, quand elle investit le Parlement, et, pire, qu'en elle sait en sortit, et y revenir, et y re...

Bon. Chui chaud bouillant là. C'est l'été, je bosse, tu dores, ça m'excite.

Tu sais, mon ptit lecteur en chocolat, il faut bien que t'apprennes, à force d'expérience et de discernement, à les reconnaitre, ce type de cuistres. Tout comme leurs affidés.

Je vais t'y aider illico, presto.
Je sais, jchui un chou. Un rico caldo de pollito quoi

Ce type de journaliste (par ailleurs cultureux-amoureux chic de cinéma latinoaméricain-écharpe rouge à la Christophe Barbier-L'EXPRESS), ce sont les pires de l'espèce: les convertis. Les repentis. Ceux qui s'étaient engagés pour de mauvaises raisons. Ceux qui s'exculpent désormais en brulant, en abhorrant méthodiquement et immédiatement tout ce qui ressemble de près ou de loin à ce qu'ils ont cru adorer par le passé.

Les ex-mao jusqu'au boutiste, fils à papa des 70s qui poussaient à peu de frais les masses laborieuses et paysannes du campo au radicalisme débile et brouillon, à la prise de risque la plus stérile, aveugle et volatile, ces parangons oppressifs et moraux, ces anciens guérilleros intransigeants (car ce Paranagua l'a été, guérillero en Amérique latine! Oui Monsieur!), qui expient leurs propres fautes, LEURS comportements violents et erratiques, et LEURS graves abus commis il y a quelques décennies, sur le dos de processus d'émancipation actuels, de gauche, mais civils, qui n'ont RIEN à voir avec leurs propres écueils. Ces gens-là n'ont jamais fait de mea culpa sur leur culte Stal ou Mao...Ils préfèrent tirer à tout va sur la gauche, désormais. Pareil en littérature ou "Essayisme": des "itinéraires Vargas Llosa" en France, Sollers, Bruckner, Glucksman, il y en a un paquet...

Les pires vous dis-je! Je préfère encore lire Drieu la Rochelle, Maurice Barrès ou Léon Daudet, au moins c'est moins faux cul et ça a les couilles d'assumer son putris idéologique. Et puis les bons sentiments, ça peut faire de belles choses (si ça vient avec beaucoup d'autres choses, et notamment un certain rapport de force), mais c'est pas bon pour la littérature. Enfin je m'égare, otro debate.

Il y a des années, déjà, depuis son énorme loft dandy de Sao Paolo, Loco Paolo nous pondait des articles d'une partialité criarde; Paolo, péremptoire et imprudent, définitif même dans ses jugements, écrivait sur des évènements politiques de ce continent, et parfois sur des situations ou je me suis retrouvé pas bien loin du coeur de l'action, avec mes yeux de spectateur-fouineur. Et je commençais à apprécier une distance abyssale entre ce qui se jouait, en vrai, dans le pays réel, et ce que lui en ressortait dans ses papiers.

Ca m'emmerde de me trouver dans la position d'Arrêts sur image ou d'Acrimed, mais là, avec son article sorti dimanche dans la version papier, c'est trop. L'ignorance, passe encore, mais il y a bien plus chez cet homme.

Sur Acrimed justement, rappelez-vous:
Il est permis à tout le monde de se tromper, aux journalistes comme aux autres. Il y a toutefois des limites qu’on ne saurait dépasser sans s’exposer à quelques soupçons de désinvolture. Ceci est vrai des journalistes comme des autres. Lorsqu’il parvient à aligner au moins trois erreurs ou inexactitudes graves en moins de 1000 mots, dans un article intitulé « Le futur président bolivien, Evo Morales, célèbre auprès de Fidel Castro la "rencontre de deux révolutions" » (Le Monde, édition du 31 décembre 2005 et 1er janvier 2006), Paulo A. Paranaguá donne-t-il la preuve de son incompétence... ou de sa malveillance ? Peut-être faut-il lui reconnaître le mérite de parvenir à faire preuve de ces deux qualités en même temps...


Putain, Evo a beaucoup de défauts, personnels et "politiques", mais avec ses articles, on est à la limite de l'escroquerie malveillante SYSTEMATIQUE. C'est beaucoup trop régulier, y compris sur Chavez dont on ne peut pas m'accuser d'être un idolâtre concon ici même...

Puisse Mr Paranagua retourner très vite à ses analyses du cinéma brésilien ou argentin, domaine ou il excelle (la révolution radicale sur écran, oui, mais les réformes radicales, électorales et pacifiques dans le réel, non!). Et laisser la place aux jeunes journalistes précaires!

Et puis si je te croise encore, Paolo, au cinéma Latina de Paris, je viendrais gentiment te casser les couilles, quand le rideau sur l'écran sra tombé. Sisi. Je viendrai te demander une minute, te parler, poliment, te poser une seule question, puis te houspiller gentiment, sur le fonds. Une minute de plus. Pas plus. J'ai mauvaise haleine et l'oeil mauvais quand on fait preuve de mauvaise foi, de façon un peu trop voyante. Mais a contrario des vilains de Bellaciao, des débilos des JC et des foufous des JCR qui pourraient t'agresser verbalement, je suis présentable, cause bien et sais me taire: ce sera court, courtois et pénible. Ca me fera du bien.

Ça ne fera rien avancer. Mais ca me fera du bien.

Tout comme ce blog, qui n'est qu'une modeste tentative thérapeutique, tu l'auras compris.

dimanche 10 août 2008

Colombie: une violation du Droit Humanitaire International de plus



Le Comité international de la Croix-Rouge a condamné "le détournement délibéré" de son emblème et la "grave violation du droit humanitaire" par le commando qui a procédé le mois dernier à la libération d'Ingrid Betancourt et d'autres otages de la guérilla des Farc.

Sur un enregistrement vidéo de l'opération tourné par l'armée
colombienne et diffusé peu après la libération des otages, on pouvait déja voir
des militaires déguisés en employés humanitaires, dont l'un arborait le
symbole de la Croix-Rouge.

Le président colombien Alvaro Uribe avait formulé des excuses en
affirmant que ce militaire avait "pris peur", pov petit chose, et enfilé "spontanément" un gilet de la Croix-Rouge en constatant le grand nombre de rebelles sur les lieux où l'hélicoptère venait chercher les otages. J'en avais déjà sacrément "ri" ici même, de cette version mensongère. Mais elle était passé sans trop de souci.
Aterrant.

De nouveaux extraits filmés de l'opération du 2 juillet diffusés cette semaine par la chaîne de télévision colombienne RCN montrent un soldat portant une veste de la Croix-Rouge dès le début de cette opération méticuleusement planifiée, et un soin particulier à déguiser les 2 hélicoptères aux couleurs du CICR, à valider cette "mission humanitaire", y compris le logo "no weapon" (arme barrée d'un rond rouge).

Le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos, le Président Uribe, le Général en chef Montoya, tous ont menti à plusieurs reprises, de façon éhontée ces derniers jours, en dépit d'image confondantes, diffusées en boucle, en disant: "Rooooo, nos ne savions pas, ca s'est fait à notre insu".
Sans être JAMAIS questionnés par cette presse colombienne aux ordres comme dans aucun autre pays d'Amérique.
Ils ont déclaré ne pas être au courant de tous les détails de l'opération de sauvetage et ont "réclamé une enquête".

Les télés colombiennes continuent de parler d'opération parfaite, immaculée, divine. Les agences internationales ont peu repris cette dernière information.

Uribe et ses hommes savent parfaitement que leur funeste iédologie, celle de la din qui justifie tous les moyens, est approuvée par son électorat.
Il s'agit pourtant d'un TRES mauvais calcul, pour tout le monde, et surtout pour la paix durable, et ça dure depuis 2002.

Je n'ai point le temps pour détailler les conséquences concrètes, innombrables, de ce type d'utilisation d'emblèmes humanitaires par une des parties en conflit, en Colombie et partout ailleurs.
En ignorant la gravité de ce procédé, en ignorant les CENTAINES d'otages libérés DISCRETEMENT et dans des conditions TRES dangereuses par le CICR et d'autres organisations humanitaires, en omettant, qui s'en soucie vraiment, les graves conséquences qu'aura ce type de précédent, nos médias sont une fois de plus les relais permanents de mensonges d'Etat Colombiens bien plus sérieux que les envolées rhétoriques brouillonnes d'un Ortega ou d'un Chavez que l'on n'hésite JAMAIS à monter en boucle, tourner en dérision, railler ou critiquer, systématiquement.

Le deux poids deux mesures global entre Uribe et ces collègues...

L'Armée colombienne a par le passé utilisé des ambulances, également, pour infiltrer des hommes armés. Guerre sale en Colombie, c'est pas nouveau. Mais là, oser utiliser tout ce stratagème, et le nier contre toute évidence, sans que personne n'y trouve à redire, c'est inédit.

Le fait nouveau est surtout médiatique: tout le monde "achète" la version du gouvernement, les contre pouvoirs sont faibles et n'ont pas d'espace; les mensonges répétés sont tellement gros qu'ils finissent par passer avec de plus en plus de facilité. Aterrant.

samedi 9 août 2008

Le fait esthétique






Yann Tiersen, WESTERN


Pour tous ceux, qui savent, d'une façon ou d'une autre, à leur manière, ne pas "laisser perdre" ces imminences là. Et pour Michèle, en particulier.


La musique, les états de félicité, la mythologie, les visages travaillés par le temps, certains crépuscules et certains lieux veulent nous dire quelque chose,
ou nous l'ont dit, et nous n'aurions pas dû le laisser perdre,
ou sont sur le point de le dire;
cette imminence d'une révélation, qui ne se produit pas, est peut-être le fait esthétique.

Jorge Luis BORGES (Argentina)

On s'en fout



On s'en fout.
Le sol martien est semblable à celui d'un désert chilien.

La sonde Phoenix a découvert que le sol de Mars près de
son pôle nord est semblable à celui du désert Atacama au Chili où seuls
des microbes parviennent à vivre dans des conditions extrêmes, ont
annoncé les scientifiques de la NASA.
Lundi, ces scientifiques avaient annoncé que la sonde Phoenix avait
découvert une substance chimique -le perchlorate- dans le sol martien
qui pourrait nuire à une possibilité de vie sur la planète rouge.
Or, soulignent ces scientifiques, le perchlorate est une substance
oxydante que l'on trouve à l'état naturel dans le désert d'Atacama. Sa
présence sur Mars n'est ni mauvaise ni bonne pour une vie potentielle,
ajoutent les experts de la NASA.

"Nous savons que les microbes peuvent parfaitement vivre dans des
contions d'oxydation, à Atacama", a dit Richard Quinn l'un des
scientifiques en charge de la mission Phoenix. "Il se pourrait que ce soit la même chose sur Mars. Nous ne le savons pas encore".

Par contre, ce qui est certain, et pour le coup on s'en fout PAS, c'est l'attaque de sales petits microbes motorisés qui vont nous pourrir le majestueux désert chilien d'Atacama avec leurs putains de 4X4 et autres cylindrées l'an prochain...

Putain le DAKAR 2009 arrive au Chili (et en Argentine)! Et, dans son sillage, de vilains nuages de gazole et de poussière sponsorisés, constituant une menace évidente aux fragiles écosystèmes locaux et à la dignité des villages traversés...

"Ah mais non, il y aura des distributions de cadeaux! Les gens sont contents qu'on les visite! En plus y a des projets humanitaires qui accompagneront le Dakar cette année, pour les villages traversés...", dira le benêt de service, idiot utile de cette foire au pognon qui me rend fort grognon...Le premier qui me vient avec ce type d'arguments, je lui claque son clapet à merde fissa, compris?

vendredi 8 août 2008

Patxi, expatrié qui faut pas l'faire chier

Patxi au cinéma, à Mexico, à Caracas ou Tegucigalpa, ça donne ça...
Oui, voir un film dans un cinéma en Amérique latine, c'est pénible.
Très pénible.
Je n'ai jamais eu les corrones de le faire façon Groland, mais pas loin...


Patxi qu'on a trainé en soirée d'expats débiles et inintéressants (genre les cadres de multinationales, qui insistent en plus...), ça donne ça:

La rupture tranquilou- Michel Sardouille

C'est l'été.
Et même si je bosse, pendant que tu te pèles le jonc sous les tropiques, je devrais quand même t'épargner mes interminables élucubrations sur Evo, la Guerre en Colombie, les pourris du PRI mexicain et autres considérations chancelantes sur le continent tel qu'il va. faire une srote de trêve d'été pour me consacrer à des trucs plus lights. Prendre un stagiaire, même, comme chez Libé, l'été.
Oui, chui chié quand même de faire comme si de rien n'était, comme si les blogs intéressaient les gens pour de vrai, comme si ce continent intéressait vraiment les gens, a fortiori en plein mois d'août.
Chui chié de faire comme si.

A titre de dédommagement, je t'offre donc cette vidéo qui est tout de même un peu le style de job que Patxi a toujours voulu faire, au fonds. A savoir, Grolandeur.
Mais j'ai trouvé un autre talent, un seul, pour faire autre chose de ma vie.
Les Grolandeurs sont indépassables.
Ils manquent à l'expatrié de bon goût, saches-le.


Libérés?




Comme c'était à prévoir, la torpeur de l'été, consommée, les préoccupations de septembre, dépassées, on oubliera peu à peu les visages, les récits de vie, de survie, les souffrances des otages de Colombie et de leurs familles.
Ce qui est somme toute assez normal.
Malgré les "promesses" du "village global", malgré l'illusion de la proximité, chacun chez soi.
Chacun sa réalité.

Les 1,8 millions d'enfants déplacés par le conflit colombien, arrachés de chez eux, ne pèsent pas le poids médiatique face à Mélanie, 11 ans, victime de la mini-tornade de Hautmont (Nord) et ses 18 blessés...Mélanie qui dort chez mamie ce soir, et pas dans son lit, pauvre chatounette, elle pleure avec sa petite soeur, et la maman avec, et le journaliste avec, y en a pour 4 minutes, et elles précisent qu'elles ont dessiné des choses toutes vilaines chez la psychologue.
Une cellule d'aide psychologique immédiate.
Et la rue, le dénument, l'indifférence qui attend ses cousins d'Amérique, ces cousins de Colombie.

Les catastrophes naturelles émeuvent davantage, tout comme ceux qui nous ressemblent. Mélanie nous ressemble, ça pourrait être moi.
Pas Melania.
Ingrid avait les codes, et tant mieux.
Pas Melania.

Les dons du Tsunami, même mécanique: je donne, ça aurait pu être moi à Phukhet. Ouh lala, effrayant.
Alord que le séisme chinois, ou les catas au Bangladesh, plus meurtrières, depuis, franchement, rien à branler.

Epoque de Narcisses-Rois qi veut ça, je suppose.

Pou'wa d'achat, vanités de rentrée et autres stupides guéguerres de la bulle médiatique reprendront donc bien vite le dessus.
Normal.
Et en même temps, vu le niveau d'âneries déblatérées ces dernières semaines sur le sujet, on se dit que ça fait du bien quand ça s'arrête...
Même si, au fond, on sait pertinemment qu'il vaut mieux parler mal d'un sujet si compliqué que de ne pas en parler du tout.

A cet égard, la solidarité des français, aussi décalée, déconnectée fût-elle, a été touchante, aussi, pour ne pas dire plus. Surtout en la comparant à l'indifférence généralisée, jusqu'il y a peu, des colombiennes et colombiens au sort de leurs propres concitoyens.

ALORS MAINTENANT, on va voir. Au pire, l'oubli total pour les 3000 séquestrés qui pourrissent dans la jungle et autres caves colombiennes.

Au mieux, on concassera, réduira en miettes puis fondra leur souvenir et leurs réalités dans un globibulga rive gauche particulièrement indigeste, mélangeant allègrement les nouvelles icônes globales de la souffrance, dépositaires de la martyrologie du moment, façon United colors of Benetton, "otages du monde de toutes les couleurs étalées sur les façades des mairies", histoire de sauver les apparences...

Mr le maire de Paris, d'ailleurs, au point ou je suis de ma logorrhée spontanée: qu'ont en commun des civils colombiens aux mains des FARC (et ELN et paramilitaires et gangs) et un militaire de TSAHAL, prisonnier de guerre, je vous prie? Hein? Bertrand, sois sérieux un peu je te prie... Tu aspires à d'autres fonctions ou quoi? T'es là ou bien?

En tout cas, pour les otages, le combat continue.
Pour les "libérés", aussi...A LIRE!

Le difficile retour à la vie "civile" des anciens otages colombiens
LE MONDE | 31.07.08 |

Après des années passées dans la jungle, les otages colombiens
récemment libérés vivent l'expérience du retour. A Bogota, des
psychologues spécialisés les attendent. "Passé l'euphorie de la
libération, les difficultés commencent", souligne Olga Lucia Gomez,
présidente de Pais Libre ("pays libre"), une association qui prête
assistance juridique et psychologique aux otages et à leurs familles.
Pendant un quart de siècle, la Colombie a battu tous les records en
matière d'enlèvements.

Des détails quotidiens disent la difficulté de la réadaptation à la vie
"civile". "Après des mois passés dans la forêt, certains ne supportent
plus un matelas moelleux et préfèrent dormir par terre", raconte Dary
Lucia Nieto, de Pais Libre. Janeth Santiago, une de ses collègues qui
travaille au ministère de la défense, raconte le cas d'une ex-otage qui
pouvait jouer pendant des heures avec l'interrupteur, fascinée de voir
la lumière jaillir après avoir vécu quatre ans dans la forêt sans jamais
voir une ampoule électrique.
La réadaptation a ses phases. Les premiers jours, l'intensité des
émotions et la peur d'être en train de rêver ne laissent pas dormir
l'ex-otage. L'euphorie peut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois.
Elle est parfois suivie d'une phase de profonde dépression.
"J'ai un enfant à découvrir et à élever : cela donne un sens à ma vie
pour les quinze ans à venir. C'est un privilège", explique, souriante,
Clara Rojas (l'ex-collaboratrice d'Ingrid Betancourt), qui a eu un bébé
en captivité. Comme les autres, elle parle de la jungle comme d'un
personnage vivant qu'elle aurait trop longtemps côtoyé. "Moi, dit-elle,
je ne l'ai jamais détestée." Cela l'aide à l'oublier. La plupart des
otages rêvent pendant des mois, voire des années, d'obscurité, de
serpents et de torrents assassins.
"La vie d'un otage ne commence pas le jour de son enlèvement. Sa
personnalité, son environnement familial, les circonstances de son
enlèvement et de sa libération jouent évidemment un rôle fondamental
dans la façon dont il va affronter la captivité et vivre le retour",
rappelle Olga Lucia Gomez.
Plusieurs étapes marquent la vie d'un otage en captivité. "Dans un
premier temps, la victime refuse sa condition. La négation, la rage, le
sentiment d'injustice l'annihilent. Au bout de quelques jours ou de
plusieurs mois vient la phase d'acceptation et d'adaptation : l'otage
mobilise alors toutes ses ressources - physiques, émotionnelles,
intellectuelles et spirituelles - pour survivre. Parallèlement, le corps
se fait plus résistant aux moustiques, aux intempéries, à la nourriture
et à l'eau impures ainsi qu'aux marches interminables", résume Dary
Lucia Nieto. Paradoxalement, les otages "longue durée" sortent de
l'épreuve en meilleur état physique et mental que ceux dont
l'enlèvement n'a duré que quelques semaines.
"ARRÊT SUR IMAGE"
Beaucoup, en Colombie comme en France, se sont étonnés de voir Ingrid
Betancourt et ses compagnons d'infortune apparemment "en pleine forme"
au sortir de la jungle, le 2 juillet. Tous les ex-otages affirment que
Dieu les a aidés à traverser l'épreuve. "Certains otages sans aucune
éducation religieuse inventent en captivité rites et prières",
rappelle Olga Lucia Gomez. Les ravisseurs marxistes fournissent
fréquemment une bible à leurs victimes.
"L'enlèvement est comme un arrêt sur image pour l'otage, qui rêve de
retrouver sa vie telle qu'il l'avait laissée. Mais la vie a continué
sans lui, et beaucoup de choses ont, parfois, changé", explique Olga
Lucia Gomez.
Les décisions à prendre - concernant notamment le paiement d'une rançon
- ont parfois déchiré durablement l'entourage familial. Des épouses
dociles et effacées ont appris à se débrouiller toutes seules. Des
enfants devenus adolescents supportent mal ce père inconnu qui sort de
la jungle trop autoritaire ou au contraire trop fragile. "Je me souviens
d'un homme qui, des mois après sa libération, ne pouvait voir ses
enfants sans fondre en larmes, ce qui avait fini par les éloigner de
lui", raconte Dary Lucia Nieto. "Il faut réapprendre à vivre ensemble,
réajuster deux histoires parallèles. Le couple et la famille en
sortent parfois plus unis et plus solidaires. Dans certains cas, le
divorce est inévitable", explique-t-elle.
Sous l'oeil scrutateur des caméras, la récente libération des otages
politiques a révélé des drames sous-jacents. Plusieurs militaires ont
retrouvé leur épouse avec un autre, et leurs enfants avec des
demi-frères ou soeurs. Libéré en février, l'ex-parlementaire Jorge
Eduardo Gechem a publiquement annoncé qu'il divorçait de sa femme, à
laquelle il écrivait, quelques mois plus tôt, des lettres d'amour
passionnées. Resté seul à Bogota, le mari d'Ingrid Betancourt, Juan
Carlos Lecompte, l'attend encore. La captivité est une indicible
tragédie, pour les otages comme pour leurs familles.
Marie Delcas

lundi 4 août 2008

Bienvenidos en Francia: un couple d'Equatoriens et leur petite fille internés malgré des papiers en règle



Bienvenus en France, ou le taux de flic/gendarme par habitant a enfin dépassé le tres envié taux d'Irlande du Nord! Chouette record d'Europe!
Bienvenues en France, ou les forces de Police ont désormais toute latitude pour tout type de controle au facies, d'internement en centre fermé, y compris des emfants de deux ans, décomplexés, encouragés en interne comme au niveau européen...
C'est beau, sur le terrain, la culture du chiffre...
Roulez bronzés, vous verrez!
Amis touristes, roulez bronzés, sur les routes de Bretagne, comme la famille Diaz, vous verrez l'accueil 3 étoiles!


Il est grand temps que les pays andins appliquent la réciprocité de la Directive Retour (voir la lettre d'Evo Morales sur le sujet) et appliquent des sanctions, y compris la détention immédiate, y compris les mineurs, pour tous les expatriés/immigrés européens d'Amérique du Sud qui fraudent, travaillent illégalement avec des visas de touristes, commettent des arnaques administratives éhontées (parfois via valise diplomatique) et autres délits bien plus graves que le délit de sale gueule...On en recausera! En attendant, lis cette histoire qui ne fera pas la une de tes gazettes favorites...

Disposant d'un permis de séjour de cinq mois en Belgique, ils sont venus passer deux semaines de vacances en France. Leurs papiers belges sont en règle, leur petite fille a même la nationalité belge. Ils sont pourtant arrêtés vendredi dernier par la police lors d'un contrôle routier. Conduits au commissariat de Cherbourg, ils sont placés en garde à vue pendant une semaine.
Sur 20minutes.fr

Une deuxième couche là.

«On aurait pu leur dire de rentrer chez eux»

Pourtant, comme l'explique Damien Nantes, représentant de la Cimade (une association d'aide aux migrants), «les autorités belges avaient confirmé dès vendredi soir (ndlr, il y a 6 jours) que la fillette était de nationalité belge et que les documents du couple étaient en règle. On aurait pu leur dire de rentrer chez eux.»

La Cimade comprend d'autant moins la décision de la préfecture que les parents disposent de papiers d'un état membre de l'espace Schengen, à l'intérieur duquel les travailleurs peuvent circuler librement.

Le couple et sa petite-fille devraient sortir du centre de rétention vendredi vers 06H00. Ils seront ensuite reconduits à la frontière belge, mais devront se débrouiller pour venir récupérer leur véhicule à Rennes.

Contactée par 20minutes.fr, la préfecture de la Manche n'était pas en mesure de répondre à nos questions en milieu d'après-midi, pas plus que le ministère de l’Immigration.

Malgré leur libération, les Diaz savent que leurs ennuis ne s'arrêtent pas là. Ils ont en effet dû laisser leur véhicule à Rennes. Ils devront venir le récupérer «à leurs frais» explique la Cimade, et en faisant une demande de visa pour la France.

samedi 2 août 2008

Salar

3 minutes de bonheur...
Vidéo spécialement dédiée aux 40% de français qui ne partent pas en vacances cette année.

Hijo de la luna





T'as 12 ans. On te demande de choisir une deuxième langue.
Parait que l'allemand signifie une meilleure classe,
le Russe quelques bonnasses (réprobation massive devant cette énième provocation...),
l'occitan,
du bon temps...

Pourquoi prendre espagnol deuxième langue?
Je veux dire, à part pour déblatérer, plus tard, les 2-3 mots magiques qui vous permettront l'achat de Ricard/clopes/essence au col d'Ibardin?
Pourquoi prendre espagnol deuxième langue?
Parce qu'Hijo de la Luna, de MECANO.

Et puis un peu, peut-être, inconsciemment, retrouver puis découvrir la langue secrète de certains anciens dans la famille qui le parlent en secret, entre eux, quand il y a du drama dans l'air...

Mais surtout, surtout, à cause d'Hijo de la luna...

Gooooool!


Les commentateurs de football (futbol mas bien) d'Amérique latine, en télé comme à la radio, sont de dangereux PSY-CHO-PATHES!




Gooooooool, goooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooolllllllll!

En même temps, quand vous voyez leurs auditeurs-trices...

Faut bien que ces pauvres diables se mettrent au diapason, à la hauteur, au niveau des fans de l'equipo nacional quoi...


La capture instantané d'un tel moment d'hystérie patriotique, particulièrement quand on est soi-même passablement secoué par ce climax, est un moment rare et précieux...
L'espèce colombienne du fanaticus spartakus, malgré les défaites et déceptions en série de l'époque post "El Pibe Valderrama", demeure cependant capable de belles réactions d'hystérie footballistique, comme tend à le démontrer cette photo.

Que les Dieux préservent la capacité d'émerveillement de ces deux oiseaux là...
Y que viva el futbol de Colombia carrajo!

Le Jilakata (Bolivie)


Le Jilakata

Le JILAKATA est l’autorité traditionnelle des communautés indigenas aymaras, divisées en unités territoriales millénaires, qui sont autant d'étages écologiques, appelées Ayllus.

Le « Jilakata » avec la « Mama Jilakata », en couple, se chargent d’assumer les tâches et responsabilités publiques de la communauté, le suivi des priorités agricoles, l’organisation des cérémonies religieuses consacrées à la "Pachamama" (la mère la Terre) et au Panthéon mi-aymara mi-synchrétique de ces hautes terres (3940 mètres à en croire l'épouse du jilakata).

Cette position, obtenue après un vote délibératif qui pourra paraitre infiniment et inutilement "long" aux gringos que nous sommes, donne au « Jilakata » et à sa « Mama Jilakata », une autorité morale et politique qui est exercée durant un an.
Tout au long de cette année, la communauté entière leur doit respect et discipline. Son fouet, en bandoulière, est là pour vous le rappeler.

Il déconne pas, le Jilakata.

Ce sont également les conseillers familiaux de la communauté : ils visitent périodiquement les maisons, ils veillent à ce que les enfants soient suffisamment alimentés, que les femmes ne soient pas maltraitées, que les membres de la communauté accomplissent leurs devoirs et qu’il n’y ait pas de luttes intestines sans réponse ou solution durable. Ils trouvent ou essaient de trouver des solutions aux conflits domestiques, médiateurs et chatieurs pour les conflits de bétail, de semences dérobés ou de coucherie indue.

Le Jilakata de cette communauté près du Lac Titicaca a insisté, ce jour là, pour poser près du four de la Communauté. L'appareil numérique et ses divers gadgets le firent particulièrement rire.

Il en avait déjà vu un, quelques années auparavant. Il avait même fait ses premières photos. C'était celui de l'employé local de cette ONG Internationale si peu professionnelle, si lamentable dans ses visions comme dans ses pratiques hygiénistes et paternalistes, CONCERN INTERNATIONAL. Une de ces ONG bien pensantes qui polluent les paysages ruraux du Pérou et de Bolivie avec ces chiottes en béton blanches et bleues, aux logos si criards, qui, dare dare, finissent par s'écrouler, ou servir de remise à bois, de cachettes pour les amants, jeunes et vieux, aussitôt le dos de "l'expert" tourné.

Alors que le caca, humain comme animal, dans le monde andin, est le plus formidable et nécessaire des fertilisants organiques.

Les gringos les feront toujours rire, avec leurs drôles d'idées.
C'est pas tous les jours que les aymaras sourient et irradient l'espace, comme ça, l'espace d'un bref instant.




vendredi 1 août 2008

Le Gibaud


Go, with the flow...

Ten, vlà l'Gibaud!



Marc Gibaud, motard-photographe-tranchant-personnage-self-made-sinueux-
déterminé-attachant-poète,
en transhumance américaine (totale free style).

Bonne route à lui (et aux siens)!