samedi 30 août 2008
Jésus a le sida: discriminations et préjugés tenaces en Amérique latine
Pédéssessuel de Port of Spain - T and T
L'Amérique latine toujours en butte aux préjugés et à la discrimination.
Je connais personnellement des histoires bien plus sordides que celles racontées ici mais, magnanime, je vais en rester là pour aujourd'hui.
MEXICO - Préjugés homophobes, discrimination larvée, problèmes de distribution des traitements anti-sida marquent l'Amérique latine où pour la première fois s'est tenue la conférence mondiale sur le sida du 3 au 8 août à Mexico.
"Le Christ a porté sur la croix ce que nous vivons aujourd'hui, les stigmates et la discrimination", dit Marco qui manifestait samedi soir dans les rues de Mexico brandissant une pancarte portant l'inscription "Jésus a le sida".
Parmi les quelques centaines de personnes participant à la 21e marche nocturne de lutte contre le sida, Maria del Carmen, qui pousse la chaise roulante de son mari Carlos, raconte à l'agence "notiese" le calvaire de la découverte de la séropositivité: "Ses cousins l'ont rejeté. Ils disaient qu'il fallait brûler tout ce qu'il touche. J'ai été licencié de mon travail et les gens nous regardent comme des bêtes de foire".
La plupart des pays d'Amérique latine où vivent, selon les derniers chiffres d'ONUSIDA 1,7 millions de séropositifs, sont dotés de lois anti-discriminatoires, mais elles ne prévoient pas de sanctions.
L'exception reste Cuba où les séropositifs sont d'office internés et confinés dans des unités hospitalières spécialisées. Selon les autorités, cette politique a permis de juguler l'épidémie. Certains séropositifs peuvent mener une vie normale, après examen de leur cas par une commission pluridisciplinaire qui décide s'ils représentent "un danger social".
Partout surgissent sur le continent des cas de discrimination. Julio Mena, 36 ans, est un ancien militaire de l'armée sandiniste. Il a été blessé durant les combats face à la "contra" en 1988 au Nicaragua. Il a subi une transfusion sanguine artisanale dans la montagne et est devenu séropositif. Démobilisé, il été renvoyé de son travail de fonctionnaire des impôts. Il dit aussi avoir été discriminé par le personnel des services d'urgence des hôpitaux qui se refusent à le soigner immédiatement quand il a des complications.
Carlos Cardinalli, 49 ans, un ancien comptable, est le premier argentin dont la plainte pour discrimination au travail sera examinée par la cour suprême. "A la suite d'une pneumonie, mon entreprise, apprenant ma séropositivité, m'a immédiatement licencié". "J'ai porté plainte il y a neuf ans pour discrimination et j'ai du affronter les commentaires homophobes, méprisants du juge qui pensait qu'être homosexuel est synonyme d'avoir le sida", raconte-t-il à l'AFP.
Au Mexique, 11 cas de militaires sortis des rangs de l'armée pour séropositivité sont arrivés devant la cour suprême. Le cas du sergent Omar Gonzalez est emblématique. Ses supérieurs avaient révélé publiquement devant ses camarades sa séropositivité avant de l'exclure de l'armée. Il continue de poursuivre le ministère de la Défense.
Au Panama aussi, selon PROBIDSIDA, la confidentialité est sérieusement écornée, paradoxalement par les personnel de santé.
Plusieurs cas de stérilisation forcée de femmes ont aussi été enregistrés en Amérique latine. Au Chili, rapporte à l'AFP un responsable de l'organisation VivoPositivo, Vasili Diliyanis, une femme de 20 ans séropositive a été stérilisée sans son consentement dans un hôpital du sud du pays.
Au Pérou, un grand pourcentage des personnes affectées rapportent être discriminées, mais la plupart n'osent pas dénoncer ces attitudes, selon Julio Cruz Requenes directeur du programme de support aux personnes séropositives PROSA), par crainte du scandale et d'une discrimination encore plus grande.
Au Venezuela, l'ONG Action Citoyenne contre le sida dénonce des cas de tests sans consentement des individus, suivi de licenciements. Il en va de même au Salvador.
Au Brésil, "les préjugés sont plus fort dans les classes les plus pauvres. Des personnes ont été expulsées des favelas où elles vivaient pas des trafiquants de drogue", affirme Verano Terto Junior, responsable de l'ONG ABIA de lutte contre le sida.
Reste aussi le problème des traitements gratuits prévus dans la plupart des pays d'Amérique latine. Au Mexique, régi par une loi d'accès universel au traitement anti-sida, les autorités se plaignent d'acheter les médicaments 4 fois plus cher que sur le reste du continent. Les problèmes de stocks et de lenteur de la distribution sont présents un peu partout, comme au Pérou. En Colombie, selon le rapport de l'ONG
Colombia diversa, beaucoup de malades doivent même recourir à la justice pour obtenir les médicaments des services de santé.
(source romandie news)
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