samedi 22 décembre 2007

Que la vida es...



Grâce, volupté et cotillonades para todos, carrajo!


Et cette année, au soir du réveillon, ne sois pas ridicule, veux-tu: contentes-toi de les regarder swinguer, jte prie...





Retour début janvier.
Ayyyyy, no hay que llorar...

Bigarrées, bachanalesques, pimpantes et excessives fêtes de fin d'année à toi, ô Lectorat Transculturé de mi corrazon.

2008, que tu vida sea un carnaval.

vendredi 21 décembre 2007

Mexico: imaginer, c'est naître


Chapultepec, XXème siècle


Luis Mariano repose à Arcangues, 64. C'est pas plus mal

En guise de retour, quelques saillies de l'auteur du Labyrinthe de la solitude, l'immense Octavio Paz:

Les apparences sont belles dans leur vérité momentanée.

Il n'y a pas de moi, toujours nous sommes nous autres. La vie est autre, toujours là-bas, plus loin, hors de toi, de moi, toujours horizon...

La conscience des mots amène à conscience de soi : à se connaître, à se reconnaître.

Par la parole, l'homme est une métaphore de lui-même.

Savoir parler a toujours été savoir se taire, savoir qu'il ne faut pas toujours parler.

L'eau parle sans cesse et jamais ne se répète.

Nommer, c'est créer, et imaginer, c'est naître.

L'homme est un être qui s'est créé lui-même en créant un langage. Par la parole, l'homme est une métaphore de lui-même.

L'homme n'est pas une créature médiocre. Une partie de lui-même, murée, obscurcie depuis l'origine de l'origine est ouverte à l'infini. Ce qu'on appelle condition humaine est un point d'intersection d'autres forces. Peut-être notre condition n'est-elle pas humaine.

La solitude est le fond ultime de la condition humaine. L'homme est l'unique être qui se sente seul et qui cherche l'autre.

L'amour naît d'une attraction involontaire que notre libre arbitre transforme en union volontaire. C'est là sa condition nécessaire, l'acte qui transforme la servitude en liberté.

L'amour est la reconnaissance, dans la personne aimée, de cette capacité d'envol qui est propre aux créatures humaines.

Le sexe est la racine, l'érotisme est la tige et l'amour est la fleur. Et le fruit ? Les fruits de l'amour sont intangibles.

Toute oeuvre d'art est une possibilité permanente de métamorphose, offerte à tous les hommes.

mercredi 12 décembre 2007

Quoi, qu'est-ce-qu'y a?





Dame...

Patxi se prend à nouveau pour un "porteur de sac à dos", o sea, backpacker.
Direction Southpark, o sea, el Distrito Federal.
Et permets moi de te dire que ça va chier!

La terre vue du ciel, N°1 : La Paz, depuis le hublot























samedi 8 décembre 2007

La Vieille Peau de Lima


Pérou



Une bonne paire de claques

« TOUTE RESSEMBLANCE AVEC…gna gna…PUREMENT FORTUITE »


C’est comme si la terre était trop belle pour en rester là.

Au 9ème jour, elle s'est donc imposée à elle même, en guise de châtiment suprême, toute une catégorie d’êtres particulièrement déplaisants.

Notamment.
Des moralistes.
Des cul-bénis.
Des chismosos.
Des uribistas.
Entre autres.

Et de sacrés vieilles peaux.

Lima, novembre 2007, je me souviens…

Hôtel mi-classieux, mi-prétentieux, seul disposé à me recevoir à cette heure indue (3H30 du matin tout de même…Ô Joies des connections aériennes entre Quito, Bogota et Lima).

7H12. Couloirs moquettés, trop chargés. Salon inférieur, trop décoré. Buffet du petit déjeuner, trop lourd.

Bref, la nuit fut bien trop courte. Tout est trop. Tout semble à peu près hostile dans ces premières minutes de réveil.

Le temps de prendre son petit café magique, et la beauté du monde palpite à nouveau.
Je suis à ma table, déjà absorbé par la journée décisive qui viendra.
Je tâche de me concentrer, histoire d’être fin prêt pour ces entretiens en série. Le ventre noué, ailleurs, je ne prête pas attention à la table d’en face.

Elle devint pourtant vite incontournable. Le timbre de voix suraigu de cette vieille bique, d’à peu près 65 années, avec cet accent docte et arrogant qui sied aux gens de la Porte d’Auteuil, ne peut que m’arracher à mes divagations. Surtout, le débit d’ignominies déblatéré est tellement « hors catégorie », tellement « top niveau », qu’il devient impossible à éviter.

En face d’elle (appelons la Madame), un quarantenaire à l’allure de prof d’EPS, du genre toujours frais, toujours insupportablement « cool-sympatoche-qu’a le peps », avenant mais que l’on sent prudent, aux lunettes Afflelou Plateada dernier modèle.

Apparemment, c’est le Pilote d’avion privé qui emmènera Monsieur faire son inspection de rigueur dans la partie amazonienne du pays.
Monsieur a lui aussi la soixantaine bien sonnée. Il semble soucieux des détails logistiques pour arriver jusqu’à l’exploitation.
La Mine a des soucis, la sienne en est d’ailleurs le fidèle reflet.

Il est temps d’aller aboyer et d’y faire une bonne inspection-surprise à tous ces fainéants de péruviens. Cette perspective semble l’angoisser tout autant qu’il semble en tirer une fiévreuse et bien suspecte excitation.

La vieille salope en chef ouvre le feu en déclamant que « depuis qu’elle est partie du Pérou, en 2002, avec Monsieur, elle se refuse CA TE GO RI QUE MENT à parler espagnol ».
« Toute autre langue d’ailleurs. Mais particulièrement l’espagnol. Cette langue ne possède pas de sens de la nuance, pas de finesse, d’élégance. C’est une langue simpliste. L’anglais aussi est assez ennuyeux. Mais l’espagnol est pire encore. Je m’y refuse complètement. Les réponses sont toujours trop courtes, trop simples.
Je ne parle que français avec des étrangers désormais. Ou plus du tout. Juste le nécessaire.
Vous vous rendez compte ? Il me faut arriver à mon âge, avoir vécu dans tous ces pays pour en arriver à cette conclusion : le français est une langue incomparable. Unique. Et puis universelle, elle couvre tout. L’espagnol, c’est …fade ».

« Elle couvre tout… ».

Devant tant de connerie confondante, le pauvre pilote, qui a pourtant du en voir d’autres, ne se laisse pas exaspérer et tente tout de même d’évoquer Vargas Llosa ou Cervantes qui ont su exprimer beaucoup dans cette langue, quand même, un peu…Certes les chauffeurs de taxi et domestiques n’ont pas le capital culturel de ceux-ci mais ils…

Mais non.
Evidemment, elle n’imagine pas un instant la biquette que c’est bien son espagnol et son comportement de colon Belle Epoque bien à elle, qui pue la merde à plein nez, que c’est elle et ses yeux méprisants, tout le package, qui ne lui permet par d’accéder à une meilleure communication avec les autochtones à poil comme à vapeur.

Mais non. Non, les gens ne lui parlent pas, ou a minima, parce que « leur langue à eux est limité ». Voila tout.

Evidemment, elle n’allait pas en rester là.

Après quelques râleries somme toutes assez traditionnelles pour une table de visiteurs français, ici portée à son paroxysme, portant sur le service, la rouerie des pauvres gens, la docilité relative de certaines bonniches (notamment les « cama adentro », c'est-à-dire des domestiques vivant 24-24 jusqu’au samedi soir chez Madame), le sous-développement, la discussion vire sur le Paraguay.
Son souci principal, c’est de savoir, texto : « Il ont quelle race là bas ? «
Pilote répond par un détour culturel…habile l’animal. Un régal de bonne volonté.
Oui, mais, quelle race ?

Ce que je sais du Paraguay, c’est que le Paraguay est pédé. Rappelles-toi.

Le Pilote évoque que la langue guarani est devenue langue nationale, et que même les blancs la parlent au quotidien, avec l’espagnol, bien que ce soit une langue indienne. Ce qui est original en Amérique latine. Et ce Looping là parle du métissage du pays.

N’en pouvant mais, Vieille Peau commence alors une tirade sur les Missions d’évangélisation, notamment jésuitiques, qui ont sauvé l’existence même de ce pays. Enchaîne sur ce qu’elle croit savoir de la misère crasse de ses gens. Et lâche cet énorme bombe d’audace grotesque à fragmentation : « ah oui, mais de toute façon, il ne fonctionnera jamais ce pays. Trop de métissages. Et on le sait bien, c’est pas bon le métissage pour un pays. Il n’y a qu’à voir en France ou ça nous mène hein… »
Alors là, oui, deux claques dans la gueule, j’y ai songé, oui. Me lever, et la faire taire cette vieille pute. Lui enfoncer jusqu’au gosier son putain de croissant au beurre. Ou lui fracasser sa jarre de jus d’orange sur la gueule. Quelque chose de violent, là, fantasmé, mis en image, oui.
Avec du sang qui gicle et m’enivre, un bon pugilat hardcore. Tout en déboitant la mâchoire de monsieur avec un rétro-kick axial in your face façon Shawn Kemp. Sous les encouragements de Piloto.

Ca vous monte vite au nez, pour le principe, pour tout, pour ma femme même. Elle qui a subi ce type de remarques bien plus souvent que nous, blancs, pouvons l’imaginer dans la pourtant toujours « patrie des droits de l’homme ».
Mais je reste assis.

Mon physique trrrrès anodin, pas vraiment non plus totalement aryen, me permet toujours de passer pour un quelquonque badaud du coin de la rue, dans les capitales d’Amérique latine. Et les français se croient toujours seuls au monde, imaginant que l’autochtone ne parle pas la langue de Molière et de Julien Courbet. Ce qui est parfait pour glaner quelques maximes mythiques chez ce genre de personnages.

Elle poursuit donc, inarrêtable.

Et elle lâche, histoire de m’achever, son petit discours oligarque d’une facture toute classique :
« De toute façon, tant qu’ils voudront pas se mettre à bosser vraiment tous ces pays…qu’ils arrêtent de gémir et de boire jusqu’à plus soif…Fujimori l’avait bien compris ici…ça leur a pas fait de mal un peu d’autorité. Qu’ils se retroussent leurs manches ! Moi j’ai vécu ici, je les connais bien…ils ne pourront pas s’en sortir ces gens en démocratie comme on la connait, jamais ».

Vieille salope.
Je t’ai laissé là, à t’imaginer seule comme la mort, attendre quelques jours dans ton grand hôtel ton tortionnaire de mari.

Tu m’as rappelé au bon souvenir de cette France peureuse de derrière les stores, retranchée derrière ses volets. Cette France d’Orange, de Vitrolles, cette France là , aussi, qui nous fait ce que nous sommes.

La vieille salope de l’année 2007, la Marie France Stirbois des expats, c’est bien toi.

Vielle peau!

mardi 4 décembre 2007

Hugo Chavez, le mois le plus long


Hugo, telle une pétasse venezuelienne, au début, ça peut séduire grave; mais au bout d'un moment, ça cause trop...bla bla bla, et vas-y que jte saoule tout mon monde, bla bla, on peut plus l'arrêter...


Désormais, pour Chavez, il va y avoir du sport...

Compatissez.
Be compassionate.
Imaginez le mois passé par Papa Chavez, qui vient de s'achever par sa première déconvenue électorale.

Avec le NON à son référendum-plébiscite, dont la proposition me fit penser à l'auto-coup d'Etat de Napoléon III comme à certains plébiscites gaullistes, avec des bouts de Polit Buro Brejnevien, de Comité de défense de la révolution cubaine et de coconuts dedans, c'est clairement la fin d'un cycle.

La succession d'échecs statégiques, d'erreurs terribles, de déconvenues, de trahisons, de bonnes grosses mandales dans la gueule en moins de quatres semaines tout de même.

Aujourd'hui, quand tout le monde le lâche, je le sens toujours aussi sincère, toujours aussi perdu dans cette post-modernité géopolitique, lui, le llanero Zambo de Sabaneta de Barinas qui croit toujours que les mollahs iraniens sont les gentils vendeurs d'épices décrits de ses contes d'enfant pauvre. Et Poutine un "super soldat sympatoche même si juste un peu fier".

Le bon gros caudillito a du chagrin, et ça me le rend tout à coup presque assez sympathique. Sans doute encore un vieux fonds judéo-catho-misérabiliste envers les causes perdues.

Reprenons.

Ca commence avec le Sommet Ibéro Americain de Santiago du Chili. A peine arrivé sur le tarmac, il remet en cause le thème du Sommet, la "cohésion sociale", qu'il avait pourtant co-signé et porté avec sa chancellerie depuis un an. Chante d'emblée, avec une jubilation toute provcatrice des chants anti-pinochets. Se fait rabrouer par l'hôtesse, la Présidente Bachelet. Puis se fait remettre par Uribe (le proto-paraco, ancien d'Oxford), des plans de camps des FARC en territoire venezuelien; lui, seul avec son chancellier, l'ancien chauffeur de métro Nicolas Maduro appelé en renfort, face aux 12 diplomates chevronnés de Colombie. Puis il s'affronte avec le Roi d'Espagne, boucles là un peu, en traitant Aznar de fasciste et autres épithètes. Il persiste et signe par la suite, en exigeant des excuses. Zapatero, le plus conciliant de l'UE à son égard, fait la gueule. Les télés adorent.

Entre temps, le parrain de sa fille, un de ses meilleurs amis, un des rares fondateurs du mouvement MBR 200, le Général Baduel, qui a participé du coup d'Etat manqué de 1992, qui a remis Chavez au pouvoir en 2002, son ancien ministre de la Défense et membre du premier cercle, un type impeccable, se prononce contre son projet de réforme constitutionnelle, en le taxant clamement de coup d'etat déguisé, de concentation et dérive dangereuse du pouvoir. Chavez dénonce la "traitrise".

Puis il décide de partir au Sommet de l'OPEP, bien décidé à le convertir en un méga-instrument politique, un levier de pression sur les méchants pays du Nord consommateurs voraces de son or noir. Il menace de porter le barril à 200 dollars, de passer à la cotisation du barril à l'euro et donc de supprimer l'indexation en dollars, ce qui serait VRAIMENT la fin de l'Empire amréicain... Les saoudiens et tous les autres, y compris l'Algérie, lui rappellent habilement qu'ils sont tous là pour se faire gentiment du fric avant tout, en toute stabilité. Correa s'est fait embarquer sur une position intenable, pour le retour de son pays dans l'organisation. Chavez s'est fait vertement rabroué là bas. Personne n'en a parlé, mais il s'agit d'une énorme errance diplomatique. La latinos sont furieux de ces positions contraires aux intérêts régionaux, eux qui souffrent du prix du barril.

Puis c'est Paris, ou il arrive...les mains vides. Sarkozy lui offre une vitrine, à condition d'arriver avec les fameuses preuves de vie des otages, dont Ingrid. Il n'a rien. Ca la fout vraiment mal, après tant de promesses. Il déblatère assez, et fascine moins. A part les idiots utiles du coin et quelques bouts de tangents de cercles bolivariens.

Puis Uribe le nique comme un bleu, en lui quittant brutalement, sans crier gare, pour un prétexte téléphonique absurde, depuis le tarmac de la Havane, toute responsabilité dans le processus d'échange humanitaire, en entâchant sa gestion du soupçon de l'incompétence, d'être indiscret, naïf voire complaisant avec les FARC.
Les prévisions ici bas se sont avérées fondées.
Chavez décide alors, dans une sorte de dépit amoureux très adolescent, de rompre les relations avec la Colombie et son peuple, de fait, lui qui nourrit, mais aussi nettoit, construit, protège, à l'occasion torche les mômes de ce pays de rentiers consuméristes. Echec total. Le Venezuela ne produit rien, et dépend à 86 pour cent d'importations, en grande partie des échanges commerciaux et des travailleurs colombiens. encore une impasse.

Enfin, hier, les venezueliens, dont une bonne partie de chavistes, décident de freiner le bon gros Roi dans son bon gros mois catastrophique. NON a son paquet de réformes, dont certains éléments étaient, objectivement, préoccupants.
Un beau sursaut démocratique.,Que lui même a impeccablement reconnu...
Maintenant, il va enfin y avoir un peu d'opposition dans ce pays.

Pour finir ce mois de merde, Chavez exporte toujours 70 pour cent de son pétrole aux USA. Comme le mois dernier, comme le mois prochain. Le reste, TOUT LE RESTE, n'est que rhétorique pour masses anesthésiées.

A présent, cette bête politique a de la ressource.
Il est évident qu'il va refourguer par la fenêtre ce qu'il n'a pas pu faire passer par la porte.

Il va y avoir du sport...

PS: allez lire Benjamin. de la bonne dope, comme toujours par chez lui. Quoi, vous connaissez pas le lascar?

vendredi 30 novembre 2007

La corvée d'eau des petites fées (Guatémala)


Paco de Lucia





Nous, le faux basque bondissant et le vrai breton bouillonnant:

- Hola!

Les gamines, de répondre, doucement:

- Hola!

- Euh, como estan? Todo bien? Désolés chiquitas, on est un peu perdus...C'est bien par là les grottes de Tupiztlan?

- Oui, cercita (tout près)...(l'ainée, baissant les yeux, intimidée, tout en pointant le bout du chemin.)

- Merci, muy amables! Oye, c'est lourd ces bidons d'eau, parece, no?

- Si, un poco (un peu) (petits rires discrets des petites fées)...

- Vous allez loin comme ça?

- Non, cercita! (tout près) (l'aînée, baissant les yeux, mais moins intimidée, tout en pointant le bout du chemin opposé.


- Cercita comment? Como un minuto o una hora?

- No, como media hora caminando no mas! Cercita! (une demi heure à pied, c'est tout!Tout près!)

- Et Papa ou Mama aussi ils viennent chercher l'eau des fois?

- Nan (rires)! No no! Mama travaille chez le patron, dans les champs.
Et Papa...(le petit doigt de l'aîné montre le ciel).

Malaise.Tentative d'empathie, malgré tout...

- Ah, il est plus là?

- Non, il est parti là haut...dans les terres du Nord, là bas en Istadousounidoss!

Nous tout penauds, sans comprendre ce mot barbare, pensant à un décès.

Et la petite fée, tout à coup:

- Là bas, au Nord, aux Istadosounidoss, aux Etats-Unis il est Papa. Depuis 5 mois. Arry Zona que ça s'appelle même...et après bah il vient ici. Avec des cadeaux et il est tout contento. Et après il repart, longtemps. Alla. Là bas. Pour travailler.

(...)

- Des fois il pleure et Maman aussi des fois...

(...)

- Et vous allez à l'école? (oui c'était le premier voyage et on était assez relous avec l'autochtone...)

- Des fois. Mais des fois non.

(...)

- Bueno, merci chiquitas! Gracias por todo!

Et les petites fées de rigoler, devant ces deux énergumènes à la peau étrange, aux dents exotiques, aux accents bizarres, aux questions toutes farfelues.
Et les petites fées de nous serrer la main, et de partir contentas, en sautillant malgré leurs bidons d'eau.

Les fées du Peten, dans le Nord du Guatémala, se sont alors peu à peu enfoncées dans le sentier de forêt tropicale. Chaque jour, avec leur petites mains et leur grand courage, elles assument leur corvée d'eau.

Que sont elles devenues?



Vers la fin du deuxième millénaire, date de ces photos, l’Amérique latine, les Caraïbes avaient approximativement 497 millions d'habitants contre 209 millions en 1960. La situation de l’approvisionnement en eau et l’assainissement s’était améliorée au cours de ces dernières années.
De nos jours, de fortes disparités subsistent dans la nature des prestations de services et le droit à l'eau pour les populations en milieu rural.
A l’an 2000, 71,5 millions de personnes n'avaient pas accès à l'eau potable en AmLatine; soit 9 % de la population totale. La population des zones rurales est la plus touchée : alors que la couverture globale des zones urbaines atteint 93,2 %, celle-ci n’était que de 64,6 % dans les zones rurales.
Source: BID-PNUD-IRD

Ingrid Betancourt, à petit feu



La preuve de vie attendue depuis plus de 4 ans.
La voila qui nous saisit.

Et qui nous aide à comprendre qu'il s'agit, tout autant, d'une preuve de mort.

Une mort lente, à petit feu.

Briser un être humain, le réduire, l'humillier, lui quitter, jour apres jour, toute dignité.

L'enchainer comme un chien galeux.

Cette photo qui hurle et qui nous hante.

Pourtant, on était tellement proche...Tellement proche...

Ils sont, toujours, 3000.

dimanche 25 novembre 2007

L'enfant robot du Comandante Chavez

Propaganda VS Propaganda.

Face à l'endoctrinement puissant et dévastateur des télénovelas abrutissantes, des réclames pour gadgets inutiles et encombrants, des pubs agressives et de la propagande ultra consumériste qui ont toujours déployé leur voracité stupide sur les télévisions et consciences du Venezuela, le Comandante Chavez est parti en "quête du sens", bien disposé à moudre, peu à peu, les petits grains de "l'homme nouveau bolivarien", pétri de "valeurs socialistes"...
Cet "Homme nouveau", citoyen-étendard du socialisme du XXIème siècle, traverse les proclamations d'intention et avant-propos de nombreux articles de la réforme constitutionnelle de décembre. Tout est en ligne. Le débat est ouvert, sur Risal, Libé, le Fig, entre autres.

Rassurons-nous. Point de bonne vieille propagande "old school Honneker" sur les chaînes publiques de télé et radios qu'il contrôle. Juste de la fine et adecuada PE-DA-GO-GIE.

C'est ainsi que j'ai le plaisir de vous présenter Nazareth, 8 ans, l'enfant robot de la Révolution Bolivarienne.

Pendant un de ces shows PE DA GO GI QUES, les fameux ALO PRESIDENTE dominicaux, qui durent en moyenne 6 heures 30, elle est là Nazareth qui nous déclame son amour de SON Comandante, nous ébmouit par sa précocité clairvoyante, sa maitrise de la géopolitique, de l'histoire des idées politiques, de la vie de Bolivar.

Il a raison Hugo. Un génie.
C'est vraiment génial, et atteendrissant comme tout, tous ces robots du XXIème siècle...

Le printemps est inexorable


Dale Tego, dale







Désolé, suis ailleurs depuis deux semaines.
Distrait...
Absorbé...
Le printemps est inexorable.

dimanche 11 novembre 2007

FARC-Uribe-Chavez, la médiation piègée

Les laborieuses, difficiles négociations en vue d'un "échange humanitaire" entre FARC-Gouvernement Colombien, via la "médiation" d'Hugo Chavez et de la Sénatrice Piedad Cordoba, ma boulangère et moi, on y croit de moins en moins.

En même temps, on n'y connait rien et on serait ravi de retrouver Ingrid Betancourt, et quelques autres, en liberté. Ce sera déja de pris ça pour Noël.

Mais on y croit plus trop...Les FARC ne cèdent jamais rien. Uribe ne cède jamais rien. Chavez peut réussir en partie, mais à quel prix pour la suite...

A moins que d'ici là, une sorte de miracle politique, avec moultes promesses dans tous les sens (nucléaire civil pur l'un, armements pour les autres, plateforme politique pour l'autre), ne se produise. Un Marulanda sous Champi ou un Uribe sous Valium...

Comment confiar (du vebre confiar) en Uribe, qui est prêt à tout pour que ça foire, qui ne souhaite aucune forme de concession en vue de la paix? Comment confiar en Chavez, médiateur ambigu, qui croit que son seul charisme et quelques promesses bolivariennes garnies suffiront avec les narco-"guerrilleros"? Comment confier en Marulanda, qui vit encore sous Nikolaï Chvernik - Николай Михайлович Шверник, qui n'est pas descendu dans une ville depuis 1967, lui qui se consacre au combat armé de jungle depuis plus de 50 ans?
Comment imaginer qu'on trouvera en quelques jours un début de solution entre ces gros gros bichos là, sans passer par d'énormes concessions, qui à ce jour sont encore au point mort?

Chacun pourra tout lire et son contraire dans les jours à venir, jusqu'à ce 20 novembre ou Chavez présentera certainement une vidéo à Sarko 1er, avec un journal papier ou une nouvelle vidéo authentifiant de la vie d'Ingrid Betancourt et de quelques autres otages détenus. Ca relancera l'espoir, les gazettes, un temps, Sarko sera satisfait de pouvoir capitaliser là dessus. Mais on en sera encore au tout début d'un long chemin.

Je me bornerai à rappeler qu'il s'agit du seul conflit armé de l'histoire à avoir eu des otages détenus si longuement. Le mois prochain, certains policiers auront dix ans dans la jungle. Dix ans.
Ingrid Betancourt a été enlevé il y a plus de 5 ans.
Entre autres atrocités.

Il ya 4000 otages aux mains des groupes armés irréguliers en Colombie.

Alors, je n'aurai qu'un commentaire afin de résumer mon sceptiscisme, et pourquoi paradoxalement Betancourt pourrait tout à fait être libérée sous conditions, un jour: Ivan Marquez, ligne dure du Secrétariat des FARC avait, sur le perron du palais présidentiel de Miraflores, à Caracas, cette mine bonhomme du gars satisfait.
Surtout, il avait une pointe d'accent vénézuelien.
Je répète: il avait une pointe d'accent vénézuelien.
Lis entre les lignes.

Quant à ces trous du cul de guerrilleros du dimanche et de free-parties gaucho-émolientes, à Stockolm, à vendre des tee- shirts FARC, à Turin, à récolter des fonds pour la "lutte sociale des guerrilleros colombiens", tous ces peigne-culs en treillis de supérette qui vendent des Cd de Cumbia pro-Farc à Copenhague ou à Paris, tous comme mes camarades gauchistes qui se pavannent, sans honte, au petit stand discret des FARC à la Fête de l'Huma (telle que je l'ai connu encore il y a quelques années), fascinés par leurs propres priapisme exotique: cessez de vous faire la chaqueta sur un continent tropical lointain, qui a depuis longtemps démontré qu'on peut entamer des transformations sociales profondes en restant bien loin des armes.
Alors offrons leurs cette mignonne petite piqure de réalisme.
Pour les FARC, le respect des civils, des droits de l'homme, du droit humanitaire international, du droit de Genève, du droit de la Guerre, ce sont des "concepts bourgeois".

Quelques exemples de "dommages collatéraux", comme le disent les FARC eux-mêmes, ces dernières années.

samedi 10 novembre 2007

Il meurt lentement celui qui....







Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risques-toi aujourd'hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !

PABLO NERUDA, Chili, 1904-1973


Sa vie: Pablo Neruda, de son vrai nom Neftali Reyes, naît le 12 juillet 1904 à Parral, Chili, d'un père cheminot et d'une mère institutrice qui mourra quelques mois plus tard.
- 1905 : installation en Araucanie (Temuco, Ville de pionniers)
- 1921 : étudiant en français à Santiago du Chili, participe aux manifestations qui opposent les ouvriers à la police. 1923: publie »» Crépusculaire «« à compte d'auteur.
- 1924: Vingt poèmes d'amour et une Chanson désespérée.
- 1924-1926: abandonne les études pour se consacrer à la littérature.
- 1927-1935: début de sa carrière de diplomate (consul à Rangoon, Colombo, Batavia, Singapour, Buenos-Aires, Barcelone, Madrid).
-1935: À Madrid, il habite la "Maison des fleurs" où il se lie d'amitié avec les poètes espagnols, Lorca, Alberti, etc. Il publie "Résidence sur La Terre".
- 1936-1937: Guerre d'Espagne, Lorca est assassiné par les Franquistes, Neruda prend partie pour les républicains. Il est relevé de ses fonctions consulaires et part pour Paris où il édite la revue "Les poètes du monde défendent le peuple espagnol", fonde le "groupe hispano-américain d'aide à l'Espagne", publie "L'Espagne au coeur
-1939: suite à la victoire du Front Populaire au Chili, Neruda est envoyé à Paris où il est chargé d'organiser l'immigration au Chili des réfugiés républicains espagnol.
- 1941: Neruda est attaqué par un commando nazi au Mexique. Il se rapproche de plus en plus du parti communiste auquel il adhérera en 1945.
- 1947: Videla, président du Chili, organise la répression contre ses anciens alliés communistes. Neruda prend position contre lui et, menacé d'emprisonnement, entre dans la clandestinité.
- 1952: rencontre Matilde , qui lui inspirera entre autres: La centaine d'amour.
- 1952-1970: période d'intense activité littéraire. Neruda est maintenant reconnu partout dans le monde comme un des plus grands poètes de son époque.
- 1970: soutient la campagne de Salvadore Allende, qui le nommera ambassadeur du Chili à Paris - 1971 : Il obtient le Prix Nobel.
- 1973: putsh militaire de Pinochet au Chili, mort d'Allende, saccage des maisons de Neruda par les putshistes, mort du poète.

Pablo Neruda est un des plus grands poètes de notre temps. Pacifiste engagé, tout a été pour lui thème d'inspiration. La visite de ses différentes maisons : « La Sebastiana » à Valparaiso, celle «d'Isla negra » en bordure du Pacifique et « La Chascona » dans le quartier de Bellavista, sur les hauteurs de Santiago du Chili est un pèlerinage émouvant pour les amoureux de la poésie. Chaque livre, chaque objet semble respirer et témoigner de la présence du poète.

mercredi 7 novembre 2007

Correa n'aime pas les smashing pumpkins


Citrouilles éclatantes dans ta face


USA in Ecuador

ON S'EN FOUT: Les fonctionnaires équatoriens privés de Halloween.
Merci Reuters pour l'info.


Le président équatorien Rafael Correa, qui est par ailleurs un Président de gauche remarquable, a interdit aux fonctionnaires de célébrer Halloween mercredi, exhortant son peuple à observer les fêtes nationales plutôt que d'adopter des traditions étrangères.

«Les institutions publiques n'ont pas le droit de célébrer Halloween», a-t-il expliqué à la radio. Avant d'ajouter: «Nous avons nos propres festivités, qui sont magnifiques.»

Dans la perspective de ma visite officielle à Quito, la semaine prochaine (que ce merveilleux peuple andin attend avec cette ferveur dévorante et cette passion toute dévote qui le caractérise), et afin de ne point créer d'incident diplomatique avec mes hôtes, même si je les sais conciliants à mon égard, j'ai malgré tout immédiatement demandé à ma femme (une personne par ailleurs nettement émancipée), de me découdre les citrouilles de tissu qui flanquent mon attaché case et autres souvenirs adhésifs proto-gaëliques qui pourraient bien être sur-interprétés et assimilés à du fun mercantiliste made in USA (bien que ce ne soient que de vieux autocollants d'Irlande). Je tâcherai également de me limer davantage, on n'est jamais trop prudent, mes dents miterrandiennes (époque de la Francisque), d'aplatir ma coiffe Draculienne et de m'entourer de collaboratrices à la peau bien mate, non vampiriennes. Quant aux bonbons pour les gamins, qu'ils aillent se faire foutre. Point d'équivoque avec les corréistes...
Je débarque en bonnet, poncho et kena.

Correa n'aime pas les Smashing pumpkins.
Faut dire, ils sont un peu envahissants.

dimanche 4 novembre 2007

Tostaky (le continent)



Tostaky.
Le continent.

Aqui para nosotros.
Aqui para nosotros.

Notre mère la Terre, étonnez-moi.



Todo esta aqui.

samedi 3 novembre 2007

Pourquoi le Brésil? Parce que Maria Caipirihna!


Maria Caipirihna








Pourquoi le Brésil? Parce que Maria Caipirihna!
Pourquoi le Brésil? Parce qu'il fait froid sur Chateau Rouge, dans le 18ème.
Pourquoi le Brésil? Parce que Tonton Francis.
Pourquoi le Brésil? Parce que c'est la Toussaint et que je préfère honnorer la mort en dansant la samba.
Pourquoi le Brésil?
Parce que.

Tiens, tant qu'on n'y est, Jean Paul Delfino nous cause d'amour, de passion et de répression.

Honte que la France ne connaisse pas mieux ce pays avec qui elle a entretenu, durant cinq cents ans, des relations d’une richesse incroyable. Honte que les Français ne perçoivent de ce pays-continent que des clichés mièvres et faciles, mélange naïf et méprisant de samba, de football, de prostitution et de violence. Honte que, plus largement, l’Europe se sente encore, inconsciemment, propriétaire de ces pays d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie. Honte, enfin, que nous considérions toujours le Brésil tel que le Siècle des lumières le supposait : un pays de bons sauvages…
JPD


mardi 30 octobre 2007

Patrie, Socialisme et Hummer: l'incapacité altruiste dans le Venezuela de Chavez





"Semant les valeurs pour la vie!"


"Cap vers le socialisme bolivarien!"

Chaque révolution a sa bagnole fétiche, emblème des luttes sociales en cours, véhicule de toutes les facilités métaphoriques sur les avancées forcément considérables, solides, robustes vécues par son Peuple, Pueblo, People, Volk ou Русская Земля; lui aussi particulièrement robuste d'ailleurs, ce Peuple, magnifié, bien membré, indépendant, debout, super chouette, souverain et productif et beau ouh la la alors tellement beau.

La trabant pour l'URSS et ses satellites; la cadillac rouge, américaine de 52 pour les Barbudos de Cuba.
La caisse, étendard de ce qui se trame, de l'accélération de l'Histoire.
Ou de ce qui ne s'y trame décidémment pas.

Pour la "Révolution" bolivarienne, sans aucun doute, cette bagnole là, ce sera le HUMMER.

Les ventes explosent.
Les ventes explosent.
Voila la base des faits qui je te le rappelle, sont têtus.
Et il va de soi que la néo-Nomenklatura des boli-bourgeois chavistes et autres opportunistes du festin rojo rojito y est pour quelque chose.

Alors quand en plus des organismes publics s'y mettent...les mots sont de trop.

Ce mois d'octobre 2007, le même mois ou Chavez annonce des restrictions sur l'achat de ces mignons petits monstres urbains à 90 000 dollars pièce (effet d'annonce, comme d'habitude, sans aucune prise sur le réel, de même qu'il en fut pour les ventes sauvages de bière et de whisky: allez donc voir du côté de Jean-Luc), la marque HUMMER USA annonce l'ouverture de deux de ses enseignes, avec facilités d'assemblage et tout le toutim, dans Caracas même. Tellement la demande est forte, les listes d'attente et les bons de commande pré-payés, vertigineux.

Ce qui devrait obliger tous les desubicados de France et de Navarre qui se turlupinent allègrement sur la figure du Bon Hugo 1er, à réfléchir, me semble-t-il, ne serait-ce que quelques instants, autour de cette photo là...

De l’incapacité du socialisme (soviétique ou bolivarien) et du capitalisme à une morale altruiste...

L’anecdote est peut-être apocryphe, mais je l’aime beaucoup : ce serait Robespierre qui aurait insisté pour ajouter le mot « fraternité » à la devise de la République. Comme s’il avait senti, dans une intuition fulgurante, que la liberté et l’égalité étaient deux termes antinomiques ; qu’un troisième terme était absolument indispensable. Même intuition dans les dernier temps lorsqu’il tente d’engager le combat contre l’athéisme, de promouvoir le culte de l’Etre suprême (ceci en plein milieu des périls, de la disette, de la guerre extérieure et civile) ;
On peut y voir une préfiguration du concept Comtien de Grand Etre. Plus généralement, je crois peu vraisemblable qu’une civilisation puisse subsister longtemps sans religion quelquonque (en précisant bien qu’une religion peut être athée, comme l’est par exemple le bouddhisme). La conciliation raisonnée des égoïsmes, erreur du siècle des Lumières à laquelle les libéraux continuent à se référer dans leur incurable niaiserie (à moins que ce ne soit un cynisme, qui d’ailleurs, reviendrait au même) me parait une base d’un dérisoire fragilité. Dans l’entretien dont vous parlez, je me décrivais comme « communiste mais non marxiste » ; l’erreur du marxisme a été de s’imaginer qu’il suffisait de changer les structures économiques, que le reste suivrait. Le reste, on l’a vu, n’a pas suivi. Si par exemple les jeunes russes se sont si rapidement adaptés à l’ambiance répugnante d’un capitalisme mafieux, c’est que le régime précédent s’était montré incapable de promouvoir l’altruisme. S’il n’y est pas parvenu, c’est que le matérialisme dialectique, basé sur les mêmes prémisses philosophiques erronées que le libéralisme, est par construction incapable d’aboutir à une morale altruiste.

Interventions, Flammarion, 1998. M.H.

dimanche 28 octobre 2007

On s'en fout: les élections en Argentine



Boaf...
On s'en fout car il s'agit d'une simple formalité.
Pas de campagne, pas de programme, pas de souffle, pas de mobilisation, pas de débat.
Une pingouine en remplace un autre...

Pour tous les rêveurs qui veulent à tout prix croire que l'avenir de la gauche européenne et de sa rénovation se jouent à Caracas, à la Paz ou Buenos Aires, allez voir un peu le niveau des débats. Ca donne envie de se taire et de voir de plus près...

Sur Libé, une synthèse bien intéressante.


«Kirchner ne perpétue pas les idées péronistes, mais le clientélisme»

Juan Manuel Palacio, spécialiste de l’Argentine.
JEAN-HÉBERT ARMENGAUD


«Péroniste» : ainsi se présente dimanche à l’élection présidentielle argentine, avec toutes les chances de la remporter, Cristina Fernandez, l’épouse du chef de l’Etat sortant, Néstor Kirchner. Péroniste, une allusion à Juan Domingo Perón, qui a gouverné le pays entre 1945 et 1955 – puis, quelques mois avant sa mort en 1973. Juan Manuel Palacio, directeur du Centre d’études latino-américaines de l’université San Martin de Buenos Aires, explique pourquoi le «péronisme» est toujours politiquement revendiqué.

Que représente Perón pour les Argentins aujourd’hui ?

C’est une sorte de mythe nationaliste, mais, à l’époque, après la crise économique mondiale qui suit le krach de 1929, Perón n’est que l’expression d’un mouvement de fond que l’on retrouve dans d’autres pays, comme le Mexique et le Brésil. Dans ces pays-là aussi, la crise des années 30 provoque alors l’arrivée au pouvoir de «populistes» qui, en résumé, imposent un Etat interventionniste, lequel doit se mettre au service des secteurs les plus défavorisés. Le phénomène est même mondial, il touche aussi les Etats-Unis avec le New Deal de Roosevelt. Après son élection, en 1945, Perón défend un modèle qui incorpore la classe ouvrière au système. Pas seulement symboliquement : il généralise de nouveaux droits, à l’éducation, à la santé, il instaure les congés payés… Avec son épouse, Eva Perón, il donne le droit de vote aux femmes. Il tient un discours anticapitaliste, mais sans attaquer systématiquement les élites économiques dans les faits : Perón dit vouloir dépasser la lutte de classes par une «alliance» de classes. Et l’Etat doit organiser cette alliance, le protectionnisme économique, le développement industriel, les syndicats… Finalement, l’Etat et le «mouvement» péroniste doivent se confondre, ne faire qu’un. Sur le même modèle, le PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel a gouverné durant soixante-dix ans au Mexique… Perón, lui, est renversé par un coup d’Etat en 1955, après avoir voulu «péroniser» toute la société, l’Eglise, l’armée etc. Tout le monde n’a pas adhéré à son discours nationaliste et anticapitaliste. Mais ses réformes ont tout de même profondément marqué le pays. Il y a, encore aujourd’hui, une sorte de reconnaissance inconditionnelle sur la «question sociale».


Je vais souvent au cimetière dans les villes que je visite...

Malgré le coup d’Etat qui le renverse et l’oblige à l’exil, il reste présent ?

Il s’exile [en Espagne, ndlr], mais demeure omniprésent sur la scène politique. Après son départ, l’Argentine entre dans un cycle où alternent les gouvernements militaires et d’autres plus «démocratiques». Mais cette démocratie est toujours surveillée par les militaires, qui, de toute façon, interdisent le parti péroniste. Du coup, quand il y a des élections, depuis son exil, Perón appelle à voter blanc et insiste sur le manque de légitimité de cette démocratie. Ainsi, paradoxalement, ce sont les militaires qui auront contribué à renforcer le mythe péroniste… Finalement, il est autorisé à rentrer, remporte les élections de 1973, mais meurt [à 78 ans, six mois plus tard]. Sa femme, Isabel, lui succède et dirige un gouvernement inepte renversé en 1976 par la junte militaire.

Est-ce la fin du péronisme ?

Après le retour de la démocratie, en 1983, c’est le Parti radical qui gouverne, mais, manque de chance, il va payer la crise économique des années 80, le super-endettement, l’hyperinflation, un phénomène qui n’est pas propre à l’Argentine… Du coup, le «péronisme» fait son retour, avec Carlos Menem, dans les années 90 : une sorte de «néopopulisme» qui touche aussi le Pérou avec Alberto Fujimori ou le Brésil de Color de Melo. Un péronisme paradoxal qui doit gérer alors… les privatisations et le désengagement de l’Etat. Aujourd’hui, nous en sommes un peu là, depuis l’arrivée au pouvoir de Néstor Kirchner [en 2003] et la très probable élection de sa femme, Cristina, dimanche. Ces deux-là ne perpétuent plus «l’idéologie» mais seulement les réseaux clientélistes locaux qui permettent encore au «péronisme» de se maintenir au pouvoir.

samedi 27 octobre 2007

Martine chez les FARC



Eileen, jeune et jolie batave de Groningen, venue un peu précipitamment et plutôt légèrement "sauver le monde" en plein conflit armé, en 2002 (ce qui a tout un tas de conséquences tout à coup bien réelles pour une jeune étudiante un peu paumée...à suivre, par ailleurs, l'affaire des "orphelins" Tchadiens et du Darfour qui relèvent de ressorts névrotiques Nord-Sud tout à fait comparables), Eileen donc, décide un jour de rejoindre les FARC. Comme ça. Elle a tellement de beaux rêves et de caca fitif dans sa tête. Elle y croit.
Elle ignore alors, avec son ouaf ouaf à poil ras dans les bras, sans doute, l'usage courant de la torture, de la menace armée aux populations paysannes réticentes ou voulant demeurer neutres dans tout ce merdier, l'usage massif des mines anti personnels, d'armements irréguliers lourds et leurs victimes collatérales, le narcotrafic, l'extorsion systématique sur toute activité de production économique (la vacuna ou "impôt révolutionnaire"), l'industrie du kidnapping civil et politique (around 2000 personnes DONT Ingrid Betancourt), la traite d'êtres humains, le trafic et la contrebande internationales d'armes et de précurseurs chimiques, les crimes sélectifs, sans évoquer les nuits dans le hamac, en forêt tropicale, les bottes et le flingue chargés, la promiscuité, les brimades, les violences, les exécutions internes, toutes sortes de chouettes activités de plein air.
La lecture approfondie de son journal intime, abandonné, nous montre sa terrible, tragique méprise et désillusion.

Elle ne sortira probablement jamais plus de la forêt. Ni des FARC. A fortiori depuis la publication de son journal.

Eileen, c'est l'histoire de Martine chez les FARC.
Tonio en causa a su modo.
La presse al suyo (un peu tronqué dans la presse francophone, qui n'a repris que quelques aspects plus funkys).

Une pensée pour elle...

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Après la récente publication d'extraits du journal intime de Tanja Nijmeijer, alias Eillen, une jeune Néerlandaise incorporée dans les rangs des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla d'extrême gauche), la presse colombienne s'interroge sur le nombre d'étrangers qui se sont engagés dans les FARC. El Tiempo a ainsi interrogé une politologue néerlandaise qui a longtemps travaillé pour l'ONG Pax Cristi en Colombie. Selon Ludwine Zimpolle, il y aurait au moins "dix-huit jeunes Européens répartis dans différents fronts des FARC, au moins deux Norvégiens, d'autres provenant de Suisse, du Danemark, de Belgique et sans doute d'Espagne et de Grèce". Elle explique comment les FARC "ont créé le Parti communiste colombien clandestin afin d'attirer des militants étrangers, notamment d'Europe". Elle décrit Eillen comme "une jeune postuniversitaire, moderne, et vulnérable". Sa famille est "de classe moyenne cultivée et vit dans une petite ville de la région de Groningen, au nord des Pays-Bas." Selon le journal intime d'Eillen, découvert par l'armée lors d'une opération et remis au quotidien El Tiempo, deux autres Néerlandaises se seraient engagées au sein des FARC en même temps qu'elle.

Le journal intime d'Eillen, une Hollandaise engagée volontaire dans les rangs de la guérilla colombienne
LE MONDE | 04.09.07 | 14h58 * Mis à jour le 04.09.07 | 14h58
BOGOTA CORRESPONDANTE

Sur la photo, Eillen est ravissante. "Je suis comme un poisson dans l'eau. La jungle est ma maison", écrit-elle dans son journal. Mais cette jeune Hollandaise, enrôlée depuis plus de quatre ans dans les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche), dit aussi sa désillusion. "Qu'est-ce que c'est que cette organisation où les uns ont de l'argent, des cigarettes et des douceurs, et les autres n'ont que le droit de se faire engueuler ?", s'interroge-t-elle.

Le quotidien El Tiempo a publié, dimanche 2 septembre, de larges extraits des carnets de la jeune femme, tombés aux mains de l'armée.

"Eillen", c'est son nom de guerre. Personne ne connaît son identité.

L'ambassade des Pays-Bas à Bogota ignorait son existence. "Maintenant que les journaux hollandais ont publié sa photo, ses parents vont probablement se manifester", explique la journaliste Judith Bedoya, qui a tenté de reconstituer l'histoire d'Eillen. La jeune femme serait venue pour la première fois en Colombie en 2000, à l'époque où les guérilleros des FARC, engagés dans un processus de paix, occupaient le sud du pays. Fascinée par la guérilla, elle aurait, deux ans plus tard, pris le maquis.

De son écriture nette et bien rangée, Eillen raconte son quotidien et ses humeurs changeantes. Elle dit ses envies de cornet de frites "à Groningue, Amsterdam ou Utrecht", l'attente de l'hélicoptère à abattre "qui n'arrive pas","la rebelle aux gros seins qui sème la pagaille" et dont "le chef dit que c'est le gouvernement qui l'a envoyée pour déstabiliser le haut commandement".

"SORTIRAI-JE JAMAIS DE CETTE JUNGLE ?"

Eillen révèle ses amours passagères avec des guérilleros. Elle s'exaspère de l'arrogance, de l'hypocrisie et du sexisme des commandants. Elle raille l'obéissance aveugle et les punitions : "J'ai plein d'amendes."

Souvent, elle craque. "J'en ai marre des FARC, marre des gens ici, marre de la vie en communauté, marre de ne jamais rien avoir pour moi, écrit-elle. Tout cela vaudrait la peine si je savais pourquoi on lutte. Mais je ne crois plus à rien."

"Il n'y a que maman qui m'écrit de temps en temps une lettre de reproches", se plaignait Eillen le 26 juillet 2006. Sa mère a, semble-t-il, fait le voyage. Mais la visite n'a rien arrangé. "Au contraire, les choses ont empiré", note Eillen, que la colère de sa famille attriste.

Lorsque la force de déploiement rapide a attaqué le camp de la guérilla, dans le sud du pays, le 18 juillet, Eillen et ses camarades se baignaient dans une rivière. Les femmes ont pris la fuite, nues ou presque, dans les marigots. Leur chef, Carlos Antonio Lozada, a décampé, lui aussi. Son ordinateur portable contenait, selon l'armée, "des informations très précieuses", parmi lesquelles une vidéo où Eillen apparaît.

Dans son journal, la jeune fille se pose des questions : "Est-ce que j'ai pris la bonne décision ? Est-ce que j'aurais été heureuse, si j'étais restée en Hollande ? Est-ce que je sortirai jamais de cette jungle ?"

Mais entre deux moments de découragement, ses convictions reprennent le dessus. "Je suis heureuse ici, c'est sûr, affirme-t-elle. Les FARC sont ma vie, ma famille. Je ne veux pas m'en aller. Je veux juste marcher, rire, combattre et cuisiner, sans me compliquer la vie. Je préférerais être dans une unité de combat."

La dernière phrase du journal date du 17 juillet. Eillen vante "cette expérience très intéressante que personne ne pourra m'ôter".

Être viril


Chez Patxi, ya comme un pré-requis. C'est le son. Alors, tu mets le son. D'abord. C'est l'ordre naturel des choses, comme la droite qui est affairiste, la gauche naïve, si tu veux. Tout ça. Alors tu me fous le son. Sous pene de graves consecuencias, bien cabronas...



Production Anonyme.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Etre viril, c’est d’abord ne pas être dupe de soi-même.

Le premier devoir d’un homme est de s’identifier.
De s’identifier.

Les femmes de ma vie m’ont montré quel homme je devais être.
Et c'est pas gagné.
Pas gagné.

La première, ma mère, m’a appris qu’un homme qui ne pleure pas n’est pas un homme, puisqu’il ne sait pas être touché au cœur.

Les autres, compagnes de mes nuits et de mes jours, m’ont doucement, parfois violemment, appris à vaincre cette lâcheté inhérente à ceux de mon sexe, plus habitués à biaiser avec la vie plutôt que de l’étreindre;

me faisant comprendre au passage que la vérité de soi, même douloureuse, est une arme imparable de sa propre construction.

Alors merci les gonzesses, merci à toutes pour nous montrer la voie.


Bon en même temps, messieurs, tout déboussolés et désorientés que vous êtes pov petits chéris, comme nous le rappelle ce sympathique bolchévique (de salon) enragé, méfions-nous tout de même des filles capricieuses en jean Diesel...surtout toi là...



mardi 23 octobre 2007

Son Excellence Alvaro Uribe, le techno-narco



C'est bien connu, les Etats-Unis ont des Sytèmes d'Intelligence extrêmement performants, sophistiqués, disposant de moyens d'écoutes considérables (pas que la NSA) en particulier dans leur jardinet-bac à sable-cour arrière, es decir l'amérique latine et les caraïbes.

Civils et/ou militaires, les informations glânées et produites chaque jour, sont extrêmement fiables, souvent très précises. En particulier celles qui sont consignées dans un certain type de rapport classifié, sur des thèmes transversaux déterminés.

Parmi ces agences de renseignement actives à l'étranger, la cousine de la CIA, c'est la DIA: la Agencia de Inteligencia de Defensa de Estados Unidos (AID de EEUU pour le sigle espagnol). Soit, the U.S. Defense Intelligence Agency, DIA.
Ses agents, civils et militaires chevronnés et rompus aux missions complexes, rédigent des rapports internes, confidentiels sur tel ou tel sujet.
Ces rapports ont très peu de déchets, ont des échelles de "notation" de la crédibilité des sources, toujours recoupées.

Le 23 septembre 1991, l'un d'entre eux "anticipe" sur le profil et la "dangérosité-à suivre" de certains personnages de la politique colombienne clairement liés aux puissants cartels colombiens, au narcotrafic international et au paramilitarisme.

Il se trouve par ailleurs qu'il existe de nombreux contre-pouvoirs, brèches et contre-poids à la ploutocratie en vigueur, là bas, aux EEUU. Notamment des lois de déclassification d'archives historiques ou militaires.

Le 1er août 2004, en vertu du Freedom of Information Act, suite à un recours déposé en août 2000 par The National Security Archive, une ONG de chercheurs basée à l'Université George Washington (pas vraiment des gauchistes), on découvre une partie de ces notes de la DIA.

Depuis Bogota. En 1991.
Notamment la note 82, ici même reproduite.



Je te la mets en espagnol si tu veux. Tiens.
"82. ALVARO URIBE VELEZ – UN POLÍTICO Y SENADOR COLOMBIANO DEDICADO A LA COLABORACIÓN CON EL CARTEL DE MEDELLÍN EN ALTOS NIVELES DEL GOBIERNO. URIBE ESTUVO VINCULADO A NEGOCIOS INVOLUCRADOS EN ACTIVIDADES DE NARCOTRÁFICO EN EEUU. SU PADRE FUE ASESINADO EN COLOMBIA POR SUS CONEXIONES CON LOS NARCOTRAFICANTES. URIBE HA TRABAJADO PARA EL CARTEL DE MEDELLÍN Y ES UN CERCANO AMIGO PERSONAL DE PABLO ESCOBAR GAVIRIA. PARTICIPÓ EN LA CAMPAÑA POLÍTICA DE ESCOBAR PARA OBTENER EL CARGO DE SUPLENTE DE JORGE (ORTEGA). ............ PAG81 du bouquin

Tout ceci est admirablement décrit dans ce bouquin par Joseph Contreras, un ancien d'Harvard (tel Uribe, techno-avocat, ancien d'Oxford), ancien correspondant de NEWSWEEK en Colombie (pas vraiment un gauchiste enragé bis; Newsweek c'est l'Express + Le Point).


Sinon?
Sinon rien.
Vivement 2010.
A moins que le narco-paraco-président ne soit miraculeusement réélu (il blanchit le passé comme les traces avec tellement de facilité le bougre...).

Un jour, les historiens feront leur travail.
Un jour, ses accords secrets passés avec les groupes paramilitaires seront davantage connus.
Un jour, il y aura un TPI pour les criminels de lèse humanité de Colombie et LEURS COMPLICES.
32 000 cadavres dans des fosses communes ces 10 dernières années, c'est 5 Srebrenica.

Un jour, le Roi sera Nu.

Sinon, il ne se passera rien autour de "l'échange humanitaire". Encore moins la paix. Il n'y a qu'un César-Chavez imbu de son charisme et de son volontarisme intéressé pour y croire...

Ces autistes criminels HP de FARC ne cèderont en rien.
Son Excellence Alvaro non plus.

Ces gens là ne cèdent et ne lâchent rien.
La Paxi viendra avec un autre personnel politique.

dimanche 21 octobre 2007

Pourquoi le Brésil?


Vas y Tracy, montres-leur.
Attention, message en mode "semi-bourré". Comme chez Tonton.







« La marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est capable de se fixer sur deux idées contradictoires sans pour autant perdre la possibilité de fonctionner. On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer. »

(Francis Scott Fitzgerald, La Fêlure.)


Sous les lampions des fêtes, dans les clubs et palaces des années folles, Scott Fitzgerald a probablement (oui, on peut le dire) brûlé sa vie.

(putain commencer un message bien mastoc, d'emblée, comme ça, avec une bonne grosse citation toute de granit, franchement...c'est tout de même pas très bien parti côté "attractivity funky" de cette boutique...m'enfin, retournes donc sur Skyblog ou sur les forums Yahoo...épaisse vacuité, insondable néant, c'est parfait.


Comme l'ont joliment dit d'autres fêlés en d'autres temps, certains de ses livres sont de brillants "chants du cygne".
J'en ai découvert pour ma part quelques uns en voyage, en Amérique du Sud (ici même, morceaux choisis de Colombie et du Chili), ce qui est un cliché assez puant, je te l'accorde.

Alors on essait d'imaginer l'auteur de cette incroyable phrase.
On se dit qu'il a vécu et est mort en résistant à ce que nous appellerons ici, la mellasse. A sa façon.
Certes, il finit son matche complètement carbo, comme on dirait en rugby (du moins, avant TF1).
Mais avec un putain de panache, dios mio (j'y étais pas mais ma cousine qui connait un gars qui...).
Et puis il ne s'est pas contenté de perrorer. Il a tenté de faire, aussi, avec sa plume, ses roustons, son coeur et sa tête. Ses moyens à lui, dans ses moments à lui.

On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer.
Je m'imagine le gaillard. Un être optimiste sans être béat, lucide sans être un cynique de basse composition, généreux sans être cucul voire stupide, combattant sans être tyrannique; un faux désabusé. Une vraie sensibilité.
Comme tant de gens rencontrés sur la route, là bas, de l'autre côté de l'Océan Atlantique.
Comme tant de gens immobiles, en France et en Navarre, mais qui bougent et font bouger les lignes à leur façon (tiens comment vas-tu, mon copaing écrivaing, Adrien?).

Il y a tellement de chemins, de voies (princières et de garage) pour être tout celà.
Tellement de façons (et, je n'ai pas peur du poncife) de changer le monde et de pas se contenter de le contempler, impavide, l'oeil bovin, la queue molle.

Mais en fait, non, c'était un gros con prétentieux, perdu, semble-t-il, le Scottie, dans la vie. Ce qui n'a aucune espèce d'importance.
Car on devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer.
Putain c'est bon ça. J'en ai presque fait arrêter le bus pour en causer avec le chauffeur, quand elle m'a jailli à la gueule cette phrase, dans les andes du Nord du Chili.

Tu suis?

Dans notre époque faux-cul, relativiste-faussement cool et somme toute assez mielleuse (pas que, mais tout de même assez tu en conviendras), l'acte de transgression est devenu l'acmé mainstream, l'alpha et l'omega du marketing. La transgression s'est faite dévorer par ce que les ados (ou la LCR, ce qui est une redite) appellent "le système".

Le capitalisme dérégulé, dans sa version néolibérale, triomphe avec éclat car, formidable, immonde Léviathan matérialiste, il dévore et récupère tout. Les frères Boniface comme la tronche figée de ce psychopathe de Che Guevara.

Sartre, Foucault, Barthes, Ricoeur, Duby, Bourdieu, Baudrillard, Vernant, Derrida et maintenant Gorz qui s'en va. La France se vide de sa pensée sans qu'on aperçoive bien la profondeur du banc, la tronche des remplaçants.
Il reste Serres, Virilio, Debray, et surtout, Edgar Morin...
Et puis Steevie, Eric Zemmour, et Roger Zabel sur TV5.
Bon.
Pas de quoi faire un bon XV.


Alors, Patxi, pourquoi le Brésil?

vendredi 19 octobre 2007

Africa, la diaspora d'Amérique latine



Brasil, Salvador de Bahia


BONGA en America?

On a beau essayé d'être discipliné (promesse à tenir vis à vis de soi même, avant tout), essayé de tenir correctement cette bodega, la nuit notamment, à la bougie; essayé de te distiller (avec un plaisir non dissimulé-râââ lovely) de la bonne chicha (alcool de maïs, entre autres ingrédients), il n'est pas toujours évident de trouver le temps pour te servir tous ces petits gobelets dérisoires de vie latino-américaine dans un délai de service (en terrasse) raisonnable.

Il y a une tonne de sujets que l'on doit sacrifier. Particulièrement mes préférés, ceux qui vont intéresser au maximum 10-12 gars et gazelles de ci ce là, ce qui est au bout du compte mon coeur de cible.
Ca fait par exemple pas mal de temps que je souhaite parler des afro-descendants en Amérique latine.

Alors quand je découvre ce blog, Noirs d'Amérique Latine - Textes traduits de l'Espagnol témoignant du passé et du quotidien des Noirs d'Amérique Latine et des Caraibes, je me réjouis. Parce que tout y est. Parce qu'il est très riche et passionant. Parce qu'on comprend mieux l'histoire des peuplements, les dynamiques géo-politiques, culturelles. Parce qu'on comprend mieux les DOM TOM, les Afros latinos. Parce qu'il me permet, ce soir, de gagner du temps et de pouvoir aller butiner allègrement mon petit "pistil africain" favori (en fait, il s'agit de la chatte de ma femme).

Des gens qui ont envie de connaitre davantage le continent américain au sud du Rio Grande, il y en a quelques uns qui passent par là, non? Dites-moi? Zêtes là?

Si vous êtes là, alors je vous suggère de commencer par là:
La population noire des Amériques dépasse les 140 millions de personnes. Elle n'est pas homogène. Un jeune noir des États-Unis est porteur de différences culturelles par rapport à un noir du même âge du Salvador, de Bahia au Brésil, ou d'Asunción au Paraguay, ou même de la Vallée del Chota dans la Cordillère des Andes en Équateur.

jeudi 18 octobre 2007

Pendant ce temps là, à Mexico


Vendeur de rue, Mexique.
Photo historique; premier cliché Kodak en Amérique latine (pas de numérique en ce temps là, ma brave dame). C'est tombé sur le marchand de paniers.



Les vendeurs de rue délogés, le centre de Mexico respire (REPORTAGE)
Par Alexandre PEYRILLE


Alexandre Peyrille nous a pondu (je ne trouve pas d'autre mot) cette gentille petite note AFP. Catégorie reportage.
Il est mignon son petit oeuf.
On aurait cependant aimé ne pas sentir entre les lignes que, lui aussi, "respire" à nouveau. Qu'il se sent, lui aussi, quelque part soulagé de voir le centre de la plus grande mégapole du monde enfin "rendue" à ses "légitimes habitants".
On sent bien qu'il est content, lui aussi, de pouvoir découvrir les façades coloniales de la ville...
Sans plus se soucier de Lénine, des banquettes de moleskine (...Si Cantara!) ou des 15 000 vendeurs de rue brutalement empêchés de bosser (pardon "délogés", terme particulièrement impropre...).

Les vendeurs de rue délogés, le centre de Mexico respire (REPORTAGE)
Par Alexandre PEYRILLE


MEXICO, 13 oct 2007 (AFP) - Le centre de Mexico respire et offre un nouveau visage: des dizaines de rues qui avaient été envahies par les milliers d'étals des commerçants illégaux ont été rendues aux passants et aux automobilistes.
Vendredi, le coeur de cette mégapole de 22 millions d'habitants a connu une mutation radicale. Au lieu de se faufiler entre les étals et de se bousculer pour se frayer un passage, les piétons pouvaient se promener tranquillement en admirant les joyaux de l'architecture coloniale espagnole.
La circulation automobile était presque fluide et les traditionnels concerts de klaxons avaient disparu du paysage sonore. Des centaines de policiers étaient en faction pour faire appliquer la nouvelle politique.
Le maire de Mexico Marcelo Ebrard avait promis de mettre de l'ordre dans le centre de la capitale, mais les habitants doutaient de sa détermination à éradiquer le commerce informel, se souvenant des promesses non tenues de ses prédécesseurs.
Paulina Vazquez, une étudiante de 22 ans, est ravie de la nouvelle physionomie du quartier, situé près de la cathédrale et de la place du Zocalo. "On voit les façades, c'est une grande découverte, depuis que je suis née, jamais je n'avais pu me rendre compte de la beauté de certaines maisons, ici on est habituellement noyé dans la foule", témoigne la jeune femme.
La disparition brutale des "puestos" --où on pouvait acheter dans des boutiques de fortune DVD pirates, vêtements, montres ou télécommandes pour télévision-- est accueillie avec soulagement par les commerçants légaux et ceux qui se plaignaient de l'envahissement de l'espace public et de la vente de films pornographiques à la vue des enfants.
Abundio Ruiz, 65 ans, vit dans le centre depuis toujours et n'en croit pas ses yeux. "Regarde comme c'est beau", s'extasie-t-il en se promenant, avant de modérer son enthousiasme: "Je ne sais pas combien de temps ce plaisir va durer, car beaucoup de gens vont se retrouver sans travail".
Les 12 à 15.000 vendeurs du centre qui ont perdu leur commerce sont furieux. Dans la rue Corregidores, l'un d'entre eux a installé sur le trottoir une télévision sur laquelle il projète à l'aide de son caméscope les images de la manifestation de la veille.
Près du téléviseur des pancartes hostiles au maire ont été placardées: "Nous voulons travailler pas voler", "Marcelo, ne provoque pas la délinquance des jeunes", "Marcelo, quel avenir pour mes enfants?"
Carlos Ramirez, 35 ans, qui vendait des parfums, déclare qu'avant d'être élu, "le maire de Mexico avait promis de ne rien faire contre" le commerce informel. En échange, affirme-t-il, les vendeurs de rue avaient appelé à voter pour lui.
"J'ai trois enfants à nourrir, je vais devoir toréer (vendre à la sauvette) et si la police arrive, je pars en courant" avec la marchandise sous le bras, lance le père de famille qui travaille dans le centre depuis l'âge de 6 ans.
Le milliardaire Carlos Slim peut se frotter les mains. Il a acheté de nombreux immeubles du centre historique et si le maire de Mexico maintient le cap et parvient à ramener la classe moyenne dans le coeur de la capitale, ses investissements s'avèreront extrêmement rentables.
"Cela ne va pas durer, les vendeurs vont revenir, c'est toujours pareil. Ils les éloignent une ou deux semaines puis ils finissent par revenir", affirme appuyé sur son comptoir, le gérant d'une quincaillerie, se faisant l'écho d'une rumeur annonçant dès la semaine prochaine une "reconquête" du centre par les vendeurs de rue.


Je m'étonnerais toujours de l'incapacité des grands politiques de la région à s'intéresser et s'inspirer d'autres iniatives similaires plutôt réussies dans la région, avant d'envoyer les flics. Intéressant de voir comment Quito a réussi à récupérer tout ce bordel des mains de ces très-très-méchants informels, en construisant un marché spécial pour eux, avec chacun leur puestito-local de vente; ce qui permit leur incorporation "formelle", graduellement, à l'économie et fiscalité locale, notamment; voire comment Caracas a finalement empêché l'accès des informels du centre sur un grand boulevard, en promettant la construction de marchés similaires; j'imagine toujours pas construits à ce jour vu l'inefficacité légendaire des bolivariens, mais au moins l'intention y est; pareil dans de nombreuses villes du Brésil, ou ça a bien fonctionné; mais que la Mairie de gôche, du PRD, à Mexico, n'en soit resté qu'au milieu du guè (phase 1, répression, et puis phase 2, répression), me laisse pantois.

Alexandre est mignon.
J'attends la note de suivi, quand les 15 000, dont Mr le marchand de paniers, auront réinvesti les lieux, fissa.
Le principe de réalité se venge toujours des nains politiques à courte vue, pendant que leurs alliés proto-capitalistes de circonstances trouveront toujours marché plus juteux ailleurs.

By the way, addendum: Carlos SLIM est officiellement (FORBES), l'homme le plus riche du monde, devant Bill Logiciellibre. Etonnant non?