jeudi 30 novembre 2006

Las gnons du Mexique...







Je me rappelle (photo du bas), c'était en 2000, le PAN-droite libérale bon teint- de l'actuel Président Vicente FOX affrontait la domination politique sans partage du PRI, alors au pouvoir depuis 70 ans.
Le « vote de sanction » du 2 juillet 2000 a mis fin à l’exceptionnelle longévité de cette étrange révolution immobile du Parti révolutionnaire Institutionnel- le fameux PRI.
Le premier scrutin vraiment libre de l’histoire du Mexique avait alors clot le cycle historique ouvert par la fondation du « Parti de la Révolution » en 1929.
L’autoritarisme mexicain a triomphé longtemps de tous ses adversaires par un paternalisme semi-corporatiste paysan et syndical, fondé notamment sur la récupération des mythes révolutionnaires et sur l’utilisation du clientélisme comme outil politique. Une certaine « ouverture d’esprit » envers les élites et un anticléricalisme de principe lui ont également assuré le contrôle d’un puissant bloc historique. L’opposition mit longtemps à fissurer la cohésion d’un tel ensemble. Elle y arrivait enfin cette année 2000, achevant un processus démocratique commencé il y a une quinzaine d’années.

Les meetings fleurissaient un peu partout, même dans les bleds les plus paumés. Ca y allait gaiment: promesses toutes aussi saugrenues les unes que les autres, distribution d'énormes sacs de ciment, de graines de mais, de bétail, de cours de INGLES Y COMPUTACION PARA TODOS (anglais et informatique pour tous)...

Là, avec le camarade Pluguffanais et le grand Brel, la Evita et la Carmen, à Taxco, on voit un bout du meeting.

Quelques échauffourées, mignonnes, avec les supporteurs du PRI.


Et là, hier de l'an 2006, ce spectacle délicieux (photo du haut) de ces Représentants du Peuple mexicain, au sein du Congrès, qui se foutent prodigieusement sur la gueule.


Cette fois, ce sont des gnons du PRD-gauche a la mexicana- contre ceux du PAN, avec ce soupçon vénéneux de la fraude qui aura empêché Lopez Obrador de prendre le pouvoir et tenter de rompre avec une politique néolibérale qui a considérablement raboté le pays aligné ses indicateurs socio-économiques vers le bas (ca rime avec Alca, vers le bas).

Toujours est-il que j'adore comment les diputados, alcaldes, senadores et corregidores mexicains se mettent régulièrement sur la tronche.

On dirait des rombières dans leur salon de coiffure de toujours,voyez, qui refusent l'entrée de la nouvelle cliéntèle, plus jeune et au cul plus rebondi, ar elles sentent bien que ces lumpen pétasses constituent la plus sérieuse des menaces à leur ultime territoire...

lundi 27 novembre 2006

Espoir politique en Equateur







Ce dimanche, Correa vient de gagner les présidentielles en Equateur.


En face de lui, Noboa, caricature du fumier populiste. Bagouze en or, le Roi de la banane, qui est officiellement considéré comme l'homme le plus riche du pays, n'a pas hésité à distribuer à tire-larigot des billets de dollars aux "masses roturières"...lavado d'actifs, sur-exploitation laborale, enfants travailleurs, produits chimiques dans les bassins d'eau...Il avait un dossier chargé le bougre.

Correa soulève apparemment un espoir certain par là-bas.

Espérons que pour ces familles Quechua de Quillatoa, dans la Sierra (qui a voté à 70% pour lui) comme pour tous les autres habitants de ce pays mouvementé et attachant, Correa parviendra à mettre en oeuvre une partie de son programme de réformes et redonner un peu de crédit à la politique. Ce serait déja pas trop mal.




vendredi 24 novembre 2006


Apparemment Noiret adorait "La grande bouffe", le film de Ferreri qui fit scandale en son temps. Le suicide collectif par la nourriture. C'était en 1973.
On lui avait craché dessus. A Cannes et ailleurs.
J'étais pas né, Noiret se marrait.
A ce sujet, il déclara, des années plus tard:
"Nous tendions un miroir aux gens et ils n'ont pas aimé se voir dedans. C'est révélateur d'une grande connerie."
C'est au Mexique, dans une cinemathique empoussieree, que j'ai revu, pour la premiere fois depuis l'adolescence,
'Cinema Paradiso" de Giuseppe Tornatore (1990).
Ce soir, j'ai comme une envie de revoir El Cartero de Neruda, ou il incarne le poete chilien Pablo Neruda...

mercredi 22 novembre 2006

Transports amoureux, collection N°3
















Types qui se croyaient à la hauteur.

La moto dans le désert, c'est vraiment pour les branques.

Mode de transport désormais totalement prescrit.





















Mauricio, Vénézuelien, 17 ans, sur sa lancha. Transport efficace. Moteur Yamaha. Vit avec son père et ses deux frères et soeurs, de la pêche, du transport des comuneros, d'une rive l'autre, et accessoirement du transport de touristes vers l'île aux corocoros (ibis rouges) qui viennent tous les soirs en nombre s'abriter des prédateurs de tout poil (et écailles) et passer la nuit, vers 18h, sur une île au milieu de cette lagune.





Autre machin de transport à roue, marque Shimano, qui signifie peu ou prou "secoue sa mère". Cliché bien pensant tendant à accréditer que les enfants sont décidémment très patients avec le gringo. Personnne ne sera pourtant dupe bien longtemps, car au final, il l'aura pas ce putain de casque. Mucoso!



Transport en auto-stop d'urgence. Pause pit-stop des 2 bus sur une île du désert, avec 65 mineurs, charpentiers et menuisiers de Potosi à bord, en tourisme au Salar le jour de la fête nationale. Sortie payée par le Patron. Jovial, paternaliste, en surface bienveillant, vieille école. Transport de primera calidad. Respect des horaires: inutile.





Sans commentaires. Si ce n'est:


Marque HONDA. Chique de coca,


Tissu aguayo, En guise de sac a dos,


Tatannes en "peneu", Born to be wildeu.


Merci Corvi!




Transport annulé. Beau symbole du gâchis bolivarien: récupéré par l'argent du Pétrole, le petit train pour tous n'a jamais véritablement marché. Bonnes intentions (fin du rapt permanent par l'oligarchie locale sur les ressources pétrolières du pays, enfin un gouvernement qui s'intéresse sincèrement aux majorités appauvries), mais gestion catastrophique (néo-népotisme, improvisation permanente, navigation politique à vue, démagogie...). Le train reste à quai.




lundi 20 novembre 2006

"Chavez, la rupture qui dure"




"Chávez, la rupture qui dure"
Une analyse assez équilibrée (pour une fois...) sur la nouvelle idole des jeunes alters.
Si c'est ça, le Socialisme du siglo XXI,
qui était censé irriguer l'intelligentisa de gauche latino,
censé réenchanter les désillusionés de la gauche européenne,
donner un second souffle aux Porto Alegrins,
influencer de tout son poids sur les modalités de l'intégration de toute l'Amérique latine, et bien disons que...
la droite du continent et d'ailleurs peut dormir tranquille.
Elle a de beaux jours devant elle.
Toujours pas de preuve par l'acte qu'une autre politique et possible. Le "modèle" bolivarien?
Je passe.
Car tant dans la praxis que dans les postures idéologiques, on est toujours dans le recyclage des vieilles lunes autoritaires.
Le Venezuela de Chavez, ou comment le pire des deux modèles anthropophages que sont l'ultralibéralisme latino-américain post-ajustement structurel et le communisme vertical/tropical faussement décontracté du gland se complètent, de facto, dans un macabre chaos de violence, de polarisation et d'improvisation.
Ce qui sera intéressant le 3 décembre, ce sera l'abstention par rapport aux "10 millons de voix" espérées par le Chavisme. On en sera loin.
Pronostic depuis Paris: Chavez 55 %- Rosales 30% des votants
Le reste: 40 % d'abstentionnistes.
QUESTION: saviez-vous que le Ministère de l'Intérieur vénézuelien reconnait qu'il y a 36 Vénézueliens qui meurent chaque jour assassinés par balle (délinquence armée, réglements de compte) ou victimes de balles perdues...La majorité, issus des classes populaires, dans les barrios du pays.
C'est un chiffre tout à fait considérable à l'échelle continentale et mondiale.
Les débats sur les "incivilités" en Europe en sont toujours d'autant plus exquis...

mercredi 15 novembre 2006




He venido al disierto, para irme de tu amor...


Porque el alma prende fuego,

cuando deja de amar
Kassdédi à Maitre Corvi pour les shots du Sur Lipez, en Bolivie




2 be 3
Or not to be





Boyz band Uyuni, reconstitué une journée d'aout 2005

lundi 13 novembre 2006




En Route(s) pour la joie






samedi 11 novembre 2006

Fondamentalisme Andin?


Fondamentalisme Andin?


Le Congrès des Losistadosunidos, dès 2003, dans un volumineux rapport sur les menaces terroristes visant les intérets américains dans le monde, après de longues analyses sur la menace du "fascisme vert" (islamisme fondamentaliste), s'étendait sur la nouvelle menace émergente dans les pays andins, incarnée par les Correa et Conaie en Equateur, par les Humala et GSCampesinos péruviens, les Evo Morales et MAS bolivien. La "menace" d'éventuels "liens" entre ces mouvements socio-politiques surgis des hauts-plateaux andins, de façon inéluctable depuis une dizaine d'années, et le narco-trafic, voire le terrorisme international, tant Colombien (FARC) qu'islamiste (supposés cellules américaines d'Al Qaeda), est tellement risible qu'elle en est ten apparence tout à fait "prise au sérieux" par feu-Rumsfeld et consort depuis 2002.

Le prétexte est facile, la corde est bien grosse. L'équation est linéaire: Evo= Narco=Ben Laden=gouvernement irresponsable et nocif pour la région=nécessité d'agir. L'ancien ambassadeur US en Bolivie, en 2002, avait d'ailleurs dit de Morales qu'il était le "Ben laden des Andes", tout en menaçant la Bolivie de couper toute l'aide financière si les électeurs votaient pour lui. Ce qui fit passer du jour au lendemain les intentions de vote de l'ancien leader syndical cocalero de 11 à 23 %...

Pour les gringos, la déstabilisation de ces mouvements émergents est d'autant plus déterminante et prioritaire depuis la victoire de décembre 2005 aux élections générales boliviennes, qui représente à leurs yeux un fâcheux précédent.

Toutes ces présomptions sont parfaitement ridicules et ont bien sur d'autres visées. D'une part, ces mouvements ont entre eux de profondes divergences et n'ont rien d'un bloc de granit, homogène et figé. Mais surtout, le lien qui est fait avec les mouvements terroristes est bien évidemment totalement infondé. Les projets US d'interdire toute production de la feuille de coca, produit millénaire aux infinis usages médecinaux et religieux, au nom du lien entre productions de coca et narco-trafic est de la même trempe qu'une éventuelle interdiction de production de toute forme de métal au nom de tous les assasinats au couteau recensés sur la planète...

Le lien avec les FARC est tout à fait farfelu. Quant au lien avec Ben Laden, il se passe de commentaires...

Quel manque de discernement dans cette administration Bush (et dans ce Congrés soumis), qui passera dans l'histoire comme l'une des plus maladroites et contre-productives de "l'histoire impériale" américaine...

Pour ma part, le seul truc que j'ai vu en Amérique latine, ce sont des artisans boliviens un brin provocateurs (ici un fabricant de letrero-affiches publicitaires de El Alto en Bolivie) ou des supporteurs de foot un peu chambreurs (ici au Costa Rica). Pas du meilleur goût, mais rien à foutre, car c'est bien le constat qui compte: c'est une des expressions d'une réalité incontestable, qui est celle de la montée puissante de l'anti-américanisme sur le sous-continent depuis 2000...

jeudi 9 novembre 2006

"Una sociedad que niega la muerte, niega la vida" - Octavio Paz



"Una sociedad que niega la muerte, niega la vida "
Une société qui nie la mort , nie la vie
Octavio Paz
Suivant les conseils toujours avisés de mon amie Arabel, là-bas, depuis son territoire ensablé, j'ai bien fini par le faire, ce petit Altar mexicain, en hommage aux morts de cette année.
La dernière en date, ma collègue Manelly, décédée brutalement. 25 ans. Un fleuve trop puissant.
La mort, au Mexique, quel panache...
La fête des morts, les 1er et 2 novembre, c'est quelque chose de proprement merveilleux. On est loin de Jankélévitch, pour qui la mort même était un parfait scandale.
Kassdédi au Mexique pour aider Patxi le petit gringo, malgré les années qui passent, à vivre la mort, debout (même si ca se voit pas, rapport à sa taille).
QUESTION: Les latino-américains trouvent nos enterrements tout à faits sinistres, pervers et traumatisants. Peut-on vraiment les contredire?



Cadeau bonus top moumoute: la chanson - LA LLORONA
Salías del templo un día, llorona
Tu sortais du temple un jour, ô Pleureuse
cuando al pasar yo te vi.
Quand, passant par là, je te vis
Hermoso huipil llevabas, llorona
Tu portais un si beau huipil, ô Llorona
que la virgen te creí. Que je te pris pour la Vierge
Ay de mi llorona, llorona, Pauvre de moi, Llorona,
Lloronallorona de un campo lirio
Llorona d'un champ d'iris
El que no sabe de amores, llorona
Celui qui ne sait rien des amours, ô Llorona
no sabe lo que es martirio. Ne sais ce que c'est d'être martyr
No sé lo que tienen las flores, llorona, Je ne sais pas ce qu'on les fleurs, ô Llorona,
l as flores de un campo santo. Les fleurs d'un champ saint
Que cuando las mueve el viento,Quand le vent les fait bouger,llorona
parece que están llorando. Llorona, on dirait qu'elle sont en train de pleurer

Ay de mi llorona, llorona Pauvre de moi Llorona, Llorona,llorona llévame al río Llorona, emmène moi jusqu'à la rivière
Tápame con tu rebozo, lloronaCouvre moi de ton manteau, Llorona,
porque me muero de frío.Car je meurs de froid
Dos besos llevo en el alma, llorona J'ai dans mon âme deux baisers, Llorona,
que no se apartan de mí,Qui ne me quittent pas,
el último de mi madre, llorona le dernier que m'ait donné ma mère
y el primero que te di.Et le premier que je te fis.

Todos me dicen el negro, Tous m'appellent "le noir",llorona
negro pero cariñoso. Llorona, noir mais tendre
Yo soy como el chile verde,Je suis comme le piment vert,llorona
picante pero sabroso.Llorona, piquant mais délicieux
Ay de mí, llorona, llorona, Pauvre de moi, Llorona, Llorona,
llorona de azul celeste Llorona de bleu céleste,
y aunque la vida me cueste, Et dussé-je y laisser ma vie,llorona
no dejaré de quererte.Llorona, je ne cesserais de t'aimer

Dicen que no tengo duelo,Ils disent que je ne connais pas la douleur,llorona
porque no me ven llorarLlorona, car ils ne me voient pas pleurer
Hay muertos que no hacen ruido,Ils est des morts qui ne font pas de bruits,llorona
y es más grande su penar. Llorona, et la punition n'en est que plus grande.
Ay de mi, llorona, lloronaPauvre de moi, Llorona, Llorona,llorona de ayer y hoy Llorona d'hier et d'aujourd'hui
ayer era maravilla, llorona Hier j'étais une merveille, Llorona,
y ahora ni sombra soy. Et aujourd'hui je ne suis même plus une ombre.
Avionneta de Cordillère

Vitara d'Illimani

VTT de la mort, sur la fameuse route du même nom

(et les Ours qui font les gaillards)

Transports amoureux, collection N°2

Panne sèche sur Mars


La Queen Mary qui mouille à Rio

mercredi 8 novembre 2006



Transports amoureux

Vers le matérialisme, brutal,
Allons-y, cocotte.
L’Urbs, magnétique chaos,
nous attend.

Vers le mysticisme, animal,
Jetons-nous y, cocotte,
Don Shamane, extatique sereno,
nous attend.

Vers le faste, splendide,
De ces terres arides,

Vers la démesure, torride,
De ces vallées humides,

Allez, on bouge la, il est plus que temps…
Le monde nous attend.

A dos de mule, ou en Queen Mary,
A pattes, en jet ou à skis,

En radeau à moteur,
Même pas peur,

En avionnette soviétique, en buseta ou en chariot,
en VTT, en moto Honda ou en Twingo,

En bocho chilango, ou Vitara…
Mais dans quel état,

Arriverons-nous,
Me demandes-tu…

Je n’en sais foutre rien du tout,
Vois-tu.

Mais tiens-là bien, oui tiens-là bien,
La Barre, de tes rêves.
Ne la laisses surtout pas glisser.
Elle nous mènera bien loin
Sois-en bien certaine, cocotte.

Peu importe le flacon pourvu que marque Giresse,
Peu importe le medius pourvu qu’on allégresse.
Peu importe la crainte, c’est l’ivresse,
Qui gagne toujours à la fin.
Peu importe les moyens,
De transport, on arrive toujours,
A bon port.


Voila. Tous ces trajets, fragments, explosions, instantanés, vitalités, craquements de la terre, démesure des espaces. Regards volés.
Je suis transporté par ces voyages dans le voyage.

A pied, en mule, en camion,
Toujours la même putain d’émotion.