samedi 22 décembre 2007

Que la vida es...



Grâce, volupté et cotillonades para todos, carrajo!


Et cette année, au soir du réveillon, ne sois pas ridicule, veux-tu: contentes-toi de les regarder swinguer, jte prie...





Retour début janvier.
Ayyyyy, no hay que llorar...

Bigarrées, bachanalesques, pimpantes et excessives fêtes de fin d'année à toi, ô Lectorat Transculturé de mi corrazon.

2008, que tu vida sea un carnaval.

vendredi 21 décembre 2007

Mexico: imaginer, c'est naître


Chapultepec, XXème siècle


Luis Mariano repose à Arcangues, 64. C'est pas plus mal

En guise de retour, quelques saillies de l'auteur du Labyrinthe de la solitude, l'immense Octavio Paz:

Les apparences sont belles dans leur vérité momentanée.

Il n'y a pas de moi, toujours nous sommes nous autres. La vie est autre, toujours là-bas, plus loin, hors de toi, de moi, toujours horizon...

La conscience des mots amène à conscience de soi : à se connaître, à se reconnaître.

Par la parole, l'homme est une métaphore de lui-même.

Savoir parler a toujours été savoir se taire, savoir qu'il ne faut pas toujours parler.

L'eau parle sans cesse et jamais ne se répète.

Nommer, c'est créer, et imaginer, c'est naître.

L'homme est un être qui s'est créé lui-même en créant un langage. Par la parole, l'homme est une métaphore de lui-même.

L'homme n'est pas une créature médiocre. Une partie de lui-même, murée, obscurcie depuis l'origine de l'origine est ouverte à l'infini. Ce qu'on appelle condition humaine est un point d'intersection d'autres forces. Peut-être notre condition n'est-elle pas humaine.

La solitude est le fond ultime de la condition humaine. L'homme est l'unique être qui se sente seul et qui cherche l'autre.

L'amour naît d'une attraction involontaire que notre libre arbitre transforme en union volontaire. C'est là sa condition nécessaire, l'acte qui transforme la servitude en liberté.

L'amour est la reconnaissance, dans la personne aimée, de cette capacité d'envol qui est propre aux créatures humaines.

Le sexe est la racine, l'érotisme est la tige et l'amour est la fleur. Et le fruit ? Les fruits de l'amour sont intangibles.

Toute oeuvre d'art est une possibilité permanente de métamorphose, offerte à tous les hommes.

mercredi 12 décembre 2007

Quoi, qu'est-ce-qu'y a?





Dame...

Patxi se prend à nouveau pour un "porteur de sac à dos", o sea, backpacker.
Direction Southpark, o sea, el Distrito Federal.
Et permets moi de te dire que ça va chier!

La terre vue du ciel, N°1 : La Paz, depuis le hublot























samedi 8 décembre 2007

La Vieille Peau de Lima


Pérou



Une bonne paire de claques

« TOUTE RESSEMBLANCE AVEC…gna gna…PUREMENT FORTUITE »


C’est comme si la terre était trop belle pour en rester là.

Au 9ème jour, elle s'est donc imposée à elle même, en guise de châtiment suprême, toute une catégorie d’êtres particulièrement déplaisants.

Notamment.
Des moralistes.
Des cul-bénis.
Des chismosos.
Des uribistas.
Entre autres.

Et de sacrés vieilles peaux.

Lima, novembre 2007, je me souviens…

Hôtel mi-classieux, mi-prétentieux, seul disposé à me recevoir à cette heure indue (3H30 du matin tout de même…Ô Joies des connections aériennes entre Quito, Bogota et Lima).

7H12. Couloirs moquettés, trop chargés. Salon inférieur, trop décoré. Buffet du petit déjeuner, trop lourd.

Bref, la nuit fut bien trop courte. Tout est trop. Tout semble à peu près hostile dans ces premières minutes de réveil.

Le temps de prendre son petit café magique, et la beauté du monde palpite à nouveau.
Je suis à ma table, déjà absorbé par la journée décisive qui viendra.
Je tâche de me concentrer, histoire d’être fin prêt pour ces entretiens en série. Le ventre noué, ailleurs, je ne prête pas attention à la table d’en face.

Elle devint pourtant vite incontournable. Le timbre de voix suraigu de cette vieille bique, d’à peu près 65 années, avec cet accent docte et arrogant qui sied aux gens de la Porte d’Auteuil, ne peut que m’arracher à mes divagations. Surtout, le débit d’ignominies déblatéré est tellement « hors catégorie », tellement « top niveau », qu’il devient impossible à éviter.

En face d’elle (appelons la Madame), un quarantenaire à l’allure de prof d’EPS, du genre toujours frais, toujours insupportablement « cool-sympatoche-qu’a le peps », avenant mais que l’on sent prudent, aux lunettes Afflelou Plateada dernier modèle.

Apparemment, c’est le Pilote d’avion privé qui emmènera Monsieur faire son inspection de rigueur dans la partie amazonienne du pays.
Monsieur a lui aussi la soixantaine bien sonnée. Il semble soucieux des détails logistiques pour arriver jusqu’à l’exploitation.
La Mine a des soucis, la sienne en est d’ailleurs le fidèle reflet.

Il est temps d’aller aboyer et d’y faire une bonne inspection-surprise à tous ces fainéants de péruviens. Cette perspective semble l’angoisser tout autant qu’il semble en tirer une fiévreuse et bien suspecte excitation.

La vieille salope en chef ouvre le feu en déclamant que « depuis qu’elle est partie du Pérou, en 2002, avec Monsieur, elle se refuse CA TE GO RI QUE MENT à parler espagnol ».
« Toute autre langue d’ailleurs. Mais particulièrement l’espagnol. Cette langue ne possède pas de sens de la nuance, pas de finesse, d’élégance. C’est une langue simpliste. L’anglais aussi est assez ennuyeux. Mais l’espagnol est pire encore. Je m’y refuse complètement. Les réponses sont toujours trop courtes, trop simples.
Je ne parle que français avec des étrangers désormais. Ou plus du tout. Juste le nécessaire.
Vous vous rendez compte ? Il me faut arriver à mon âge, avoir vécu dans tous ces pays pour en arriver à cette conclusion : le français est une langue incomparable. Unique. Et puis universelle, elle couvre tout. L’espagnol, c’est …fade ».

« Elle couvre tout… ».

Devant tant de connerie confondante, le pauvre pilote, qui a pourtant du en voir d’autres, ne se laisse pas exaspérer et tente tout de même d’évoquer Vargas Llosa ou Cervantes qui ont su exprimer beaucoup dans cette langue, quand même, un peu…Certes les chauffeurs de taxi et domestiques n’ont pas le capital culturel de ceux-ci mais ils…

Mais non.
Evidemment, elle n’imagine pas un instant la biquette que c’est bien son espagnol et son comportement de colon Belle Epoque bien à elle, qui pue la merde à plein nez, que c’est elle et ses yeux méprisants, tout le package, qui ne lui permet par d’accéder à une meilleure communication avec les autochtones à poil comme à vapeur.

Mais non. Non, les gens ne lui parlent pas, ou a minima, parce que « leur langue à eux est limité ». Voila tout.

Evidemment, elle n’allait pas en rester là.

Après quelques râleries somme toutes assez traditionnelles pour une table de visiteurs français, ici portée à son paroxysme, portant sur le service, la rouerie des pauvres gens, la docilité relative de certaines bonniches (notamment les « cama adentro », c'est-à-dire des domestiques vivant 24-24 jusqu’au samedi soir chez Madame), le sous-développement, la discussion vire sur le Paraguay.
Son souci principal, c’est de savoir, texto : « Il ont quelle race là bas ? «
Pilote répond par un détour culturel…habile l’animal. Un régal de bonne volonté.
Oui, mais, quelle race ?

Ce que je sais du Paraguay, c’est que le Paraguay est pédé. Rappelles-toi.

Le Pilote évoque que la langue guarani est devenue langue nationale, et que même les blancs la parlent au quotidien, avec l’espagnol, bien que ce soit une langue indienne. Ce qui est original en Amérique latine. Et ce Looping là parle du métissage du pays.

N’en pouvant mais, Vieille Peau commence alors une tirade sur les Missions d’évangélisation, notamment jésuitiques, qui ont sauvé l’existence même de ce pays. Enchaîne sur ce qu’elle croit savoir de la misère crasse de ses gens. Et lâche cet énorme bombe d’audace grotesque à fragmentation : « ah oui, mais de toute façon, il ne fonctionnera jamais ce pays. Trop de métissages. Et on le sait bien, c’est pas bon le métissage pour un pays. Il n’y a qu’à voir en France ou ça nous mène hein… »
Alors là, oui, deux claques dans la gueule, j’y ai songé, oui. Me lever, et la faire taire cette vieille pute. Lui enfoncer jusqu’au gosier son putain de croissant au beurre. Ou lui fracasser sa jarre de jus d’orange sur la gueule. Quelque chose de violent, là, fantasmé, mis en image, oui.
Avec du sang qui gicle et m’enivre, un bon pugilat hardcore. Tout en déboitant la mâchoire de monsieur avec un rétro-kick axial in your face façon Shawn Kemp. Sous les encouragements de Piloto.

Ca vous monte vite au nez, pour le principe, pour tout, pour ma femme même. Elle qui a subi ce type de remarques bien plus souvent que nous, blancs, pouvons l’imaginer dans la pourtant toujours « patrie des droits de l’homme ».
Mais je reste assis.

Mon physique trrrrès anodin, pas vraiment non plus totalement aryen, me permet toujours de passer pour un quelquonque badaud du coin de la rue, dans les capitales d’Amérique latine. Et les français se croient toujours seuls au monde, imaginant que l’autochtone ne parle pas la langue de Molière et de Julien Courbet. Ce qui est parfait pour glaner quelques maximes mythiques chez ce genre de personnages.

Elle poursuit donc, inarrêtable.

Et elle lâche, histoire de m’achever, son petit discours oligarque d’une facture toute classique :
« De toute façon, tant qu’ils voudront pas se mettre à bosser vraiment tous ces pays…qu’ils arrêtent de gémir et de boire jusqu’à plus soif…Fujimori l’avait bien compris ici…ça leur a pas fait de mal un peu d’autorité. Qu’ils se retroussent leurs manches ! Moi j’ai vécu ici, je les connais bien…ils ne pourront pas s’en sortir ces gens en démocratie comme on la connait, jamais ».

Vieille salope.
Je t’ai laissé là, à t’imaginer seule comme la mort, attendre quelques jours dans ton grand hôtel ton tortionnaire de mari.

Tu m’as rappelé au bon souvenir de cette France peureuse de derrière les stores, retranchée derrière ses volets. Cette France d’Orange, de Vitrolles, cette France là , aussi, qui nous fait ce que nous sommes.

La vieille salope de l’année 2007, la Marie France Stirbois des expats, c’est bien toi.

Vielle peau!

mardi 4 décembre 2007

Hugo Chavez, le mois le plus long


Hugo, telle une pétasse venezuelienne, au début, ça peut séduire grave; mais au bout d'un moment, ça cause trop...bla bla bla, et vas-y que jte saoule tout mon monde, bla bla, on peut plus l'arrêter...


Désormais, pour Chavez, il va y avoir du sport...

Compatissez.
Be compassionate.
Imaginez le mois passé par Papa Chavez, qui vient de s'achever par sa première déconvenue électorale.

Avec le NON à son référendum-plébiscite, dont la proposition me fit penser à l'auto-coup d'Etat de Napoléon III comme à certains plébiscites gaullistes, avec des bouts de Polit Buro Brejnevien, de Comité de défense de la révolution cubaine et de coconuts dedans, c'est clairement la fin d'un cycle.

La succession d'échecs statégiques, d'erreurs terribles, de déconvenues, de trahisons, de bonnes grosses mandales dans la gueule en moins de quatres semaines tout de même.

Aujourd'hui, quand tout le monde le lâche, je le sens toujours aussi sincère, toujours aussi perdu dans cette post-modernité géopolitique, lui, le llanero Zambo de Sabaneta de Barinas qui croit toujours que les mollahs iraniens sont les gentils vendeurs d'épices décrits de ses contes d'enfant pauvre. Et Poutine un "super soldat sympatoche même si juste un peu fier".

Le bon gros caudillito a du chagrin, et ça me le rend tout à coup presque assez sympathique. Sans doute encore un vieux fonds judéo-catho-misérabiliste envers les causes perdues.

Reprenons.

Ca commence avec le Sommet Ibéro Americain de Santiago du Chili. A peine arrivé sur le tarmac, il remet en cause le thème du Sommet, la "cohésion sociale", qu'il avait pourtant co-signé et porté avec sa chancellerie depuis un an. Chante d'emblée, avec une jubilation toute provcatrice des chants anti-pinochets. Se fait rabrouer par l'hôtesse, la Présidente Bachelet. Puis se fait remettre par Uribe (le proto-paraco, ancien d'Oxford), des plans de camps des FARC en territoire venezuelien; lui, seul avec son chancellier, l'ancien chauffeur de métro Nicolas Maduro appelé en renfort, face aux 12 diplomates chevronnés de Colombie. Puis il s'affronte avec le Roi d'Espagne, boucles là un peu, en traitant Aznar de fasciste et autres épithètes. Il persiste et signe par la suite, en exigeant des excuses. Zapatero, le plus conciliant de l'UE à son égard, fait la gueule. Les télés adorent.

Entre temps, le parrain de sa fille, un de ses meilleurs amis, un des rares fondateurs du mouvement MBR 200, le Général Baduel, qui a participé du coup d'Etat manqué de 1992, qui a remis Chavez au pouvoir en 2002, son ancien ministre de la Défense et membre du premier cercle, un type impeccable, se prononce contre son projet de réforme constitutionnelle, en le taxant clamement de coup d'etat déguisé, de concentation et dérive dangereuse du pouvoir. Chavez dénonce la "traitrise".

Puis il décide de partir au Sommet de l'OPEP, bien décidé à le convertir en un méga-instrument politique, un levier de pression sur les méchants pays du Nord consommateurs voraces de son or noir. Il menace de porter le barril à 200 dollars, de passer à la cotisation du barril à l'euro et donc de supprimer l'indexation en dollars, ce qui serait VRAIMENT la fin de l'Empire amréicain... Les saoudiens et tous les autres, y compris l'Algérie, lui rappellent habilement qu'ils sont tous là pour se faire gentiment du fric avant tout, en toute stabilité. Correa s'est fait embarquer sur une position intenable, pour le retour de son pays dans l'organisation. Chavez s'est fait vertement rabroué là bas. Personne n'en a parlé, mais il s'agit d'une énorme errance diplomatique. La latinos sont furieux de ces positions contraires aux intérêts régionaux, eux qui souffrent du prix du barril.

Puis c'est Paris, ou il arrive...les mains vides. Sarkozy lui offre une vitrine, à condition d'arriver avec les fameuses preuves de vie des otages, dont Ingrid. Il n'a rien. Ca la fout vraiment mal, après tant de promesses. Il déblatère assez, et fascine moins. A part les idiots utiles du coin et quelques bouts de tangents de cercles bolivariens.

Puis Uribe le nique comme un bleu, en lui quittant brutalement, sans crier gare, pour un prétexte téléphonique absurde, depuis le tarmac de la Havane, toute responsabilité dans le processus d'échange humanitaire, en entâchant sa gestion du soupçon de l'incompétence, d'être indiscret, naïf voire complaisant avec les FARC.
Les prévisions ici bas se sont avérées fondées.
Chavez décide alors, dans une sorte de dépit amoureux très adolescent, de rompre les relations avec la Colombie et son peuple, de fait, lui qui nourrit, mais aussi nettoit, construit, protège, à l'occasion torche les mômes de ce pays de rentiers consuméristes. Echec total. Le Venezuela ne produit rien, et dépend à 86 pour cent d'importations, en grande partie des échanges commerciaux et des travailleurs colombiens. encore une impasse.

Enfin, hier, les venezueliens, dont une bonne partie de chavistes, décident de freiner le bon gros Roi dans son bon gros mois catastrophique. NON a son paquet de réformes, dont certains éléments étaient, objectivement, préoccupants.
Un beau sursaut démocratique.,Que lui même a impeccablement reconnu...
Maintenant, il va enfin y avoir un peu d'opposition dans ce pays.

Pour finir ce mois de merde, Chavez exporte toujours 70 pour cent de son pétrole aux USA. Comme le mois dernier, comme le mois prochain. Le reste, TOUT LE RESTE, n'est que rhétorique pour masses anesthésiées.

A présent, cette bête politique a de la ressource.
Il est évident qu'il va refourguer par la fenêtre ce qu'il n'a pas pu faire passer par la porte.

Il va y avoir du sport...

PS: allez lire Benjamin. de la bonne dope, comme toujours par chez lui. Quoi, vous connaissez pas le lascar?