mardi 30 décembre 2008

Renversant







Digna Rabia, le festival

Je ne sais pas si les néo-zapatistes font de la bonne politique, ou en ont de la bonne à proposer.
Je ne sais pas si le Sub Marcos a encore quelque chose de transcendant et d'universel à dire, et si les mexicains, les peuples originaires et les mouvements sociaux d'Amérique latine ont encore besoin de sa voix et de sa conscience pour exister et se battre.

Mais en tout cas, comme souvent, leur festival aux Zapatistes, Digna Rabia, il en a, de la bonne musique en stock!
C'est en ce moment au DF, Mexico.
C'est là.

De là à dire qu'à l'instar de la fête de l'huma, ce sont les animateurs de variets et autres chanteurs bigarrés qui mobilisent VRAIMENT la jeunesse 2.0 qui s'y rend, et pas les contenus des AG et ateliers, il n'y a qu'un pas que, depuis ma taverne, je ne saurais me permettre de faire.

Vois-tu, vieux con, je viens d'avoir 40 ans et je crains de ne plus bien saisir les motivations profondes de ces mômes de 20 qui "s'activent" et se trémoussent dans ces festivals alter, aujourd'hui, au son de Tiken Jah, sans trop se soucier des Fakoly et Coulibaly du bas de la rue. Alors, lâche comme je suis, je dis: "je ne sais pas"...

Des fois on est tentés de se dire que la gauche doit retrouver sa combativité et son art du rapport de force; donc, faire moins de "festivals".
En attendant, et en attente de voir les contours de sa reconfiguration historique, contentons-nous donc de ses musiques et de son "folklore"...

Tiens, je dérive et repense à toutes ces pétasses, bien bourgeoises ET bien de droite, bien libérales et bien "bonne conscience" comme tout, qui ADOOOOOOOOOOOOOOOraient Manu Chao et même la Mano Negra dans les 90s.
Je les comprenais. Moi même, j'adore Tino Rossi, Michel Sardouille et je lis même du Léon Daudet ET du Drieu la Rochelle, alors...
Allez, vive la gauche de festival, avec elle on en a encore pour 20 ans d'affairisme libéral vulgaire et triomphant! Jallalla!

samedi 27 décembre 2008

Jusqu'à quand (Eduardo Galeano)

Les crimes d'Etat d'Israël vus pas Eduardo Galeano.
Merry christmas les Palestiniens!

Liban : Jusqu’à quand ? par Eduardo Galeano - La Jiribilla.
La Jiribilla, 29 juillet 2006.


Un pays bombarde deux autres pays. L’impunité pourrait paraître stupéfiante si elle n’était pas habituelle. Quelques timides protestations parlent d’erreurs. Jusqu’à quand continuera-t-on à appeler les horreurs des erreurs ?

Cette boucherie de civils s’est déchaînée à partir de l’enlèvement d’un soldat. Jusqu’à quand l’enlèvement d’un soldat israélien pourra-t-il justifier la négation de la souveraineté palestinienne ? Jusqu’à quand l’enlèvement de deux soldats israéliens pourra-t-il justifier la séquestration du Liban tout entier ?

La chasse aux juifs fut durant des siècles le sport favori des européens. Auschwitz fut le terme d’un antique fleuve qui avait charrié bien des épouvantes à travers toute l’Europe. Jusqu’à quand les palestiniens et d’autres arabes continueront-ils de payer pour les crimes qu’ils n’ont pas commis ?

Le Hezbollah n’existait pas lorsqu’Israël ravagea le Liban lors de ses invasions antérieures. Jusquà quand continuerons-nous de croire au conte de l’agresseur agressé, qui pratique le terrorisme car il a le droit de se défendre du terrorisme ?

L’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, le Liban. Jusqu’à quand pourra-t-on continuer d’anéantir impunément des pays ?

Les tortures d’Abu Ghraïb, qui ont réveillé un certain malaise universel, n’ont rien de nouveau pour nous latino-américains. Nos militaires ont appris ces techniques d’interrogatoires à l’Ecole des Amériques, dont le nom a changé mais pas les pratiques. Jusqu’à quand continuerons-nous d’accepter que la torture soit considérée comme légitime, comme c’est le cas en Israël, au nom de la légitime défense de la patrie ?

Israël a fait la sourde oreille à quarante-six recommandations de l’Assemblée Générale et d’autres organismes des Nations Unies. Jusqu’à quand le gouvernement israélien continuera-t-il d’exercer le privilège de la surdité ?

Les Nations-Unies recommandent mais elles ne décident pas. Lorsqu’elles décident, la Maison Blanche les en empêche, car elle exerce son droit de veto. La Maison Blanche a utilisé son droit de veto, au Conseil de Sécurité, contre quarante résolutions condamnant Israël. Jusqu’à quand les Nations-Unies continueront-elles d’agir comme si elles étaient le prête-nom des Etats-Unis ?

Depuis que les Palestiniens ont été délogés de leurs maisons et dépouillés de leurs terres, beaucoup de sang a coulé. Jusqu’à quand le sang continuera-t-il de couler pour que la force justifie ce que le droit refuse ?

L’histoire se répète, jour après jour, année après année, et pour un israélien mort, ce sont dix arabes qui sont tués. Jusqu’à quand la vie de chaque israélien continuera-t-elle d’avoir dix fois plus de valeur que celle des autres ?

Relativement à leur population, les cinquante mille civils, femmes et enfants pour la plupart, morts en Irak, équivalent à huit-cent mille pour les Etats-Unis. Jusqu’à quand continuerons-nous d’accepter, comme si c’était normal, le massacre d’irakiens, dans une guerre aveugle qui a oublié les motifs pour lesquels elle a été engagée ? Jusqu’à quand continuera-t-il d’être normal que les vivants et les morts soient de première catégorie ou bien de deuxième, de troisième ou quatrième ?

L’Iran développe l’énergie nucléaire. Jusqu’à quand continuerons-nous de croire que cela est suffisant pour prouver qu’un pays est dangereux pour le reste de l’humanité ? La soit-disant communauté internationale ne s’angoisse pas le moins du monde de voir qu’Israël possède deux cent cinquante bombes atomiques, bien que ce pays vive en permanence au bord de la crise de nerfs. Qui détient le pouvoir d’étalonner le danger international ? Est-ce donc l’Iran qui a lancé des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ?

A l’ère de la globalisation, le droit de pression est plus puissant que le droit d’expression. Pour justifier l’occupation illégale des terres palestiniennes, on donne à la guerre le nom de paix. Les israéliens sont des patriotes et les palestiniens des terroristes, et les terroristes sonnent l’alarme universelle.

Jusqu’à quand les moyens de communication continueront-ils d’être les instruments de la peur ?

Le massacre actuel, qui n’est pas le premier ni ne sera je le crains le dernier, se déroule-t-il donc dans le silence ? Le monde est-il devenu muet ? Jusqu’à quand les voix de l’indignation continueront-elles de clamer dans le désert ?

Ces bombardements tuent des enfants : plus du tiers des victimes, presque la moitié. Ceux qui osent le dénoncer sont accusés d’antisémitisme. Jusqu’à quand continuerons-nous d’être antisémites, nous qui criticons les crimes du terrorisme d’état ? Jusqu’à quand accepterons-nous ce chantage ? Les juifs qui sont horrifiés de ce qui se passe en leur nom sont-ils antisémites ? Les arabes, qui sont autant sémites que les juifs sont-ils antisémites ? N’y aurait-il pas des voix arabes pour défendre la patrie palestinienne et s’opposer à l’asile de fous fondamentaliste ?

Les terroristes se ressemblent : les terroristes d’état, qui sont de respectables responsables gouvernementaux et les terroristes privés, qui sont des fous indépendants ou des fous organisés depuis l’époque de la guerre froide contre le totalitarisme communiste. Et tous agissent au nom de Dieu, qu’il s’appelle Dieu, Allah ou Jéhovah. Jusqu’à quand continuerons-nous d’ignorer que tous les terrorismes méprisent la vie humaine et que tous s’alimentent mutuellement ? N’est-il pas évident que dans cette guerre entre Israël et le Hezbollah, les victimes, ce sont des civils libanais, palestiniens, israéliens ? N’est-il pas évident que les guerres d’Afghanistan et d’Irak et les invasions de Gaza et du Liban ont fait le lit de la haine et du fanatisme ?

Nous sommes la seule espèce animale spécialisée dans l’extermination mutuelle. Nous affectons quotidiennement deux mille cinq cent millions de dollars aux dépenses militaires.

La misère et la guerre sont filles du même père : comme certains dieux cruels, celui-ci dévore les vivants et les morts. Jusqu’à quand continuerons-nous d’accepter que ce monde amoureux de la guerre soit notre unique monde possible ?

Eduardo Galeano



Eduardo Galeano est né à Montevideo, en Uruguay, il y a une soixantaine d’années. Il a fondé et dirigé plusieurs journaux et revues en Amérique latine . En 1973, il s’est exilé en Argentine avant de rejoindre l’Espagne. Il est retourné vivre en Uruguay en 1985.

Cactus


Découvrez Portishead!













T'est-il déjà arrivé d'adhérer à cette impression fugitive?
As-tu déjà remarqué que les arbres, mais aussi les cactus, semblent posséder, eux aussi, à leur façon, une intelligence du monde tout aussi subtile que celle que nous arborons?

Et, surtout, t'es tu déjà laissé convaincre, définitivement, pleinement, comme ça, en toi-même et pour toi-même, pour rien, juste comme ça, et aussi, parce que tu en as l'intuition, comme "l'expérience":
que ce sont les plus Belles, au fonds, ces fleurs éclatantes qui poussent sur les plus hostiles des cactus,
des déserts,
les plus arides,
les plus isolés
et les plus brûlants.


Ces fleurs de cactus qui surgissent, spécimen cabotins et poseurs, défiant le regard de l'intrus que nous sommes, triomphant, victorieux de cette lutte farouche, en butte à un environnement dur, peu avenant, hostile, à la vie même et à son éclat.

Les plus belles, ces fleurs, qui savent assez de la souffrance des hommes et de la terre pour pouvoir en jouir absolument, goulûment.

Trouver sa place. Et pouvoir enfin, être fleur, à nouveau, comme au premier jour, qui s'ouvre, se déploie, et exhale ses arômes délicats. Pleinement.

Les plus belles, ces fleurs, qui ont du lutter dur, pour trouver la plus fertile, la plus humide des voies, vers leur propre irrigation. Qui n'est jamais la ligne droite, directe, depuis le puits ou la source.

L'éclosion, fragile, puissant et sinueux combat.

Depuis combien de temps repousses-tu cette quête déjà?
Apprendre des arbres et de la terre.
Toi, française, français, pourtant descendant direct de peuples fondamentalement paysans.
Apprendre, contempler, et oublier les remontoirs du temps, simplement trainer sur ses traces. Regarder, ces images, en vrai, toutes ces petites choses invisibles qui sont là, pourtant, et transcendent la beauté de ce qui nous entoure.

Depuis combien d'années repousses-tu le moment d'aller voir la fleur de cactus, qui, ce matin...?
Au nom de quel prétexte futile et contingent n'as tu, au final, pas entrepris cette marche, hacia adentro, vers la propre plaine désertée de ton être, et sa part d'ombre? La peur de te couper, de t'entailler et de voir gicler ton propre sang, t'a-t-elle fait paniquer, au point de ne plus pouvoir voir la Beauté même de ces bourgeons renaissants?

Allons, allons.
Vas donc.
Ecoutes le ton insupportable et docte de Tonton Patxi, celui que tu aimes tant il t'agace.
Allons, allons.
2009 se pointe. Prends la route. Un peu. Un tout petit peu.
Fais-moi-toi plaisir.

Vas voir, les cactus, et les méchants secrets qu'ils abritent.
Chemines, vas à leur rencontre.
Ils constituent, eux aussi, la beauté fulgurante et douloureuse de ta propre histoire.
Eux aussi, comme toi, sont le fruit du hasard et de la nécessité combinés, d'un coup de vent, d'une graine transportée là qui par oiseau, qui par sirroco, qui par rio; eux aussi, comme toi, ont du s'accommoder du sel de la terre, du manque d'eau.

Ils sont bien là.
Leurs magnifique fleurs, présentes, et à venir, aussi.

Bonne année 2009 à toi.

vendredi 26 décembre 2008

Amours (contre) nature


Bang bang!










Inter racial fuck in da jungle.
Triolisme en milieu tropical humide.

(piéger les onanistes du monde entier avec 2-3 mots clés-GOOGLE salaces ou cochons est un jeu d'enfant...Bonjour messieurs! Vous voici pris par suprise, membre en main, affolé par votre soudaine zoolâtrie involontaire...tss tss tss...Ne renoncez point, rien de plus sain que cet élan, frais, pur, non tarifé, vers dame nature et ses entraineuses reptiliennes...Laissez vous donc porter, et, pourquoi pas, laissez vous butiner le dard par ce petit papillon. Ami, sauras-tu le retrouver dans cette image?)

jeudi 25 décembre 2008

Génie mécanique (Cuba)















Un garage, quelque part sur l'île de Cuba.

Ces hommes, ces mécanos là, forment partie de la populeuse et vibrante cohorte de cubaines et cubains qui, chaque jour, s'appliquent ingénieusement à contourner, détourner, mettre à bas, avec leurs petits bras, les effets désastreux de l'embargo Impérial.

mercredi 24 décembre 2008

Papai Noel, Filho da Puta



Papai Noel, Filho da Puta - Garotos Podres

dimanche 21 décembre 2008

Ma mère et le football argentin


De la bonne réclame - Antilles neder-landaises


C’était en 1929.
Ma mère s'en souvient encore.

La sélection de football argentine affrontait le Paraguay.
Nolo Ferreira amène le ballon depuis loin derrière. Il s’ouvre son chemin, écartant les adversaires un à un, jusqu’à se retrouver nez à nez avec toute la défense, qui représentait une sorte de mur infranchissable.

Alors Nolo s’arrêta net. Et là, complètement à l’arrêt, il se mit à passer la balle d’un pied à l’autre, d’une pointe à l’autre, sans que celle-ci ne puisse toucher le sol.
Et les adversaires bougeaient leurs têtes, de gauche à droite et de droite à gauche, d’un pied l’autre, tous en même temps, hypnotisés, le regard planté dans ce pendule de ballon.

Ces va-et-vient ont duré des siècles; jusqu’à ce que Nolo trouvât le trou, et ne tire, soudainement : la balle perfora le mur et secoua violemment le filet.

Les agents de la police montée descendirent de leurs chevaux pour le féliciter. Dans le stade, il y avait 20 000 personnes. Mais tous les argentins jurent qu’ils y étaient.

Et que vient foutre ma mère dans cette histoire?
Je me le demande encore.

dimanche 14 décembre 2008

Carolina Ardohain, c'est ma cousine!






Découvrez Oldarra!


Bécassine Ardohain, c'est ma cousine.
Ebé oui.
Avé un nom de famille pareil, c'est quasiment obligé. Mécanique.
Si te lo digo que la Pampita es prima mia, che, boludo...

Un bouffon à lunettes sur TV5 Monde a prononcé "ARDO-AIN", comme notre bon vieux Département du 01 (celui là même que personne sait ou c'est d'abord), alors que non. En fait. Non.

Par chez nous, et du coup en terre de diaspora aussi, on dit ARDOHA-"INNE". Pardi.

Elle est b...bonita ma cousine, Ardohain, pas vrai?

Bah sachez que c'est pas bien la norme, par chez nous, ici, quand même, faut pas non plus se faire trop d'illusions messieurs. Tant du côté français que du côté espagnol...Guétary ou Bilbao, Vitoria ou Espelette, Hasparren ou Donostia...Disons qu'y a pas que des Pampitas, non, non...

L'air argentin leur a fait du bien, à nos cousines de Euskal Herria, putain...
Et, surtout, le mélange. Le mélange avec l'Italie sicilienne, l'Irlande du Donegal, l'Ukraine de VVlavivstek (...), l'Espagne de Cantabria, l'Allemagne huguenote...
Ca leur a fait drôlement du bien aux Aîtachi, de se frotter au monde, en terre argentine.

Pampita, mi prima...

Tiens, tu l'as mérité, je te mets dans la catégorie NICHON qui est en anémie de contenu là, présentemment.

samedi 13 décembre 2008

Dominique la justice

La justice dominicaine condamne deux jeunes habitantes de Besançon à huit ans de prison pour trafic de drogue
AP | 12.12.2008 | 21:31

Rââââ les bleues...

Le tribunal pénal de Puerto Plata (République dominicaine) a condamné mercredi et jeudi au cours de procès distincts deux étudiantes de Besançon (Doubs), Sarah Zaknoun, 19 ans, et Céline Faye, 18 ans, à huit ans de prison pour trafic de drogue.

Les deux jeunes filles nient farouchement ces accusations. "Ce fut une parodie de justice", dénonce Me Benjamin Grundler, du cabinet Metzner, l'un de leurs avocats, qui revenait vendredi de Puerto Plata. "Nous allons faire appel et demander l'intervention de la présidence française, de la chancellerie et du ministère des Affaires Etrangères", a-t-il déclaré vendredi à l'Associated Press.

Le 14 juin dernier, les deux amies s'apprêtent à embarquer pour Paris lorsqu'elles sont interpellées dans l'aéroport de Puerto Plata. Leurs valises respectives, déjà enregistrées, ont été ouvertes. Dans celle de Sarah, il y avait, selon l'accusation, deux paquets d'un kilo, dans celle de Céline, trois paquets du même poids.

"Pour la justice dominicaine, le délit était constitué, or l'un des sachets de la valise de Sarah était une substance licite, sucre ou farine, pour le reste, on nous a dit que c'était de l'héroïne et de la cocaïne, les réactions à l'analyse étant les mêmes, positives!" poursuit l'avocat.

Pas de relevés d'empreintes, pas de placement sous scellés. "Et pendant le procès, nous n'avons eu un temps de parole limité à quelques minutes par point de procédure", regrette-t-il.

La drogue avait été cachée dans le double fond zippé des valises. Le ministère public parle de cadenas, ce qu'a réfuté Céline qui affirme qu'il n'y avait pas de système de fermeture.

Procès inéquitable pour les conseils: "Lors de leurs arrestations, l'interprète est une salariée d'une compagnie aérienne, non assermentée, qui connaît fort peu le français et qui de ce fait n'a pas notifié, selon les règles habituelles, aux deux franc-comtoises, leurs droits", a-t-il ajouté.

Me Grundler met en avant une série de fautes de procédures et une une enquête bâclée. Le ministère public dominicain a requis 15 ans de prison pour chacune. Elles encouraient de cinq à 20 ans. Comme elles ne sont pas connues comme "mule", elles ont écopées d'une peine moyenne.

"Toutes deux, étudiantes en BTS secrétariat, avaient travaillé pour se payer ce voyage d'une semaine", souligne Me Grundler. Un voyage qui se termine en cauchemar. Les deux Françaises ont demandé à changer de prison et sont abattues. Seule la soeur de Sarah a pu venir les réconforter. Le père de Céline, âgé de 82 ans, est malade.

En République dominicaine, une vingtaine de Français sont emprisonnés pour trafic de drogue, la plupart accusés d'avoir été des mules, la justice locale étant très sévère sur ce point. AP

lundi 8 décembre 2008

Gobelets



Défonçons une porte ouverte, pour commencer.

L'avenir (écologique) de la planète dépend directement des choix politiques qui seront effectués dans les toutes prochaines années.

Si tu n'as pas encore saisi cette évidence, je te prierais de te mettre à jour dans tes devoirs surveillés, RASED et autres sessions de rattrapage avant d'aller plus loin, je te prie. Ton niveau d'insouciance ou d'obscurantisme me désole et je souhaiterais te savoir disposé à avancer en ce sens; ou te prierais de retourner sur LE POST ou Skyblog, par exemple.

L'angoisse monte, nous dit-on, à la mesure de la Crise économique et sociale qui s'annonce sévèrement burnée.

Ce n'est évidemment que le début si rien n'est fait.Le pire, c'est que l'on sait parfaitement ce qu'il faut faire.
Si l'on songe aux pressions considérables qui vont se déchainer sur les ressources naturelles, afin de stimuler la relance; si on continue sur cette pente productiviste complètement suicidaire; si l'on n'adopte pas de vraies mesures coordonnées, les équilibres humains et géopolitiques des prochaines décennies seront mis à rude épreuve. Et ce sera la recrudescence des affrontements pour l'accès aux ressources en situation de rareté, ce sera le retour de la violence politique dans "nos" sociétés tempérés, nos démocraties-marché mollement satisfaites d'elle-même et de leur stabilité de façade. sans parler des conséquences sur les "autres" 5 milliards de terriens car au fonds, ils nous intéressent plutôt moins.

Le Monde Diplodocus et son archéo-croûte, qui hurle à l'Apocalypse sociale et annonce le Grand Soir depuis grosso modo toutes les rentrées de septembre depuis 1984, aura, cette fois, sans doute, l'occasion de se rapprocher de la simple lucidité et perspicacité journalistique dans les années à venir.

Les Salaires, le Capital: regardez les courbes croisées sur trente ans en Europe, comme en Amérique latine.
Affligeant. Parlant. Criant.
Nul besoin d'un PHD en économie pour savoir la sodomie à sec qui s'est tramé toutes ces années, contres les travailleurs.

Les gens semblent se réveiller, redécouvrir des lexiques oubliés (lutte, syndicat, classe) et comprendre le danger idéologique et pratique de ce que les historiens appelleront "l'âge néolibéral".

Çà ne peut plus continuer de la sorte. Ça gronde de partout.
Les vautours de divers plumages s'en réjouiraient presque...

Phase de transition anxiogène ou l'on devine à peine les contours de ce qui s'écroule sans parvenir à distinguer ce qui viendra.

Il est temps de redécouvrir de vieilles vérités remisées dans les oubliettes des mémoires et habitus de nos sociétés foncièrement urbaines, désormais.

La consommation de produits issus de l'agriculture locale, par exemple, permet de court-circuiter les intermédiaires et de réduire la débauche énergétique nécessaire à l'acheminement des produits vers les commerces. Les verts le disent depuis 30 ans, depuis Dumont. Le monde paysan, du Nord comme du Sud, a crevé, lentement, en 30 ans, ce qui est une fulgurance en termes historiques, de ce que les citoyens-consommateurs l'aient oublié ou ne s'en soient pas préoccupés.
Ils nous avaient alerté. On jouissait de produits accessibles, c'était le bon temps que nous ont légué nos parents 30 gloriossisés.

C'est le retour de calèches dans certains villages, du charbon...
On se marre bien.

Aux États-Unis, la plupart des produits vendus en supermarché ont parcouru en moyenne 2 400 kilomètres avant d'arriver à destination.
La classe mondiale de l'absurde.

Mon premier voyage transatlantique (déjà très polluant, mais y a prescription...) m'avait fort gâté, avec en gros lot, ce voisin ventripotent-content citoyen de l'Illinois, qui moquait nos petites supérettes et vantaient les "huuuuuuuuge", et "much biggggggger" hypermarchés US, les glacières et surgelés énormmmmes, ouverts 24-24, avec des produits pas chers, de partout. Il était fier. Il parlait avec une telle passion, gourmandise de son modèle de société et de bonheur standardisé que c'en était presque...touchant. And your cars, so small, ridiculous, waf waf...
Asshole de la chingada, mamaguevo!

Mais j'ai plus envie d'être touché, navré par ces connards endormis et fats que nous sommes devenus, nous et notre frénésie consumériste qui mène à la catastrophe.
J'ai besoin d'un exorcisme, comme nous tous, un écolo-cisme visant à extirper le diablotin productiviste-consumériste de ma vie!

Boire de l'eau dans des récipients en verre réutilisables plutôt que ces atroces et inutiles gobelets inrecyclables, par exemple. Vas. Proposes. Sors-les. Tu verras. On te rira au nez.
Et bien insistes et exploses leur sur la tronche, leurs gobelets de merde.
On a plus le temps de débattre là.

Ce geste (l'usage du verre, pas l'explosage de tronche) est pourtant bénéfique pour leur compte en banque, pour leur santé et pour la planète: ils te rieront au nez.

Ringard.

En 2006, l'américain moyen a consommé plus de 400 bouteilles et cannettes, générant un déchet considérable de verre, de plastique, d'acier et d'aluminium. À cela s'ajoutent les énormes quantités de combustible fossile et d'énergie hydraulique nécessaires à l'exploitation, au traitement, au raffinage, à la présentation, à l'expédition, au stockage, à la réfrigération de ces produits et au traitement des déchets résultants.

La modification des habitudes de consommation à la maison ou au travail ne se limite pas aux produits liquides, ce sont juste deux petits exemples.
Cette révolution interne peut se généraliser à l'échelle de notre mode de vie et avoir un impact global considérable.
On y reviendra.

Réduisez, réutilisez, recyclez.
En Amérique latine, le faux argument qu'il s'agit d'un "luxe" pour les pays du Sud qui doivent "financer leur développement" à coup d'une industrialisation massive, à l'image de l'Europe lors de ses révolutions Industrielles passées...continue de sévir.

A ce titre, et en guise de pirouette finale, mon classement des citoyens les plus dégueulasses, les plus anti-écolos, les plus apathiques, abrutis et ignares en la matière, par faute de leurs gouvernants anti-pédago entre autres, est le suivant:
1) Venezuela, loin devant
2) Mexique
3)Pérou

En Europe, la France est au milieu. Avec 20 ans de retard sur l'Allemagne et les pays nordiques.

Bon, l'homélie du jour est dite, je m'en vais de ce pas me faire servir un Cuba Libre dans un gobelet de plastico par Natacha, entraineuse en bikini polyester mauve, que je ne saurais contredire aujourd'hui...

Premier jour














Peut-être la véritable imagination - à l'opposé de la fantaisie- consiste-t-elle à voir la réalité de tous les jours avec le regard du premier jour.
Octavio Paz

samedi 6 décembre 2008

Mireille danse le Merengue-Reggaetoné



Tu t'appelles Mireille.

Annie, Josette, Marie Pierre, Ludivine.
Que sais-je encore.

Je vois bien ta tête.

D'ailleurs c'est bien simple, je l'aime bien ta petite tête ronde, tes traits pas encore fanés, ton teint tout rougeâtre, là, ta peau vert de gris victime d'un trop plein de soleil, ton corps mignon, grassouillet, anodin.

On vous aime comme vous êtes, en plus.
Pas besoin de singer des princesses numides ou d'élancées amazonnes (intégralement huilées, en plus), pour nous plaire, mesdames.

Pour de vrai (...).

Bon. Aout 2008.

Tu es de passage en terre caribéenne.
Ton trajet en avion est tout en excitation, fantasmagories, doutes, craintes, exaltations, qui montent et qui descendent au grès des trous d'air de la route Paris CDG-Santas Palmitas.

Tu imagines, extrapoles, simules, envisages,
des sensations, des visages, des images, des rencontres à venir.

A peine foules-tu le tarmac que tu sens que, cette fois, cette année, oui, tu vas te lâcher.
Pour de bon.
Tu veux "profiter".
Après tout, tu as bien mérité ce droit à la jouissance tropicale.
Un max. A donf.
Toi aussi.
Ton tour est venu.

Année de merde.
Par dessus le marché.

Cette année, tu veux danser.
A peine débarquée, tu sens les fameux picotements dont le guide t'avait causé, l'an dernier: cette envie irrépressible de bouger le cul, le corps, au son de ces calientes musiques locales (merengue, reggaeton, salsa), qui, déjà, s'invitent et se livrent à toi.

Ce son qui monte et qui sort de tous les balcons, de tous les paliers, cette exultation des corps, qui réveille certains de tes penchants les plus enfouis par Calvin et la morgue judéo-chrétienne. Dis-tu...
Il t'appartient.

Cette année, pas de regrets.

A peine pénètres-tu pour la première fois dans un de ces antres post-urbains diaboliques, type "DISCO Las Bananas Putitas", que tu te dis, que, pourquoi pas...
Tu jauges. Vite fait.

Tu te lances. T'y vas, nom de nom!

Et c'est là ou j'interviens, Mireille, vois-tu.
Car c'est pas possible.
Je souhaiterais, vraiment, te parler en adulte et t'épargner, à toi, un moment pénible (notamment l'ex post), et à moi, un moment tout aussi pénible (notamment le "pendant").

Alors j'interviens.

Mireille.

Je te prends par le col et je te sors de la piste.
Immédiatement.
Je te cale contre le bar.
Je te sers derechef un Mojito.
Et je te tiens à peu près ce language.

Faut pas déconner.
C'est pas pour toi.
D'accord?

Tu t'imagines vraiment pouvoir "danser" à côté de ce type d'autochtone là toi? Mireille? Sérieux?
Tu crois vraiment que t'as ta place sur le dance floor?
La démocratisation du quoi? De quoi? Des "vacances"?
Et ça te protègerait du ridicule?

Mais les congés payés ça n'existe pas ici, Mireille.
Juste le soufre, l'argent sale et le corps, qui sont là et qui virevoltent.

Et qui, pour un instant seulement, deviennent quelque chose de Beau.
La transfiguration. Pure.
Faut pas gâcher cette harmonie, là, cette cadence infernale, avec tes singeries.

Et toi t'es là, là, avec tes...tes...moulinets maladroits là...t'es toute empâtée, tu te précipites et pis c'est tout chelou là tes mouvements de tête, on dirait Paula Abdul sous acide. Et puis avec tes entrechats ridicules, empruntés aux "rallyes rock N'roll" de ta prime jeunesse, non c'est pas possible.
je t'en prie...faut vraiment songer à rester dans le canapé là.

Allons, Mireille, allons.
Regardes-là.
Le grotesque n'a pas de place.

Regardes-là.

Qui sait?
Cette année,lâches-toi, comme tu veux.
Penses à tes autres atours, qualités.

Mais surtout, surtout, surtout, ne danses pas.
Avec, ou contre, ou à côté, de l'autochtone.
Non.
Par pitié.
Ne danses pas.

TU ES FRANCAISE. T'AS COMPRIS.

A-t-on déja vu un fellaga chanter la Pitxouli ou un Maori danser la bourrée?

Même s'il fait semblant de "t'y inviter". Surtout.
Restes assises.
REGARDES.

Et arrêtes tes abonnements aux cours de salsa cubaine, tu n'y arriveras pas.

Compris?

Bon, vu que je suis pas un salaud, je lui ai tout de même payé un deuxième mojito. Avant d'appeler Pedro, mon copain le vigile.

Faudrait pas qu'elle me fasse fuir la clientèle locale, cette connasse de Mireille...

lundi 1 décembre 2008

Jeux d'enfants


Mi-chel, Mi-chel!



















L'enfant qui ne joue pas n'est pas un enfant, mais l'homme qui ne joue pas a perdu à jamais l'enfant qui vivait en lui et qui lui manquera beaucoup.

[Pablo Neruda]
Extrait de J'Avoue que j'ai vécu