vendredi 29 février 2008

Otages de Colombie: Liberté, Dignité, Possibilités


Enfant déplacé de Colombie


Face à l'insondable, inédite, absurde et démentielle lâcheté des FARC,

il y a,

la voix posée, malgré l'émotion, la clarté malgré l'enjeu, la justesse de ton malgré l'état de santé, l'humour malgré le traumatisme, de 4 otages libérés qui ont donné une conférence de presse bouleversante, historique, inouïe.

Censurée par CARACOL et RCN, les télés colombiennes pourtant présentes.
Elles ont préféré passer des télénovelas.

C'est que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire dans ce régime mensonger qui est parvenu à anesthésier totalement une bonne partie du pays, qui ne veut surtout pas prendre conscience des réalités de son conflit armé interne. On rate jamais Chavez en Europe, mais ce genre de censure quasi quotidien en Colombie, on ne vous en parlera jamais.

Il y a de quoi verser des heures et des heures de larmes et de commentaires sur tout ce qui s'est dit, ressenti, d'universel et de particulier aujourd'hui.

Le mythe d'une armée qui fait plier les FARC, qui a repris le contrôle du pays, ne tient pas. Qui osera dénier tout ce que racontent les otages, qui ont parcouru tout le pays, les frontières du Brésil, du Pérou, du Venezuela, de l'Equateur et même à l'intérieur de l'Equateur même.

L'unique solution est politique.
Uribe, un jour, paiera son intransigeance.
En attendant, ce sont tous les otages qui la paient.

On peut, et on doit dire et commenter ce que l'on veut sur la stratégie de Chavez, son manque d'appréciation de la rouerie des FARC, ses calculs, et je m'en suis pas privé ici, mais une chose est certaine: Chavez fait bouger des lignes qui ne bougeaient plus depuis des décennies en Colombie. Il a tout foutu en l'air, et continue de le faire tel un gros matou incontrôlable et ma dressé dans un jeu de quilles en bois.

A un moment donné, il faut regarder son caca bien en face, individuellement et collectivement.
La Colombie n'aime pas cela, lassée de cette image, appelée par son talent et sa modernité qui cohabite avec les phénomènes les plus médiévaux du continent.
La Colombie, voyez-vous, par ailleurs charmant pays, crève d'indifférence et pour reprendre le mot d'un otage à sa libération, elle crève d'insolidarité.
Il n'y a qu'à écouter et lire la bonne société qui fait l'opinion, vomir sa haine stupide, profonde, vorace et au final, tellement suicidaire.
75% des secuestros dans le monde se produisent en Colombie.Etc.
Mais ca s'est normalisé...

Les informations sur Ingrid sont alarmantes.
Uribe est au pied du mur, et doit désormais agir, contraint, et doit trouver une sorte de compromis.
Les FARC sont à un tournant.

Les semaines à venir sont décisives.
Les choses peuvent avancer.

Alors, ému, repensant à mes fragments de Colombie, bien affutés, qui coupent sur les bords et vous laissent les doigts tâchés de sang et de larmes, je m'en remets sobrement à mes deux auteurs mexicains préférés.

Cruel dilemme: sans fraternité, la liberté se pétrifie; sans liberté la démocratie cède le pas à la tyrannie. Une contradiction fatale, au double sens du terme: nécessaire et funeste.
Sans elle, nous ne serions pas libres, nous ne pourrions aspirer à notre seule dignité: être responsables de nos actes.
Octavio PAZ



Tout est possible.
On ne devrait rien dédaigner.
Rien n'est incroyable.
Rien n'est impossible.
Les possibilités que nous rejetons ne sont que les possibilités que nous ignorons.
Carlos FUENTES


Uribe, Marulanda, sacrés salopardos l'un comme l'autre, pensez-donc à cela: les possibilités que nous rejetons ne sont que les possibilités que nous ignorons.

mardi 26 février 2008

La Mama de l'expat







La mama de l'expat, ta maman, quand tu lui as dit le nom de la ville et du pays ou tu partais t'installer, elle était pas bien sûre qu'si c'était en Afrique ou en Amérique latine. Mais elle a trouvé bien joli, le nom, en tout cas.
C'est vrai. Tepoztlan, Sopocachi, ou Tacuba, c'est bien joli, comme nom.

Ta mama, pour le premier départ, elle t'a embrassé, elle t'a regardé bien droit, et t'as dit, le regard humide, "bonne chance" mon fils, ma fille. Mais dans le fonds elle en menait pas large, se demandant si tu allais partir pour un an, une décennie, une vie, alors que tout de même Madrid c'est moins loin et y parlent pareil là bas. Mais bon, c'est pas pareil non plus, elle comprend, vas...

La mama de l'expat, ta maman, ça lui a fait drôle la première fois, le premier départ loin, au large. Mais peu à peu, au fil des conversations téléphoniques, elle a compris que tu rentrerais pt'être pas de sitôt, que c'était vécu comme un beau choix de vie, que tu serais pas là pour la communion du petit cousin ni pour la naissance de la nièce. Elle a ravalé sa tristesse momentanée pour te dire bonne nuit, enfin bonne journée, à cause du décalage qu'on sait jamais.

La mama de l'expat, ta maman, elle est contente de te savoir heureux.
Même si elle aimerait bien te voir pour ces quelques repas et rituels de famille ou ta chaise est vide et ton absence, palpable.

La mama de l'expat, ta mama, elle est heureuse de recevoir tes coups de fil.
Même si elle ne sait toujours pas se servir d'internet, qu'elle n'a d'ailleurs pas, n'ayant même pas un ordinateur, pour commencer.
Elle insiste sur ce charme désuet, ce plaisir de recevoir des cartes postales écrites en colimaçon; mais tu lui as sibien décrit le Servicio Postal du coin qu'elle a vite pigé que c'est pas marqué La Poste quoi ici/là bas, chez les metequos...Alors, oui, le téléphone, et la carte pré-payée LATINA sont là qui rapprochent les êtres.

La mama de l'expat comprend pas forcément toutes ces analyses proto-politiques que tu t'obstines à lui servir, entre deux nouvelles du front et de ta femme, du boulot et des amis expats que tu décris, abstraits, invisibles et pourtat bien là,
mais pourquoi ils ont tué ces pov gens, mais t'es sûr que c'est pas dangereux ces avions, t'es sûr qu'ils te feront rien là bas dis,
ta mama comprend pas forcément toutes tes explications, mais peu lui importe, elle est là qui te sent et qui te palpite.

A l'unisson, malgré le tréfonds métallique de SKYPE.
En bonne entente, malgré cet océan atlantique qui vous sépare.

Elle te sait si loin, si proche, ta mère.

La mama de l'expat, ta maman, elle vieillit mais tu es trop loin pour t'en rendre compte. Tu ne le comprends qu'à l'aéroport, en la regardant et redécouvrant les stries de l'existence sur son visage, elle et ses beaux yeux mouillés, une fois les abrazos qui vous retrouvent.

La mama de l'expat, ta maman, tu es tout content quand elle vient en visite, dans ton univers, là bas. Elle qui a découvert l'avion sur le tard, pour ses 55 ans, elle qui a découvert l'Amérique, du Sud, des voyages, des gens qui luttent et construisent ensemble leur identité, les grands espaces, l'amérique en découverte, après une vie de labeur exténuante qui ne l'a, non, vraiment, non, vraiment pas épargné, ta maman.

Alors ty'es bien content de lui concocter un beau programme de dingue, entre rencontres insolites, personnages lunaires, plaines fertiles de pampas, hauts sommets enneigés, ballades en pirogue amazonienne, trekking titicacesque, animaux incongrus, plages azur parfaitement scandaleuses.

La mama de l'expat, ta mama, elle sort alors son petit appareil photo à molette monochrome, elle garde ses gants pasque fait pas chaud hein, malgré son K-WAY rouge qui protège, et son imper orange dessous, et la capuche, au cas où, et elle prend sa photo, de son moment à elle, ou elle immortalise une rencontre, un lieu bien à elle, un souffle qui l'inspire.

Laissez-moi vous le dire tout net: ta mama, je sais pas, mais ma mama, ma mère, sous ses apparences de prolétaire d'une autre époque, un peu dans la lune, elle a la classe mondiale.

samedi 23 février 2008

Pirates et Empereurs


A Mexico, avec pas mal de "shoune" (copyright Sud Ouest), il faut bien le dire, j'ai vu le dernier concert qui existera jamais des RATM. Quelques morts, quelques syncopes, quelques overdoses, deux fois rien, mais ro la la, quelle categoria...



L'Armée des Douze Singes VS le Pigeon

Pirates et empereurs.

Tiré de Saint Augustin.

Revenons sur l’histoire de la Cité de Dieu, à propos d’Alexandre, si tu le veux bien.

Je sais que tu kiffes grave quand ça démarre comme as', avec un auteur bien mort, bien doté, mécréant.

Son armée capture un pirate. Et il y a une rencontre entre le pirate et l’empereur. Il demande au pirate : comment oses-tu piller les mers ?

Et le pirate lui répond :
- Je suis un petit homme avec un maigre navire et on me traite de pirate. Tu es un Empire avec une vaste flotte et tu pilles le monde entier, mais ils t’appellent Empereur.

Voila. C’est une sorte d’allégorie du monde contemporain selon Noam Chomsky. Les pirates sont ceux que l’on condamnent, pas les Empires.

Keki nous dit, Daddy Chomsky (à part "rompe, rompe, rompe"): bien sûr, le peuple se fait attaquer sur deux fronts, par les pirates et par les empires. St Augustin ne suggère pas que le pirate est le « gentil » de l’histoire. Il dit seulement que c’est un petit délinquant, comparé aux grands criminels.

En Amérique latine, pour peu qu’on soit un tout petit peu curieux, il y a de quoi bien se déniaiser le cervelet tout de même.

C'est par exemple ce qui va arriver à une certaine Sarita, là bas, au Chiapas, à Tuxtla Gutierrez. Allez la voir sur REZOlatino.

Découvrir, avec tes propres yeux mais aussi ceux de Galeano (et son classique « Les veines ouvertes de l’Amérique latine »), comment la Grande-Bretagne Victorienne avait dominé et pillé l’Amérique latine au XIXième siècle par mille et un procédés retors et complexes. En Amérique latine, j’ai compris comment les Etats-Unis ont repris cette lignée, au XXième siècle, avec une gloutonnerie, une voracité impériale toute criminelle.

En Amérique latine, j’ai vu aussi les petits corsaires à cols blancs des petites puissances molles, mi-pirates mi-châtelins, les Espagnols (Telefonica), les Italiens (Italpostà), les Français (Total, Alcaltel), verser des pots de vins plus que de raison, arroser des haut fonctionnaires chargés de mettre en musique les privatisations dans les années 1992-2005. Et mettre à sac, parfois, certaines économies locales. Foutre en l’air des ressources d’eau vitales, détourner les législations patrimoniales, foncières, environnementales, fiscales. Tout pomper. Tout rafler. Augmenter les tarifs et les bouseux non solvables de Biens Publics Mondiaux considérés comme des "privilèges" pour lesquels il faut bien raquer mon brave etc.

Tout en finançant n’importe comment un ou deux puits "de compensation", pour la photo.

Des pirates. Des Empires.
La division internationale du pouvoir…

Saint Augustin est né en l'an 354.

Pirates, Empereurs.

Et les pauvres et joyeux connards que nous sommes, they say jump you say how high. Il m'a fallu tant de temps pour re-visiter mon groupe d'ado attardé...

vendredi 22 février 2008

Muettes dignités








A tous, à vous, les êtres de la nuit et du silence,
qui avez pris ma main dasn les ténèbres,
à vous, lampes de la lumière impérissable,
lignes d'étoile, pain des vies, mes frères secrets,
à vous, à tous, je dis: point de merci,
rien ne pourra remplir les coupes de la pureté,
rien ne peut contenir tout ce plein de soleil sur les drapeaux
du printemps invincible, comme vos muettes dignités.


Pablo NERUDA



mercredi 20 février 2008

Fidel Castro, le séducteur


Carta a Fidel


Vous avez déja lu le GRANMA, le seul organe de presse de Cuba?

Bien plus drôle que le Canard Enchaîné, Minute, Charlie Hebdo, ou The Onion réunis. J'en ai gardé quelques exemplaires, en pensant à mes vieux jours.








Evidemment, la lettre-bombe est parue ce matin sur GRANMA.
J'aurais bien aimé lire La Tortue à ce sujet, aujourd'hui.





Drôle...et tout de même assez beau, assez triste, pathétique, touchant de décalage et de mauvaise foi toute de granit PCC.

Une fois, dans une salle d'attente d'une Direction du Ministère de l'Intérieur Venezuelien, je n'ai trouvé QUE des numéros de GRANMA. Rien d'autre. Même pas un poster ou un fascicule de l'Etat venezuelien. Juste ça, l'organe du PC Cubain.

Mais jamais les boliblairos n'auront le panache des barbudos. Ce sera leur drame face à l'histoire, qui, on le sait, ne ressert jamais les mêmes plats.

Et puis c'est un secret de polichinelle à la Havanne, Raul n'aime pas trop les esclandres de Chavez.

Alors oui, le dernier Mythe vivant lâche les rennes. Fidel renuncia, ce qui est une phrase inouï à écrire, à lire, à méditer, pour cet Animal politique qui n'a jamais jamais rien lâché.

L'homme qui écrit que "sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés",
qui soutint que "les idées n’ont pas besoin d’armes",
qui dit aussi que "le capitalisme sacrifie l’homme… le communisme sacrifie les droits de l’Homme", en tant que vision "bourgeoise-occidentale", le bougre,
lui, cet homme exceptionnel, fils d'un immigré de Galice, pétri de culture occidentale et de capacité de résistance anti-impérialiste, edoutable, sans pitié,
lui cette monstrueuse, magnifique incarnation d'un désastre collectif vivant,
lui, cet énorme pan d'Histoire du XXième siècle qui a traversé toutes les époques, toutes les tempêtes,
lâche le pouvoir.

Alors, en lisant tant de sornettes sur ce que fut sa vie politique, tant de raccourcis, et avant de lire cet entretien fleuve, évidemment complaisant du Dévôt Ramonet, qui a fait un travail titanesque, avant de revoir le docu d'Oliver Stone, avant la mort, il nous faut lire, ici, son ami le Grand Garcia Marquez.

Fidel Castro. Sa dévotion est au mot. Son pouvoir est à la séduction. Il va chercher les problèmes là où ils sont. L’impulsion de l’inspiration est l’un des traits principaux de son caractère. Les livres reflètent très bien l’étendue de ses goûts. Il a arrêté de fumer pour avoir l’autorité morale de combattre l’addiction au tabac. Il aime préparer des recettes culinaires avec une sorte de ferveur scientifique. Il se maintient en excellente condition physique en passant des heures à faire toutes sortes de gymnastiques et il nage fréquemment. Sa patience est invincible. Sa discipline est de fer. La force de son imagination le pousse jusqu’aux limites de l’imprévu.

José Marti est son auteur préféré et il a eu le talent d’incorporer la pensée de Marti dans le torrent d’optimisme de la révolution marxiste. L’essence de sa propre pensée pourrait résider dans la certitude que, si l’on entreprend un travail de masse, il est fondamental de s’intéresser aux individus.
Cela pourrait expliquer la confiance absolue qu’il place dans le contact direct. Il a un langage pour chaque occasion et un moyen distinct de persuasion selon ses interlocuteurs. Il sait comment se mettre au niveau de chacun et possède des connaissances vastes et variées qui lui permettent d’être à l’aise dans tous les médias. Une chose est sûre : il est où il est, comme il est et avec qui il est. Fidel Castro est là pour gagner. Son attitude en face de la défaite, même dans les actions les plus insignifiantes de la vie quotidienne, semble obéir à une logique personnelle : il ne le reconnaît même pas et il n’a pas une minute de paix tant qu’il n’a pas réussi à inverser les termes et à les convertir en victoire.
Son aide suprême est sa mémoire et il l’utilise, jusqu’à en abuser, pour soutenir des discours ou des conservations privées avec un raisonnement implacable et des opérations arithmétiques d’une rapidité incroyable. Il a un besoin incessant d’informations, bien mastiquées et bien digérées. Au petit-déjeuner il dévore pas moins de 200 pages de journaux. Comme il est capable de découvrir la plus petite contradiction dans une phrase ordinaire, les réponses doivent être exactes. Il est un lecteur vorace. Il est prêt à lire à toute heure tout journal qui lui atterri entre les mains.
Il ne perd pas une seule occasion de s’informer. Pendant la guerre d’Angola, lors d’une réception officielle, il a décrit une bataille avec tant de détails qu’il fut extrêmement difficile de convaincre un diplomate européen qu’il n’y avait pas participé.
Sa vision du futur de l’Amérique Latine est la même que celle de Bolivar et de Marti : une communauté intégrée et autonome, capable de changer le destin du monde. Le pays qu’il connaît en détails le mieux après Cuba sont les Etats-Unis : la nature de son peuple, ses structures de pouvoir, les intentions secondaires de ses gouvernements. Et ceci l’a aidé à affronter le tourment incessant de l’embargo.
Fidel Castro n’a jamais refusé de répondre à quelque question que ce soit, aussi provocatrice soit-elle, il n’a jamais non plus perdu sa patience. En ce qui concerne ceux qui sont économes avec la vérité, pour de ne pas l’inquiéter plus qu’il ne l’est déjà, il le sait. À un fonctionnaire qui agissait ainsi, il a dit : “Vous me cachez des vérités pour ne pas m’inquiéter, mais, lorsque je finirai par les découvrir, je mourrai du choc de devoir affronter tant de vérités que l’on m’a cachées”. Mais, les vérités que l’on cache pour masquer les déficiences sont les plus graves, parce qu’à côté des accomplissements énormes qui donnent des forces à la révolution - les accomplissements politiques, scientifiques, sportifs et culturels - il y a une incompétence bureaucratique colossale, qui affecte la vie quotidienne et en particulier le bonheur familial.
Dans la rue, lorsqu’il parle aux gens, sa conversation retrouve l’expression et la franchise crue de l’affection sincère. Ils l’appellent : Fidel. Ils s’adressent à lui sans façons, ils discutent avec lui, ils l’acclament. C’est à ce moment-là que l’on découvre l’être humain inhabituel que la réflexion de sa propre image ne laisse pas voir. C’est le Fidel Castro que je crois connaître. Un homme aux habitudes austères et aux illusions insatiables, qui a reçu une éducation formelle à l’ancienne, utilisant des mots prudents et des tons contenus, et qui est incapable de concevoir toute idée qui n’est pas colossale.
Je l’ai entendu évoquer des choses qu’il aurait pu faire d’une autre façon pour gagner du temps dans la vie. Le voir surchargé par le poids de tant de destinées distantes, je lui ai demandé ce qu’il préférait faire dans ce monde et il m’a immédiatement répondu : “Rester dans un coin”.

Auteur : Gabriel Garcia Marquez, mardi 19 février 2008

lundi 18 février 2008

Les Pierres gardent le Silence


Si se calla el cantor, Mercedes Sosa - Atahualpa Yupanqui







Pierres du Xochicalco, Morelos, Mexique





Pierres du Musée de l'Or, Bogota, Colombie


NE CROYEZ PAS QUE LES PIERRES SOIENT MUETTES,

ELLES GARDENT SEULEMENT LE SILENCE.

HUMBERTO AK'ABAL


dimanche 17 février 2008

Lipietz en Colombie




Alain Lipietz, que voulez-vous,
je trouve que c'est toujours le meilleur homme politique du Parlement européen.

Je sais, tout le monde s'en fout à peu près de ce qui se trame à Bruxelles,
même si 85% de notre législation et destin collectif s'y jouent chaque jour.

Les résumés de mission du Compa Lipietz en Amérique latine, lui qui représente le Parlement auprès des pays andins (de la CAN), sont toujours très justes, extraordinaires, éclairants.

Allez-voir les trois derniers, en Colombie, et les nombreux liens qui s'y trouvent:
- Au dessous du volcan
- la justice colombienne face au pouvoir
- Colombie: 2 manifs en une.

Je me joins par ailleurs à Tonio pour le 6 mars, à Paris.

Las Aguilas negras, Organisacion Nueva generacion et autres groupes paramilitaires continuent leurs bonnes oeuvres (5000 à 8000 hommes encore en armes selon l'OEA). Mais la bonne société colombienne, beau brushing, bonita ropa et bonne conscience, qui se fout pas mal des souffrances de la paysannerie et des milliers de pauvres bougres massacrés par le fait d'alliances para-estatales mortifères, ne se mobilisera point, comme le 4 février pour rejeter les FARC. Ce n'est pas, croit-elle, son problème.

Ce 6 mars, je penserai aux nombreuses femmes et hommes exilés qui ont l'espoir, un jour, dans 10 ou 20 ans, de pouvoir eux aussi parler à la justice internationale, à La Haye, et révéler ou se trouvent les fosses communes ou pourrissent les corps de 40, 50, 60 de leurs amis syndicalistes et paysans. 12000 à 32000 corps selon la Procuradoria.

Je penserai à ces chiffres irréels et pourtant vrais, à ces milliers de drames humains, bien plus terribles dans leur appréhension globale que ce qui s'est joué au Kosovo.

samedi 16 février 2008

Le Dakar en Argentine, selon Brave Patrie


MACHINE GUN!



L’Argentine a déjà demandé son rattachement à l’Union Africaine, qui se fera d’abord avec du scotch (les Malouines devraient rentrer facile dans le Swaziland, qu’il n’est plus rentable de réparer).


Dans la vie, plus tard, quand je serai grand, j'veux faire "Brave Patriote".

Juste pour ce panache là et pour tout le reste.

En cette période de récession annoncée, rien ne fait plus plaisir que de voir affichée à la Une des journaux une success-story économique. C’est ce que viennent de nous offrir les organisateurs du Paris-Dakar, en annonçant que le plus grand rallye africain aurait lieu l’an prochain en Argentine. L’attribution d’un indice P-D de 1 à la longue république sud-américaine récompense trente années de réformes audacieuses, qui ont hissée celle-ci au niveau de l’état africain lambda.


Peu d’événements sont aussi révélateurs du niveau de vie d’un pays que l’organisation d’un rallye motorisé. A la notable exception du Monte-Carlo, largement surfait, ils prennent en effet tous place dans de magnifiques terres sauvages, où la loi de la jungle le dispute aux œuvres sociales de la police locale pour faire de chaque faux-pas une chausse-trape potentiellement létale.


Si la course commençait à s’essoufler après 29 éditions - contrairement à Thierry Sabine qui lui semble n’avoir pas pris une ride - le changement de terrain relance son intérêt sportif : pour couvrir 6000 km de pampa en ligne droite sans rentrer dans un pudu, il faut des nerfs d’acier. La proximité de l’Argentine avec les principaux pays producteurs de cocaïne devrait toutefois être d’un grand secours aux concurrents.
Les retombées économiques du rallye 2009 sont en revanche moins faciles à estimer : la faible densité de la population patagone rend peu probable la présence d’un public prêt à pousser ses petits sur la piste pour mieux apercevoir les pilotes. Adios los pesos.
Les espoirs du PIB argentin reposent donc sur l’ingéniosité légendaire du général Aussaresses, qui a soumis à l’armée un projet de spectacle célébrant son glorieux passé : s’il n’y a malheureusement pas de Lac Rose à Buenos Aires, il devrait toutefois être possible de teinter à nouveau les eaux du Rio de la Plata avec le sang des dissidents hélidroppés.
Et comme au bon vieux temps, ça devrait plaire aux investisseurs.

La moisson de chapeaux melons








Février, c'est la saison des chapeaux melons.
Vaillamment il faut commencer à récolter, moissonner à la faux,
les chapeaux, tous les chapeaux melons,
et la cueillette des fleurs, aussi, des petites fleurs,
au fonds, tout au fonds des vallées encaissées de la Sierra real des andes péruviennes.

dimanche 10 février 2008

REZOlatino, à boire et à manger

Jean-Luc, depuis Mérida, a fait un boulot formidable avec ce portail francophone des blogs sur l'Amérique latine, REZOLATINO.

Ca permet de découvrir quelques blogs de qualité. Beaucoup d'Argentins, pays décidémment très à la mode. Le Venezuela, aussi. Et de la qualité à découvrir, avec notamment Peru Real, le chilien Invitation au voyage ou le Guatémaltèque bonito gregolombiano.

Par contre, ne nous voilons pas la face, chère lectrice: il y a des tentatives de blog particulièrement pénibles et, pour tout dire, trrrès embarrassantes. Oui, c'est méchant et non, ce n'est pas encourageant. Oui, personne ne m'oblige à les lire et non, ce n'est pas très gentil. Mais dans ma grotte de taverne, je dis à peu près tout ce qui me passe par la teuté sans restriction. Surtout quand je vois des platitudes bouseuses écrites avec les pieds, égrainées avec une insouciance coupable. Nan, c'est pas ma came.

Notamment "Mon Opinion"-"Une vie en Colombie", mauvais double blog tenu par un gros couillon d'expat aux dents longues, en l'occurrence du Québec (son dernier article sur "ce qui manque à l'amérique latine" est particulièrement indigeste et provoque même cette saillie immédiate). Ou cette mauvaise vitrine de pub immmobilière personnelle sur l'île de Margarita, supplice à la lecture, après un blog au ton "touriste sexuel" assez piteux.

Voilà, c'était la note du Bureau de Vérification de Qualité du Procureur Patxi Starcks qui vous invite tout de même à découvrir tout tout le reste sur REZOlatino.

Adrienne

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Caminando, caminando, Victor Jara.













Au Chili, son autre "chez elle"


Elle s’appelait Adrienne.
Adrienne Martiarena.

C’était l'une des quatre sœurs de « Mamita », ma Grand-mère.
Elle aussi, Chilienne, retournée en France dans sa prime jeunesse.

Elle vient de rejoindre son mari.
Mort à 30 ans. Un marteau tombé depuis l’échafaudage.
Veuve à 30 ans.

Elle vient de rejoindre la constellation de nos petites vieilles et de nos petits vieux disparus.

C’était le dernier bastion.
Avec elle, c’est toute une époque qui s’en va.

A cette époque on mourrait bien jeune, chez les paysans et ouvriers de la région.
Souvent, pour des motifs qui nous paraissent plus ou moins absurdes, improbables aujourd'hui.
D’un chaud-froid en sortant du sanatorium, comme mon grand père, par exemple.
A 30 ans lui aussi.
Ma grand mère Mamita, veuve à 30 ans, elle aussi.

Adrienne, très vite, a donc eu 6 enfants à charge : ses 4 enfants mais aussi Maïté, ma tante, et ma maman.
Ils ont tous grandi ensemble, là bas, dans les campagnes du pays basque.

Adrienne, les enfants, et la basse cour.

Un grand parent qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle, dit-on ailleurs.

On essaye d'imaginer leur vie en fonction de leurs récits, des photos, de leurs souvenirs, notamment ceux de la prime enfance qui, toujours, affluent au seuil du départ.

L’été dehors, les jeux, tous ensemble.
Le travail de couture, tous les petits métiers possibles qu'elle ait pur faire, les solidarités et rivalités de cloché.
On prépare le cochon et les cachettes, on prépare les ripailles et les rillettes, on fait la messe et l’école buissonnière.

Son cœur, si généreux, nous manquera et manquera à ses innombrables amis.
Sa grande gueule caustique, sa gouaille gourmande, ses hurlements sans appel quand tu l'interrompais devant "les feux de l'amour" ou, surtout, devant le sacro-saint "Santa Barbara".
Son incroyable énergie, si contagieuse.

Elle fait partie d'une époque en voie d'extinction.
Adrienne, personne ne l'a jamais entendu se plaindre, malgré les mille et un fardeaux de son existence.

Une époque de batailleurs, dignes et sobres.

Il y a un an, à 88 ans, elle repartait en vadrouille pour le Chili, allant bon pied bon oeil embrasser chaudement ses cousins et ses souvenirs.

Adrienne, dure au mal, entière, c'est aussi la Super mamie de tous ses petits enfants.

Et notamment une lectrice à laquelle je dédis cette chanson.

Caminando, caminando, Adrienne restera à jamais, en mouvement, caminando, caminando, en nous et dans le vaste monde.

NYT article on Venezuela


Pénuries de nourriture, queues interminables...Ambiance de désillusions populaires et de pré-fin de règne. 9 ans de promesses de lendemains qui chantent et, déja, le retour de bâton qui se fait sentir là bas.




Musique polonaise (parfaitement)

A must read about Venezuela current REALITY.
This New York Times article says it all...

Les progressistes du monde entier auraient préféré que le "socialisme du XXIème siècle" de Chavez réussisse.
Les progressistes du monde entier ont désormais un devoir de lucidité.
Et l'obligation de tirer les leçons de l'échec bolivarien pour le futur.

samedi 9 février 2008

Les "affects tristes", mêmes sous les tropiques


Felipe Calderon et ses affects tristes.

On diffuse de la peur, de la tristesse anxiogène, des passions enkylosantes. C'est vieux comme "Le Prince". Cette faculté et ce soin permanent, obsessionnel de certains de nos gouvernants contemporains à diminuer notre puissance d'agir. Et de réagir.
A Paris, Ottawa comme à Mexico.

Juan Miguel Gili Gil Deleuze et Juan Antonio Antonio Spinoza ont leur petite idée là dessus:


"Lorsque je passe de l’idée de Pierre à l’idée de Paul, je dis que ma puissance d’agir est augmentée ; lorsque je passe de l’idée de Paul à l’idée de Pierre, je dis que ma puissance d’agir est diminuée. Ce qui revient à dire que lorsque je vois Pierre, je suis affecté de tristesse ; lorsque je vois Paul, je suis affecté de joie.
Et, sur cette ligne mélodique de la variation continue constituée par l’affect, Spinoza va assigner deux pôles, joie-tristesse, qui seront pour lui les passions fondamentales, et la tristesse ce sera toute passion, n’importe quelle passion enveloppant une diminution de ma puissance d’agir, et joie sera toute passion enveloppant une augmentation de ma puissance d’agir.
Ce qui permettra à Spinoza de s’ouvrir par exemple sur un problème moral et politique très fondamental, qui sera sa manière à lui de poser le problème politique : comment se fait-il que les gens qui ont le pouvoir, dans n’importe quel domaine, ont besoin de nous affecter d’une manière triste ? Les passions tristes comme nécessaires.
Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir. Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets.
Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir."


Spinoza - cours vincennes - 24/01/1978 - intégralité sur webdeleuze

300, la invasion de los mexicanos



Juste retour de l'Histoire: les mexicains récupèrent, par la démographie et la culture, les énormes territoires injustement perdus à la moitié du XIXième siècle.

Alors, quand les WASP de la frontière s'arment et beuglent: "This is and has always been my family land; I will defend it", on se dit que ce film historique sera décidémment plein d'action et de rebondissements "de la chingada", comme on dit par là bas (la chingada, pour à peu près tout).

mardi 5 février 2008

L'économie, talon d'Achille du Venezuela

Le soutien des classes populaires à Chavez est en chute libre.
La relation utilitariste-charismatique a ses limites dans le monde réel...
La révolution n'a pas et n'aura pas lieu.

40 pour cent d'inflation sur les produits de première necéssité ces deux dernières années, des pénuries de plus en plus mal vécues par les masses paupérisées.

La production industrielle et agraire à son niveau historique le plus bas, une néo nomenklatura, verdadera classe parasitaire issue de l'armée, de plus en plus indécente. Bref, des perspectives compliquées. De quoi donner envie de souder davantage encore les masses contre un ennemi extérieur...
Ca, ils sauront parfaitement le capitaliser et le gérer.

Pour le reste, je vous propose cet article éclairant, tiré d'un analyste de gauche de la Jornada, Mexique, traduit par RISAL. Autrefois plutôt favorable à Chavez, mais lucide sur l'échec absolu de ses politiques économiques. Comme beaucoup de vrais analystes sur la gauche de Chavez, en somme.


L’économie, talon d’Achille du Venezuela

par Guillermo Almeyra


A l’époque du premier gouvernement de Carlos Andrés Pérez (1974-1979), on parlait de la « Venezuela saoudite ». Le pétrole suffisait pour tout et l’on importait tout, jusqu’aux tomates, qui arrivaient de Miami, enveloppées sous papier cellophane, comme des bonbons. Mais le pays n’est pas sorti de son retard, les importations bon marché ont saboté l’industrialisation naissante, la pauvreté a augmenté, à peine soulagée par les politiques distributionnistes et d’assistance primitives du parti Action Démocratique (AD), et la corruption s’est répandue pendant que certains devenaient millionnaires en pétrodollars... jusqu’au moment où le prix du combustible a baissé.

C’est alors qu’a débuté l’effondrement de la république des Adecos et des Copeyanos [sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens] – regrettée aujourd’hui par les anti-chavistes –, avec ses dirigeants syndicaux corrompus d’AD, dont un noyau ouvrier, corporatiste et privilégié, corrompu, qui attendait tout de l’Etat.

Comme on le sait, le vide ainsi créé a été rempli par un lieutenant-colonel [Hugo Chavez] disposé à nettoyer les écuries d’Augias [1] gouvernementales en utilisant la marée populaire. On a ainsi un gouvernement nationaliste appuyé par les masses. Mais l’Etat capitaliste n’a pas changé. Et il est marqué par une bureaucratie ayant des intérêts et une mentalité capitalistes qui cherche à affirmer ses privilèges, qui s’oppose à être contrôlée d’en bas et qui fait tous les efforts nécessaires pour que cela ne soit pas possible, contrairement à ce que dit et souhaite le président.

L’orientation de l’économie n’a donc pas changé non plus de manière fondamentale, tout au plus a-t-on renforcé les subventions et augmenté les politiques d’assistance pour soulager la pauvreté et réduire l’ignorance. Le pays dispose d’une énorme quantité de terres fertiles, mais il n’a pas de paysans productifs. Et dans les villes, les sous-employés ou les chômeurs n’éprouvent pas le besoin de réclamer un travail productif en créant des ateliers ou de petites industries - ce que les importations bon marché rendent impossible - et encore moins d’aller à la campagne produire leurs propres aliments.

La politique économique subsidie avec les revenus pétroliers – qui pourraient une chute jusqu’à 20% lors d’une récession qui frapperait l’économie des Etats-Unis – l’importation de produits de luxe et de biens industriels qui ne sont pas de première nécessité pour le pays. Et puisqu’il est possible d’importer des aliments et des produits de consommation bon marché, il n’y a pas d’espace pour la création de moyennes entreprises vénézuéliennes. Par conséquent, il n’y en a pas non plus pour la création de postes de travail, pour une éducation visant à créer une mentalité et une discipline productives, pour la transformation de ceux qui vivent de l’appareil d’État grâce à la rente pétrolière en une classe ouvrière industrielle, organisée dans les centres de travail, consciente de son rôle dans la production, citoyenne de droit.

Du point de vue de son économie, le Venezuela est plus proche de la Libye que des associés du Mercosur. En effet, en Libye, logement, l’eau, l’électricité, l’éducation et beaucoup d’autres choses sont à la charge de la rente pétrolière... jusqu’à ce que le pétrole tarisse ou que la récession états-unienne en réduise le prix. Il ne suffit pas d’acheter de la technologie, ni même des usines ou des complexes agroindustriels, clés en main, si on ne crée pas les conditions politiques et culturelles pour le développement de producteurs, d’ouvriers industriels et de paysans qui les rendent productifs.

Le socialisme ne naît pas de la distribution, mais de la production de biens abondants et de qualité pour assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, mais aussi de la créativité nationale dans le domaine de la technique et de la recherche, et pour créer des prolétaires et des citoyens capables d’organiser l’autogestion et de combattre le clientélisme et réduire au maximum la bureaucratie.

L’inflation représente un impôt pour tous les salariés. Cela pèse terriblement en particulier sur les secteurs pauvres, car les politiques « assistantialistes » ne suffisent pas à compenser ce fléau. Or, lorsqu’il y a une production réduite de biens de consommation, qui se combine avec une augmentation du pouvoir d’achat entraînée par les politiques « assistantialistes », l’inflation augmente. En effet, il y a alors de l’argent liquide, mais pas les marchandises que l’on veut acheter ; et de surcroît s’ajoute à l’inflation la fuite des devises dont on aurait besoin pour payer ce qu’on peut produire dans le pays.

Chavez veut « semer le pétrole », c’est-à-dire développer avec la richesse pétrolière la production d’aliments et de produits agroindustriels. Mais pour que cette intention louable devienne réalité, il ne suffit pas de verser des subsides aux paysans pour qu’ils ne quittent pas la campagne pour la ville : il faut leur donner des terres, du soutien technique, et, surtout, des conditions politiques pour leur permettre de surmonter le sabotage de la bureaucratie durant une première phase pendant laquelle ils devront apprendre, en trébuchant, comment produire en autogestion, et comment répondre à un marché intérieur imprécis et en formation.

Une des tâches fondamentales du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) [qui tient son premier congrès en cette fin janvier], créé par Chavez, devrait être donc justement de discuter de la politique économique nécessaire pour créer une mentalité productive nationale, non corporatiste et solidaire.
En effet, si une politique juste de taux de change freine les importations et qu’il n’y a pas encore de production, une série de produits viendront à manquer, surtout ceux liés au confort urbain, ou leur qualité pourrait, pendant un certain temps, être moindre.

NOTES:

[1] [NDLR] http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...

RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine
URL: http://risal.collectifs.net/


Source : La Jornada (http://www.jornada.unam.mx), 20 janvier 2008.

Traduction : revue A l’Encontre (http://www.alencontre.org). Traduction revue par l’équipe du RISAL (http://risal.collectifs.net).

Oruro, Salvador de Bahia, Port of Spain, des Carnaval de Titans

Tiens. Prends-donc ce shot d'Arguadiente dans ta face.










Tu n'es point rassasié?

Vas donc voir par ici les ambiances des trois Carnaval les plus titanesques qui soient.
Le Brésil, la Bolivie, Trinidad et Tobago.

Manquerait juste celui de Baranquilla, en Colombie.
Algun dia...

Et tant qu'on y est, avant que tu ne sois complètement fracas, profites en pour parfaire un peu tes connaissances du Carnaval brésilien et élever un peu ce qui te reste d'espirito (santo) chez Tio Francis, là bas, à Vitoria, Brasil.

C'est qui'aconte bien, l'con.