jeudi 30 avril 2009

Nadie como tu





Aujourd'hui, 29 avril de l'An de Grâce 2009, c'est le 400 ème shot de tequila frappé que je te sers.

Depuis septembre de l'An 2006en effet, un chapelet ardent, hardi, de 400 messages de valeur inégale,
mais à la saveur aigre-douce, et que je sache,
pour autant,
à ce jour, inégalée.
Tu penses bien...

Et bien vois-tu, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.

Allez, un petit cliché pour la route quand même, sur la route, même.
Histoire de célébrer le prétexte.

Porque lo vales, parce que tu le vaux bien, porque, porque, porque...
No hay nadie como tu, lector, mi amor (anonimo)!

samedi 25 avril 2009

La Mama de l'expat, 2




Over the rainbow





Les pérégrinations, les palpitations de la Mama de l’expat, ta maman, tu les as suivies, de loin, puis au plus près. Et elles ne t’ont pas été totalement indifférentes, apparemment.

Alors, d’habitude peu attentif à tes attentes, une fois ne sera pas coutume, j’obtempère.
Et je t’en ressers même un ptit chouïa pour la route.


La mama de l’expat, ta mama, elle est bien contente d’en savoir un peu plus sur TON « pays de fous » (car il est bien évidemment d’usage-homologué- de décrire « son » pays d’expat comme le plus « compliqué », le plus « ouf », le plus ceci ou le plus cela du Continent, voire même, du Moooooooonde).
Ta mama, elle est bien contente, en tout cas, de pouvoir entourer ta voix métallique et loitaine, au téléphone, désormais, avec des petits bouts d’images, un cadre concret, les petits riens qui vous peignent un peu plus clairement un environnement, un contexte, un climat,

ton chez toi fait de meubles bizarres et d’odeurs toutes aussi exotiques, et pis la vue depuis le balcon, les tronches des tes nouveaux ami-es et collègues, les histoires et les sons de la rue, qui grouille, qui dort jamais, c’est pas comme chez nous dis-donc…Bohlala, le bruit, l’agitation, la vie dis-donc dans ta ville, mon fils, ma fille…

Car elle l’a bel et bien pris cette fois, ce foutu avion qui t’emmène si loin d’elle; elle ne sera pas restée là, plantée, les bras ballants, à se sentir comme une imbécile avec ses yeux tout mouillés, immobile, au milieu des vas et viens des cohortes de nomades régionaux, à l’aise, pressés qui s'agitent dans les aéroports de province.
L’avion, cette fois, l’est bien pour elle…elle qui n’en a que très peu l’habitude.

Elle est donc Venue. Vu. Vici, ici.
Dans ton Tiers Monde à toi.

Elle a mangé les plats locaux. Tous. Une envie de bouffer, de se rembobiner les aiguilles du temps perdu autrefois, avec son tocard de mari, puis du temps passé, avec quelques autres branleurs medio braves, medio charlatans, attirés au mieux par Palavas ou la Baule plus que pas ces contrées tropicales. En même temps, y avait même pas assez de dinars pour la Baule non plus, alors pensez-donc, Cancun.

Elle en a bouffé, bu, des spécialités locales.
Toutes.
Elle en a choppé des mini typhus, des parasites, des touristas, surtout sur la fin.
Tous.
Ca n’a pas entamé sa bonne humeur. Sa soif de découverte.
« La coliqua no pasara, mon grand. Allez, on annule rien du tout, on y va ! J’ai pris mon rouleau au cas où ». La classe mondiale, que j’te dis, la mama!

Elle a pris 876 photos.
En 13 jours.
876 photos.
Papiers.
Elle a voulu les développer sur place. Toutes.
« Moins cherrr, pardi ! ».
Malgré les 643 qu’elle t’a fait prendre, à toi, sur ton (certes) merdique joujou numérique CASIO (car ton Canon pro là, d’avant, tu tl’es fait voler dans le métro parisien, juste au retour, dans un de ces moments de relâche prétentieuse, ou tu penses que t’es un dur qu’a vécu à Mexico City donc c’est pas ici qu't’arrivera quoi que ce soit quoi…toute similitude avec la réalité n’est que…).
Malgré les promesses de CD-rom (« et comment que je vais te l’ouvrir ton machin là ? Faudra que j’aille chez ta sœur ? Encore faut-il que je dérange personne moi là bas paske bon… ») , malgré les possibilités d’impression « personnalisée » des plus belles photos.
Non, il les faut toutes. Maintenant.

C’est tellement beau, tout ça, là, les gens, là, et pis les paysages, et surtout prends un premier plan toujours, comme une feuille de palmier par exemple (vas-y, je te la tiens, là, en premier plan, comme ça, ça remplis bien le tout..tu vois fiston ? tu vois, poupougne ?...ouh, et ces cactus ! prends ! Ouh, et ces fleurs, en premier plan, tiens, baisses-toi, mama mia, quelle splendeur dis donc ! Que je suis gâtée ! Tiens prends les pêcheurs qui arrivent là ! Non pas moi, me prends pas, je suis toute vieille…Et pis moche aussi. Prends les eux, plutôt.
Dis pas ça, m’an. Tu sors très bien en photo en plus et…
Elle est déjà en train de poser des questions aux pêchous du coin.
Et de faire des moulinets. Et de parler avec ses mots à elle, comme elle peut. Et de lever la tête, les afro-gaillards la dépassant de 6 têtes.

Et tu t’approches, plutôt gêné.
Gêné par quoi, imbécile ? Par sa propre outrecuidance, son côté « sans gêne - j’ai-pas-les-codes » ? C’est ça ? Mais c’est toi qu’est « trop de codes », des fois, fiston expatounet…Tu l’as mis ou ta spontanéité, hein, dis ?
Ta mère qui parle à tout le pueblo, ça te gêne? Ton inconfort, ce serait pas plutôt lié à ton propre manque d’audace et d’allant, toi qui parfois reste muet, aveugle, voire indifférent et silencieux envers l’autochtone ? Peur de quoi, au juste ? On peut savoir ? De déranger ? De faire du bruit ? Mais t’as vu le bordel sur ce petit port sans déconner ? Et puis tu crois vraiment être le premier blanc bec en quechua qu’ils voient débarquer ma parole ? Ils en ont vu d’autres, alors autant que ça se passe naturellement, joyeusement, que ça se passe...plutôt que ces petits vides qui ressemblent à s'y méprendre à du mépris réciproque. Du contact, cash, plutôt que ces frôlements frileux…

C’est toi qui est gênant, quand tout le port et le 4 ème Syndicat coopératif pesquero de Puerto Angelito se marre des récits de ta mère, grand ; et que toi t’es là, empoté, et te décide enfin à te dérider un peu.

Putain, le port des tongs et des Vuarnet à cordon ne suffisent pas à te détendre complètement, fiston d’Europa en terre bamboula. Être "cool", ça prendra son temps, vue le terreau calviniste qui t’a travaillé, travaillé, travaillé…Allez, relax, et laisses là prendre ces 1000 photos de pêcheurs musclés, et de leur raconter ses anecdotes, à ta vieille.

La mama de l’expat, elle adore les zanimaux, aussi. Surtout les toucans, mais pas les serpents.
Et pour s’approcher de sa cible animale, elle est prête à tout. Y compris les petits conseils appuyés au guide, au cas ou il aurait pas encore compris ce qu'elle cherche à figer dans le temps, à immortaliser…Ah ah…

La mama, ta maman, elle aime tout ce bordel, mais sait pas comment qu’on fait pour y vivre tout le temps, non plus. Ah ça oui, sont gentils.
Mais alors y a des trous partout sur ces routes, c’est pas possible.
Et puis toujours à la bourre dis-donc...
Mais qu’est-ce qu’ils sont gentils.
Tu sais, avant, au village, on était comme ça aussi. Y’avait, je sais pas moi, un peu d’entraide. Boh j’idéalise aussi, y’avait ces merdeux qui martyrisaient les plus faibles. Aussi. Bon et puis des rugbymen, le curé…En tout cas tout le monde tuait le cochon ensemble…
Et là, ta maman, qui t’ouvre une presque-pensée intérieure : tout pareil comme dans les romans de Mauriac, dans le bordelais rural…
Les divorcées exclues, les cancans interminables. Mais il y avait la joie d’être ensemble. Le partage. Et ici on dirait qu’ils vivent ça, pareil qu’avant, nous, non ? Hein, biquet, fiston ?
-Réponse : Mmmhh…moui, c’est possibe, m’an…Mais bon, on est tous des consumeris capitalistus à la fin, ici aussi.C’est vrai qu’y’a tous ces petits métiers et commerces de proximité, aussi, un peu partout, qu’on voit plus en Europe désormais, dans les rues…Coutelier, cordonnier, livreurs de cageots, d’eau, de lait, artisans, roulottes multiservices, chapelier, chamelier…

« Finalement, c’est bien eux qu’on raison, teh, pardi. On gobe des anxiolytiques et toutes ces saloperies par quintaux en France…Eux, pendant ce temps, ils ont pas l’air de se rendre malade si ils sont en retard ou quoi, hein, c’est vrai…Au final. Hein ?
Rôôô, qu’ils sont mignons ces gosses. Ils sont bien là, à vivre dans la nature, au soleil…Rôô les ptits bouts de chou… »

Pensée intérieure : ne rien dire sur le maladies infectieuses et autres, facilement curables, qui déciment les marmailles nues du Sud; ne rien dire sur le couvre-feu de facto dès 18h…(on est pas à Cuba ici…).
"Des coups de feu ? ce matin ? nnnnnnnann, m’an, c’était des pétards pour Santo…Tu sais, leur Santo Machin là..San Marcos, voilà, le saint des …des panaderos/boulangers...du coin...les libano-portugais là, ils aiment beaucoup leurs saints et dès le matin, bah, ils font péter des « ben laden », ces gros pétards si communs par ici…Ok ? T’inquiètes pas…"

-Et toutes ces ados, avec un bébé au bras, elles s’occupent bien de leurs petits frères, hein… ? T’as vu ? Y’en a partout dans les rues…
-Oui maman, j’ai vu...oui oui, leur petit frère…On va dire… « petit frère »
-Et les hommes, sont où les hommes ? Tous les villages, quand même, c’est les femmes qui se tapent tout le boulot…A la maison, au travail, dans la rue…Zont l’air de picoler pas mal quand même les gars, pendant que ces pauvres dames triment…te leur foutrai des coups de pieds au cul moi, boudiou…
-Ah ça, maman, bonne question, bonne idée...bonne question…

La mama de l’expat, ta maman, elle aime bien, quand elle vient te voir, dans ton chez toi, là bas, si loin, si loin.

A suivre…

Chavez inonde la messagerie du portable d'Obama

T'es toujours pas allé voir par là si j'y suis?

Que pendejo eres, mi'jo...

El día de hoy Hillary Clinton, secretaria de estado de los Estados Unidos, envió una nota formal de protesta a la cancillería venezolana. El motivo de la misiva fue que desde un número "no especificado" pero proveniente de Venezuela se han estado enviando mensajes de texto, lo que ocasionó que se le llenara la casilla de mensajes del presidente Obama. “Epale, cómo estas obi?” y “Buenos días, adivina con quién soñé anoche?” son algunos de los mensajes de texto acumulados en el buzón del Presidente Obama.

De acuerdo con las cifras que se indican en la carta, en los últimos 3 días han llegado aproximadamente 2.100 mensajes de texto, uno cada dos minutos. En la enérgica carta de protesta, según pudimos conocer, se estableció una lista con algunos de los mensajes que se recibieron en el teléfono de Barack Obama:

- Que fino fue conocerte XD.
- Epale, ¿llegaste bien?
- No me escribiste al llegar. ¿Te gustó mi regalo?
- ¿Ya te leíste el libro? No vayas a revisar ahora, pero en la página 300 te dejé una notica.
- Hoy me desayuné un pan de jamón y cuando vi una de las pasitas, no sé por qué, me acordé de ti. Llámame.
- Otra noche de lluvia... me siento tan solo y este vergatario que no suena. Llámame a cualquier hora, lo puse en vibracall.
- La pasé demasiado rico en Trinidad X)
- JEJEJEJE Anoche Aristóbulo me echó un chiste buenísimo JEJEJEJE... ¿Quieres oírlo?
- Te mandé un email, revísa tu correo.
- Te mandé otro email, con las fotos de Trinidad.
- Hoy vi un episodio de 24 y me asusté mucho. ¡Tantas cosas que pueden pasarle a un presidente como tu! A ti no te va a pasar nada de eso, ¿verdad?
- Estados Unidos... Estamos Unidos. Ji ji ji ji.
- Qué chiste tan malo el anterior, no sé que me pasó :$
- Buenos días. ¿Adivina con quién soñé anoche?
- Me invitaron a la playa... sin ti no es lo mismo, creo que no voy a ir.
- Estoy empezando a preocuparme. Me da la impresión que me estás ignorando. ¿O será que no tienes saldo?
- Mi mamá me dijo que el problema es que a lo mejor tu no entiendes mis mensajes. So I go to write in english: I MISS YOU.
- Me está volviendo loco tanto silencio.
- Si necesitas ayuda con algo, lo que sea, cuenta conmigo. Para siempre.
- Nada, seguro estás full otra vez. Qué ladi esa recesión que te tiene todo el día preocupado. Ojalá pudiera desaparecerla de un manotazo.
- Barack Hussein: en serio. Cuando leas esto, llámame. H.
- Obi, ¿me estás ignorando?.

dimanche 19 avril 2009

Raoui, le Moyen Orient en Amérique latine




Il y a des fragments de Moyen Orient, un peu partout, dans les villes et villages d’Amérique latine.

Il y a des visages, des rides, des sourires, des destins compliqués, des familles séparées par l’exil qui pèse et qui pousse, il y a des falafels, des drapeaux palestiniens, des enfants assimilés, des mosquées, des salam, des maronnites, des virements bancaires pour le Hezbollah mais surtout, pour les familles, pour les frères, pour les cousins, pour tous ceux, restés la bas, il y a des imams, de la viande hallal, des tambours derboukas, des voiles, discrets, au milieu des protubérances, des exubérances, des implants mammaires et des percussions afro des Caraïbes et de l'Amérique latine.

Quand j’entends cette magnifique chanson, Raoui, de la troublante Souad Massi, je revois tous ces gens. Toutes ces années.
Je pense à eux, à nos combats communs, à ce qu’ils m’ont..légué, d'immatériel, et par là même, d'impérissable.
Quand j'écoute Souad, je revis nos, leurs grandes joies, le plaisir d'une rencontre pleine avec des petits vieux du bout du monde dans un autre bout du monde, mais je revis aussi leurs tragédies, indicibles, "imbloggables".

Ce fut une petite surprise pour le jeune étudiant vagabond que je fus, tâtonnant et faisant mes premiers pas sur ces terres du Sud, de découvrir la petite diaspora arabo-musulmane, leurs petites histoires qui, souvent, se confondent avec les méandres sinueuses de la grande, celle avec un grand H, qui parfois broie les communautés et noie les individus.

Puis, pour des raisons qui ne te regardent pas, mécréant, je fus amené à croiser et fréquenter nombre d’hommes et de femmes du Moyen Orient, terres de mémoire, centrale, pour l'humanité toute entière, mais aussi terre de feu et de larmes, de grandeur, de beauté, de solidarité, unique, de douleur et de libertés bâillonnées, terres de dignité et de frustration sociale, politique, sexuelle.

L’Amérique latine, une autre terre des possibles pour beaucoup d’Arabes musulmans candidats au départ depuis le 19ème, mais aussi pour des minorités ethniques ou religieuses du Liban, d’Irak, de Palestine, du Sahara, de Syrie, de Jordanie…L’Amérique latine, terre de tolérance, de respect, ou les 3 fils d’Abraham cohabitent en paix, comme au temps d’Al Andalous. Cette facette là des migrations dites Sud-Sud, de la pacifique coexistence juive et musulmane, ancienne, notamment en Argentine pour le judaïsme, est fort méconnue...

Je pose ces mots et cet hymne, « ô conteur », pour Eham, Irakien, chrétien chaldéen qui a échappé, contrairement à nombre de ses camardes de promotion étudiante, à de nombreux attentats, enlèvements, exécutions, mais pas aux menaces de morts des trafiquants sans scrupules qui lui ont promis le Canada, via Cuba. Il y aura laissé sa peau, en route. On ne dénonce pas les mafias transnationales impunément.

Pour Amr, étudiant du Sahara Occidental, qui a quitté Cuba pour le Cône Sud et se trouver un destin.

Je pose cet hymne de paix d’une Algérienne inspirée, pour Suleiman le magnifique, Akhmet le Roi, Yacine et sa femme A., tous les Palestinien-nes qui ont traversé ma vie et mon cœur, toutes ces années. Et notamment aux petits vieux et leurs contes fabuleux sur la Palestine d'avant 1948 avec leurs "frères juifs"-dixit...

Je pose ce son pour A. E….kian, grands parents arméniens, famille en fuite du génocide ottoman, vers l’Irak ; puis chassés par Saddam Hussein vers le Koweit…puis en fuite pendant l’agression du Koweit par l’Irak, blottis dans la première ambassade venue. Aujourd’hui prospère commerçant et citoyen éclairé latino américain.

Pour Abdullah, prisonnier de guerre pendant 7 ans de la guerre Iran-Irak qui en a duré 8, survivant de tortures indicibles, qui a enfin trouvé un sanctuaire pour refaire sa vie. En Amérique.

Pour toutes ces familles libanaises, qui tiennent les commerces, restauration et épicerie, en gros comme au détail, comme les Syriens tiennent la construction et les textiles, en Equateur comme au Chili, et qui ont trouvé liberté, opportunités, un présent, un futur, grâce à la solidarité ET grâce à l’indifférence des latino américains. Car si tu crois que Shakhira n’a appris sa fameuse danse du ventre qu’à Baranquilla, Colombie...toute libano-arabe qu’elle est…

J’en place une pour les lecteurs francophones du Moyen Orient et du Maghreb.
J'en place une pour Loula, l'inconnue venue du froid et du chaud.

Ils nous disent, avec Souad : « Prends gardes, nous avons une mémoire ! »

Ci-après, les paroles en arabe phonétique, français et espagnol de cette chanson bouleversante.

Er ràouy

àHki ya raoui àHki àHkàya
madà byk tkoùn riwàya
aHkyly 3là nass zmàn
aHkyly 3là àlef lyla w'lyla
wa 3là loùndja bint el ghoùla
wa 3là w'lid es selTan
Hàjytek mà (d)jytek
Weddynà b3id m'hed denya
Hajytek mà (d)jytek
Koul wàHed mennà fqalbou Hkàya
Koul wàHed mennà fqalbou Hkàya

àHki w'ensà billi àHnà kbàr
fy bàlik llirana nàSghàr
ou nemnoù koul aHkàya
aHklinnà 3là el jenna aHklinnà 3là en nàr
w' 3là eT Tyr elly 3oumrou maTàr
fehemnà ma3nà ed dnya
Hàjytek mà (d)jytek
Weddynà b3id m'hed denya
Hajytek mà (d)jytek
Koul wàHed mennà fqalbou Hkàya
Koul wàHed mennà fqalbou Hkàya

àHki yà er ràouy kimà àHkàwlek
mà tzyd mà tnaqqaS min 3endek
ga3 nechfàw 3là bàlek
aHki wa nessyna f'hàd ez zmàn
khallynà fy kàn yà makàn
fy kàn yà makàn
Hàjytek mà (d)jytek
Weddynà b3id m'hed denya
Hajytek mà (d)jytek
Koul wàHed mnnà fqalbou Hkàya
Koul wàHed mnnà fqalbou Hkàya

Traduction:

Raconte,ô conteur
Racontes une histoire, qu'elle soit une légende
Parles-nous des gens d'antan
De Loundja, la fille de l'ogresse et du fils du Sultan

Commences par "Il était une fois",
Offre-nous des rêves
Commences par "Il était une fois"
Chacun d'entre nous a une histoire au fond de son cœur

Raconte, oublie que nous sommes grands
Comme si nous étions des enfants
Nous voulons croire à toutes les histoires
Parle-nous du paradis et de l'enfer
De l'oiseau qui n'a jamais volé
Donne-nous le sens de la vie

Racontes, comme on t'a raconté
Sans en rajouter, sans en enlever
Prends gardes, nous avons une mémoire
Raconte, fais que l'on oublie notre réalité
Abandonne-nous dans ce "Il était une fois".

Cuenta, cuentacuentos,
cuenta una historia, una leyenda.
Háblanos de la gente de antaño,
de Loundja, la hija de la ogresa, y del hijo del sultán.

Comienza por "érase una vez",
ofrécenos sueños.
Comienza por "érase una vez".
Cada uno de nosotros tiene una historia en el fondo del corazón.

Cuenta, olvida que somos mayores.
Como si fuéramos niños,
queremos creer en todas las historias.
Háblanos del paraíso y del infierno,
del pájaro que jamás ha volado.
Danos el sentido de la vida.

Cuenta como te han contado,
sin añadir, sin quitar.
Ten cuidado, existe una memoria.
Cuenta, haz que olvidemos nuestra realidad.
Abandónanos en ese "érase una vez".

samedi 18 avril 2009

Les Etats-Unis exigent le désarmement des milices (de joueurs de volley ball) du Venezuela

Découvrons ensemble, si tu le veux bien, mon gros cuy à poil ras, ce site satirique vénézuelien de toute première calidad : el Chiguire Bipolar. Si je traduis par "le gros ragondin schizophrène", on atteindra, très vite, "toi même tu sais", les limites de cet exercice de haute voltige consistant à traduire l'intraduisible.

Il en va de même pour cette vidéo phénoménale que je conseille vivement de s'injecter en intra-veineuses, derechef, notamment toi, et toi aussi, amateur compulsif de ces scènettes champêtres qui font le sel surréaliste et le charme folklo de ces inimitables plateaux télés latino-américains.

Il s'agit du célèbre Alo Présidente, théâtre de l'Empire dominical interminable et sans cesse renouvelé du Jacques Martin à costume rougeolive qui tient de Président légitime du Venezuela.

Chavez nous présente là une simulation de contre-attaque de résistance armée des Réservistes ou Milicianos de la Reserva Nacional. Keske donc que la réserve, me demanderas-tu, un brin interloqué, mon ragondin ? En gros, il s'agit pour Chavez d'armer et d'entrainer 2 millions de citoyens ordinaires en cas d'invasion nord-américaine et défendre la Patrie, la Souveraineté nationale, les avancées (réelles et fantasmées) de la Robolucion et la "ñapa" roja rojita.

Les Venez sont bien trop pétris de jean foutrisme hédoniste pour s'y enrôler gaiment et massivement, mais enfin, chaque samedi, de place Miranda en place Bolivar, aux 4 coins du Venez, ces regroupements de centaines d'hommes et de femmes se font, cahincaha, enfin, calin-caña, plutôt, surtout en milieu populaire, charcutiers du coin, ouvriers du bas de la calle, désœuvrés du haut, femmes au foyer, ptits vieux, bières polar et empanadas deep deep fried, qui y croient, qui trouvent un espace de convivialité, enfilent l'uniforme militaire et suivent des cours de "guerre asymétrique" et autres réjouissances et "techniques de contre invasion insurrectionnelle civico-militaire".

Une fois de plus, le réel dépasse la fiction. Une fois de plus à Vetelgeuse, comme dirait ce salopard-polisson-pesca'o de Robby "Naish" Mérou, la caricature est en direct tous les dimanches, sans trucage, sur les écrans.

Les Etats-Unis, à la vue de ces images, et notamment de ces inquiétantes manoeuvres des volleyeurs llaneros en moule burnes satinés, ont demandé le désarmement immédiat et la tenue du Conseil de sécurité de l'ONU, afin de neutraliser ces dangereux moudjahidines qui menacent la stabilité géopolitique de l'arrière cour US, et même, du Monde Libre tout entier.

La note du Chiguire est là!


Marines
envoyé par noticias24

mercredi 8 avril 2009

En route pour la joie


Bolivia



Ecuador

Rameaux, Triduum pascal, Carême...Bref, c'est la Semana Santa chez les latinos.

Ça ressemble plus à la Semaine des Passions des roumains (Săptămâna Patimilor Chku Chku Chku, ou un truc pas loin), à la Semaine de la Dépantalonnade généralisée et de la transhumance pagaillarde sévèrement burnée qu'à autre chose, mais c'est tout de même une sacrée semaine (ou l'inverse), par là bas.

Semaine toujours propice à un joli petit voyage initiatique/improvisé dans la Nature pour le petitou blanc bec de passage/en expatriation qui se doit d'arracher ces quelques jours, c'est toujours ça de pris, à la mort.

En même temps, quand on voit l'état des routes, t'as intérêt à y croire, à la Résurrection et à les honorer comme tu peux, tes Saints des Saints...

Pas gagné...

mercredi 1 avril 2009

Pitié pour la Nation, 2




Je suis injuste et de mauvaise foi envers le Venezuela et son Président.
Car ils produisent. En fait.
Ils produisent, ils produisent, vous-dis-je, et me-dédie-je, de mon dernier délit, de mon dernier post, Pitié pour la nation,
car ils produisent,
chaque jour, de la bonne niou-news bien grasse, bien calibrée pour l'export, bien comme y faut.
Prenons, à titre illustratif, cette semaine.
Juste. Cette. semaine.

D'un côté, l'inénarrable Président Bolivarien a invité à Caracas, avec moults sous-entendus proprement inouïs, Omar el-Bachir, le criminel de guerre et criminel de lèse humanité qui a financé, soutenu, armé les janjaweeds, جنجويد™-milices sanguinaires et racialistes (à chameaux) du Soudan. Le mandat d'arrêt de la CPI, cette CPI honnie par Israël, la Colombie comme par les USA, on peut se le foutre au cul, à Caracas aussi! Quelle bonne nouvelle...Bien qu'on ait ratifié le Traité de Rome instituant cette CPI...CPI qui n'est de toute façon, qu'un "ramassis d'impéralistes" de plus dans la longue, très longue liste de "cancrelats impérialistes" qui tient lieu de feuille de route du manichéisme permanent et de "liste noire" cérébrale chez Hugo Chavez.

Omar el-Bachir veut montrer coute que coute que la CPI n’a aucun pouvoir, la vider de sa substance afin de ne pas finir comme les tortionnaires serbes, libériens, sierra lénoais, congolais, actuellement jugés à la Haye, et Chavez se prête sans aucun discernement, une fois de plus, à ce jeu.
Avec ces ptits amis de la Ligue Arabe, tous de grands démocrates.
Les 250 000 morts du Darfour et 2 millions 8 de déplacés et réfugiés sont des spectres fantasmagoriques d'occidentaux, laquais de l'impérialisme, sans nul doute.
A lire, cet article lucide sur le sujet, écrit à chaud qui plus est.

Un jour plus tôt, le haud et le froid, Chavez avait proposé de recevoir des prisonniers de Guantanamo dans les prisons vénézuéliennes...Qui sont officiellement considérées comme les plus dangereuses du monde désormais, devant celles du Brésil...On se marre bien, décidément, au pays de Candy, ou tout le monde y rit...

Et le jour suivant, c'est Miss Venezuela-Univers qui s'en va en visite touristique dans le même Guantanamo. Miss Univers en visite dans le cachot honteux de l'Amérique, ça donne ça : "Je me suis teeeeellement amusée. Je ne voulais plus partir". Dayana Mendoza a trouvé "super chouette" l'expérience, "super sympa la plage et le bar des GIs".
La Vénézuélienne a passé un séjour très agréable sur place, et trouvé «très intéressante » la visite de la prison pour terroristes présumés installée sur la base américaine. Avec un groupe, elle a « vu les cellules, l’endroit où (les prisonniers) se douchent, comment ils se retrouvent eux-mêmes avec les films, les cours d’art, les livres... » « Nous avons aussi rencontré les chiens militaires qui nous ont fait une belle démonstration de leurs talents », ajoute-t-elle.
Ce bref séjour à Guantanamo « a été une expérience incroyable ! (...) Je ne voulais plus partir, c’était un endroit tellement relaxant, calme et beau »...

L’enthousiasme de la Miss pour un endroit où environ 240 hommes restent détenus, sur les 800 au départ, parfois depuis des années, la plupart sans avoir été inculpés ni jugés, torturés a déclenché une tempête de critiques tout aussi impérialistes racoleuses, disproportionnées et injustes.

Le rapport entre ces niou-niouses produites en série?
Je n'en sais foutre rien. Peut-être qu'au Venezuela, RIEN n'est sérieux...
Alors ça amuse et enjoue le déprimé qui débarque d'Europe™, tout ce bordel et téléscopage d'infos tellement oufs qu'on croit que c'est Groland.
Et des fois, c'est pas drôle, non plus, pour autant.
Pas drôle du tout.

Mais bon tant qu'ya du rhum, du gouisky et des colombiens pour faire le sale boulot, tout ira bien n'est-ce-pas...