lundi 8 décembre 2008
Gobelets
Défonçons une porte ouverte, pour commencer.
L'avenir (écologique) de la planète dépend directement des choix politiques qui seront effectués dans les toutes prochaines années.
Si tu n'as pas encore saisi cette évidence, je te prierais de te mettre à jour dans tes devoirs surveillés, RASED et autres sessions de rattrapage avant d'aller plus loin, je te prie. Ton niveau d'insouciance ou d'obscurantisme me désole et je souhaiterais te savoir disposé à avancer en ce sens; ou te prierais de retourner sur LE POST ou Skyblog, par exemple.
L'angoisse monte, nous dit-on, à la mesure de la Crise économique et sociale qui s'annonce sévèrement burnée.
Ce n'est évidemment que le début si rien n'est fait.Le pire, c'est que l'on sait parfaitement ce qu'il faut faire.
Si l'on songe aux pressions considérables qui vont se déchainer sur les ressources naturelles, afin de stimuler la relance; si on continue sur cette pente productiviste complètement suicidaire; si l'on n'adopte pas de vraies mesures coordonnées, les équilibres humains et géopolitiques des prochaines décennies seront mis à rude épreuve. Et ce sera la recrudescence des affrontements pour l'accès aux ressources en situation de rareté, ce sera le retour de la violence politique dans "nos" sociétés tempérés, nos démocraties-marché mollement satisfaites d'elle-même et de leur stabilité de façade. sans parler des conséquences sur les "autres" 5 milliards de terriens car au fonds, ils nous intéressent plutôt moins.
Le Monde Diplodocus et son archéo-croûte, qui hurle à l'Apocalypse sociale et annonce le Grand Soir depuis grosso modo toutes les rentrées de septembre depuis 1984, aura, cette fois, sans doute, l'occasion de se rapprocher de la simple lucidité et perspicacité journalistique dans les années à venir.
Les Salaires, le Capital: regardez les courbes croisées sur trente ans en Europe, comme en Amérique latine.
Affligeant. Parlant. Criant.
Nul besoin d'un PHD en économie pour savoir la sodomie à sec qui s'est tramé toutes ces années, contres les travailleurs.
Les gens semblent se réveiller, redécouvrir des lexiques oubliés (lutte, syndicat, classe) et comprendre le danger idéologique et pratique de ce que les historiens appelleront "l'âge néolibéral".
Çà ne peut plus continuer de la sorte. Ça gronde de partout.
Les vautours de divers plumages s'en réjouiraient presque...
Phase de transition anxiogène ou l'on devine à peine les contours de ce qui s'écroule sans parvenir à distinguer ce qui viendra.
Il est temps de redécouvrir de vieilles vérités remisées dans les oubliettes des mémoires et habitus de nos sociétés foncièrement urbaines, désormais.
La consommation de produits issus de l'agriculture locale, par exemple, permet de court-circuiter les intermédiaires et de réduire la débauche énergétique nécessaire à l'acheminement des produits vers les commerces. Les verts le disent depuis 30 ans, depuis Dumont. Le monde paysan, du Nord comme du Sud, a crevé, lentement, en 30 ans, ce qui est une fulgurance en termes historiques, de ce que les citoyens-consommateurs l'aient oublié ou ne s'en soient pas préoccupés.
Ils nous avaient alerté. On jouissait de produits accessibles, c'était le bon temps que nous ont légué nos parents 30 gloriossisés.
C'est le retour de calèches dans certains villages, du charbon...
On se marre bien.
Aux États-Unis, la plupart des produits vendus en supermarché ont parcouru en moyenne 2 400 kilomètres avant d'arriver à destination.
La classe mondiale de l'absurde.
Mon premier voyage transatlantique (déjà très polluant, mais y a prescription...) m'avait fort gâté, avec en gros lot, ce voisin ventripotent-content citoyen de l'Illinois, qui moquait nos petites supérettes et vantaient les "huuuuuuuuge", et "much biggggggger" hypermarchés US, les glacières et surgelés énormmmmes, ouverts 24-24, avec des produits pas chers, de partout. Il était fier. Il parlait avec une telle passion, gourmandise de son modèle de société et de bonheur standardisé que c'en était presque...touchant. And your cars, so small, ridiculous, waf waf...
Asshole de la chingada, mamaguevo!
Mais j'ai plus envie d'être touché, navré par ces connards endormis et fats que nous sommes devenus, nous et notre frénésie consumériste qui mène à la catastrophe.
J'ai besoin d'un exorcisme, comme nous tous, un écolo-cisme visant à extirper le diablotin productiviste-consumériste de ma vie!
Boire de l'eau dans des récipients en verre réutilisables plutôt que ces atroces et inutiles gobelets inrecyclables, par exemple. Vas. Proposes. Sors-les. Tu verras. On te rira au nez.
Et bien insistes et exploses leur sur la tronche, leurs gobelets de merde.
On a plus le temps de débattre là.
Ce geste (l'usage du verre, pas l'explosage de tronche) est pourtant bénéfique pour leur compte en banque, pour leur santé et pour la planète: ils te rieront au nez.
Ringard.
En 2006, l'américain moyen a consommé plus de 400 bouteilles et cannettes, générant un déchet considérable de verre, de plastique, d'acier et d'aluminium. À cela s'ajoutent les énormes quantités de combustible fossile et d'énergie hydraulique nécessaires à l'exploitation, au traitement, au raffinage, à la présentation, à l'expédition, au stockage, à la réfrigération de ces produits et au traitement des déchets résultants.
La modification des habitudes de consommation à la maison ou au travail ne se limite pas aux produits liquides, ce sont juste deux petits exemples.
Cette révolution interne peut se généraliser à l'échelle de notre mode de vie et avoir un impact global considérable.
On y reviendra.
Réduisez, réutilisez, recyclez.
En Amérique latine, le faux argument qu'il s'agit d'un "luxe" pour les pays du Sud qui doivent "financer leur développement" à coup d'une industrialisation massive, à l'image de l'Europe lors de ses révolutions Industrielles passées...continue de sévir.
A ce titre, et en guise de pirouette finale, mon classement des citoyens les plus dégueulasses, les plus anti-écolos, les plus apathiques, abrutis et ignares en la matière, par faute de leurs gouvernants anti-pédago entre autres, est le suivant:
1) Venezuela, loin devant
2) Mexique
3)Pérou
En Europe, la France est au milieu. Avec 20 ans de retard sur l'Allemagne et les pays nordiques.
Bon, l'homélie du jour est dite, je m'en vais de ce pas me faire servir un Cuba Libre dans un gobelet de plastico par Natacha, entraineuse en bikini polyester mauve, que je ne saurais contredire aujourd'hui...
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4 commentaires:
question à mille euros: qu'est-ce qui rejette le plus de CO2 ? acheter des tomates du Maroc en plein mois de janvier, ou se rendre à son amap pour récupérer (à prix d'or soit dit en passant) son kilo de patates bios ?
les tomates bien sûr ! raté... un gros camion dégueulasse plein à craquer qui remonte l'autoroute du sud, ça polluera (rapporté au volume) toujours moins qu'un péquenot en 4L qui fait 100bornes pour livrer à 15 couillons parisiens en mal de capital symbolique.
Je te jure, y'en a, tu leur ferais bien bouffer leur rutabaga...
Ah Patxi, mi amor, que c'est bon de te lire... Je te lis depuis des mois avec saveur, ton ton impertinent me ravis. J'aime ta mechanchete, loin des diplodocus lectores...
Besitos de Colombia,
Juanita de las plantanas
ce post est très mauvais. j'en serais l'auteur, apparemment.
etonnant non?
je ne peux que me sentir "contemplada", comme on dit par ici, par ce billet. Je suis également impressionnée par la capacité des gens, même travaillant dans le milieu de l'agroécologie, à consommer du gobelet jetable. Usage multiplié par la grande consommation d'eau. C'est un grand défi, parce que même si tout le monde est conscient du problème, il y a une espèce d'inertie qui fait que la plupart des gens, moi y compris à certains égards, vit largement en contradiction avec ses principes...
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