vendredi 14 mars 2008

Nouveau Monde









Comment reconnaître le Débarquement du Nouvel Arrivant?

Comment faire ses premiers pas dans le Nouveau Monde sans se "trouer" lamentablement?

Je te propose, mon lapin, les 30 conneries du rookie , les 3O bourdes du néo-arrivant en Amérique latine.
Je t'invite d'ailleurs à rallonger la liste jusqu'aux étoiles.

Bon, ya pas à la ramener. Ce gars, ce Nouveau conquérant, on va l’appeler Jean-Louis mais il pourrait bien te ressembler sacrément…

Alors, comment à coup sûr te débusquer ?
Comment reconnaître ton, mon, notre Débarquement, bleusaille?

Indicateur numéro 1 : Tu crois, pour de vrai, que la grosse dame de l’épicerie du coin s’amourache de toi, juste parce qu’elle t’appelle, depuis votre première rencontre, « mi amor », « mi vida », ou "corrazon". Tout comme la secrétaire du bureau, l’employée de banque, la policière, la maitresse de ton fils etc. Bref tu t'y crois.

Numéro 2 : Quand tu veux te faire un Cuba Libre, comme dans les bars à tapas (que tu découvres), tu empoignes le presse citron en métal (que tu découvres aussi) et met le demi-citron vert complètement à l’envers.

NB : C’est ballot. Du coup, tu t’en mets partout et c’est plus que du mauvais coca au rhum. Mais au moins, pour rattraper le coup, il te reste quelques glaçons qui flottent dans la glacière du vieil expat qui, lui, est super-insupportablement organisé, le connard.

Numéro 3 : le café tinto t’est servi avec un pitillo, que tu prends pour une petite paille. Recherchant d’emblée la considération de l’autochtone, tu aspires donc, te pliant vaillamment à ce que tu prends pour une tradition, et te brûle, durablement, les lèves inférieures. Le pitillito qui ressemble à une paille, c’est pour touiller.

NB : Un vrai empoté. Du coup, ça le fait bien rire, l’autochtone. t pis ça te suivra pour un an ou deux ça. Au bas mot.

Numéro 4 : Tu confonds encore Sabana Grande avec la Gran Sabana, la Sierra Madre du Chihuahua avec toutes les autres madres, toutes les autres sierras, tous les clebs du continent, tu confonds la corrida comida avec la comida corrida, les argentins avec les uruguayens, Chavez avec la gauche. Bref, tout est encore très confus. Nubloso.

Numéro 5 : au marché, t’as toujours pas compris que les bananes plantain ne se mangent pas comme ça, au pied levé. Du coup, tu sais plus du tout quoi en foutre de tes 2 kilos 8 de bananes, tellement ty es pas doué pour la cuisine tropicale. Du coup, penaud, tu les donnes à un indigent qui passe et t'as flairé le coup et l'embarras. Et tu finis encore plus gêné.

Numéro 6 : Il va à la plage de Choroni en bus, le gars, alors il s’arrête à Choroni; alors il devra marcher longuement jusqu’à Puerto Colombia, le gars. Bah oui. Les lieux-dits sont jamais les bons par là bas.

Numéro 7 : Tu exiges de parler à un superviseur. Et tu y crois, tout bonnement.
Tu y crois encore, tiens…

8: Si dices Silencio en la Camioneta, no te calles.

9: En descendant du bus ou du métro, sur les chics Plaza Florida, Medellin, ou Place Altamira, Caracas, ou sur Condesa, Mexico DF, ou Place d’Espagne, La Paz, ou à Palermo, Buenos Aires, ou Palo Sur, Rio, mon gars, tu mets ton sac à dos DEVANT.

NB : Au cas où. On t’a tellement seriné que ces pays étaient « dangereux », partout et en tout lieu, que t’en perds ton discernement.

10 : Tu crois les journaux. Tu lis les titres, les chapeaux, les entêtes, les articles. Et tu lis ça comme si c’était le Fig ou Le Monde. D’ailleurs tu compares.

11 : Tu crois vraiment, à force de regarder O Globo-Brésil, Televisa-Mexique ou Globovision-Venezuela, qu’il est temps de brader tes biens, de solder tes comptes et de fuir pour Miami. Le communisme, les nouveaux impôts et les négros-habitants des barrios/favelas arrivent pour te saigner!

12 : Tu crois vraiment qu’elle a 19 ans. Sérieux. Pour de vrai.

13 : Tu fais encore la queue, au comptoir, en magasin. Sagement. Docile. T’es vraiment un gros con.
14 : Tu crois encore à la Révolution en Amérique latine,au Che du XXIème siècle et au folklore de la résistance armée. T’es vraiment à côté de la plaque.
15 : Tu crois que lever la main suffit pour avoir ton addition. T’es vraiment long à la détente.
16 : Tu cherches la sonnette dans le bus. T’es vraiment un sale bourgeois.
17 : T’as rendez-vous à 8 heures, tu vas à 8 heures.
18 : T’as rendez-vous à 8 heures, tu vas à 8 heures 30
19 : T’as rendez-vous à 8 heures, tu vas à 8h45. 9 heures irait très bien pourtant.
20 : Tu crois toujours, pour de vrai, qu’ahorita veut dire « tout de suite ».
21 : Tu crois toujours, pour de vrai, que « manana te lo doy » veut dire « demain jte le rends »
22 : tu crois toujours que la « ultima y nos vamos » signifie vraiment que c’est la dernière tournée
23 : Tu demandes pas le prix avant (Margaria, Ciudad el Carmen, Cartagena), t’es bon à plumer
24 : Tu demandes le prix avant (Chuquisaca, Pisac, Chihuahua, Salvador de bahia), t’es indécent
25 : Tu vas vraiment à droite puis à gauche puis près du point vente de bières, c’est là en face, comme te l’a dit le gentil passant. Et tu te perds. Et tu redemandes à un autre passant qui te dit le contraire. Tout aussi gentiment. Et tu te perds. Et tu…Tu pigeras donc jamais qu’il est impossible de perdre la face devant le gringo, et que JAMAIS ils ne pourront admettre que, non, ils ne SAVENT PAS ?
26 : Au kiosco à journaux, tu crois vraiment que tu vas avoir le truc que tu veux (Caracas, Guatemala). Mais non. On va te refourguer qq chose de mieux parce que tu sais pas.
27 : Tu vas au Bureau de Change de l’aéroport. T’es vraiment un bleu…
28 : Tu penses vraiment que sur les passages cloutés, le piéton sera prioritaire ou pour le moins, respecté.
29 : Tu penses vraiment que le bus va s’arrêter à l’abri bus. Tu attends. Tu attends Godot. Au moins t’as cette connerie de Guide du Routard à éplucher…
30 : Tu penses vraiment que t’es le plus beau. Mais non…c’est cruel et je suis désolé de te l’apprendre, Jean Louis, mais elles en ont qu’après ton fric, imbécile !

Voila. C’est arbitraire. Ça fait du bien.
Sinon ça va bien.

Allez, donnes m'en quelques unes des caguades de débutant...

19 commentaires:

Anonyme a dit…

EXCELLENT !

Michèle

Anonyme a dit…

Enfin ! Merci !

René P. qui est vivant

Anonyme a dit…

Ce post va devenir culte, laisse-moi juste le temps de trouver de nouvelles caguades de débutant (faut dire que t'as déjà bien fait le tour du sujet:)

Anonyme a dit…

Tu demandes une facture pour chaque personne et tu n'en reçois qu'une.

T'as l'air de Mars quand tout le monde te demande: ¿Donde está mi regalo?

Tu te mets à scander: Viva la viva la Revolución en présence d'officiels (sic)à la nième panne de courant. Et là tu ne comprends ils te mitraillent du regard.

Mwah,
Loula

Anonyme a dit…

C'est vraiment un billet genial. Perso j'aime beaucoup le 25 (tellement, tellement vrai...)
Je rajouterai mais c'est tres feminin tout ca: "si si mañana, sin falta, nos tomamos un cafecito" Si tu changes d'un iota ton programme du lendemain, t'es vraiment la derniere des cruches...

Anonyme a dit…

J'en ai une autre, ca m'etonne meme que tu ne l'ai pas citee:

Tu circules a Mexico DF avec des plaques d'un autre etat, tranquillement, sans commettre aucune infraction et quand le flic te siffle, comme un con tu crois qu'il faut mieux t'arreter.
Bingo tu viens de perdre 300 dollars...

didi a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
didi a dit…

as mal vu !

Ma caguade :

Tu débarques le premier jour de la semaine sainte !

MiKE a dit…

Vraiment excellent !! Tu peux rire mais la 12 m'est encore arrivé récemment, après plus de 4 ans de Mexique ;-)

Anonyme a dit…

Sauf pour les bus, leur destination, les risques avec le sac, c'est quand même plus facile au Brésil, dans l'ensemble. surtout au restau;

Ah si: le 25 c'est pareil, et surtout le 12 (aventure TRES pénible aussi comme un vrai mufle, il m'est arrivé de demander la pièce d'identité, de façon détournée si possible)

_________

Si du Brésil tu ne connais que Salvador, laisse tomber. C'est zouli mais c'est là et seulement là que j'ai eu VRAIMENT l'impression qu'on ne me prenait QUE pour un pigeon, et sans même faire semblant d'autre chose.

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Tu sais que des chroniques comme celles-là, il faut en faire un bouquin? On en causera si tu veux

Christian a dit…

Excellent

Mes Blogs de Colombie
San Juan de Pasto Colombia
Colombie : Bogota, Villa de Leyva, Raquira...

Unknown a dit…

- Dans le genre ahorita, quand ca fait 3 heures que tu roules pour aller a un endroit dont on t'assures qu'il n'est qu'a 2h de route par la route pitoresque, plus sympa et a peine plus longue que celle avec les touristes (d'ailleurs sur la carte c'est la meme distance), et que dans le doute tu demandes si t'es encore loin, tu retrouves le sourire quand on te repond "aqui no mas" (avec le pues en option), "muy cerquito", ben encore une fois t'es con (on te l'a deja dit pourtant, cf. 25). La prochaine fois tu prendras la route principale.

- Tu te demandes encore qui est cette mysterieuse "negra" a qui on fait toujours reference alors que t'as jamais vu une noire dans la bande de potes.

- Tu crois encore que gordito c'est un prenom, et tu te dis qu'il est super repandu, un peu le Pierre local quoi.

- En parlant de lui avec des potes, tu te rends compte que ton pote Miguel est chinois, c'est marrant toi qui connais un peu l'Asie t'aurais jure qu'il etait d'origine japonnaise.

- Quand on te dit qu'il va falloir "collaborar" pour faire avancer les choses, bonne ame que tu es, tu remontes tes manches pour filer un coup de main.

Anonyme a dit…

Au marché, tu arrives péniblement à faire baisser de 5% le prix d'un objet et tu te prends pour le roi du marchandage.

Patxi a dit…

Merci pour vos contributions.
que mas?
qui veut "colaborar"?

Anonyme a dit…

Au Brésil du nord, au contraire, tu ne vois pas le panneau "fila, por favor" et tu tentes de resquiller.

Si tu survis pour raconter cette mésaventure, c'est que tu as beaucoup de chance. Ou alors c'est que tu es vêtu en "terno e cravata"

_______________

Tu prends un taxi entre l'aéroport et Belém-centre, sans connaître le prix approximatif et tu payes 90 R$ au lieu de 25-30 (pourtant il y a un compteur!)

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Brésil toujours: tu as envie de dormir dans un hôtel confortable et correct, tu as un passeport pas louche, une carte de crédit, des vêtements propres, et pourtant "c'est complet" partout.

La prochaine fois tu auras une valise à roulettes et pas une "mochila" (sac à dos)

Anonyme a dit…

Excellente initiative !

J'y vais de mon grain de sel :
- Tu prends les buveurs de maté dans les rues de Montevideo (ou ailleurs) pour des fumeurs de crack : bah ouais, c'est quoi cette calebasse chelou et cette pipette argentée ?!

- Tu crois que les retraits limités à 300 $AR au guichets automatiques en Argentine s'expliquent par le fait que "c'est vrai quoi, merde on est dans le Tiers Monde, ils n'ont pas beaucoup de liquidités ici"...

Vu, entendu, de verdad !

Anonyme a dit…

La nuit, tu t'arretes aux feux rouges. Avec un peu de chance, tu ne te fais pas percuter par derrière.

Tu prends l'autoroute dans les 15 minutes qui suivent la première pluie après 4 mois de saison sèche, pendant lesquels toutes les vielles caisses ont couvert la chaussée d'huile et tu ne comprends pas pourquoi tu fais un triple tête-à-queue à 30km/h (mon erreur d'hier)

Anonyme a dit…

Tu comprends pas pourquoi on te demande toujours ton numéro de cellule quand t'achètes un truc dans une boutique.

Une fois que t'as compris que c'était pour la facture, tu fais des efforts de mémoire pour te rappeler de ton numéro de passeport sans te tromper, et il ne te vient pas non plus à l'idée de donner n'importe quel numéro de téléphone.

pimpin a dit…

Quand tu débarque à Retiro (gare routière de Buenos Aires) tu prends un taxi à la sortie;
Et comme tout le monde t'as mis en garde qu'ils sont tous là pour plumer du touriste tu fait confiance à ton flair pour prévenir toute embrouille.
Malgre cela tu acceptes la gentille proposition que te fais le chauffeur de te faire du change!
Et tu te fais refiler des faux billets, et en remerciant. Faux billet qui seront reconnus comme tels par n'importe quel caissier.