samedi 24 avril 2010

Je ne dis pas




Je ne dis pas "le BUZZ" je dis "le bouche à oreille"
Je ne dis pas "ça tourne" je dis que ce n'est que du "téléphone arabe".
Je ne dis pas "au niveau de ton vécu" mais "compte-tenu de ton expérience"
Je ne dis pas « ASSUMER » je dis plutôt « faire face à une couille », "faire front, dignement", face à une situation difficile.
Je dis bastonner, je dis pas fighter, je dis pas collapsé, je dis effondré,
Je dis pas folklo, je dis plouc, et tu ne me trouveras jamais, Dieu m’en préserve, jamais, « interpellé quelque part ».

Je peux dire, rarement, Kiffer, mais par accident ou paresse, je préfère « apprécier », et je ne dis plus « le pied » depuis Frankie goes to Hollywood.

Je ne dis pas « wow wow », plutôt« putaing con » ...

Je dis pas babtou, je dis blanc bec.

Je te dis pas « J'te dis pas », je dis « tu n’imagines même pas ».

Je dis pas "Comment trouves-tu mon baggy ? Beuflant !"
Je dis il est « drôlement chouette, ton pantashop», attentif à la survivance de ce…reliquat...

Je ne dis pas Zahia Dehar, je dis Claudia Cardinale, je ne dis pas Lady Gaga, je dis Jeanne Moreau.

Je dis pas Blackie, avec une nuance d'affection complice, je dis NOIR ou RENOI, dans les bons jours. Je dis pas rebeu je dis arabe.
Je dis pas break je dis pose, je dis pas mec je dis rose, je dis pas Cibler mais je prends pour cible.

Cela n’a sans doute pas plus de sens que ce que tu voudras bien y mettre…

Mais pour autant…je me rends bien compte que je fais partie d’une génération qui ne croyait pas tout révolutionner, tout ringardiser, tout défourailler, non. Une génération ou l’on pouvait encore prendre le temps de se rencontrer sans se conquérir…Il me semble bien, oui, que c’était le cas.L’époque techno-populiste qui est la nôtre, flattant les bassesses et les lâchetés de l’homme moyen, et surtout celle de son avant-garde technico-commerciale, de ces ptits truands portuaires initiés à l’économétrie, de tous ces prototypes peu ragoûtants dont raffolent les instituts de sondage, de ces mangeurs d’homme en 4X4 dont le sens critique n’excède que de peu celui du ver solitaire, et gambergent à longueur de journée leur « faut pas rêver » et leur « ma différence à moi ».

Et donc, ou veut-ce donc en venir ?

Je ne dis pas que l’hiver est fini, ça y est, non, je dis que le printemps est inexorable.
Je ne dis pas que je ne retournerai plus en América latina, je dis tout au contraire qu'un jour, je m'en viendrai vous rendre visite et...y rester pour de bon. Pourquoi pas?

Ni tout à fait d'ici, ni vraiment d'ailleurs, voila ou on en est. Ni d'ici ni d'ailleurs, version light et tout à fait vivable (par rapport aux arabes de cités, par exemple, eux qui ont l'inconfort certain de devoir se taper toute une existence comme ça, leur cul entre deux chaises pourries...). NDINDA, telle est la dynamique irrémédiable dans laquelle nous nous sommes embraqués il y a fort, fort longtemps, avec joie et gourmandise. En fait, c'est délicieux de jouer à chat avec son mode de vie. Non?

Bref, je ne dis pas que c'est fini, ce blog pâlot, je dis au contraire que ça repart.

1 commentaire:

Emi a dit…

Yes Patxi! L'Amérique Latine, aussitôt essayée, aussitôt adoptée, et je sais de quoi je parle!...