jeudi 5 mars 2009

Manu Chao Néreux


Kassdédi Juan Anticipo

Non content de piller les musiques du tiers-monde et de nous saouler avec la même chanson depuis 10 ans, Manu Chao vient également de rater son imitation de Pierpoljak.


Manu Chao, autant le dire tout de suite, je l'ai vu plusieurs fois sur scène, avec Radio Bemba, ébé ça casse la baraque, putain cong.

Mais c'est juste toujours assez amusant, ce décalage, qu'il ne peut pas complètement maitriser non plus, le Manu, entre cette image de contestataire pur et intransigeant, preux chevalier des mondes alternatifs, éter-alter-ado, et la réalité d'un redoutable business man qui ne fait que très peu de concessions financières pour des motifs d'ordre social, solidaire, généreux envers quoi que ce soit.

Je parle avec le ton de ceux qui savent, ça t'agace, je sais, c'est parfait.
Demandes-en d'avantage aux organisateurs des Vieilles Charrues, tiens; ou des festivals et concerts "gratuits" (pour le public, pas pour les organisateurs, qui ont casqué 700 000 US $ cash le "citoyen du monde") en Amérique latine; demandes leur les tarifs du bonhomme, de plus en plus gourmands, inaccessibles, même pour des concerts qui s'inscrivent dans un cadre associatif ou même les plus grosses stars font un petit effort pour baisser leur cachet. Pas Manu. Pas Manu. Le festival Tempo Latino, juillet 2007, dans les arènes de Vic-Fezensac tiens, par exemple. Demandes aux organisateurs le prix de l'alter-capitaliste le plus connu de la planète! Et à Noir désir, la demande avec huissier pour le petit riff improvisé sur "Le vent nous portera". On cause pas, on envoit l'huissier.
Et c'est pas des rumeurs internet à la con, qu'ch te dis.
Et si Patxi, c'était moi, Bertrand Cantat, tiens: les dates correspondent...Bref.
Et avec les Negu Gorriak, aussi, les histoires de pognon...

Pour une de ces grandes gueules d'un autre monde possible et nécessaire, on le voit pas vraiment réinvestir ne serait-ce que des petits fragments ci ou là de sa colossale fortune dans le pot d'initiatives pour le coup vraiment révolutionnaires, dans les tiers-secteur, dans l'économie solidaire, dans ces pays et ses quartiers populaires qu'il aime tant.

En Amérique latine, il est souvent perçu comme un barcelonais global, ou un mexicain européanisé, au père espagnol. Si vous dites qu'il est né Jose-Manuel Thomas Arthur le 21 juin 1961 à Paris, bien parisien, bien français, même si exilé depuis un bout de temps, et de parents galicien et basque, on vous accusera justement de tout ramener au Pays du Fromage. Manu, il est surtout bien malin.

Ses paroles, "Politics c'est tout pourri", "toute la politik, c'est tout pas bo caca", tout en appelant à la paix et à se lamenter de la "pas belle guerre" qui pourtant ne débouche qu'avec ces mêmes accords politik cacas, ébé, ça dénote la pensée d'un ado, oui, encore. Mais un ado bien affûté niveau business.

Un dernier chisme pour la route: "Si j'avais l'portefeuille de manu chao", chantent les Wampas. Saviez-vous qu'Alain des Wampas, a formé avec Manu Chao entre autres Los Carayos, groupe de rock alternatif dans les années 86-87...et que bon, y a pas que de la jalousie, y a aussi de bonnes rigolades sur le personnage d'aujourd'hui quoi...

Enfin, ce n'est qu'un musicien, et moi je ne suis qu'un insignifiant blogeur anonyme qui aime bien sa camounette, malgré tout.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

On ne tape pas sur Manu Chao en ma présence, Patxi, bordel. C'est comme si tu blasphémais.

J'ai vu les Carayos dans un petit bar de Montpellier il y a une éternité, 50 personnes maximum dans la salle. Les musiciens qui en chient pendant des années et qui un jour tirent le gros lot grâce a leur talent et a leur message, on ne va pas les massacrer dès qu'ils se ramollissent un peu.

Ca n'est sans doute pas lui qui gère de près son business quotidien ou l'organisation des tournées, les cachets, tout ça. Ce mec remplit un stade sur son nom dans toutes les Amériques (y compris a Yankeeland ou je l'ai vu deux fois) et en Europe, forcément il y a beaucoup de fric brassé autour de lui, et des gens qui vont pas être contents a un moment. Mais tu as oublié de parler aussi des innombrables anecdotes concernant le père Chao jamais avare ni de son temps ni de son argent pour aider certaines causes, ou faisant ici et la des concerts improvisés.

Et puis l'histoire avec Noir Désir, ça peut aussi se lire d'une façon inversée, les uns utilisant la renommée internationale de l'autre pour mieux vendre leur single (très belle chanson par ailleurs). On fait dire ce qu'on veut a n'importe quoi, Patxi. La vérité doit se situer entre les deux, un quiproquo, une incompréhension ou tout simplement une petite impro entre des musicos dans un studio, sans penser a signer un contrat de douze pages en cinq exemplaires, qui devient une affaire de gros sous entre multinationales et une rumeur méchante sur le web.

(Taper la phrase "La rencontre fortuite et en toute amitié entre Noir Désir et Manu Chao" dans Google pour avoir le point de vue de l'autre cote).

Bref.

Et puis meme, si Manu Chao, dans sa vie de tous les jours, ne correspond pas toujours a l'image que l'on voudrait avoir de lui, c'est peut-être notre problème, pas le sien. On est entre adultes, merde, on ne parle pas d'une pseudo-star préfabriquée et des fans ados a moitie décérébrés. On comprend que les êtres humains ne sont pas parfaits.

Pour moi, c'est depuis vingt ans un excellent musicien, dont les chansons ouvrent l'esprit et repoussent l'horizon des gens.

Voila, tu vois, tu m'as énervé, il a fallu que j'en tartine une longue couche. Ne recommence pas, hein.

Francis J. a dit…

Lucide, Gainsbourg disait que la chanson est un art mineur. Chao nous montre que ça peut être un art vraiment très mineur. Le degré zéro de la zizique, pour paraphraser Barthes.

Anonyme a dit…

Désolé Guillermito, mais pour une fois que quelqu'un ose cracher sur cet escroc de Chao, j'applaudis!

Depuis que je l'ai entendu piller un riff de chez Chris Rea (Auberge) en toute impunité, je ne me fais d'ailleurs plus aucune illusion sur la droiture du personnage... Désolé pour le grand rêve alter-gaucho de tous ceux qui croient au Père-Noël...

Anonyme a dit…

Parce qu'il restait encore qq'1 pour croire au mirage Manu Chao?

Patxi a dit…

Je recommencerai volontiers, Mr Guillermo. car nous voila récompensé par votre verve...
Moi j'aime bien, il transforme plutôt bien ce qu'il touche.mais disons qu'il est pas le roi des lyrics ("politik kills, la politik c est caca", tout en déplorant très approximativement les guerres, franchement, c'est pas terrible; ni le roi de l'audace et du renouvellement.
En tout cas, je ne me tape pas le gars juste pour le geste. faut juste partager ce que l'on croit savoir de source sure, on jette en pature, et pis à la fin y a des guillermo et des arthur.
ça s'appelle de l'internet et ma mère cherche encore la notice.
tudo bom...