dimanche 17 août 2008

Du sang dans l'assiette

Un article du GUARDIAN.
Du sang colombien dans nos assiettes...


La passion des britanniques pour le chocolat, les gâteaux et les chips alimente une violente campagne qui contraint les paysans Colombiens à quitter leurs terres pour rendre disponible les terres pour établir des plantations de palmiers à huile, indique un rapport daté d’aujourd’hui.

Les consommateurs anglais sont devenus le marché d’exportation le plus important de la culture controversée utilisée pour la margarine et la pâtisserie ainsi que pour la pâte dentifrice, le savon, les détergents et les cosmétiques.

L’augmentation de la demande a soutenu une expropriation impitoyable par les groupes paramilitaires dans les régions rurales de Colombie, indique War on Want- un groupe de défense des droits humains basé à Londres- dans le rapport.

“ Bien qu’étant l’un des plus grands consommateurs des produits tirés de l’Huile de palme en provenance de Colombie, le Royaume-Uni ignore l’impact dévastateur de cette culture sur la vie des communautés indigènes et Afro-Colombiennes.”

Le rapport détaille les nombreuses saisies de terre dans la région du sud-ouest pacifique où les agriculteurs de subsistance ont été expulsé et dans certains cas tués par les groupes armés qui cherchent supposément à se faire de l’argent grâce au boom de l’huile de palme.

“Le chocolat, la margarine ou le savon que nous voyons sur les étagères de nos supermarchés contiennent de l’huile de palme qui a de grandes chances de provenir d’un pays où les gens sont forcés de quitter leur terre, dont certains d’entre eux sont tués brutalement, pour réponde à la demande internationale.”

Au cours des quatre dernières années, la Colombie a plus que doublé ses terres de culture à 350000 hectares, avec un quart des exportations en direction du Royaume Uni et une grande partie du reste destinée à l’Allemagne et à l’Espagne. La Colombie est le cinquième plus grand exportateur d’huile de palme après la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande.

Le gouvernement de la Colombie fait la promotion de cette culture comme étant une alternative légitime au coca, la matière première pour la cocaïne qui entretient le conflit entre les rebelles gauchistes, les milices de droite et les forces de sécurité. Le Président Alvaro Uribe, l’allié le plus proche de Washington en Amérique du Sud a également fait la promotion du biofuel et a indiqué qu’il espère que la zone cultivée sera décuplée dans les dix prochaines années pour dépasser les 3millions d’ hectares.

En janvier , les procureurs ont ouvert une enquête formelle contre des propriétaires de 23 plantations de palmeraies à huile à Uraba, soupçonnés d’être liés aux forces paramilitaires.

Jens Mesa, président de National Palm Growers Federation a indiqué au Guardian que cette culture apportait au pays des investissements dont il a grand besoin et que les cas d’expropriation étaient isolés.

“Nous déplorons ce qui s’est passé à Uraba [Colombie]. L’ensemble de l’industrie de l’huile de palme a été stigmatisée par ce fait. Le conflit n’existe pas à cause de l’huile de palme, mais à cause du traffic de drogue. Le coca déplace même l’huile de palme dans certaines zones.”

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga
http://www.guardian.co.uk/world/2008/may/12/colombia.food

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourtant la Malaisie et l'Indonésie font ce qu'elle peuvent, je vous le promets... le "Haze", (sorte de brouillard acre, malodorant et irritant dû au feux de forêt allumés par l'humain afin de débroussailler et faire place nette pour les beaux palmiers) qui recouvre toute la région entre juin et septembre nous le rappelle chaque année (plus ou moins selon les jours).
Et n'oublions pas que ça sert aussi à faire des bio-carburants... une tourbière de quelques milliers d'hectares asséchée en Indonésie pour pouvoir y planter des palmiers à huile émet plus de gaz a effet de serre que l'ensemble des industries et voitures françaises chaque année. Vive les bio-carburants qui vont sauver la planète de la pollution !!!

Mohamed El Kortbi a dit…

les bio-carburants vont affamer le monde !

Anonyme a dit…

Et l'histoire ne dit pas que l'huile de palme est considérée comme l'une des plus mauvaises pour la santé. Elle contient surtout de la graisse saturée solide (45 % de graisses saturées, alors que l'huile d'olive n'en a que 15 % et l'huile de noix 10 %). À l'instar des gras trans, les gras saturés contribuent à augmenter le mauvais cholestérol. On les retrouve dans les collations, les produits de boulangerie et les aliments qui contiennent du lard et de l'huile de palme ou de coco.

Conclusion : lisons les étiquettes!

Anonyme a dit…

un bon article ici aussi :
Le coût social des agrocarburants et le cas de la palme africaine en Colombie
Extraits du récit d’une expérience vécue auprès des paysans colombiens dépouillés de leurs terres pour les plantations de palme africaine destinées aux agrocarburants, par François Houtart
http://www.iteco.be/Le-cout-social-des-agrocarburants

Patxi a dit…

Putain, il y a quand même des pointures dans mon modeste et génial mini-lectorat;Merci pour ces apports.
Merci Dr Moussa, je ne regarde plus ma chocolatine de la même façon...