dimanche 16 septembre 2007

El Tio


T’es beau.






T’es beau, toi.
Toi, couple bonito, complice, surpris en pleine contemplation extatique devant l’Illimani.
Tu contemples. Un bon 6400 mètres. Du solide, tout de même. Oh certes, il y a bien des bouts de glace qui fondent sur ses flancs, les jours de chaleur. Des petits éboulis quand le vent (le vicieux, celui qui vient d’avant) se fait trop brutal. Mais par derrière, et en son cœur, ça se régénère tout seul. Et la masse qui vibre, le noyau dur de cette belle oeuvre demeure brut, intact, indestructible. Comme toi.

T’es si beau, chti couple.

Et ton enfant qui vient, il est si beau aussi, déjà, je le sais, je le sens.
Il sera tout comme vous deux, à votre image même. Malin, intelligent, généreux, ouvert, de coffre et de caractère, alternatif (kanal-autentik), courageux, vivant, tellement vivant.

Pour ma part, je serai un super Tonton, Super Tio Patxi. Je l’emmènerai à Teotihuacan comme au Torres del Paine cet enfant, je l’emmènerai voir l'Aviron Bayonnais comme le cirque Pinder.
Quand il sera ado, et que je serai, déjà, un vieux beau tout délavé mais, MAIS, rigolard, et que je le saoûlerai avec mes vieux contes. Comme ça, vous aurez tout loisir pour vous assoir et contempler les dunes, tous les deux.

Un pas en avant, un pas en arrière, le couple est un tango. L'important est de finir par se toucher...Dit-on par ici.

Allez, une dernière pour la route. C’est du vieux jeu, c’est du Giraudoux, c’est mignon. C’est pour vous deux.

Il n'y a jamais eu de créature. Il n'y a jamais eu que le couple. Dieu n'a pas créé l'homme et la femme l'un après l'autre. Il a créé deux corps jumeaux, unis par des lanières de chair qu'il a tranchées depuis, le jour où il a créé la tendresse.

[Jean Giraudoux]

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