mardi 19 juin 2007

Barbarie, Civilisation, et ma main dans ta gueule


Une école rurale, dans une vallée encaissée de Bolivie pleine de Barbares


Tiens, de la poésie pour de vrai, dans ta face.

... Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage.[ Essais, I, 31 ]
Michel Eyquem de Montaigne

(kassdédi à un autre bordelais civilisé, Juppé, futur-ex-futur expatrié du Québec. Mais QUI va sauver la planète ?)

Là-bas, loin, de l'autre côté de l'Atlantique.
Quels barbares, ceux-là.
Ou, pareil, mais à l'envers: quelle "société idéale", quelle "Utopia réalisée" que ceux-là. Là bas, le paradis, ou l'enfer.
Puis, un jour, tout simplement, c'est chez toi.

L'expatrié, trop critique, ou trop idéaliste. C'est que ça prend son temps de trouver le bon tempo, la juste mesure des phénomènes.

La même difficulté, de part et d'autre, au début du moins, à se saisir, à le saisir, l'alter ego, dans son environnement social. Sa façon de réguler, de vivre, ses frustrations, ses joies, ses combats, ses malheurs, dans son monde là, si différent, si familier, aussi.

"Civilisation, barbarie".
Relativité des concepts.
Un sens sans cesse à conquérir.

Enfin on peut vivre en expatrié, à Paris comme à Mexico, sans se soucier de rien. Prendre sa caipirinha, se poser des questions de fond ou de forme ou pas. Tout est valide.

Mais s'il fallait ne choisir qu'un exemple, ce serait celui-ci: la mort violente. Infligé aux autres. Ou à soi.

L'amérique latine est un continent violent. Suffisamment de clichés, plus ou moins justifiés, existent sur le sujet. Sao Paolo, Mexico, Caracas, métropolis post-modernes hardcore.

Amnesty International estime qu'il y a 1,000 meurtres par armes à feu dans le monde. Chaque jour. Le Venezuela, avec 0.3% de la population mondiale, représente 4.4% de ces morts là. Il y a à peu près 5 fois plus d'armes en circulation dans le pays que les 1.5 millions enregistrés. Un vrai carnage. Banalisé. La loi de la jungle.
Nous, on a d'autres soucis. Banalisés, pareils.

On s'accoutume à tout si on prend pas gare.

Alors voila. Un soir, une collègue latino avec une expérience prolongée en Europe m'interpelle. "OK, on sort le bang bang pour un rien ici, chez nous. Mais au moins, on ne se suicide pas comme chez vous, là. On est pas tout gris là, dès que surgit une difficulté" (traduction à peu près fidèle).

Alors je me mis à chercher, à chercher.
Hardcore, certains chiffres, à force de chercher.

Vénézuela, 2004: 13 000 homicides sur l'année répertoriés par le CICPC, la police scientifique, conjointement avec les Morgues du pays.
"Un taux hallucinant. C'est énorme. Quelle barbarie. Quelle société! Quel malheur, quelle angoisse. Comment pouvez-vous laisser faire? Bouh là là, on est mieux chez nous!", s'exclamera votre tonton Roger, de Honfleur.

France, 2003: 13 000 suicidés sur l'année, répertoriés par la très sérieuse DRESS."Un taux hallucinant. C'est énorme. Quelle barbarie. Quelle société! Quel malheur, quelle angoisse. Comment pouvez-vous laisser faire? Bouh là là, on est mieux chez nous!", notera Clara, votre jeune fille au pair brésilienne, de Recife.

Et alors?
Non, rien.
C'était juste pour mettre du Michel de Montaigne + du mai Lan + une kassdédi à Juppé et à la jeune fille au pair brésilienne + des stats qui font sérieux dans le même verre de chicha.

5 commentaires:

victor a dit…

Tiens, je reconnais là l'un de mes grands discours...
Quand je dis aux français que je me fais réveiller par des coups de feu le matin, ils ne comprennent pas comment une vie est possible dans ces conditions. Tous les mois, on entend parler dans notre entourage d'un oncle qui s'est pris un headshot au feu rouge, ou d'une copine qui se ramasse une balle perdue à la terrasse du café.
Pourtant, je ne sens pas ma vie en danger plus qu'en france, ou regne une autre violence, plus latente et taboue.

Anonyme a dit…

toujours autant de plaisir à vous lire mon cher Mônsieur Patxi.
Aujourd'hui alias Marie Delcas nous en parle de la violence au Venezuela
dans le monde
Enfin je disais ça comme ça, faudrait peut être lui demander si le but est de faire faire plaisir aux français...
En tout cas moi je trouve que ta chicha a un peu un sale gout, parce que des stat avec juppé où il faut réfléchir je trouve ça assez dur. Moi j'aime mieux le rhum sans réflexion. C'est plus sain pour l'esprit.

Anonyme a dit…

en plus ta chanson elle est vraiment moche!
Je voterai bien une motion pour que tu la change...

Anonyme a dit…

Patxi, tu vas me haïr, tant pis : je signale qu'en lus des suicides, nous atteignons les 220.000 avortements par an dans notre pacifique France...
http://francelatine.over-blog.com/article-6807256.html

Anonyme a dit…

Phiconvers ici, c'est un peu comme Ni Putes ni soumises avec Christine BOUTIN en ministre de tutelle: ca ne collera jamais.
Vas, je ne te hais point, je meprise tes raccourcis et tes velleites propagandistiques retrogrades.
En meme temps je l ai bien cherche, ce message est naze, comme sa musique.ca aide pas.
tonio, merci du lien de la toujours interessante marie delcas.
Victor, de acuerdo entonces.

tonio, je vais la changer la zique,la verite..