jeudi 25 septembre 2008

Comment s’expatrier avec succès dans un pays du tiers-monde



Un lien découvert chez Mickou, Tequila, Mexico, une fois de plus.

C’est une exclusivité de Boxsociety: 7 conseils fondamentaux pour réussir son expatriation. Pas un de plus, pas un de moins. Il n’y avait qu’une personne capable de nous délivrer cette pépite:

Jon Consulting, le seul et unique spécialiste qui peut fièrement revendiquer son titre de e-consultant…

Si l’expatriation c’est votre affaire, conservez précieusement ces recommandations et n’oubliez pas de les consulter chaque fois qu’il sera nécessaire: c’est votre passeport pour ne pas rentrer bredouille.

Comment s’expatrier avec succès dans un pays du tiers-monde

Que ce soit pour lancer son biz ou pour se faire payer grassement par une multinationale pour aller porter son costard par 45 à l’ombre, l’expatriation professionnelle a du bon. Surtout dans un bled du Tiers Monde. Là où le Soleil brille aussi intensément que les lèvres humides des pétroleuses locales, frétillant à la vue des beaux européens blindés de tunes que nous sommes.

Les délices d’une vie facile, gorgée d’alcool et de filles bon marché, les plaisirs exotiques de la découverte d’un territoire étranger et de ses habitantes, les douceurs exquises d’un travail peinard à l’ombre des palmiers… Tout ça, c’est pas du pipeau de brochure touristique. Les pays pauvres sont le nouvel eldorado du cadre moyen qui s’emmerde à mourir dans la grisaille puante du périphérique.

Mais, attention les gens, car réussir son expatriation n’est pas un mince affaire et beaucoup s’y sont rapé les gencives, après s’y être pété les dents. Ils se sont chiés dessus plus que la tourista locale l’autorisait, ils sont se sont fait bouloter les bourses par une indigène ambitieuse et plus maline qu’eux, ils se sont fait rétamés professionnellement par les crasses perfides de fenecs de bureau qui voulaient se payer un blanco, bref ils se sont crâmés sur tous les plans.

Je profite donc d’être de passage sur le blog de David, pour vous donner quelques conseils à ma sauce sur un sujet qu’il connaît bien et moi pas du tout. Mais c’est mon métier de charlot consultant qui veut ça.
Comment s’en sortir alors pour aller taffer hors de son pays natal sans se faire zeubi par les fausses promesses de ces nouveaux paradis, sans se fourvoyer dans un néo-colonialisme bobeauf, ni passer pour un pignouf de toubab en achetant un kil de marijuana à un flic déguisé en clodo ?

Vous n’apprendrez pas tout en un post, il vous faudra payer de votre personne, mais j’ai bien trimé pour récolter la quintessence des conseils pour expat’ fraîchement débarqués et autres puceaux de la déloc’. Voici mon guide du routard à wam du travailleur à l’étranger :

1. S’acclimater à la connerie locale

Chaque pays a sa connerie. D’aucuns appellent ça “culture” mais perso je trouve que le terme “connerie” est plus propice compte tenu du tas de foutaises intellectuelles et d’habitudes crétines que ce magma atavique et glouton regroupe généralement.

Dans certains bleds, on mange avec la main gauche car on se torche avec l’autre (sauf si on veut donner du goût aux aliments, mais là encore c’est une question de religion). Dans d’autres, on ne fait pas la bise aux femmes qui n’ont pas de moustache. Dans d’autres encore, on ne dit jamais non à quelqu’un pour éviter de lui faire looser la face (ce qui peut vous amener à le sodomiser à sec si ça vous chante). Et dans d’autres encore, on ne passe pas la journée sans boire au moins deux litres et demi de vodka sous peine de porter malheur à toute votre famille sur 4 générations.

Les exemples de comportements bizarroides pour nous autres européens sont nombreux. La connerie locale est impregnée de croyances puériles, de coutumes crasses et de superstitions crétines qu’il vous faudra assimiler rapido sous peine de passer pour le dernier des conneaux qui ne sait pas lire un lonely planet en entier.

Ces habitudes locales se retrouvent aussi au boulot. Vos collègues de taf se formaliseront par exemple si vous présentez vos powerpoint en omettant de chanter l’hymne de l’entreprise au préalable. Ils réprouveront votre manque d’hygiène si vous ne vous essuyez pas la bite avec votre cravate après la pause pipi. Ils se fouteront de votre gueule si vous ne fumez pas un cigare plus gros que votre jambe en réunion client. Ils vous mépriseront carrément si vous ne shootez pas au moins une fois une rafale de UZI sur les locaux de vos concurrents.

Vous avez intérêt à capter tout ça très vite. A défaut, vous pourrez finir brulé vif par vos collègues de travail à qui vous auriez préparé un kawa sans mettre une gousse d’ail dedans. Vous pourriez aussi vous faire sodomiser par tout un escadron paramilitaire à qui vous auriez jeté un mauvais oeil en traversant du mauvais coté de la rue.

Posez des questions, jouez les ingénus, on vous répondra volontiers, en vous prenant pour un golio il est vrai, mais c’est toujours mieux que de commettre l’acte irréparrable qui vous amènera à dérater comme un lièvre vers l’ambassade de votre pays, poursuivi par la populace en furie.

2. Bien masteriser le différentiel de pouvoir d’achat

Les pays pauvres sont vraiment pauvres. Et les gens qui y crèchent encore plus, puisque selon le principe de Pareto appliqué au Tiers Monde, 99% des richesses y sont possédées par 1% de la population.

Les gens que vous croiserez tous les jours en tant qu’expat moyen, que ce soit vos collègues de boulot, le commerçant du quartier qui augmente ses prix de 270% quand vous vous pointez, le toubib qui vous soigne votre malaria et votre bléno, les ex-top modèles reconverties en putes de luxe que vous vous trainez en soirée, et même le proprio qui vous loue la villa avec piscine et bonniche, sont tout aussi fauchés que vous l’êtes dans votre pays. Mais avec le différentiel de change, et le coût de la vie locale, votre salaire d’habitude merdique d’Européen représente ici 45 fois le salaire moyen, et vous êtes donc, comparativement aux autochtones, carrément gavé d’oseille.

Si vous ne savez pas gérer ça korrek, ça ne manquera pas de vous ramener une paqueson d’emmerdes. Vos collègues risquent de vous entraîner dans des concours de beuverie, où, bon enfant, attendri par leurs confessions d’ivrognes sur leurs familles nombreuses et leurs difficultés à raquer le loyer de leur 2 pièces en tôle dans un bidonville, vous finirez pas règler l’addition. Même si vous n’arrivez pas à piger comment ils ont pu boire 8 bouteilles de Tek’ à 3 en 2 heures.

Vous pourrez aussi vous laisser aller à tout claquer dans la coke et les putasses. La gente féminine locale ayant bien le ticket pour repérer les gogos en mal de nichons ambrés. Là aussi, vos collégues de taf, stressés par les heures supplémentaires que la traduction de vos recommendations inbitables leur font subir, pourraient aisément vous entraîner dans ce type de dérives.

Si vous cramez de la tune trop ostensiblement, vous pourriez aussi vous faire spoter par la mafia locale qui se fera un plaisir de vous racketter pour garantir votre protection contre les mendiants aveugles et handicapés qui vous harassent à longueur de journée.

Sachez donc préserver une certaine dignité dans vos style de laïfe. Payez-vous une vie de riche mais à la zonmé, loin des regards envieux des crèves-la-dalle qui vous entourent.

3. Accepter de bonne grâce les contraintes techniques du sous développement

Poireauter 3 jours pour un bus qui devait arriver dans une heure, histoire d’aller à une réunion client super-mega-importante à l’autre bout du pays, remplir 450 liasses de paperases pour avoir le droit de vous garer devant votre boulot, ne pas pouvoir bosser après 17h heure officielle de coupure de l’alimentation en électricité du pays, ne pas espérer pouvoir tirer la chasse d’eau le samedi, jour où les gens lavent leur bagnole et finissent d’épuiser le reservoir de la ville dès 9h du mat’…. tout ça fait partie intégrante de votre expérience au sein du sous-développement. Ne le reniez pas.

Même si les ordis fondent avec la canicule, même si le fax est HS le vendredi car le boss chourrave des pièces pour bidouiller son barbeuk électrique, même si le réseau est out pendant deux mois parce que l’admin système s’est fait buter par son voisin, même si le guano a détraqué tout le système de clim et qu’il chauffe au lieu de rafraîchir, ne pétez pas une durite. Gardez votre cool, faites comme les locaux, allez vous taper une binouse ou tout ce que vous pouvez taper d’autre et profitez-en pour ne pas bosser.

Au début, c’est gonflant mais on s’y fait vite. Après tout, tant que la paie n’est pas détournée par le dirlo, tout baigne.

4. Manier avec classe, l’art délicat du backshish

Les pratiques professionnelles des pays fauchés différent sensiblement des nôtres. A défaut de payer de votre personne, si vous êtes une femme, il vous faudra faire claquer l’oseille chaque fois que vous souhaitez obtenir quelque chose d’un au-delà de la moyenne (la moyenne étant très très basse). Vous voulez un marché ? Backshish ! Vous voulez l’aval de votre supérieur hiéarchique local pour un projet méga-cool ? Backshish ! Vous voulez une ristourne d’un fournisseur ? Backshish ! Vous voulez que ces rapports soient prêts pour demain ? Backshish ! Vous voulez récupérer votre Palm Pilot ? Backshish ! Vous voulez vous farcir votre assistante ? Backshish !

Le backshish fait partie de la connerie locale (voir ce point). Il vous faudra apprendre à l’utiliser à bon escient et avec un tact digne d’un salon de bridge pour parkisonniens.

Le backshish se pratique l’air de ne pas y toucher, comme on se débarasse discrètement d’un peu de morve qui aurait coulé sur sa moustache.

expat_succes_1 Comment sexpatrier avec succès dans un pays du tiers-monde

Validez simplement avec votre interlocuteur qu’il n’est pas un membre incorruptible de quelque confrèrie de mabouls, en lui demandant si la vie n’est pas un peu rude en ce moment. S’il se met à pleurnicher sa mère et vous cracher à la gueule un monticule d’emmerdes digne d’un scam africain, entre sa femme qui le bat, ses enfants qui revendent de la colle à bois pour pouvoir bouffer, sa belle-mère qui le harcèle sexuellement et ses cousins voyous qui veulent lui piquer les roues de sa caisse.. vous savez que vous êtes bon. Posez direk une liasse de biftons sur la table avec un petit mot gentil, et l’affaire est dans le sac.

S’il proteste (ou fait mine au cas où un caméra de la police secrète serait planqué dans l’anus du chien mort qui traîne depuis 2 mois dans la salle de réunion), sortez lui que ce n’est pas pour lui mais pour ses chiards. Et tout le monde sera content.

5. Ne pas renacler au turbin sous prétexte que vous venez du coté civilisé du planisphère

Ne pas lambinez au taf sous prétexte qu’il fait chaud et que vous seriez mieux à la plage. L’indigène est souvent travailleur et dépote grave au boulot. Vous serez considéré comme une baltringue si vous ne savez pas mettre un sérieux coup de bambou quand il faut.

Hé ouais, on croit à tort que les pays pauvres sont pauvres parce que les gens ne foutent rien. Mais c’est une odieuse rumeur, propagée sans aucun doute, par les spoliateurs des pays blindés de caillasse. Car le gars du Tiers-Monde turne comme un malade…

enfin sauf dans les cas suivants :

* pendant l’heure de la sieste bien sûr .. de 11 à 15H

* durant la semaine de la vierge où tout le pays entre en procession, défonçé aux amphets de guerre pour marcher 7 jours en slibard sous un cagnard de plomb histoire d’aller baigner une madonne en platre dans une fontaine qui sent la pisse de rat

* quand un des 10 mômes a encore choppé un virus inconnu et qu’il faut l’emmener chez LE toubib spécialisé dans les maladies ultra pourraves, toubib qui crèche de l’autre coté du pays évidemment

* quand c’est la grève pour dégager le gouvernement (3 mois par an)

* lorsqu’il s’est fait chourrer ses outils par un concurrent mal intentionné (ou qu’il les a revendu au marché noir pour faire grailler la famille)

* quand il y a plus de binouze dans le frigo de la boîte (c’est trop intolérable comme conditions de taf)

* le jour de la paye car on ne peut pas sérieusement se refoutre à bosser pour une salaire aussi minable sans aller se remotiver par une tournée au zinc et une chez les morues

* lorsque le patron est lui-même occupé par un des cas ci-dessus et qu’il n’y a personne pour surveiller

6. Se méfier de toute montée de fièvre

Un des avantages indéniables de l’expat’ est le pouvoir d’attraction sexuelle qu’exerce immanquablement son supposé énorme portefeuille. Dans tous ces bleds où le pognon blanc est roi, vous pourrez chopper à mort et pas que du boudin. Même si vous êtes plus laid que Shrek, à partir du moment ou vous êtes expat’ avec le 4×4 de fonction et le costard en lin assorti à vos capotes, vous serez vite submergé de propositions plus indécentes les unes que les autres.

Encore mieux, vous découvrirez que les filles du cru sont compréhensives : elles accepteront volontiers qu’un gugus comme vous, riche et fébrile du zguègue, se coltine plusieurs maitresses. Tant que vous lâchez la maille pour leurs robes, leurs bijoux et pour le lait des mioches, elles accepteraient à peu près n’importe quoi d’ailleurs. Même de vous lécher le troufion habillées en peau de léopard si c’était votre kif.

expat_girl Comment sexpatrier avec succès dans un pays du tiers-monde

Votre femme aussi, si vous l’avez amené avec vous, sera tout aussi compréhensive car elle passera son temps, pendant que vous turnez comme un chien dans votre succursale sous climatisée, à se faire masser les miches par des superbes éphèbes du coin, bronzés comme des dieux et montés comme des ânes.

Bref, vous aurez le champ libre pour vous faire péter la biroute autant que possible.

Et c’est bien là qu’il faudra faire attention. La chaleur pourrait vous monter à la caboche et vous pourriez vous enticher d’une radasse du bled. Grave erreur à ne pas commettre. Elle aurait tôt fait de vous griller, et de vous réclamer le mariage et le retour en terrain développé pour se chopper votre nationalité et vivre enfin son rêve de quitter le bled pour les pays du grand pognon. Où elle vous larguera d’ailleurs viteuf pour un mec vraiment beau et vraiment blindé.

7. Assurez toujours vos arrières

Autant ces bleds paumés peuvent être des paradis pour nous autres visages pâles, autant ils peuvent se révéler tout aussi bien être des vrais putains de volcans prêt à défourailler à la moindre occas’.

Le gouvernement peut être boulé du jour au lendemain par une horde de guerilleros armés de machettes et de pots d’échappements taillés en pointe. Une inondation ramenant 6 mètres de flotte en une heure n’est pas à exclure. Votre entreprise peut être nationalisée pour le bien commun (et l’intérêt général des 40-50 gus qui se partagent le pays). Le frère d’une de vos maitresses peut se foutre en tête de venir vous couper les couilles au cutter. La mafia locale peut décider de vous faire péter la baraque car le nouveau produit que votre boîte lance sur le marché va à l’encontre ses ambitions. N’importe lequel de vos collaborateurs peut décider de vous faire assassiner pour prendre votre place (et votre salaire de gouniaffier). Un gang local peut vous kidnapper pour vous bourrer de came et vous balourder sur le marché des travelots SM .. et j’en passe.

Hé ouais, c’est pas la Suisse. Donc cultivez votre paranoïa et prenez vos dispositions.

Ayez toujours une valise prête sous votre pieu. N’hésitez pas à payer un ou deux marlous pour assurer votre protection. Ne garez jamais votre bagnole au même endroit. Utilisez toujours un téléphone satellite sécurisé. Ne sortez jamais sans votre tube de vaseline.

Voilà, j’espère qu’avec ça vous êtes parés comme des bidasses en alerte Guépard. Et surtout que vous saurez vous en foutre une pleine louche avant de rentrer au bercail, la peau burinée par le soleil, les poches pleines de tunasses, avec l’oeil blasé du barbouze sur le retour et le goût amer du vin de palme dans le bec.

A+