jeudi 24 juillet 2008

Vamos a la playa, oh, oho oho!





Quelle belle journée de plage...C'est l'été. Il fait beau. Pourquoi se priver?



Quoi? C'est LA MUSIQUE qui vous choque?

A lire sur Le Monde:

Les photos sont choquantes. Sur la plage, la vie continue comme si de rien n'était alors que deux corps gisent sur le sable. Ils ont été recouverts d'une serviette de bain. Près de Naples, samedi 19 juillet, deux fillettes roms viennent de se noyer. Elles s'appellent Violetta et Cristina, respectivement âgées de douze et onze ans. Elles étaient venues du campement voisin vendre leur pacotille sur la plage, comme chaque jour. L'indifférence saute aux yeux.


L'indifférence, l'insoutenable légèreté à côté de la mort, la mort sous le soleil des vacances. “Les corps sans vie reposaient sur le sable et, à quelques mètres de là, les vacanciers continuaient à pique-niquer et à prendre le soleil”, rapporte dans le quotidien italien l'un des secouristes. “Nous avons récupéré les corps dans l'indifférence générale. “The Independent, qui fait sa une aujourd'hui sur cette tragédie, l'analyse comme la preuve de la montée de la xénophobie des Italiens envers les Roms, dopé par la campagne lancée par le gouvernement Berlusconi contre la communauté. Le gouvernement italien a récemment décidé de recenser et de relever les empreintes de tous les Roms, âgés de plus de 14 ans. Et c'est justement dans le camp de Secondiglano, là où vivaient les deux fillettes, qu'a commencé ce recensement très contesté de la communauté la plus importante en Italie.


Néanmoins, pour les quotidiens italiens, comme pour le Cardinal Sepe, qui s'exprime aussi dans The Independent, ce qui s'est passé samedi à Torregaveta, ne relève pas du racisme : c'est surtout une preuve de la montée de l'indifférence, et de l'individualisme, une insupportable manifestation d'inhumanité.


Maintenant tu vas aller lire ce dossier, et notamment voir la photo de la page 3.
Encore une plage en Italie.
Ca pourrait être ailleurs.
Mais c'est, une fois de plus, en Italie.




En Amérique latine, dans les Caraïbes, des êtres humains, chaque jour, prennent le risque de s'entasser sur un radeau, un petit voilier surchargé, pour atteindre clandestinement les côtes de l'Eldorado. Des cadavres d'Haitiens, de cubains, mais aussi d'africains (Sénégalais et Gambiens notamment), plus rarement, sont régulièrement retrouvés sur les plages de pays des Caraïbes. Dans l'indifférence générale.

Des bateaux, à la dérive, qui n'intéressent que les radars des garde côtes occidentaux.

L'Italie, qui soutient dans son immense majorité la traque aux Rom, qui a élu de nouveau son Grandissimo Caïman, à la dérive...

Quelle belle journée de plage...C'est l'été. Il fait beau. Pourquoi se priver?

8 commentaires:

M a dit…

l'humanité -enfin laquelle- est à vomir

Anonyme a dit…

Hola Patxi,

Un commentaire pour réagir à ton article et à ces faits qui me donnent la nausée.
Voilà la manifestation brutale du mal qui ronge nos sociétés occidentales et qui peut-être dans 100 ans aura envahi les régions du monde dans lesquelles le mot solidarité a encore un sens.

L’individualisme et l’indifférence SPECTATEURS volontaires de la chute des corps.

Et dire que l’on m’a toujours appris que contrairement à l’animal, l’homme était doué du sentiment de compassion (La compassion est une prédisposition à la perception et la reconnaissance de la douleur d'autrui, entraînant une réaction de solidarité active, ou émotionnelle."). Heureusement les récentes grandes avancées dans la connaissance du comportement animal tendent toutes à rétablir la vérité et à prouver le contraire. Comme disait Aragon ou Yoan un ami, je ne sais plus : « Le chimpanzé est l’avenir de l’homme ».

Non, non, je ne suis pas aigri…..

Tibo

Anonyme a dit…

Effectivement c'est choquant, ça rappelle les photos de l'après tsunami. Et c'est d'ailleurs l'objectif du photographe, que de rappeler ces photos... cf
http://www.lefigaro.fr/international/2008/07/24/01003-20080724ARTFIG00349-polemique-apres-la-noyade-de-deux-fillettes-roms-en-italie-.php

Il y a eu, d'après les commentaires des témoins, une certaine indifférence, ce qui est choquant. Mais vu que tout a été dit sur là-dessus, je m'attarderai un tout petit peu sur le travail journalistique un peu léger sur ce coup là.
La photo est choquante, c'est sur. Ces gens ne font rien, certes, mais dans leur champ de vision, eux, ils ont deux cadavres, comme nous, et une batterie de secouristes et de médecins qui ont tenté de les réanimer sans succès. Que devraient-ils faire ? Du bouche à bouche, juste pour la photo ? Partir, pour marquer le coup ? Se rhabiller, par décence ? Peut-être.
Mais la presse, elle, pourrait prendre 10 minutes avant de publier l'article, interroger des témoins, demander une photo un peu plus large de la scène, plutôt que de se précipiter, comme d'hab, pour faire un article bien choquant, avant, le lendemain de faire un article remettant totalement en cause celui de la veille sans pour autant y laisser une trace de mea culpa.

Emi a dit…

Et c'est alors que devant mon petit clavier je me pose la question: qu'est-ce que je fais, moi, contre ça? Est-ce que je ne suis pas aussi, comme les autres, par moments, individualiste et indifférente?...Alors, comme on dit, je commence par regarder la poutre qu'il y a dans mon oeil avant de regarder etc etc...

Anonyme a dit…

Salut mec,
Je regardais la première image depuis hier, sans comprendre ce que je voyais. Mais d'une manière ou d'une autre elle serait passer restant un désagréable souvenir, une raison de m'offusquer contre notre société d'indifférence.
Puis j'ai lu ton texte, le document que tu y as attaché.
Depuis j'ai une question obsédante dans la tête, qu'aurais-je fait ? En fait ce n'est pas la question qui m'obsède, mais la réponse :
No tengo la mas puta idea.

Anonyme a dit…

Attention aux photos elles ne sont parfois pas plus objectives que les écrits :
le photographe s’explique  sur le monde :
"J'avais pris plusieurs photos, certaines montraient des vacanciers vaquant à leurs occupations. Sur les autres, on voyait des personnes qui se sentaient visiblement concernées, ou qui aidaient à transporter les cercueils", a déclaré Alessandro Garofalo, 30 ans, qui travaille pour le journal de Naples Il Mattino. "Sur les photos qui ont été choisies par les journaux du monde entier, on ne voit que des personnes indifférentes", déplore-t-il.

D'après le photographe, "plusieurs vacanciers se sont jetés à l'eau pour sauver les deux jeunes filles qui ne savaient pas nager et ont ensuite couvert leurs corps". "J'ai pris les photos avec un téléobjectif moyen, ce qui donne l'impression que les gens se trouvaient plus près des corps qu'ils n'étaient en réalité. Ils étaient à une dizaine de mètres", explique-t-il.

Cela n’enlève rien à l’horreur, c’est évident, mais ça remet les choses à leur juste niveau.
Je connais bien les roms, depuis longtemps, ce qui est grave, c’est la politique de Berlusconi à leur égard. Ficher les gosses à partir de 14 ans est une saloperie totale.
Il faut leur prévoir des zones pour mettre leurs caravanes, avec eaux, électricité et par-dessus tout une structure scolaire. L’Europe n’est plus faite pour ce mode de vie nomade, mais si on ne met pas à leur disposition les moyens de réinsérer leurs enfants dans la société, ils feront comme leurs parents, ils me l’ont dit tellement de fois que je peux vous le répéter ici : à part voler, on n’a pas d’autres moyens pour subsister.
Quelques-uns sont très doués dans différents domaines, musique ou métiers manuels, mais quand on n’a pas pu apprendre à lire ou à écrire, les opportunités de travail sont pratiquement inexistantes.

Patxi a dit…

ressaisis toi michele, allons...
on est toujours autant capable du pire comme du meilleur enfin, nous, du "genre humain"...no es ninguna novedad, todo saldra bien....
alternativement, consecutivement, en meme temps, bourreau, victime, tendre, violent.
salaud, humain.
persecuteur, protecteur.
la question n'est pas de se vautrer, et m'inclus, dans des grosses generalites de granit.
la question c'est: quelle europe voulons nous construire? quel est le socle de valeurs essentielles?
dans quel type de societes voulons nous vivre?
et la facon dont on traite les plus vulnerables est toujours un indicateur de notre propre devenir collectif...
le traitement personnel, institutionnel donne aux minorites est un testeur fondamental de notre etat, pour savoir ou on en est...
les secours ont mis 1h30.ca m intrigue..

c'est juste que, avec cette image, certes un peu montee en epingle (merci des precicions), sans avoir ete suffisamment vigilant, a force de se laisser aller a la facilite, on se retrouve dans des societes individualistes qui ont perdu tout repere...et on se vautre dans un vil egoisme, qui finit toujours par se retouner, a la fin, en haine de soi.
la haine de l'autre, l'indifference, sont toujours des denis de soi meme, des haines de soi.

qu'est ce que je fais contre ca, effectivement, c'est la question emi.certain se la posnet tous les jours et agissent, d'autres ne se posent jamais aucune question et vivotent dans leur bulle.
jusqu a ce que e reel leur explose a la gueule.

j'ai vu un pretexte dans cette photo pour parler de l'autre photo que je connaissais, et du probleme des cadavres des "clandestins", hommes et femmes qui echouent sur les plages de notre abondance.

cette idee du reel qui vient gacher la fete, la bombance, les vacances, la frivolite (et les conges payes bien merites...) je la trouve d'une puissance phenomenale.


le fosse Nord sud est de plus en plus beant.une bombe a retardement.
reaction: plus de murs, plus de barrieres..
illusion.

on en recause...

M a dit…

t'as raison "unmenschlich" eut été plus approprié.