jeudi 24 juillet 2008
Barack Obama et les noirs Latino-Américains
Barack à Berlin, c'était bien...
Le racisme dont souffrent les 150 millions de noirs en Amérique Latine et dans les Caraïbes persiste malgré une batterie de traités internationaux, de proclamation et de dénonciations.
À présent vient s’ajouter un élément clé symbolique qui pourrait faire la différence: la candidature du démocrate Barack Obama à la présidence des États-Unis.
S'il remportait les élections de novembre, comme le prédisent certains sondages, Obama passerait à l'histoire comme le symbole de l'ascension politique des noirs dans le monde. Quelque chose de semblable s'est déjà produit en Amérique Latine avec une autre minorité, celle des indigènes, qui occupent actuellement une présidence et d'autres positions de pouvoir, des situations impensables il y a quelques décennies.
Même si aucune enquête n’indique quelle est l'opinion et les attentes des noirs de cette région par rapport à Obama, certaines autorités locales afrodescendantes ont déclaré à titre individuel que sa victoire serait un signal encourageant pour ses frères de race.
Le démocrate Obama a évité des discours radicaux contre le racisme dont souffrent des millions (de noirs), car cela ne semble pas être utile pour obtenir des votes. Cependant, l’évidence de la persistance de la discrimination dans son pays est accablante.
Le taux de pauvreté des Noirs aux États-Unis où ils représentent 12,3% de la population est trois fois plus élevé que celui des blancs, et le taux de chômage est le double. Les études indiquent qu’il y a dans ce pays deux fois plus de probabilités de mourir d’accident, d’homicide ou de maladie pour les afrodescendants que pour les blancs.
Dans les pays d’Amérique Latine et de la Caraïbe où les Noirs représentent 30% des habitants, la situation est encore pire. Aux très rares postes de responsabilité politique et dans les entreprises qu’ils occupent s’ajoutent des chiffres de marginalisation qui sont indiscutables.
On estime que 90% d’entre eux sont pauvres, ont un accès aux emplois moins rémunérés et présentent les niveaux d’éducation très faibles.
La population afro latine et afro caribéenne a une “forte densité, mais peu de résonnance”, en plus d’être grandement discriminée, indique une enquête de la Commission Économique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe
(Comisión Económica para América Latina y el Caribe).
La plus grande partie des Noirs latino-américains se concentre au Brésil et au Venezuela.
Dans le premier pays, la population blanche est 2,5 fois plus riche que la noire, en Colombie 80% des afrodescendants vivent dans la pauvreté extrême et à Cuba, ils vivent dans les pires habitations et occupent les emplois les moins rémunérés.
Dans l’île caribéenne où la justice et l’égalité ont pendant des décennies constitué le fondement du discours officiel, le racisme reste présent et s’est même intensifié au cours de la dernière décennie, reconnait une étude de l’Académie des Sciences de ce pays.
À la différence des indigènes qui au cours des dernières années ont conquis des espaces politiques importants, les noirs, qui les dépassent largement en nombre ont peu de pouvoir, des organisations atomisées et leur situation reçoit moins d’attention. S’il existe effectivement des traités, des engagements et des programmes sociaux visant à faire disparaitre leur exclusion, beaucoup d’entre eux restent théoriques.
Durant la domination coloniale européenne en Amérique Latine et dans les caraïbes, les noirs occupèrent le niveau le plus bas de la pyramide sociale. Cette hiérarchisation, qui plaçait les blancs au sommet reste présente dans une plus ou moindre mesure, en plus des préjugés sur leur infériorité raciale présumée.
Mais la présence politique d'Obama, qui est le fils d'un père Kenyan et d’une mère blanche de l'État du Kansas pourrait être un stimulant pour certains changements en dehors des États-unis. Et ce, malgré les réticences que le candidat a provoqué au sein de la communauté noire de son pays.
Parmi les activistes américains, on se demande si Obama est “suffisamment noir”ou non. Certains radicaux questionnent son ascendance maternelle et son discours tolérant et inclusif sur les thématiques raciales.
Pour ne pas éloigner les votants, le candidat s'est démarqué de son pasteur et leader spirituel, Jeremiah Wright, selon lequel les États-unis sont dirigés par des principes racistes.
Obama a le charisme et tient un discours de rénovation générale et générationnel qui dépasse le fait de sa négritude. Mais malgré cela, son accession potentielle à la Présidence représentera un des coups symboliques les plus durs contre le racisme dont souffrent des milliers de noirs dans le monde et en Amérique Latine.
El Excelsior, Mexico.
Texte traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga
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7 commentaires:
... des millions de noirs ...
...euh oui Michèle...
dé miyons...
Obama fera la meme chose que Bush, Clinton, etc. Il est venu en Europe pour demander de l'aide en Afganistan...
c'est un peu court, Mr, Mme, me smble t il.
Donc on englobe tout ce petit monde dans le meme cabas, "tous pareils", canailles de la meme espece, sous pretexte de la realite d'une ploutacratie aux EEUU.soit.
mais voyez vous, face aux velleites d'un empire, je prefere, a la tete de la politique etrangere US et de son extraordinaire maquinaria, un Obama qu'une administration republicaine.car oui, la difference se sent et se sentira.
et obama est preferable a hillary.
meme sur le TLC avec la colombie, il y a une difference entre eux..
je trouve qu'il a du souffle et qu'hier, quelque chose s'est devoile.ce mec peut creer un systeme de sante decent en interne, adopter un agenda pro-environnement, et jouer la carte du mulilateralisme.en 2 ans il peut le faire.pas rien.
a present pas d'illusions sur de nombreux points, effectivement..
de toute facon ma future femme est dingue de lui, donc je m'aligne sur ses positions.
et encore... de toute façon il ne peut pas être foncièrement mauvais, j'ai su aujourd'hui qu'il avait un peu de sang de ma région dans les veines, hé oui, les ancêtres de sa maman avait émigré il y a fort longtemps aux EU il est donc représentatif de tout ce que j'aime : un sain mélange, comme quoi les frontières...
Démocrate ou républicain, gauche ou droite american, c'est toujours la même chose, et je croix pas que Obama a quelque chose de révolutionnaire. Les Etats Unis vis un crise et lui sera l'administrateur de cette crise. Mais je trouve pas un vrai changement, sauf la couleur de la peau. Pour un latino-américaine comme moi, je suis toujours et heuresement pessimiste sur les Etas Unis.
Voila comment se solde ma noble (...) tentative d'être un peu moins dur que d'habitude envers un éminent représentant, et peut être bientôt le premier d'entre eux, de cet incroyable pays de l'Oncle Sam....
démo-ploutocratie dedans, impérialisme dehors.
Ca se termine par un constat lucide d'une soeur d'amérique qui a de la mémoire, et donc se méfie à juste titre de promesses de changements structurels...qu'elle en soit remerciée.
michèle c'est toi qui te connecte depuis strasbourg??
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