vendredi 16 mars 2007

Gringogo

Tiens, je retaperai bien un petit coup sur les Ricains.

On le fait bien de par chez nous, ça. On y excelle, même.
Ca fait toujours du bien.

Nous partageons ce trait délicieux, facile, avec nombre de cousins d'Amérique latine.
Faut dire, ils le cherchent bien ces neuneus...

En meme temps, l'acharnement qu'on y met, nous, mexicains, français, argentins, venezueliens désormais, centro-americains, brésiliens, andins, à se taper des heures de "gringo-bashing" est toujours un peu suspicieux.
Au fond, bacher le saxon, c'est un geste qui soulage, c'est la soupape à portée de main. Toujours utile. Le punching ball bien commode. Voire le déversoir ou épancher notre propre vide, nos propres echecs collectifs. Notre manque d'imagination, notre manque de proposition alternative. Pas d'autre "horizon indépassable" à proposer, c'est dur à accepter...L'Empire occupe le vide. L'Empire avance là ou nous reculons.On se venge en se moquant de leurs neuneus (que l'on imagine majoritaires)...

On se fait donc plaisir, à peu de frais. On passe des heures à échanger les anecdotes les plus savoureuses sur l'ignorance crasse, et, plus grave encore, sur l'absence totale de curiosité et d'intéret du citoyen américain lambda sur le monde.
Do you have electricity in your village?
Do you learn to write and read in the schools of your country?
Comme s'ils avaient le monopole culturel de la cécité sur l'infinie grandeur, sur la fuckin splendeur du Monde...

Faut dire. Quand je repense à cet âne baté rouquin, étudiant à North Carolina University tout de même, qui venait pour 5 mois au Mexique (en échange universitaire), débarquer le jour de la rentrée, direct de l'aéroport, avec des dizaines de rouleaux de Papier Q "parce qu'on lui avait dit qu'on n'en trouvait pas" de l'autre côté du Rio Grande...

Faut dire. Quand on les rencontre, quand on les écoute...ils font pas grand chose pour qu'on les aide.

Les latinos pensaient, comme nous, que le 11 septembre les ferait réfléchir, ne serait-ce que mal, à la marche du monde. Qu'ils allaient s'y mettre, un peu, s'y intéresser.
Pero no sucedio asi, pa' nada.

Tiens, je retaperai bien un petit coup sur les Ricains.

Video.


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