mardi 27 janvier 2009

Et encore une branlée magistrale signée Evo Morales!






A partir de combien de branlées électorales, avec plus de 65 pour cent à chaque fois, CNN va arrêter de parler "d'élection serrées", "tendues", "incertaines"?
A partir de combien de raclées subies systématiquement par la droite endogène (et exogène, du même coup) de ce pays andin, dont tout le monde se contrefoutait il y a peu, sera-t-il possible d'avoir une couverture médiatique censée, équilibrée, raisonnablement honnête? Quand la presse globale, qui ment, ment, ment énormément, notamment les inénarrables télévisions latinoaméricaines, vont-t-elle cessé de parler de "pays polarisé", de "climat de suspicion", "appels à la désobéissance civique", et donner la parole à des mouvements ultraminoritaires, les monter en épingles, pour stigmatiser, distorsionner, contorsionner, décontextualiser, manipuler, dans un sens, jamais dans l'autre?

Encore une branlée signée Evo, carrajo! C'est tout, point barre!
Evo, humaniste andin, caudillo quand "il le faut", faut pas déconner non plus; Evo, le Mandela latino-américain, même s'il apprend chaque jour et qu'il est encore un peu "frais", Evo voit loin.

En athropologie politique, cela s'appelle la "décolonisation des imaginaires", la décolonisation du dedans, dans un pays d'apartaheid de facto, depuis la Conquista.
Evo voit loin.

Rappelons qu’Evo est arrivé au pouvoir à la fin de l’année 2005 avec 53% des voix, soit 15% de plus que l’adversaire suivant, dans un système pseudo démocratique où les moyens de communication, l’économie et les différents pouvoirs sont dominés par une minorité dite "ancestrale" installée au pouvoir depuis des décennies. Pouvoirs descendant grosso modo des dictatures militaires et des oligarchies ayant « régné » pendant des siècles sur le continent latino-américain. En dépit de ce contexte, Evo Morales a obtenu en tant que président, le meilleur soutien électoral de toute l’histoire de la Bolivie.

On a tenté d’identifier ce processus au processus cubain. Or, lors des récentes célébrations de l’anniversaire de la mort de Che Guevara en octobre passé, Evo a été clair sur le fait que bien qu’il admirait le mythique guérillero cubano-argentin Ernesto Guevara, il se positionnait pour la réalisation de transformations sociales par la voie pacifique, démocratique et non-violente. Selon ses déclarations, « son unique différence avec le Che, c’est que celui-ci recherchait l’égalité et la justice, les armes à la main ».

On a aussi cherché des similitudes avec le "modèle" vénézuelien, Herr Tonton Hugo Chavez. Mais avec son refus de la guerre et de la violence en tant que moyen pour résoudre les différences entre pays, refus inscrit dans la nouvelle constitution, Evo Morales marque une nouvelle différence révolutionnaire qui s’écarte d’« armer le peuple pour résister » (Evo ne pense pas que les milices populaires et les alliances Peuple-Armée soient de saines et louables projets, contrairement au Président caribéen).

Evo ouvre de nouveaux chemins, non encore explorés en Amérique Latine.
Il y aura d'autres branlées, d'autres avancées, d'autres raclées contre les latifundistas (vas chercher sur Wiki spanish ce qu'est le latifundio je te prie).

Que viva la nueva Constitucion, carrajo!

5 commentaires:

mcBouille a dit…

Bravo bravo bravo, totalmente de acuerdo conche tu m...!

Anonyme a dit…

Allez ne sois pas trop dur contre la presse latino, je connais au moins un journal qui a applaudi des deux mains la victoire de la nouvelle constitution (celui que je lis d'ailleurs) Pagina/12.

Vamos Cajaro :).

A quand un ti article de Paranaga pour nous expliquer que seuls les latifondos de Santa Cruz sont représentatifs de la Bolivie. il y a quelques temps que j'ai n'ai pas lu ce pitre, il devrait se lâcher bientôt je pense.

Patxi a dit…

en plus son niveau d'espagnol augmente, et je m'en félicite!

Bernard Black a dit…

Putain, super article. ça fait du bien de lire quelqu'un qui connait l'amérique latine. Un petit truc sur Correa la prochaine fois ?

Laurent a dit…

Bravo, d'accord avec votre analyse! Nouvelle "crise" institutionnelle en Bolivie dont on vient de sortir par le haut avec le vote de la loi électorale. L'actu et des analyses sur l'Amérique latine sur le blog : http://simonbolivar.over-blog.fr Réagissez !