Patagonie Express (en tu cara q'ara)

Patagonie Express, Paul Theroux - Les Cahiers rouges, GRASSET- 503 pages, 687 grammes, 12 euros.
Photos: Patagonie Chilienne

Hiver 1978. L'américain Paul Théroux cherche le soleil.
Bonne idée.
A la même époque, je le cherche aussi.
Je viens de naitre, vaille que peu.
Hiver 1978. Vas-y Paul:
"Il m'apparut qu'un chemin se déroulait sans interruption de ma maison de Medforf au grand plateau de Patagonie, au sud de l'Argentine."
Bien, Paul.
C'est le début d'une odyssée ferroviaire. Plus souvent en tortillard qu'en wagon-lit, mais "toujours dans le compartiment littérature" comme le dit joliment l'éditeur. Théroux va traverser le Mexique, le Guatémala, le Salvador, le Costa Rica, le Panama, la Colombie, l'Equateur, avant d'entrer en Patagonie, "contrée pré-historique". Chaque page ouvre sur un mystère, une couleur, un paysage, une rencontre (telle celle avec Borges en Argentine). Theroux a inventé une forme aventureuse.
"Avec lui, le monde saute aux yeux, pour reprendre sa place, où on ne l'avait jamais vu".



C'est le Mexique, et son "odeur d'illégalité". Le Guatémala et sa "jungle humide et voilée". Le Salvador et ses représentants en cuvettes en plastique et dentifrice. Le Costa Rica dont la traversée est en partie plombée par un voisin jacasseur. Le Panama où les américains perdent le canal et de l'argent au casino de l'Holiday Inn. La Colombie avec une indienne en casquette de base ball qui s'endort sur son épaule. L'Equateur en compagnie d'un ancien jésuite irlandais. Le Pérou et son mal des montagnes, ses si belles montagnes roses pâles. La Bolivie et ses "sommets pareils à des mosquées ensevelies". L'Argentine, ou il passa des soirées à faire la lecture au grand Borges, aveugle. Enfin, la poussièreuse et préhistorique Patagonie.

Plutôt que de flâner par ici, vas donc du côté de Patagonie Express.
Tout y est. Tout y est.