lundi 4 septembre 2006




MESSAGE INAUGURAL
Amérique latine, je me souviens.
1- Ce blogue n’a pas vocation à être un journal de bord.

2- Ce blogue ne vivra pas sa dynamique au jour le jour.

3- Si un lecteur vient s’égarer par hasard sur cet espace, il y trouvera surtout des fragments, épars, des souvenirs plus ou moins limpides de 5 années de vie en Amérique latine
.

4- Au gré de ces photos partagées (instantanés personnels, pas intimistes), quelques légendes viendront causer de ce qui se passe, de ce qui ne se passe pas, du scénario en train de se dérouler sous mes yeux.
De ces commentaires, de qualité bien évidemment inégale, de ces analyses ou simples instantanés de témoignages, surgira , en coin, une question.
Et, à partir de cette glaise là, idéalement, un semblant de débat, sur la vie politique et sociale de cet espace des possibles si méconnu en France.

Ce que l’Amérique latine a à nous dire, ce qu’elle dit et dira de nous-mêmes, d’elle même.
Tout ça. Pêle-mêle.



5- Pêle-mêle, nous irons au Mexique, depuis les odeurs du quartier populaire de Tacuba, DF jusqu’à Los Pinos, du siège du PRI en passant par la Sierra des Tarahumaras, chère à Antonin Artaud. Au Guatémala, on bougera sans doute de San Pedro à Chichi, du parcours de la symbolique de Rigoberta jusqu’aux effluves de Livingstone, jusqu’au Guaté bas-fond de Ciudad de Guatémala. Halte au Honduras pré-colombien. Nous irons en Colombie, de Cucuta jusquà Bogota, et nous écouterons avec effroi des histoires de narco-paramilitaires et de narco-guérilleros, nous écouterons, aussi, l’incommensurable poésie de ce pays qui ne pouvait qu’accoucher, un jour ou l’autre, d’un Garcia Marquez. Nous serons au Venezuela, de Mérida à Caracas, à tâcher de voir ce qu’il en est de ce qui nous est vendu comme la « révolucion bonita », ce qu’il en est de ladite « dérive autoritaire », de ce qui en est du culte du Beau collagêné. En Equateur, de Quito a Cuenca, grandeurs, splendeurs, misères du pays qui veut exister (E.Galeano). Au Pérou, de Lima jusqu’à la Valle sagrada de Cuzco, de Alan Garcia aux syndicats aymaras de Puno, de Pisac jusqu’aux orgueils telluriques d’Arequipa. Nous vibrerons en Bolivie, como la quiero yo, de haut en bas, de gauche a droite. Les dessous d’Evo, les chunos, le Salar, les projets de développement qui marchent et ceux qui foirent, le commerce équitable, la nacion camba, les mouvements sociaux, la terre, la terre. Les espaces infinis. L’imaginaire ségrégationniste. Bolivia pues.
Nous irons en Argentine, de San Telmo au Calafate, des péronistes aux péronistes. Des antiquaires de Mendoza jusqu’aux rigueurs patagones.
Nous irons au Chili, celui de ma chère grand mère à moi, abuela, que descanses, le Chili de l’amnésie et le Chili apaisé, celui qui fonctionne, celui qui souffre, celui du magique Torres del Paine jusqu’aux vigognes de l’extrême nord.
Aussi, nous irons au Brésil (pourquoi le Brésil ?), depuis la speedée Sao Paolo jusqu’aux déhanchements des grands-mères de Salvador de Bahia. Ah, le Brésil…

6- Qu’il en soit ainsi. Ce blogue sera décousu et rétrospectif, mais tâchera de ne pas être trop nonchalant ou trop facile. Vous l’aurez constaté, il est déjà prétentieux le bougre : il veut être excitant et funky, mais recherchera surtout le temps long, et la respiration si particulière des anciens. Il se voudra bandant, mais sans épouser systématiquement les soubresauts de l’actualité sur le Continente latino-américain, « reflet inversé » de notre Occident européen, et bien plus que cela, tel que l’a si bien décrit Carlos Fuentes.

Je ne suis pas foncièrement doué pour écrire, et peu familiarisé avec ce type de support. Mais je découvre et apprécie depuis peu, en ringard invétéré, la créativité de certains blogues.
Et je constate que l’Amérique latine reste très périphérique dans l’actualité, les cœurs et les imaginaires européens. Et cela est bien dommage.
Ce blogue naît donc aujourd’hui, dimanche 3 septembre 2006, jour du départ d’un ami chilango de corrazon qui m’est cher.

7-
Les voyages initiatiques, la vie même, commencent souvent au moment du retour.
Amérique latine, je me souviens, naît de cette envie de partager des bribes de réflexion sur cet autre occident compliqué, de l’envie de faire mon miel de certaines de ces expériences, d’en partager certains petits bouts. Pas les plus intimes (surtout pas), mais ceux qui me semblent contenir une part de nous tous, une part d’universel (certes un bien grand, voire gros mot...).

Rencontres avec soi même. En Amérique latine.


Patxi

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